Au Soudan, le chemin de croix des patients atteints de cancer

 Des patients reçoivent un traitement à l'hôpital d'oncologie de Gedaref, dans l'est du Soudan, le 1er mai 2024. (Photo AFP)
Des patients reçoivent un traitement à l'hôpital d'oncologie de Gedaref, dans l'est du Soudan, le 1er mai 2024. (Photo AFP)
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Publié le Mercredi 26 juin 2024

Au Soudan, le chemin de croix des patients atteints de cancer

  • Pour des dizaines de milliers de patients, trouver des soins se transforme alors en dangereuses odyssées à travers les lignes de front, pour rallier des hôpitaux saturés et sous-équipés
  • La guerre a perturbé «les chaînes d'approvisionnement et la disponibilité des analgésiques opioïdes» et les patients se retrouvent alors à devoir «endurer des douleurs atroces»

GEDAREF, Soudan : Souffrant d'un cancer, l'épouse de Mohammed al-Juneid doit suivre une radiothérapie. Mais dans un Soudan ravagé par la guerre, le couple n'a pas les moyens de parcourir les centaines de kilomètres qui les séparent de l'unique hôpital dispensant encore ce traitement.

«Même si on arrive à Méroé, dans le nord, on devra attendre notre tour pour recevoir ces soins», déplore M. Juneid, 65 ans.

Au Soudan, pays morcelé depuis avril 2023 par des combats sanglants entre généraux rivaux, plus de 70% du système de santé est hors-service, selon l'ONU. Pour des dizaines de milliers de patients, trouver des soins se transforme alors en dangereuses odyssées à travers les lignes de front, pour rallier des hôpitaux saturés et sous-équipés.

Nombreux sont ceux qui affluent vers Gedaref, ville de l'Est, et sa clinique d'oncologie, où plusieurs femmes enveloppées dans leurs traditionnels voiles colorés, allongées sur leur lit, se partagent une grande pièce carrelée.

Mme Juneid y suit une chimiothérapie. Originaire du centre du Soudan, elle était en radiothérapie à l'hôpital de Wad Madani. «Il a fermé à cause de la guerre», lâche son mari.

«Maintenant, les médecins ont décidé qu'elle devait à nouveau faire une radiothérapie, disponible uniquement à l'hôpital de Méroé», ajoute le sexagénaire, accablé.

Le chauffeur ayant accepté de les y conduire, en parcourant 2.500 kilomètres de routes cahoteuses parsemées de barrages de contrôle, réclame environ 4.000 dollars. Une petite fortune que M. Juneid n'a pas.

Institutrice, Fatheya Mohammed se faisait soigner à Wad Madani.

«La maladie est revenue, j'ai dû reprendre le traitement», confie-t-elle depuis son lit de Gedaref.

«Ici il n'y a pas de radiothérapie. C'est disponible à Méroé, mais ça coûte des milliards» de livres soudanaises, déplore-t-elle. «On n'a pas les moyens».

Elle doit réaliser des scanners mais c'est aussi «très cher». Et il faudrait rouler 200 kilomètres jusqu'à Kassala, encore plus à l'Est, près de la frontière avec l'Erythrée. Irréalisable: en un an, elle a reçu trois mois de salaires seulement.

- Vies menacées -

Impactée par des décennies de conflits, la santé était déjà défaillante au Soudan, un des pays les plus pauvres au monde. En quelques mois, la guerre est venue porter l'ultime coup de massue.

Les deux grands centres d'oncologie de Khartoum et de Wad Madani ont fermé. Depuis, l'hôpital de Gedaref --27 lits seulement, alors qu'il en faudrait «au moins 60»-- est dépassé par l'afflux, reconnaît son directeur, Motassem Morsi.

En 2023, «nous avons accueilli environ 900 nouveaux patients», ajoute le docteur Morsi. Les années d'avant c'était «entre 300 ou 400» malades, se souvient-il.

Rien que pour le premier trimestre 2024, son hôpital a soigné 366 patients.

Sur une quinzaine de centres d'oncologie que comptait le Soudan, une poignée accueillent encore des patients atteints de cancer. Mais seul Méroé dispense aujourd'hui la radiothérapie, confirmait en octobre un article publié par des médecins soudanais dans la revue spécialisée «Ecancer medical science».

Toutefois, «les frais associés à la radiothérapie, aux transports et au logement les rendent inaccessibles pour de nombreux patients, les obligeant à faire face à une mort à venir, sans les soins adéquats», soulignent les auteurs.

«L'accès limité aux services d'oncologie pendant la guerre actuelle met en danger les vies de plus de 40.000 patients Soudanais atteints de cancer», avertit l'article.

- «Douleurs atroces» -

Et au quotidien, pas d'échappatoire à la douleur physique.

Car la guerre a perturbé «les chaînes d'approvisionnement et la disponibilité des analgésiques opioïdes». Les patients se retrouvent alors à devoir «endurer des douleurs atroces», précise ce même article.

Fin mai, l'Organisation mondiale pour la Santé (OMS) tirait la sonnette d'alarme pour le pays de 48 millions d'habitants, où près d'une personne sur cinq a fui sa maison à cause des combats.

«Le système de santé est en train de s'effondrer. Environ 65% des Soudanais n'ont pas accès à des soins», annonçait un porte-parole de l'agence onusienne, Christian Lindmeier.

Dans les zones «difficiles d'accès», seuls 20% à 30% des établissements de santé sont encore fonctionnels, «à un niveau minimal».

En contrepartie, une «pression considérable» s'abat sur les rares établissements encore opérationnels, «qui risquent d'être submergés par l'afflux de personnes en quête de soins», reconnaissait l'OMS récemment.

C'est ce qui se passe à Méroé.

«Nous avons deux appareils de radiothérapie qui fonctionnent 24 heures sur 24», indique un médecin de l'établissement, s'exprimant sous anonymat.

«Si un des appareils s'arrête pour maintenance, cela provoque un débordement de patients, qui viennent de partout au Soudan».


Biden et Trump ne s’accordent que sur l’élimination du Hamas lors d’un vif débat

L’ex-président américain et candidat républicain à la présidence, Donald Trump, participe au premier débat présidentiel des élections de 2024 face au président américain actuel, Joe Biden, dans les studios de CNN à Atlanta, en Géorgie. (AFP)
L’ex-président américain et candidat républicain à la présidence, Donald Trump, participe au premier débat présidentiel des élections de 2024 face au président américain actuel, Joe Biden, dans les studios de CNN à Atlanta, en Géorgie. (AFP)
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  • L’économie américaine, la pandémie de Covid-19 et le conflit au Moyen-Orient étaient les principaux points de discorde
  • Les républicains et les démocrates déclarent tous deux la victoire de leurs candidats après le débat

ATLANTA: Le président, Joe Biden, et son prédécesseur, Donald Trump, se sont affrontés jeudi dans un débat à Atlanta, au cours duquel ils se sont mutuellement reproché les troubles économiques du pays et la mauvaise gestion de la pandémie de Covid-19, et n’ont pu s’accorder que sur la volonté d’éliminer le Hamas.

La chaîne CNN a contourné la Commission américaine indépendante sur les débats présidentiels (CPD) pour organiser l’événement, ce qui est sans précédent, car Biden et Trump n’ont pas encore été officiellement approuvés par leurs partis en tant que candidats à l’élection du 5 novembre.

Des restrictions ont été imposées pour éviter que le scénario d’il y a quatre ans ne se répète, Trump ayant interrompu Biden à cent quatre-vingt-dix reprises, selon CNN.

Le format rigide de CNN, sans public pour applaudir ou huer, a peut-être profité à Trump, le forçant à se montrer moins perturbateur, selon ses partisans.

Cela a attiré l’attention sur Biden, qui mettait du temps à répondre aux questions, avait du mal à entendre et a mal employé certaines expressions et certains mots.

Les deux hommes se sont insultés et se sont rejeté la responsabilité des problèmes intérieurs du pays, ce qui les a empêchés de répondre pleinement aux questions sur le Moyen-Orient et sur la guerre menée par Israël contre les Palestiniens.

Poussé à expliquer quelle «pression supplémentaire» Biden pourrait exercer pour amener Israël et le Hamas à approuver son plan de cessez-le-feu, le président a qualifié le groupe palestinien de «principal obstacle à la paix», le seul point de convergence avec Trump.

«Premièrement, tous les membres du Conseil de sécurité de l’ONU et du G7, ainsi que les Israéliens et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, ont approuvé le plan de cessez-le-feu que j’ai proposé, qui comporte trois étapes», indique Biden.

«La première étape consiste à soigner les otages en échange d’un cessez-le-feu. La deuxième phase est un cessez-le-feu assorti de conditions supplémentaires, et la troisième phase est la fin de la guerre.»

«Le seul à vouloir que la guerre se poursuive est le Hamas. Ce sont les seuls qui refusent de se retirer. Nous continuons à exercer une pression pour qu’ils acceptent.»

«On ne peut pas permettre au Hamas de poursuivre ses activités. Nous continuons à envoyer nos experts et nos services de renseignement pour tenter d’arrêter le Hamas, comme nous l’avons fait pour Oussama ben Laden. Nous ne sommes pas obligés de le faire», ajoute Biden.

«D’ailleurs, le Hamas a été très affaibli. Il devrait être éliminé. Il faut cependant faire attention à l’usage de ces armes dans les foyers de peuplement.»

Selon Trump, Joe Biden empêche Israël d’éliminer le Hamas. «En ce qui concerne Israël et le Hamas, c’est Israël qui veut continuer et finir le travail. Il dit que le seul à vouloir continuer est le Hamas. En fait, c’est Israël, et vous devriez les laisser faire pour qu’ils finissent le travail», insiste Trump.

«Il ne veut pas le faire. Il est devenu comme un Palestinien, mais ils ne l’aiment pas parce que c’est un très mauvais Palestinien, un Palestinien faible», lance l’ex-président.

En ce qui concerne le soutien aux efforts visant à créer un État palestinien, Trump déclare : «Il faudrait que je voie.»

Il mentionne avoir empêché le Hamas d’attaquer Israël en bloquant les fonds destinés à l’Iran, qui, selon lui, est le principal sponsor du groupe. Il a ajouté que le leadership «faible» de Biden avait ouvert la voie à l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre.

En réponse, Biden a qualifié Donald Trump de «faible», affirmant : «Je suis celui qui a mobilisé le monde contre l’Iran lorsqu’il a lancé une attaque de missiles balistiques contre Israël.»

«Personne n’a été blessé, aucun Israélien n’a été tué accidentellement, et tout s’est arrêté. Nous avons sauvé Israël. Nous sommes ceux qui, plus que quiconque dans le monde, soutiennent Israël.»

Trump a qualifié Biden de «pire président» de l’Histoire des États-Unis et Biden a traité Trump de «criminel condamné» et il a comparé ses valeurs morales à celles d’un «chat de gouttière».

Le débat s’est déroulé à près d’1,6 km de l’université Georgia Tech, où huit cents journalistes de trente-quatre pays ainsi que des membres de l’équipe de campagne ont suivi le débat sur des écrans de télévision.

À l'issue du débat, des dirigeants républicains et démocrates ont répondu aux questions des journalistes dans le pavillon de l’université, et les deux camps ont déclaré leur victoire.

D’après Elise Stefanik, membre républicain du Congrès, le débat montre que Trump battrait «facilement» Biden en novembre, ajoutant : «C’est une victoire absolument écrasante du président Trump ce soir contre un Joe Biden qui a échoué, qui n’a pas su s’imposer et qui est faible.»

Vivek Ramaswamy, qui avait défié Trump lors des primaires présidentielles du Parti républicain, affirme que Biden semblait perdu et qu’il ne semblait «vivant que lorsqu’il parlait du 6 janvier et de la condamnation de Trump».

«Biden se fiche éperdument des problèmes qui touchent les Américains. Le président Biden est apparu comme le méchant.»

Plusieurs démocrates ont refusé de répondre aux questions des journalistes sur le débat et ils ont préféré publier des déclarations défendant Biden et prédisant sa victoire sur Trump en novembre.

À la question de savoir si Biden devait s’inquiéter de l’élection, le sénateur Raphael Warnock a répondu : «Je m’inquiéterais si le président n’avait pas de bilan à défendre, mais en réalité, c’est un homme qui a adopté des lois historiques.»

«Les élections reflètent le caractère du pays. Le peuple américain a eu l’occasion ce soir de se rappeler le caractère de Donald Trump, un homme qui a menti pendant quatre-vingt-dix minutes d’affilée», a poursuivi Warnock.

«Ce qui m’a le plus marqué, c’est qu’à chaque fois qu’on lui posait une question, on remarquait que Trump n’y répondait jamais. Les États-Unis méritent mieux que Donald Trump.»

Biden et Trump devraient participer à un autre débat, organisé par la chaîne ABC le 10 septembre.

Ce débat contourne également les règles de la CPD, qui organise tous les débats présidentiels depuis les années 1980.

Les candidats indépendants exclus du débat, dont Robert F. Kennedy Jr. et Jill Stein, ont organisé leurs propres événements parallèles et ils ont répondu en temps réel aux mêmes questions que celles posées par CNN à Biden et à Trump.


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Pas de répit dans la guerre à Gaza, échanges de tirs à la frontière israélo-libanaise

De la fumée s'échappe d'une zone ciblée par les bombardements israéliens dans le district de Shujaiya, dans la ville de Gaza, le 28 juin 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo, AFP)
De la fumée s'échappe d'une zone ciblée par les bombardements israéliens dans le district de Shujaiya, dans la ville de Gaza, le 28 juin 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo, AFP)
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  • Dans l'est de Gaza-ville (nord), l'armée a débuté jeudi une opération à Choujaïya avec des tirs d'artillerie et d'hélicoptères
  • Mercredi, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant a affirmé qu'Israël ne voulait pas de guerre avec le Hezbollah au Liban

TERRITOIRES PALESTINIENS : Appuyés par l'aviation, des soldats israéliens ont mené vendredi des opérations contre le Hamas palestinien dans la ville de Gaza poussant des dizaines de milliers de personnes à la fuite, au 9e mois de la guerre qui fait craindre un embrasement régional.

L'offensive israélienne d'envergure à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste contre Israël le 7 octobre qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

La guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le petit territoire palestinien de 2,4 millions d'habitants, assiégé depuis le 9 octobre par Israël: l'eau et la nourriture manquent, de nombreux hôpitaux sont hors service, des quartiers entiers sont détruits et 37.765 personnes y ont été tuées selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas. 

Dans l'est de Gaza-ville (nord), l'armée a débuté jeudi une opération à Choujaïya avec des tirs d'artillerie et d'hélicoptères.

Dans un communiqué, les brigades Al-Qassam, branche armée du Hamas, ont indiqué vendredi être "engagées dans des affrontements intenses" avec les soldats israéliens à Choujaïya, affirmant qu'il y avait "des morts et des blessés" côté israélien et qu'un hélicoptère était venu les évacuer.

"Ca suffit"

L'armée fait état dans ce secteur de la "présence de terroristes" et "d'infrastructures terroristes". Des soldats y ont pénétré et des avions militaires ont visé des "dizaines de sites" du Hamas.

Des colonnes de fumée se sont élevées au dessus de Choujaïya après des frappes aériennes et des tirs d'obus, selon un correspondant de l'AFP.

La Défense civile et des témoins ont fait état de "nombreux morts".

"Des dizaines de milliers de civils" ont fui le secteur, a indiqué la Défense civile, après un appel de l'armée à évacuer et alors qu'aucun lieu n'est sûr dans la bande de Gaza selon l'ONU.

"Ça suffit! (...) Nous avons perdu nos enfants et nos maisons, et nous continuons à fuir d'un endroit à un autre", a lancé une Palestinienne en quittant le secteur.

Des frappes israéliennes ont visé d'autres zones du nord de Gaza, "éliminant des dizaines de terroristes se cachant dans des écoles de l’Unrwa", l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, a indiqué l'armée.

Conditions désastreuses

Dans le centre de la bande de Gaza, des sources médicales ont fait état de trois morts dont une fille à Deir el-Balah et des tirs d'artillerie ont été entendus à Nousseirat. Dans le sud, des tirs d’artillerie ont ciblé Khan Younès et Rafah.

Mohammad al-Mughair, un responsable de la Défense civile, a indiqué à l'AFP que les forces israéliennes avançaient dans l'ouest de Rafah et visaient le quartier général de son agence.

"Nous avons été visés, (les tirs) causant des dommages à deux camions de pompiers, une ambulance, et une petite excavatrice qui sert à sortir les blessés de sous les gravats" a-t-il dit, ajoutant que des membres de la Défense civile avaient été blessés.

Les troupes israéliennes ont lancé le 7 mai une offensive terrestre à Rafah, alors présentée par Israël comme le dernier grand bastion du Hamas. Mais les combats ont repris dans plusieurs autres régions, surtout dans le nord où des poches du Hamas demeurent.

Une chargée de mission de l'Unrwa, Louise Wateridge, a qualifié vendredi de "désastreuses" les conditions de vie dans la bande de Gaza.

Des habitants vivent dans des ruines d'immeubles ou des tentes autour d'un gigantesque tas de déchets, a-t-elle dit à la presse à Genève, en liaison vidéo depuis le centre du territoire palestinien.

"Il n'y a pas d'eau, pas d'assainissement, pas de nourriture. Et à présent, les gens vivent de nouveau dans ces bâtiments qui sont des coquilles vides", a-t-elle ajouté, parlant de Khan Younès.

Manifestation en Israël

Après l'attaque du Hamas le 7 octobre, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Jeudi, des Israéliens hostiles à la conduite de la guerre par le Premier ministre Benjamin Netanyahu sont de nouveau descendus dans la rue pour appeler à la libération des otages.

Durant l'attaque du Hamas le 7 octobre, 251 personnes avaient été enlevées, dont 116 sont toujours retenues à Gaza, parmi lesquelles 42 sont mortes, selon l'armée.

Au lendemain de cette attaque, le Hezbollah a ouvert un front avec Israël en soutien au mouvement palestinien, et depuis, les échanges de tirs dans les zones frontalières sont presque quotidiens et parfois très intenses.

Le mouvement islamiste libanais a dit vendredi avoir lancé deux attaques sur des positions militaires israéliennes près de la frontière, au lendemain de l'annonce de la mort de quatre de ses combattants dans des frappes israéliennes au Liban.

Mercredi, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant a affirmé qu'Israël ne voulait pas de guerre avec le Hezbollah au Liban, mais averti que son pays avait "la capacité de ramener le Liban à l'Age de pierre" en cas de conflit.

Les Etats-Unis, l'ONU et la France notamment ont mis en garde contre une guerre au Liban.

 

 


Pour apaiser les États-Unis, les travaillistes britanniques vont retarder leur promesse de créer un État palestinien

Keir Starmer, leader de l'opposition travailliste britannique, fait le tour d'un supermarché Morrisons lors d'un événement de la campagne électorale du parti travailliste dans le Wiltshire, en Grande-Bretagne. (Reuters)
Keir Starmer, leader de l'opposition travailliste britannique, fait le tour d'un supermarché Morrisons lors d'un événement de la campagne électorale du parti travailliste dans le Wiltshire, en Grande-Bretagne. (Reuters)
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  • Au sein du parti, on craint qu'une action trop rapide après la victoire électorale attendue ne nuise aux relations.
  • Cette reconnaissance se fera de préférence en coordination avec les alliés du Royaume-Uni.

LONDRES : Le parti travailliste britannique, parti d'opposition, serait prêt à suspendre sa décision sur la reconnaissance du statut d'État palestinien, craignant que cela ne nuise à ses relations avec les États-Unis.

Le chef du parti, Keir Starmer, avait inclus un engagement sur la création d'un État dans le manifeste du parti avant les élections générales du 4 juillet, déclarant qu'il était "très important que nous ayons un État palestinien viable aux côtés d'un État d'Israël sûr et sécurisé".

Toutefois, le Times a rapporté que des membres de son équipe de direction s'inquiètent des conséquences qu'une telle décision pourrait avoir sur sa position à Washington si elle était présentée trop tôt après les élections de la semaine prochaine, que le parti travailliste devrait remporter.

La gauche du parti exerce une forte pression pour que l'on s'en tienne à la promesse, mais une source proche de Starmer a déclaré au Times que la création d'un État palestinien serait un "processus" et qu'il serait préférable de le faire en "coordination avec les alliés".

Par le passé, M. Starmer a fait l'objet de pressions sur cette question, ayant été critiqué au sein de son propre parti pour avoir tardé à appeler à un cessez-le-feu dans le conflit entre Israël et le Hamas à Gaza, qui a coûté la vie à plus de 37 000 Palestiniens jusqu'à présent.

Au mois de novembre, 56 députés travaillistes, dont 10 ministres du cabinet fantôme, ont défié le président pour demander un cessez-le-feu au Parlement.

Lors des élections locales de mai, les travaillistes ont obtenu des résultats moins bons que prévu dans plusieurs régions du pays, de nombreux électeurs citant la position de M. Starmer sur Gaza comme l'une des principales raisons.

Malgré cela et l'engagement pris dans le manifeste, il a semblé le mois dernier jeter un froid sur les suggestions selon lesquelles la reconnaissance du statut d'État palestinien pourrait être imminente.

"Il faut que ce soit au bon moment dans le processus, car nous avons besoin d'un État palestinien viable et d'un État d'Israël sûr et sécurisé", a-t-il déclaré.

"Nous n'avons ni l'un ni l'autre à l'heure actuelle, et il faut donc que ce soit à un moment du processus où nous pourrions voir ces deux résultats".

La guerre menée par Israël à Gaza a recentré les esprits dans le monde entier sur la question de la création d'un État palestinien. L'Irlande, l'Espagne et la Norvège ont récemment reconnu la Palestine comme un État.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com