L’Arabie saoudite a transformé ses cyberdéfenses, mais les entreprises doivent en faire plus, selon le PDG de Kaspersky

L'année prochaine, des attaquants audacieux pourraient même mélanger intrusions physiques et cybernétiques en employant des drones pour tenter un piratage de proximité (Photo, Shutterstock).
L'année prochaine, des attaquants audacieux pourraient même mélanger intrusions physiques et cybernétiques en employant des drones pour tenter un piratage de proximité (Photo, Shutterstock).
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Publié le Dimanche 18 décembre 2022

L’Arabie saoudite a transformé ses cyberdéfenses, mais les entreprises doivent en faire plus, selon le PDG de Kaspersky

  • L'Arabie saoudite est classée troisième dans la région, avec 33,3% des utilisateurs confrontés à des cybermenaces
  • Les experts de Kaspersky croient que des changements majeurs vont se produire en ce qui concerne les types de cibles et les scénarios d'attaque

RIYAD: Les entreprises d'Arabie saoudite et du monde entier devraient être obligées de prouver qu'elles disposent de cyberdéfenses à jour, selon le PDG d'une importante société de sécurité numérique qui a révélé dans une étude qu'un tiers des utilisateurs d'ordinateurs en Arabie saoudite ont été ciblés par des cybercriminels en 2022.

Eugène Kaspersky, PDG et cofondateur de Kaspersky, une société de sécurité informatique comptant 4 000 employés, a déclaré à Arab News dans une interview exclusive que les gouvernements devraient introduire des réglementations pour les systèmes de cybersécurité et exiger des entreprises qu'elles adhèrent aux directives correspondantes, tout comme elles le font pour les réglementations sur les risques d'incendie.

Ses remarques sont intervenues après que des recherches menées par son entreprise ont montré que, depuis janvier de cette année, pas moins d'un tiers des utilisateurs de la région Moyen-Orient, Turquie et Afrique ont été affectés par des menaces en ligne et hors ligne.

Les menaces hors ligne sont des logiciels malveillants diffusés dans les réseaux locaux par des clés USB ou d'autres moyens hors ligne, tandis que les menaces en ligne sont des logiciels malveillants ou des fraudes qui utilisent le Web.

L'Arabie saoudite est classée troisième dans la région, avec 33,3% des utilisateurs confrontés à ce genre de problèmes, précédée par le Qatar (39,8%) et le Bahreïn (36,5%). 

En ce qui concerne les menaces hors ligne, c'est l'Arabie saoudite qui affiche le chiffre le plus bas avec 32% d'utilisateurs touchés. L'Égypte, le Qatar et la Jordanie affichent les chiffres les plus élevés avec respectivement 42,4%, 33,9% et 33,2%.

Les secteurs des infrastructures critiques, tels que l'industrie manufacturière, l'industrie pétrolière et minière et l'industrie chimique, ont été signalés comme étant confrontés à des attaques de plus en plus ciblées. Les données de Kaspersky montrent que 43% des ordinateurs industriels ont été ciblés dans la région META (Moyen-Orient, Turquie et Afrique) au cours des trois premiers trimestres de cette année.

Réagissant à cette étude, Kaspersky a demandé que la cybersécurité soit ajoutée aux indicateurs clés de performance des entreprises publiques et privées.

Kaspersky a signalé: «Il y a vingt-cinq ans, les ordinateurs étaient des machines à écrire, puis ils ont été intégrés dans les procédures commerciales et aujourd’hui ils font partie de la gestion des infrastructures. La cybernétique devient donc de plus en plus intégrée dans tout ce que nous avons.»

Il a souligné: «Nous sommes de plus en plus dépendants des cybertechnologies.»

«Le gouvernement devrait être chargé d'introduire des réglementations pour les cyber-systèmes similaires aux réglementations mises en œuvre sur d'autres systèmes comme les alarmes incendie, la construction, les installations urbaines, et bien d’autres; les entreprises devant suivre les normes ou subir des pénalités si elles ne le font pas.»

Comparant le paysage des menaces dans la région du Conseil de coopération du Golfe au niveau mondial, Kaspersky a reconnu qu'il était plus ou moins le même: «Les cybercriminels juniors qui font la chasse aux petits poissons comme les particuliers et les petites entreprises, ainsi que les criminels professionnels qui font la chasse aux grosses prises comme les banques et les grandes entreprises, sont les mêmes où que vous alliez.»

Il a ajouté qu'il n'est pas possible de mesurer les dommages causés par les cyberattaques sur les économies nationales ou mondiales car les pertes financières ne sont pas communiquées, mais il peut les estimer à environ une portion de 1% de l'économie, ce qui est déjà un chiffre énorme.

Interrogé sur le budget recommandé que les entreprises doivent allouer à la cybersécurité, Kaspersky a mentionné que les budgets varient en fonction du secteur dans lequel les entreprises opèrent, mais qu'en moyenne, moins de 1% du budget opérationnel d'une entreprise est suffisant.

«Des scénarios de sécurité sont nécessaires pour comprendre les risques auxquels les entreprises sont confrontées en cas de cyberattaques. Les entreprises doivent identifier les parties les plus critiques de leur activité et ce qu'il leur en coûtera en cas d'attaque réussie, puis construire un système de sécurité autour de cela», a avisé Kaspersky.

Le maillon faible de la chaîne

Dans une autre note de recherche, il a été révélé que l'homme était souvent le maillon le plus faible des systèmes de sécurité, car il suffit de cliquer sur un mauvais lien ou de télécharger une mauvaise pièce jointe pour qu’un virus s'infiltre dans un système ou un réseau.

Même si la sensibilisation par l'éducation à la cybersécurité est importante, Kaspersky croit toujours au développement de technologies permettant de prévenir ces attaques.

L'entreprise a lancé une gamme de produits basés sur son approche qui s’inspire du système immunitaire pour vaincre les cyberattaques et permet de créer des solutions pratiquement impossibles à compromettre et de minimiser le nombre de vulnérabilités potentielles.

«L'éducation à la cybersécurité doit être faite partout, même dans les écoles, mais je crois toujours aux technologies qui réduiront le risque des facteurs humains. Je pense qu'à l'avenir, nous disposerons de technologies plus intelligentes de manière à conseiller les gens afin qu'ils ne commettent pas d'erreurs», a expliqué Kaspersky.

«Impressionné par l'Arabie Saoudite»

Kaspersky est présent dans la région du Moyen-Orient, de la Turquie et de l'Afrique depuis plus de 15 ans. L'entreprise collabore avec la Fédération saoudienne pour la cybersécurité, la programmation et les drones afin de sensibiliser à la cybersécurité et de renforcer les capacités nationales.

Fondée en 1997, cette entreprise mondiale de cybersécurité et de protection de la vie privée numérique fournit des solutions et des services de sécurité pour protéger les entreprises, les infrastructures importantes, les gouvernements et les consommateurs du monde entier.

Le portefeuille de produits de l'entreprise comprend la protection des terminaux et un certain nombre de solutions et de services de sécurité spécialisés pour lutter contre les menaces numériques sophistiquées et en constante évolution.

Parmi les développements récents, citons la mise au point d'une passerelle qui peut être installée sur l'unité centrale des voitures afin de les protéger contre le piratage et de fournir une mise à jour sûre de la passerelle elle-même et des composants électroniques de la voiture par voie aérienne. Cette passerelle permet aussi l'envoi des journaux du réseau interne de la voiture au centre de surveillance de la sécurité.

Au début de l'année, Kaspersky a ouvert un nouveau bureau en Arabie saoudite, dans le cadre de son objectif global d'étendre son réseau dans le monde et dans la région.

«Je suis très impressionné par la rapidité avec laquelle l'Arabie saoudite s'est transformée et par l'attention que le pays porte à la cyber-transformation. C'est pour cela que je me suis rendu trois fois en Arabie saoudite cette année, et être trois fois dans le même pays est exceptionnel», a affirmé Kaspersky.

Et après ?

Les experts de Kaspersky croient que des changements majeurs vont se produire en ce qui concerne les types de cibles et les scénarios d'attaque. L'année prochaine, des attaquants audacieux pourraient même mélanger intrusions physiques et cybernétiques en employant des drones pour tenter un piratage de proximité.

Parmi les scénarios d'attaque possibles, citons l'installation de drones dotés d'outils suffisants pour permettre la collecte d'informations en utilisant la technologie de protection des accès Wi-Fi utilisée pour le piratage hors ligne des mots de passe Wi-Fi, ou encore le largage de clés USB malveillantes dans des zones interdites dans l'espoir qu'un passant les ramasse et les branche sur une machine.

Compte tenu du climat politique mondial actuel, les chercheurs de Kaspersky prévoient également une augmentation des cyberattaques destructrices, qui toucheront à la fois le secteur public et les industries clés. Il est probable qu'une partie d'entre elles ne seront pas facilement traçables comme des cyberattaques et ressembleront à des accidents aléatoires.

Les autres prendront la forme d'attaques de pseudo-ransomware ou d'opérations d'hacktivistes afin de fournir un déni plausible à leurs véritables auteurs. Des cyberattaques très médiatisées contre des infrastructures civiles, comme les réseaux d'énergie ou la radiodiffusion publique, pourraient également devenir des cibles, de même que les câbles sous-marins et les centres de distribution de fibres optiques, qui sont difficiles à défendre.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Le prince héritier saoudien et le Premier ministre grec discutent des tensions entre l'Iran et Israël

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'entretient par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. (SPA/Wikipedia)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'entretient par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. (SPA/Wikipedia)
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  • Les deux dirigeants ont passé en revue les derniers développements dans la région, mettant particulièrement l'accent sur les répercussions des opérations militaires israéliennes visant l'Iran.

RIYAD : D'après l'agence de presse saoudienne, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane s'est entretenu dimanche par téléphone avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis pour discuter de l'escalade de la situation entre Israël et l'Iran.

Les deux dirigeants ont passé en revue les derniers développements dans la région, mettant particulièrement l'accent sur les répercussions des opérations militaires israéliennes visant l'Iran.

Ils ont souligné la nécessité de faire preuve de retenue et de désescalade, et ont insisté sur l'importance de régler les différends par des moyens diplomatiques, a ajouté l'APS.

Cet appel intervient dans un contexte de tensions accrues, suite à une série d'attaques réciproques entre les deux pays.

La dernière flambée de violence a fait craindre un conflit régional plus large, et les dirigeants internationaux ont exhorté toutes les parties à éviter une nouvelle escalade. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com