USA: Boeing va échapper à un procès pénal mais devra se doter d'un superviseur

Des personnes brandissent des portraits de victimes alors que le président-directeur général de Boeing, Dave Calhoun, témoigne lors d'une audition de la sous-commission des enquêtes de la commission de la sécurité intérieure et des affaires gouvernementales du Sénat pour examiner "la culture de sécurité brisée de Boeing" au Capitole à Washington, DC, le 18 juin 2024. (Photo par Samuel Corum  AFP)
Des personnes brandissent des portraits de victimes alors que le président-directeur général de Boeing, Dave Calhoun, témoigne lors d'une audition de la sous-commission des enquêtes de la commission de la sécurité intérieure et des affaires gouvernementales du Sénat pour examiner "la culture de sécurité brisée de Boeing" au Capitole à Washington, DC, le 18 juin 2024. (Photo par Samuel Corum AFP)
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Publié le Samedi 22 juin 2024

USA: Boeing va échapper à un procès pénal mais devra se doter d'un superviseur

  • Le ministère a prévenu mi-mai d'un risque de poursuites pénales contre l'avionneur pour non-respect d'un accord conclu le 7 janvier 2021 après le crash de deux 737 MAX 8, ayant fait 346 morts
  • Accusé de fraude dans le processus de certification du 737 MAX -son avion vedette-, Boeing avait accepté en 2021 de payer 2,5 milliards de dollars et s'était engagé, entre autres, à renforcer son programme de conformité

NEW YORK : Le ministère américain de la Justice compte proposer à Boeing un nouvel accord de poursuites différées (DPA), mais avec nomination d'un superviseur indépendant, jugeant un procès trop risqué pour la survie de l'avionneur, a écrit vendredi le New York Times (NYT).

Un responsable du ministère a néanmoins démenti, auprès d'un avocat de parties civiles, avoir pris une décision.

Le quotidien new-yorkais, faisant référence à des sources proches des discussions, a rapporté qu'après un «intense débat interne, de hauts responsables du ministère paraissent avoir conclu que poursuivre Boeing serait trop risqué juridiquement».

Ils «considèrent que la nomination d'un superviseur indépendant est une façon plus rapide et plus efficace de s'assurer» que Boeing améliore ses processus de production et de contrôle de qualité, a poursuivi le journal.

Le ministère a prévenu mi-mai d'un risque de poursuites pénales contre l'avionneur pour non-respect d'un accord conclu le 7 janvier 2021 après le crash de deux 737 MAX 8, ayant fait 346 morts.

Boeing a officiellement contesté ces conclusions mi-juin.

Le ministère doit désormais se positionner. Il s'est engagé à faire connaître, au plus tard le 7 juillet, sa décision au juge fédéral du Texas chargé de cette affaire.

Sollicités par l'AFP au sujet des informations du NYT, Boeing et les avocats des familles dans le volet civil n'ont pas réagi. Le ministère s'est refusé à tout commentaire.

«Cet article est tout simplement incorrect», a fait savoir un responsable du ministère à Paul Cassell, professeur de droit à l'université de l'Utah et avocat des familles pour le volet pénal, dans un courriel que ce dernier a relayé auprès de médias.

- Aucune décision -

«Le ministère n'a pas pris de décision sur la façon de procéder ni sur l'opportunité de poursuivre Boeing», lui a assuré Glenn Leon, chef de la section fraude du service pénal au ministère, s'engageant à l'informer de «toutes décisions majeures» dans cette affaire.

«Nous espérons que le démenti du ministère (...) n'est pas un stratagème pour gagner du temps afin de parvenir à un autre DPA avec Boeing», a réagi M. Cassell. «Le premier DPA a échoué. Il n'y a pas de raison de penser qu'un second ferait mieux».

«Il est temps de mettre un terme à cette affaire en allant au procès et en obtenant un verdict de culpabilité contre Boeing», a-t-il poursuivi.

Accusé de fraude dans le processus de certification du 737 MAX -son avion vedette-, Boeing avait accepté en 2021 de payer 2,5 milliards de dollars et s'était engagé, entre autres, à renforcer son programme de conformité.

Il prévoyait une mise à l'épreuve de trois ans.

Mais l'avionneur multiplie, surtout depuis début 2023, les problèmes de production et de contrôle de qualité sur trois de ses quatre avions commerciaux (737 MAX, 787 Dreamliner et 777).

L'incident en vol sur un 737 MAX 9 d'Alaska Airlines le 5 janvier, dont une porte-bouchon -opercule condamnant une issue de secours redondante- s'est détachée, a été de trop.

- Crucial pour l'économie américaine -

Des enquêtes ont été ouvertes par les régulateurs, la justice et des commissions parlementaires, dont certains membres plaident pour des poursuites.

Des familles de victimes des crashes réclament également un procès pénal contre le groupe et ses dirigeants, ainsi qu'une amende de près de 25 milliards de dollars.

Dave Calhoun, patron de Boeing depuis début 2020 et qui doit partir d'ici la fin de l'année en retraite anticipée à cause des problèmes de l'avionneur, a reconnu mardi devant une commission d'enquête sénatoriale la «gravité» de la situation. Il a affirmé que des progrès avaient déjà été effectués.

Mais, selon le NYT, un procès pénal entraîne souvent le dépôt de bilan de l'entreprise visée. Or Boeing est un groupe crucial pour l'économie américaine et pour la sécurité nationale.

D'après le quotidien, une condamnation pénale pourrait l'exclure des contrats gouvernementaux et militaires américains.

Sa branche Défense, Espace et Sécurité (BDS) a généré quasiment 25 milliards de dollars en 2023, soit près d'un tiers du chiffre d'affaires du groupe.


TotalEnergies prend une participation dans le gaz naturel liquéfié aux Etats-Unis

TotalEnergies se considère comme le premier exportateur de GNL américain. (Photo: AFP)
TotalEnergies se considère comme le premier exportateur de GNL américain. (Photo: AFP)
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  • TotalEnergies, qui se présente comme le premier exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL) américain, a annoncé vendredi un accord avec Lewis Energy Group pour renforcer sa production de gaz naturel dans le pays
  • Avec plus de 10 millions de tonnes (Mt) exportées en 2023, TotalEnergies se considère comme le premier exportateur de GNL américain

PARIS: TotalEnergies, qui se présente comme le premier exportateur de gaz naturel liquéfié (GNL) américain, a annoncé vendredi un accord avec Lewis Energy Group pour renforcer sa production de gaz naturel dans le pays, selon un communiqué.

"TotalEnergies a signé un accord avec Lewis Energy Group portant sur l'acquisition d'une participation de 45 % dans des actifs de gaz sec en production détenus et opérés par Lewis Energy Group dans le bassin d'Eagle Ford, au Texas", a fait part le géant français.

Cela fait suite à la récente acquisition de TotalEnergies de "20% détenue par Lewis Energy Group dans les permis d'exploitation de Dorado opérés par EOG Resources (80%)", dans le même bassin d'Eagle Ford au Texas.

Avec plus de 10 millions de tonnes (Mt) exportées en 2023, TotalEnergies se considère comme le premier exportateur de GNL américain, grâce à sa participation de 16,6 % dans l'usine de liquéfaction de Cameron LNG (Louisiane) ainsi qu'à plusieurs contrats d'achat de long terme. La capacité d'exportation de GNL américain de l'entreprise devrait atteindre 15 Mt/an à l'horizon 2030.

Le gaz naturel liquéfié (GNL) est du gaz naturel condensé sous forme liquide. En 2023, TotalEnergies avait déjà annoncé s'être renforcé aux Etats-Unis dans le GNL, énergie très convoitée par l'Europe qui cherche à remplacer le gaz russe.


L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis stimulent le secteur du commerce de détail dans le CCG

Le tourisme religieux et culturel contribue de manière significative à la croissance du secteur, en attirant de nombreux touristes lors des pèlerinages et des festivals. (Reuters)
Le tourisme religieux et culturel contribue de manière significative à la croissance du secteur, en attirant de nombreux touristes lors des pèlerinages et des festivals. (Reuters)
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  • Les programmes gouvernementaux ambitieux de diversification économique conduisent à des avancées significatives dans les domaines de l'infrastructure et du tourisme
  • Les nouvelles tendances telles que les options «acheter maintenant, payer plus tard» et l'évolution des préférences des consommateurs redessinent également la dynamique du marché

RIYAD: Le secteur du commerce de détail dans le Conseil de coopération du Golfe devrait croître à un taux annuel de 4,6% entre 2023 et 2028, principalement grâce aux marchés des Émirats arabes unis et de l'Arabie saoudite, selon une récente analyse de la société de conseil en banque d'investissement Alpen Capital.

Les ventes au détail dans le CCG devraient passer de 309,6 milliards de dollars (1 dollar = 0,90 euro) en 2023 à 386,9 milliards de dollars en 2028.

Les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite devraient connaître une expansion de 5,4% et 5,1%, respectivement, pour atteindre 161,4 milliards de dollars et 139,1 milliards de dollars au cours de cette période. Cette croissance est attribuée à des facteurs tels que l'augmentation de la population, la hausse du revenu par habitant et l'intensification des activités touristiques. Le renforcement du secteur de la vente au détail est essentiel pour l'Arabie saoudite, qui cherche à se positionner comme une destination commerciale et touristique de premier plan, conformément aux objectifs de diversification économique définis dans l'initiative Vision 2030.

En février, Majid al-Hogail, ministre saoudien des Affaires municipales et rurales et du Logement, a indiqué que le secteur du commerce de détail contribuait à hauteur de 23% à l'économie non pétrolière et visait à dépasser les 122,6 milliards de dollars d'ici à la fin de 2024.

«Les perspectives à long terme du secteur de la vente au détail du CCG restent positives en raison de la croissance économique, de la démographie favorable, de l'assouplissement des règles de visa et des politiques de libéralisation», a déclaré Sameena Ahmad, directrice générale d'Alpen Capital.

Elle a ajouté que les programmes gouvernementaux ambitieux de diversification économique conduisent à des avancées significatives dans les domaines de l'infrastructure et du tourisme, ce qui renforce l'attrait de la région.

Les nouvelles tendances telles que les options «acheter maintenant, payer plus tard» et l'évolution des préférences des consommateurs redessinent également la dynamique du marché. Le rapport prévoit que les ventes au détail au Koweït et à Bahreïn augmenteront à un taux de croissance annuel composé de 3,1% chacun entre 2023 et 2028, tandis que le Qatar et Oman devraient croître à des taux de 2,2% et 1%, respectivement.

Alpen Capital souligne que l'augmentation de la population, en particulier avec une concentration d'expatriés et de personnes fortunées, est un moteur essentiel de la croissance du commerce de détail dans le CCG.

«La reprise attendue de l'activité économique et l'amélioration du revenu par habitant devraient renforcer l'appétit pour les marques mondiales et les articles de luxe. Dans un contexte de développement des infrastructures, les économies du CCG s'affirment comme un centre pour les affaires mondiales, les divertissements et les événements sportifs», indique le rapport.

En outre, le tourisme religieux et culturel contribue de manière significative à la croissance du secteur, en attirant de nombreux touristes lors des pèlerinages et des festivals. Toutefois, l'analyse identifie également des risques susceptibles d'entraver la croissance, tels que les tensions géopolitiques. Les vulnérabilités des revenus des hydrocarbures, les préoccupations géopolitiques croissantes et les défis macroéconomiques mondiaux pourraient peser sur l'industrie. «La région est sensible aux chocs du côté de l'offre, ce qui pourrait entraîner des pressions inflationnistes et affecter le pouvoir d'achat des consommateurs», a ajouté Alpen Capital.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Airbus va réorganiser sa production pour maintenir la montée en cadence

Cette photographie prise le 3 janvier 2023 montre le logo du constructeur aéronautique Airbus dans une usine, à Montoir-de-Bretagne, dans l'ouest de la France. (AFP)
Cette photographie prise le 3 janvier 2023 montre le logo du constructeur aéronautique Airbus dans une usine, à Montoir-de-Bretagne, dans l'ouest de la France. (AFP)
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  • Airbus a annoncé jeudi qu'il allait réorganiser sa production en se concentrant sur les "fondamentaux" pour maintenir la montée en cadence
  • Confronté à des difficultés de sa chaîne de fournisseurs à suivre son rythme de montée en cadence, Airbus a revu à la baisse ses objectifs de livraisons

PARIS: Airbus a annoncé jeudi qu'il allait réorganiser sa production en se concentrant sur les "fondamentaux" pour maintenir la montée en cadence, tout en excluant tout "plan social".

Confirmant les informations du quotidien La Tribune, Airbus a annoncé à l'AFP le lancement d'un programme "d'amélioration" baptisé LEAD!.

"Compte tenu de la pression continue sur notre chaîne d'approvisionnement et de la situation économique générale complexe, il est apparu nécessaire de concentrer nos efforts sur les fondamentaux", indique le groupe à l'AFP.

Ce programme "se concentre sur la montée en cadence de nos activités principales" ce qui concerne les "avions commerciaux, fonctions intégrées, filiales" ainsi que la présence dans les différentes régions du monde, a ajoute l'avionneur sans plus de précision.

"Il ne s'agit pas d'un plan social", souligne Airbus.

Confronté à des difficultés de sa chaîne de fournisseurs à suivre son rythme de montée en cadence, Airbus a revu à la baisse ses objectifs de livraisons.

Alors qu'il tablait sur la livraison de 800 avions cette année, soit un volume proche de celui de 2019, année référence avant que la pandémie de Covid-19 ne torpille le secteur aéronautique, il prévoit désormais de n'en livrer que 770.

Une partie des fournisseurs, fragilisés par la pandémie, doivent investir et recruter afin d'augmenter leur production. A cela s'ajoutent le renchérissement des matières premières, les difficultés d'accès à certains composants et les coûts de l'énergie. Les difficultés sont notamment sensibles pour la fourniture de moteurs, d'équipements de cabines ou encore de trains d'atterrissage de long-courriers, selon Airbus.