L'ouverture de la route de Taïz par les Houthis suscite l’espoir de la fin des blocages

La circulation est ralentie sur une route de montagne reliant Taïz au port d'Aden, en 2022. (AFP)
La circulation est ralentie sur une route de montagne reliant Taïz au port d'Aden, en 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 14 juin 2024

L'ouverture de la route de Taïz par les Houthis suscite l’espoir de la fin des blocages

  • Un chauffeur de bus compare l'ouverture de la route Al-Houban à la chute du mur de Berlin
  • Les responsables militaires du gouvernement yéménite ont exhorté les Houthis à déverrouiller les sept entrées de la ville qui restent fermées

AL-MUKALLA: La ville de Taïz, assiégée au Yémen, a été envahie par la foule jeudi lorsque des habitants sont entrés dans la ville depuis les zones contrôlées par les Houthis, pour la première fois depuis des années.

À la surprise générale, les Houthis ont ouvert une route importante, suscitant l’espoir de mettre fin au blocus de la principale ville du Yémen par la milice après presque une décennie.

Des centaines de Yéménites ont célébré l'arrivée de la première voiture en provenance d'Al-Houban à Taïz, et se sont massés du côté gouvernemental de la ville, brandissant le drapeau national et entonnant des chants patriotiques.

Abdel Karim Chaiban, chef de la délégation gouvernementale aux pourparlers avec les Houthis, a déclaré à Arab News que l'ouverture de la route urbaine Al-Houban-Taïz soulagerait plus de neuf ans de souffrance pour les habitants. Cette initiative permettrait de relier la ville à Taïz, Ibb, Sanaa et à d'autres centres yéménites, facilitant ainsi le transport de la nourriture et des fournitures tout en réduisant les frais de déplacement.

«Aujourd'hui, nous sommes soulagés de voir que nos familles, nos mères, nos sœurs et nos frères ont pu arriver à Taïz et en repartir après l'ouverture de cette route, permettant enfin aux familles de se réunir après des années de séparation», déclare M. Chaiban. Il exhorte également les Houthis à ne pas harceler les personnes traversant leur zone, à ouvrir les sorties restantes de la ville et à lever complètement leur siège.

La milice des Houthis a assiégé la ville de Taïz au début de l’année 2015 après que leurs forces ont échoué à en prendre le contrôle en raison de la forte opposition des troupes gouvernementales yéménites et des combattants de la résistance alliée.

Le groupe a barricadé les principales sorties de la ville, déployé des tireurs embusqués et posé des mines terrestres pour empêcher les civils de quitter ou d'entrer dans la ville. Ce blocus a contraint plus de deux millions de civils à emprunter des pistes en terre dangereuses pour quitter Taïz ou y entrer.

Les organisations locales et internationales de secours ainsi que les défenseurs des droits critiquent depuis longtemps les Houthis pour avoir bloqué l'acheminement de fournitures humanitaires essentielles vers la ville assiégée, aggravant ainsi la famine parmi les habitants.

En plus de la route Al-Houban, les Houthis ont rouvert une autre voie reliant Marib à Sanaa via Al-Bayda et ils se sont engagés à envisager la levée des barrages sur d'autres routes à accès limité. En réponse à cette proposition, le gouvernement yéménite de Taïz a envoyé des bulldozers pour dégager les arbres, les dunes et les barrières, tandis que des démineurs ont désamorcé les mines terrestres.

Abou Mohammed, un chauffeur de bus de Taïz, compare l'ouverture de la route à la chute du mur de Berlin. Il ajoute qu'il peut désormais rendre visite à sa mère et à d'autres membres de sa famille à la campagne en une heure seulement, contre sept auparavant lorsque la route était fermée.

«C'est un événement très important. Cette année, l'Aïd (Al-Adha) sera très joyeuse, car j'emmène ma famille qui est en ville voir ma mère à la campagne», précise-t-il avec joie à Arab News.

Des Yéménites de Taïz vivant à l'étranger, dont des politiciens, des journalistes, des hommes d'affaires et des activistes, ont exprimé la même joie.

«Grâce aux efforts acharnés et au sérieux de toutes les parties prenantes, le sourire est revenu aujourd'hui pour illuminer les visages des habitants de Taïz, avec la réouverture de la principale artère», écrit Chawki Ahmed Hayel Saïd, un éminent homme d'affaires de Taïz, sur X.

Parallèlement, les responsables militaires du gouvernement yéménite ont exhorté les Houthis à déverrouiller les sept entrées de la ville qui restent fermées et à permettre aux gros véhicules transportant de la nourriture et d'autres fournitures d’accéder à la ville par l'itinéraire nouvellement ouvert.

«Il s'agit d'une levée partielle du siège de Taïz, car la milice n'autorise que les voitures légères et les piétons à entrer ou à sortir de Taïz par cette route, et elle n'a pas encore permis aux camions ou aux cargaisons alimentaires d'entrer dans la ville», explique Abdel Basit al-Baher, un responsable militaire yéménite à Taïz, à Arab News.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.