MOSCOU : Le Kremlin a dénoncé vendredi une «concurrence déloyale» de Washington après l'annonce la veille de l'interdiction du logiciel russe antivirus Kaspersky aux Etats-unis, qui reprochent au géant de la cybersécurité une proximité avec Moscou, que l'entreprise nie.
C'est «la technique préférée de concurrence déloyale de la part des Etats-Unis. Ils l'utilisent à chaque fois», a fustigé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
«Kaspersky Lab est une entreprise très compétitive au niveau international qui, à bien des égards, dépasse ses concurrents», a-t-il défendu lors de son briefing quotidien à la presse.
Jeudi, le département américain du Commerce avait annoncé «interdire» Kaspersky de vente de ses logiciels aux Etats-Unis «pour leur coopération avec les autorités militaires et de renseignement russes».
Cette annonce intervient alors que les tensions entre Moscou et Washington sont très fortes du fait du conflit en Ukraine, que les Etats-Unis soutiennent militairement et financièrement depuis l'assaut russe en février 2022.
Cette décision «est vitale pour notre sécurité intérieure», a justifié jeudi le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas.
Washington a donné jusqu'au 29 septembre aux clients américains de Kaspersky pour trouver une alternative.
Kaspersky Lab a de son côté condamné une décision «prise sur la base du climat géopolitique actuel et de craintes théoriques» qui «bénéficie à la cybercriminalité».
Elle se défend depuis des années de toute proximité directe avec les autorités russes, malgré les soupçons.
Karspersky «a démontré à de nombreuses reprises son indépendance de tout gouvernement» et les Etats-Unis ont «ignoré ces preuves», a affirmé le groupe dans un communiqué, qui précise que ses services d'informations sur le monde de la cybersécurité ne sont pas concernés par la décision de Washington.
La multinationale Kaspersky fournit des antivirus et autres produits et services liés à la cybersécurité à plus 400 millions d'utilisateurs et 270.000 entreprises dans le monde, selon Washington.
Son logiciel phare avait déjà été interdit d'usage au sein des agences fédérales américaines en 2017 et plusieurs pays européens ont également exprimé leur inquiétude vis-à-vis de ce mastodonte de la cybersécurité.
Les Etats-Unis menacent par ailleurs d'interdire TikTok, un réseau social chinois très populaire mais soupçonné de manipulation et d'espionnage des utilisateurs américains par Pékin.