LONDRES: Le ministre libanais des Travaux publics et des Transports, Ali Hamiyé, a menacé de poursuivre le quotidien The Telegraph pour avoir publié des informations selon lesquelles le Hezbollah utilisait l’aéroport de Beyrouth-Rafic Hariri pour introduire clandestinement des armes dans le pays.
Dimanche, lors d’une conférence de presse à Beyrouth, le ministre sortant affilié au Hezbollah a nié ces allégations et les a qualifiées de «ridicules».
Il a appelé à une tournée d’inspection «ouverte à tous» sur le site de l’aéroport aujourd’hui et il a annoncé son intention d’intenter un procès contre The Telegraph pour diffamation.
«L’aéroport a toujours été une cible de l’ennemi israélien, et tout ce qui a été écrit dans The Telegraph est faux; aucune arme ne passe par l’aéroport», affirme M. Hamiyé.
Il déclare que les douaniers libanais «représentent l’État en protégeant l’aéroport de Beyrouth, et leur intégrité ne peut être mise en doute», et il assure qu’ils n’ont «rien à cacher».
Dimanche, The Telegraph a publié un article dans lequel il accuse le Hezbollah d’entreposer une grande quantité d’armes, de missiles et d’explosifs d’origine iranienne à l’aéroport de Beyrouth-Rafic Hariri.
La cachette comprendrait des roquettes d’artillerie non guidées Falaq de fabrication iranienne, des missiles à courte portée Fateh-110, des missiles balistiques mobiles, des missiles M-600 d’une portée de 321 km et d’autres armes à guidage de précision.
L’article mentionne également des quantités de RDX, un explosif connu sous le nom de «cyclonite» ou «hexogène».
Le média britannique a cité un «employé anonyme de l’aéroport» comme seule source de ces affirmations.
Selon Ali Hamiyé, le quotidien n’a pas consulté le département britannique des Transports, qui a effectué une visite de terrain à l’aéroport au mois de janvier.
Il ajoute que The Telegraph a d’abord affirmé que sa source était un «responsable de l’Association internationale du transport aérien (IATA)», mais qu’il l’a ensuite remplacée par un «employé anonyme».
«Est-il concevable qu’un journal réputé change ses sources en l’espace d’une heure?» demande M. Hamiyé.
L’Union des transporteurs aériens du Liban a elle aussi démenti ces allégations, soulignant qu’il ne s’agissait que «de mensonges visant à mettre en danger l’aéroport de Beyrouth et ses employés civils, ainsi que les voyageurs à destination et en provenance de l’aéroport, qui sont tous des civils».
L’article a été accueilli avec scepticisme par certains internautes, qui ont qualifié les allégations du quotidien britannique de «propagande» visant à déstabiliser le pays.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com