Algérie: un ex-dirigeant avoue avoir revendu des lingots au marché noir

L'ancien Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, qui purge une peine de 15 ans de prison pour corruption, est escorté par la police. (AFP)
L'ancien Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, qui purge une peine de 15 ans de prison pour corruption, est escorté par la police. (AFP)
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Publié le Dimanche 10 janvier 2021

Algérie: un ex-dirigeant avoue avoir revendu des lingots au marché noir

  • M. Ouyahia et Abdelmalek Sellal, un autre chef de gouvernement ayant servi sous le président déchu Abdelaziz Bouteflika, sont rejugés depuis samedi dans le cadre d'un grave scandale de corruption dans le secteur automobile
  • Ce nouveau procès intervient après que la cour suprême a accepté le pourvoi en cassation de la défense

ALGER : Un ancien Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, a avoué samedi avoir revendu au marché noir des lingots d'or, offerts par des hôtes du Golfe, lors de l'ouverture d'un procès en appel pour corruption d'ex-dirigeants de l'ère Bouteflika.

M. Ouyahia et Abdelmalek Sellal, un autre chef de gouvernement ayant servi sous le président déchu Abdelaziz Bouteflika, sont rejugés depuis samedi dans le cadre d'un grave scandale de corruption dans le secteur automobile.

Ce nouveau procès intervient après que la cour suprême a accepté le pourvoi en cassation de la défense.

Une quinzaine de personnalités -- anciens ministres, puissants patrons et hauts fonctionnaires -- sont accusés de financement «occulte» de la dernière campagne électorale de M. Bouteflika, début 2019. 

Ils sont également poursuivis pour népotisme et favoritisme dans l'industrie automobile via des partenariats entre marques étrangères et grands groupes algériens, souvent propriétés d'hommes d'affaires liés à l'entourage de l'ex-président. 

Premier appelé à la barre, M. Ouyahia a d'abord été interrogé sur l'origine de ses avoirs, évalués à quelques 700 millions de dinars (4,3 millions d'euros) et placés dans des comptes bancaires. 

Il a expliqué que ces fonds ne provenaient pas de ses fonctions mais de la vente «au marché noir de lingots d'or qu'il recevait en cadeau, en sa qualité de Premier ministre, de la part de dirigeants des pays du Golfe», selon l'agence de presse officielle APS.

M. Ouyahia a précisé avoir »vendu au marché parallèle (60 lingots pour) 350 millions de dinars (2,1 millions d'euros) et placé l’argent dans ses comptes», a ajouté l'APS. 

Il a dit avoir gardé le silence jusqu'à présent sur cette question afin de «ne pas porter atteinte aux relations» entre l'Algérie et «certains pays amis». Il a reconnu ne pas avoir déclaré ces sommes au fisc.

L'ancien Premier ministre, accusé notamment d»octroi d’indus privilèges, abus de fonction, conflits d'intérêts et blanchiment d'argent», a rejeté les charges retenues contre lui.

Questionné sur les critères de sélection des industriels autorisés à investir dans la filière du montage automobile, M. Ouyahia s'est défendu d'avoir avantagé un quelconque candidat.

«Ils ont été sélectionnés parce qu’ils étaient en activité dans le domaine et non pour une autre raison», a-t-il assuré.

Le scandale automobile a entraîné une perte pour le Trésor public estimée à plus de 128 milliards de dinars (975 millions d'euros), selon des chiffres officiels.

Il s'agit du premier grand procès anticorruption de l'après Bouteflika, qui a eu lieu en décembre 2019.

M. Ouyahia, quatre fois Premier ministre entre 1995 et 2019, avait été condamné en première instance à 15 ans de prison ferme, et Abdelmalek Sellal, qui a dirigé le gouvernement de 2014 à 2017 et quatre campagnes électorales de M. Bouteflika, à 12 ans d'emprisonnement.

Ces peines de prison ont été confirmées en appel en mars 2020 par la cour d'Alger. Celle-ci avait en revanche allégé des peines infligées à d'anciens ministres et patrons.

Le président Bouteflika a été poussé à la démission le 2 avril 2019, sous la pression d'un mouvement de contestation antirégime inédit à la suite de l'annonce de sa candidature à un cinquième mandat.

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.