Les Etats-Unis ouvrent une représentation au Sahara occidental

Le secrétaire d'Etat adjoint pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord, David Schenker --qui a commencé samedi une « visite historique » au Sahara occidental en atterrissant à Laâyoune, la capitale régionale-- présidera l'événement (Photo, AFP)
Le secrétaire d'Etat adjoint pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord, David Schenker --qui a commencé samedi une « visite historique » au Sahara occidental en atterrissant à Laâyoune, la capitale régionale-- présidera l'événement (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 10 janvier 2021

Les Etats-Unis ouvrent une représentation au Sahara occidental

  • La représentation sera installée à Dakhla, port de pêche situé dans le sud du Sahara occidental, destiné à devenir un «hub maritime régional»
  • «En reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, le président Trump a rejeté les status quo ratés qui ne bénéficiaient à personne, et à la place, il a mis en route une solution durable et mutuellement acceptable»

RABAT: Les Etats-Unis ouvrent dimanche une représentation au Sahara occidental, la dernière des anciennes colonies africaines au statut non réglé, que se disputent le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario, a-t-on appris de sources diplomatiques. 

Le rôle et le statut exact de ce bureau seront précisés dimanche, selon l'ambassade américaine.  

La représentation sera installée à Dakhla, port de pêche situé dans le sud du Sahara occidental, destiné à devenir un « hub maritime régional » desservant l'Afrique et les Canaries grâce à un projet colossal de développement lancé par Rabat.  

L'événement, organisé aux derniers jours du mandat du président Donald Trump, est à rebours de la position des Nations unies qui considèrent le Sahara occidental comme un territoire autonome dans l'attente d'un statut définitif.   

Le secrétaire d'Etat adjoint pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord, David Schenker --qui a commencé samedi une « visite historique » au Sahara occidental en atterrissant à Laâyoune, la capitale régionale-- présidera l'événement, selon le compte Twitter de l'ambassade américaine au Maroc. 

Ce geste diplomatique fort s'inscrit dans le cadre de l'accord tripartite signé le 22 décembre par les Américains, les Israéliens et les Marocains, actant une normalisation diplomatique entre le Maroc et l'Etat hébreu, avec une reconnaissance américaine de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental. 

Il intervient alors que les négociations politiques menées par l'ONU sur le statut de ce territoire désertique, situé au nord de la Mauritanie, piétinent depuis des décennies. 

Le Maroc, qui contrôle environ les deux tiers de ce territoire, veut une « autonomie sous contrôle ». Le Polisario, soutenu par l'Algérie voisine, milite pour l'indépendance et réclame un référendum d'autodétermination, prévu par l'ONU. 

Alors que Donald Trump se prépare à quitter la Maison Blanche, ses équipes ont déployé au pas de charge les dispositions de l'accord qui a fait du Maroc le quatrième pays à normaliser ses relations avec Israël -après les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan-, tout en légitimant sa présence au Sahara occidental. 

La nouvelle carte du Maroc intégrant le Sahara occidental a été adoptée par Washington trois jours après l'annonce de l'accord. Le premier vol commercial entre Tel-Aviv et Rabat a été affrété dix jours plus tard, en présence du gendre et conseiller de M. Trump, Jared Kushner. 

« Statu quo ratés » 

« En reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, le président Trump a rejeté les status quo ratés qui ne bénéficiaient à personne, et à la place, il a mis en route une solution durable et mutuellement acceptable », avait souligné M. Kushner à l'époque. 

L'accord prévoit l'ouverture d'un « consulat » américain à Dakhla et inclut une enveloppe de trois milliards de dollars (2,4 milliards d'euros), débloquée par la Banque américaine de développement (DFC) pour le « soutien financier et technique de projets d'investissements privés » au Maroc et en Afrique subsaharienne.  

S'y ajoute un milliard de dollars (818 millions d'euros) pour l'entrepreneuriat féminin dans la région par l'intermédiaire de l'initiative « 2X Women Africa », financée par la DFC. 

Au-delà du volet financier, le pouvoir marocain considère la validation américaine de « son Sahara » comme « une percée diplomatique historique ».  

Ces derniers mois, une vingtaine de pays -dont les Comores, le Liberia, le Burkina Faso, Bahreïn ou les Emirats- ont ouvert des représentations diplomatiques à Dakhla ou à Laâyoune (nord), ce que le Polisario considère comme contraire au droit international. 

Le Polisario a rompu mi-novembre le cessez-le-feu signé en 1991 sous l'égide de l'ONU après que le Maroc a déployé ses troupes dans une zone démilitarisée à la frontière de la Mauritanie pour « sécuriser » la seule route vers l'Afrique de l'Ouest, régulièrement coupée par des indépendantistes. 

Le président américain élu Joe Biden ne s'est pas encore prononcé sur le dossier du Sahara occidental.  

« Chaque administration dispose de la prérogative de décider sa politique étrangère », a rappelé M. Schenker cette semaine à Alger, où il a fait escale dans le cadre d'une tournée régionale. 

« Sur la question de savoir si les USA seront présents sur le terrain au Sahara occidental, je veux être clair: les Etats-Unis n'établissent pas de base militaire au Sahara occidental » et l'état-major du commandement militaire américain pour l'Afrique (Africom) « n'y sera pas relocalisé », a-t-il dit. 


Liban: un mort dans une frappe israélienne dans le sud

Des personnes inspectent un véhicule incendié qui aurait été touché par une frappe israélienne à Ghazieh, près de Sidon, le 18 avril 2025. (AFP)
Des personnes inspectent un véhicule incendié qui aurait été touché par une frappe israélienne à Ghazieh, près de Sidon, le 18 avril 2025. (AFP)
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  • Une personne a été tuée vendredi dans un nouveau raid israélien visant un véhicule près de la ville côtière de Saïda, dans le sud du Liban
  • Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après deux mois de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne mène régulièrement des attaques au Liban

GHAZIYEH: Une personne a été tuée vendredi dans un nouveau raid israélien visant un véhicule près de la ville côtière de Saïda, dans le sud du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après deux mois de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant viser combattants et infrastructures du mouvement islamiste libanais soutenu par l'Iran.

"Le raid mené par l'ennemi israélien contre une voiture sur la route Saïda-Ghaziyeh a fait un mort", a indiqué le ministère de la Santé.

Après la frappe, le véhicule tout-terrain a pris feu, provoquant un nuage de fumée noire dans le ciel, selon un journaliste de l'AFP sur place. L'armée libanaise a bouclé la zone et les pompiers sont intervenus pour maîtriser les flammes.

La frappe n'a pas été revendiquée dans l'immédiat, mais l'armée israélienne a affirmé avoir tué plusieurs combattants du Hezbollah parmi lesquels des "commandants" cette semaine dans le sud du pays.

Après le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque du Hamas sur le sol israélien, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël, tirant des roquettes sur le territoire israélien, disant agir ainsi en soutien aux Palestiniens.

En septembre 2024, le conflit a dégénéré en guerre ouverte avec des bombardements israéliens intenses au Liban qui ont décimé la direction du Hezbollah et fait plus de 4.000 morts, selon les autorités.


Explosion au port de Beyrouth: première comparution d'un ex-ministre

Une photo montre une vue du port de Beyrouth, site d'une énorme explosion qui a dévasté la capitale libanaise trois ans plus tôt, le 22 juillet 2023. (AFP)
Une photo montre une vue du port de Beyrouth, site d'une énorme explosion qui a dévasté la capitale libanaise trois ans plus tôt, le 22 juillet 2023. (AFP)
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  • Un ancien ministre de l'Intérieur a comparu jeudi pour la première fois devant le juge libanais chargé de l'enquête sur la gigantesque explosion au port de Beyrouth en 2020
  • En 2021, le juge Tarek Bitar avait été contraint de suspendre son enquête sur cette explosion qui a fait plus de 220 morts et plus de 6.500 blessés en raison de pressions politiques

BEYROUTH: Un ancien ministre de l'Intérieur a comparu jeudi pour la première fois devant le juge libanais chargé de l'enquête sur la gigantesque explosion au port de Beyrouth en 2020, a indiqué une source judiciaire à l'AFP.

En 2021, le juge Tarek Bitar avait été contraint de suspendre son enquête sur cette explosion qui a fait plus de 220 morts et plus de 6.500 blessés en raison de pressions politiques.

Une série d'actions en justice avaient en outre été intentées contre lui par des responsables politiques et fonctionnaires cités dans l'enquête, notamment l'ancien ministre de l'Intérieur, Nohad al-Machnouk, soupçonné de "négligence et manquements".

Le juge a repris en février ses investigations, après l'élection de Joseph Aoun à la présidence de la République et la nomination d'un Premier ministre réformateur, Nawaf Salam, qui se sont tous deux engagés à garantir l'indépendance du pouvoir judiciaire.

Selon la source judiciaire qui a requis l'anonymat, l'interrogatoire a porté sur un rapport que M. Machnouk avait reçu le 5 avril 2014, alors qu'il était ministre de l'Intérieur, concernant la "détention d’un navire dans les eaux territoriales libanaises, dont l’équipage avait demandé à être autorisé à reprendre la mer".

Le 4 août 2020, l'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'histoire a dévasté des pans entiers de la capitale libanaise.

La déflagration a été provoquée par un incendie dans un entrepôt où étaient stockées sans précaution des tonnes de nitrate d'ammonium acheminées par navire, malgré des avertissements répétés aux plus hauts responsables.

Pointées du doigt pour négligence criminelle, les autorités libanaises, qui étaient au courant des dangers encourus, ont rejeté toute enquête internationale.

L'enquête avait notamment été suspendue après les accusations de partialité du juge proférées par le Hezbollah, désormais très affaibli par sa dernière guerre contre Israël fin 2024. Le parti qui dominait la vie politique libanaise avait demandé le renvoi de M. Bitar.

Deux juges de la direction des enquêtes de Paris sont attendus à Beyrouth à la fin du mois, pour présenter à M. Bitar les éléments recueillis par la justice française, trois ressortissants français figurant parmi les victimes, selon une source judiciaire.

Le 11 avril, deux anciens hauts responsables de la sécurité avaient également comparu pour la première fois devant M. Bitar.


Cellule terroriste: Amman partage les détails de l’enquête avec Beyrouth

Le roi Abdallah de Jordanie et le président libanais Joseph Aoun. (AFP)
Le roi Abdallah de Jordanie et le président libanais Joseph Aoun. (AFP)
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  • Beyrouth ne sait pas si des citoyens libanais sont impliqués dans un groupe de fabrication de missiles
  • Les services de renseignement de l'armée arrêtent deux Palestiniens pour contrebande d'armes à la frontière libano-syrienne

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a été informé, mercredi, par le roi Abdallah de Jordanie des résultats de l'enquête sur une cellule de fabrication de missiles découverte en Jordanie. Deux membres de cette cellule avaient été envoyés au Liban pour y suivre une formation.

Selon son bureau de presse, M. Aoun a exprimé la «pleine disposition du Liban à la coordination et à la coopération» entre les deux pays et a chargé le ministre de la Justice Adel Nassar de travailler avec son homologue jordanien, en coopération avec les agences de sécurité et judiciaires, sur les enquêtes et l'échange d'informations.

Une source judiciaire a déclaré à Arab News que les services de renseignement de l'armée libanaise «suivaient de près l'affaire de la cellule terroriste et nous ne savons pas encore si des Libanais sont impliqués».

«Cette agence a demandé à la Jordanie de lui fournir des informations concernant les enquêtes, de s'appuyer sur les enquêtes libanaises et, dans le cas où une implication libanaise serait prouvée, l'affaire serait alors renvoyée à la justice libanaise», a déclaré cette personne.

Parallèlement, les services de renseignement de l'armée libanaise ont déclaré avoir arrêté deux Palestiniens dans la ville de Sidon, dans le sud du pays, pour «commerce et contrebande d'armes militaires à travers la frontière libano-syrienne, et ont saisi plusieurs armes et munitions militaires en leur possession».

Le commandement de l'armée a déclaré que les détenus faisaient l'objet d'une enquête sous la supervision du pouvoir judiciaire.

Les médias ont rapporté que les deux hommes étaient des membres de l'appareil de sécurité du mouvement Hamas à Sidon.

Aucune agence de sécurité officielle n'a confirmé l'existence d'un lien entre les arrestations et la cellule jordanienne.

Mardi, l'agence de presse jordanienne a cité des responsables des services de renseignement qui ont déclaré qu'«une série de complots visant la sécurité nationale du pays ont été déjoués et 16 personnes soupçonnées de préparer des actes de chaos et de sabotage ont été arrêtées».

Les plans prévoyaient la production de missiles à l'aide de matériaux locaux et de composants importés. Des explosifs et des armes à feu ont été découverts, ainsi qu'un missile dissimulé prêt à être utilisé.

Les 16 suspects sont soupçonnés d'avoir participé à la mise au point de drones, d'avoir recruté et formé des individus au niveau national et d'en avoir envoyé d'autres à l'étranger pour qu'ils y poursuivent leur formation.

Selon les déclarations des suspects, deux membres de la cellule – Abdallah Hicham et Muath al-Ghanem – ont été envoyés au Liban pour coordonner leurs activités avec une figure importante de l'organisation et recevoir une formation.

En décembre, l'armée libanaise a lancé un processus de désarmement des factions palestiniennes situées à l'extérieur des camps de réfugiés palestiniens. Ces factions, fidèles à l'ancien régime syrien, étaient principalement basées dans la région de la Békaa, le long de la frontière avec la Syrie, et dans la région méridionale.

Le Premier ministre Nawaf Salam a exprimé «l'entière solidarité du Liban avec la Jordanie dans la lutte contre les complots qui menacent sa sécurité et sa stabilité» et sa «volonté de coopérer avec les autorités jordaniennes en cas de besoin concernant les informations selon lesquelles certaines personnes impliquées dans ces complots ont reçu une formation au Liban», selon son bureau de presse.

Lors du lancement du projet de réhabilitation de la route de l'aéroport de Beyrouth, M. Salam a déclaré que les questions de sécurité sur la route de l'aéroport étaient «en cours d'examen avec le ministre de la Défense Michel Menassa et le ministre de l'Intérieur Ahmed Hajjar».

Au cours des dernières 48 heures, la municipalité de Beyrouth a entrepris des efforts pour retirer des rues de la capitale les drapeaux des partis et les images des politiciens et des chefs de partis, en particulier ceux qui sont associés au Hezbollah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com