Israël: le Parlement relance un projet de loi sur la conscription des ultra-orthodoxes

Des hommes et des enfants juifs ultra-orthodoxes se rassemblent autour d'un feu de joie dans le quartier de Mea Shearim à Jérusalem, le 25 mai 2024, pour célébrer la fête juive de Lag BaOmer. Lag BaOmer marque l'anniversaire de la mort du sage talmudique Rabbi Shimon Bar Yochai, il y a environ 1 900 ans (Photo Menahem Kahana AFP).
Des hommes et des enfants juifs ultra-orthodoxes se rassemblent autour d'un feu de joie dans le quartier de Mea Shearim à Jérusalem, le 25 mai 2024, pour célébrer la fête juive de Lag BaOmer. Lag BaOmer marque l'anniversaire de la mort du sage talmudique Rabbi Shimon Bar Yochai, il y a environ 1 900 ans (Photo Menahem Kahana AFP).
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Publié le Mardi 11 juin 2024

Israël: le Parlement relance un projet de loi sur la conscription des ultra-orthodoxes

  • Le service militaire est obligatoire en Israël, mais les juifs ultra-orthodoxes peuvent l'éviter s'ils se consacrent à l'étude des textes sacrés du judaïsme, en vertu d'une exemption instaurée par David Ben Gourion, fondateur de l'Etat d'Israël, en 1948
  • Ces dernières semaines la Cour suprême d'Israël a entendu des requêtes de groupes de la société civile israélienne demandant que les hommes ultra-orthodoxes fassent leur service militaire comme les autres

JÉRUSALEM : Le Parlement israélien a voté mardi en faveur d'un projet de loi controversé défendu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, mais tancé par son ministre de la Défense, visant à augmenter progressivement la part de juifs ultra-orthodoxes dans la conscription militaire.

Le service militaire est obligatoire en Israël, mais les juifs ultra-orthodoxes peuvent l'éviter s'ils se consacrent à l'étude des textes sacrés du judaïsme, en vertu d'une exemption instaurée par David Ben Gourion, fondateur de l'Etat d'Israël, en 1948.

En 2022, peu avant l'arrivée du gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu et de ses alliés des partis religieux et d'extrême droite, la Knesset (le Parlement) avait voté en première lecture un projet de loi encadrant le service militaire des ultra-orthodoxes.

Ce projet visait à augmenter progressivement et de façon limitée la conscription des «harédim» («ceux qui craignent Dieu» en hébreu), en imposant notamment des objectifs chiffrés d'étudiants en écoles talmudiques qui devront effectuer leur service militaire.

Mais dans un contexte de mobilisation générale du fait de la guerre déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre et le rappel de centaines de milliers de réservistes, la colère monte en Israël sur l'idée même d'exemption pour les ultra-orthodoxes.

Les députés ont voté mardi (63 pour, 57 contre) en faveur de la poursuite de l'étude de ce projet de loi qui sera désormais «renvoyé pour discussions à la Commission des Affaires étrangères et de la Défense afin de poursuivre son étude avant les deuxième et troisième lectures», a indiqué la Knesset.

Certains détracteurs estiment que ce texte est loin de répondre aux besoins en effectifs de l'armée israélienne.

Ces dernières semaines, la Cour suprême d'Israël a entendu des requêtes de groupes de la société civile israélienne demandant que les hommes ultra-orthodoxes fassent leur service militaire comme les autres, mais les juges n'ont pas encore rendu de décision à ce sujet.

M. Netanyahu, dont la survie du gouvernement dépend du soutien des formations ultra-orthodoxes juives qui lui sont alliées, a voté pour aller de l'avant avec ce projet de loi. Mais son ministre de la Défense Yoav Gallant s'y est opposé, bien qu'il soit membre du même parti, le Likoud (droite).

«Nous ne devons pas faire de la petite politique sur le dos des grands combattants de l'armée», a déclaré après le vote M. Gallant qui avait déjà défié le chef du gouvernement en annonçant une réforme du service militaire visant à inclure les haredim.

Le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a fustigé le vote du Parlement accusant sur X le gouvernement de Benjamin Netanyahu de «tout» faire pour se maintenir au pouvoir et de n'avoir ainsi «aucune valeur».

«Il s'agit d'un des moments d'humiliation les plus ignobles jamais vécus par la Knesset», a-t-il ajouté, critiquant un vote à l'issue «d'une nouvelle journée de durs combats dans la bande de Gaza» qui encourage selon lui une partie de la population israélienne à se porter réfractaire.


L’Arabie saoudite s’inquiète des pressions de l’EAU sur le CTS et met en garde contre des menaces sécuritaires

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  • L’Arabie saoudite a souligné que toute menace à sa sécurité nationale constitue une « ligne rouge »
  • Riyad a également insisté sur l’importance pour les Émirats arabes unis de répondre à la demande du Yémen de retirer leurs forces militaires dans un délai de 24 heures

Riyad : L’Arabie saoudite a exprimé mardi ses regrets face à ce qu’elle a qualifié de pressions exercées par les Émirats arabes unis sur les forces du Conseil de transition du Sud (CTS) afin de mener des opérations militaires dans les gouvernorats yéménites de Hadramaout et d’Al-Mahra, avertissant que de telles actions constituent une menace directe pour la sécurité nationale du Royaume et la stabilité régionale.

Dans un communiqué, le ministère saoudien des Affaires étrangères a indiqué que ces démarches alléguées étaient incompatibles avec les principes de la Coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu et qu’elles compromettaient les efforts en cours visant à instaurer la sécurité et la stabilité dans le pays.

#Statement | Pursuant to the statement issued by the Ministry of Foreign Affairs on 25/12/2025 corresponding to 5/7/1447 regarding the Kingdom’s concerted efforts, working with the brotherly United Arab Emirates, to end and contain the escalatory steps taken by the Southern… pic.twitter.com/lTyU0gLgpf

— Foreign Ministry 🇸🇦 (@KSAmofaEN) December 30, 2025

Le ministère a fait référence à de précédentes déclarations du Conseil présidentiel de direction du Yémen et du commandement de la coalition concernant le déplacement de navires transportant des armes et des véhicules lourds depuis le port de Fujairah vers Moukalla sans autorisation officielle.

L’Arabie saoudite a affirmé que toute menace à sa sécurité nationale constitue une « ligne rouge », ajoutant qu’elle n’hésiterait pas à prendre toutes les mesures nécessaires pour faire face à de tels risques et les neutraliser.

Le Royaume a réaffirmé son soutien à la sécurité, à la stabilité et à la souveraineté du Yémen, ainsi que son appui total au Conseil présidentiel yéménite et à son gouvernement. Il a également rappelé que la question du Sud est une cause juste qui ne peut être résolue que par le dialogue, dans le cadre d’une solution politique globale impliquant toutes les parties yéménites, y compris le CTS.

Riyad a en outre souligné l’importance pour les Émirats arabes unis de répondre à la demande du Yémen de retirer leurs forces militaires dans un délai de 24 heures et de cesser tout soutien militaire ou financier à toute faction yéménite.

Le communiqué a appelé à la prévalence de la sagesse afin de préserver l’unité du Golfe, les relations bilatérales et l’objectif commun de stabilité et de développement régionaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Survivants traumatisés et «conditions indignes»: récit de la première mission de l'ONU à El-Facher

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  • Tombée aux mains des Forces de soutien rapide (FSR) en octobre après 500 jours de siège, la ville est "le fantôme d'elle-même"
  • A sa demande, elle s'y est rendue sans escorte armée, avec une poignée de collègues

PORT-SOUDAN: Des survivants traumatisés vivant des "conditions indignes", sans eau ni assainissement: pour la première fois depuis le siège par les paramilitaires d'El-Facher dans l'ouest du Soudan, une équipe de l'ONU a pu se rendre sur place.

Tombée aux mains des Forces de soutien rapide (FSR) en octobre après 500 jours de siège, la ville est "le fantôme d'elle-même", "une scène de crime", a résumé dans un entretien lundi avec l'AFP la coordinatrice humanitaire Denise Brown, qui n'a été autorisée à passer que "quelques heures" sur place.

A sa demande, elle s'y est rendue sans escorte armée, avec une poignée de collègues.

"De larges parties de la ville sont détruites", raconte Mme Brown: El-Facher est devenue "l'un des épicentres de la souffrance humaine" dans la guerre qui oppose depuis avril 2023 l'armée régulière aux paramilitaires.

Accès "âprement négocié" 

Fin octobre, les FSR se sont emparées du dernier bastion de l'armée au Darfour lors d'une offensive sanglante marquée par des exécutions, pillages et viols.

Depuis, ils ont imposé un black-out sur la ville, l'isolant du monde. A l'exception de vidéos d'exactions publiées par les combattants eux-mêmes, suscitant l'indignation internationale, très peu d'informations ont filtré.

Plus de 107.000 personnes ont fui, selon l'Organisation mondiale pour les migrations (OIM).

Vendredi, l'équipe onusienne a pu pénétrer dans la ville après avoir "négocié âprement", explique la responsable canadienne, chargée pour le Soudan du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha).

Elle décrit des survivants "traumatisés vivant sous bâches plastiques", dans des conditions qu'elle qualifie "d'indignes et dangereuses".

Impossible de donner des chiffres à ce stade sur combien sont restés sur place. "Nous n'avons pas encore assez d'informations", dit-elle, alors que la ville comptait avant la guerre plus d'un million d'habitants.

L'équipe pouvait se déplacer librement vers les sites sélectionnés: l'hôpital saoudien, des abris de déplacés et cinq bureaux abandonnés de l'ONU.

Le complexe hospitalier, l'un des derniers en ville, "tient encore debout" avec du personnel médical sur place, mais il est à court d'antibiotiques et d'équipements, et quasi vide de patients.

"Partie émergée de l'iceberg" 

Privée d'aide humanitaire, El-Facher s'est retrouvée à court de tout pendant les 18 mois de siège.

Pour survivre, les habitants se sont résolus à manger de la nourriture pour animaux. En novembre, l'ONU y a confirmé l'état de famine.

"Un petit marché" subsiste avec de minuscules paquets de riz, des tomates, oignons et patates, quelques biscuits: "les gens n'ont pas les moyens d'acheter davantage", a-t-elle décrypté.

L'équipe "n'a pu voir aucun des détenus, et nous croyons qu'il y en a", a précisé la responsable onusienne.

"Nous n'avons vu que la partie émergée de l'iceberg", a-t-elle admis, "soucieuse" d'éviter les zones jonchées de munitions non explosées et de mines, dans un conflit qui a déjà tué 128 travailleurs humanitaires.

Les analyses d'images satellites et les témoignages recueillis par l'AFP font régulièrement état d'exactions sommaires et de fosses communes dans la ville, mais la responsable a préféré réserver ses observations aux experts des droits humains de l'ONU, qui préparent un rapport sur les atrocités à El-Facher.

La guerre au Soudan a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné 11 millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Trois morts dans des manifestations des alaouites syriens contre le bombardement d'une mosquée

Des membres des forces de sécurité syriennes déployés lors de manifestations de la communauté alaouite à Lattaquié, dimanche. (Reuters)
Des membres des forces de sécurité syriennes déployés lors de manifestations de la communauté alaouite à Lattaquié, dimanche. (Reuters)
 Les alaouites syriens sont descendus dans la rue dimanche dans la ville côtière de Lattaquié pour protester contre l'attentat à la bombe contre une mosquée qui a tué huit personnes à Homs deux jours auparavant. (REUTERS)
Les alaouites syriens sont descendus dans la rue dimanche dans la ville côtière de Lattaquié pour protester contre l'attentat à la bombe contre une mosquée qui a tué huit personnes à Homs deux jours auparavant. (REUTERS)
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  • Des membres du régime de Bashar Assad ont attaqué les forces de sécurité et les civils, rapportent les médias d'État
  • Selon les autorités sanitaires, des dizaines de personnes ont été soignées pour des blessures causées par des coups de feu, des couteaux et des pierres

LATTAKIEH: Trois personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées lors des manifestations des Alaouites de Syrie dans la ville côtière de Lattaquié dimanche.

Les responsables de la sécurité ont déclaré que les restes du régime de Bashar Assad ont attaqué les forces de sécurité et les civils lors des manifestations, a rapporté l'agence de presse nationale syrienne SANA.

Les autorités sanitaires régionales ont déclaré que 60 personnes avaient été blessées et que les hôpitaux traitaient les victimes pour des blessures causées par des coups de feu, des couteaux et des pierres.

Deux ambulances ont été attaquées alors qu'elles intervenaient sur les lieux des incidents.

Le colonel Abdulaziz Al-Ahmad, chef de la sécurité intérieure à Lattaquié, a déclaré que des "éléments liés aux vestiges du régime déchu" participant aux manifestations ont attaqué le personnel de la sécurité intérieure, faisant plusieurs blessés et endommageant des véhicules.

Les manifestations ont eu lieu en réponse à l'attentat à la bombe contre une mosquée qui a tué huit personnes dans un quartier alaouite de la ville de Homs deux jours auparavant.

M. Assad a été chassé du pouvoir il y a un an, après qu'une offensive des forces d'opposition a mis fin à la guerre civile qui a décimé le pays.

Le nouveau président, Ahmad Al-Sharaa, s'efforce de stabiliser le pays, mais il y a eu des flambées de violence sectaire.

Les représentants du gouvernement affirment que les groupes restés fidèles au régime d'Assad, qui était dominé par la minorité alaouite, ont tenté d'inciter à la violence en utilisant les manifestations civiles comme couverture pour cibler le personnel de sécurité et endommager les biens publics.

Le colonel Al-Ahmad a déclaré que des individus armés et masqués affiliés à des groupes connus sous le nom de "Saraya Deraa Al-Sahel" et "Saraya Al-Jawad" étaient présents lors des manifestations de dimanche. Ces groupes ont déjà perpétré des assassinats ciblés et posé des explosifs le long d'axes routiers importants.

Des milliers de personnes ont participé aux manifestations de dimanche organisées par une autorité religieuse en réponse à l'attaque de la mosquée, a rapporté l'AFP.

Les forces syriennes ont ensuite été déployées pour disperser les partisans du gouvernement, selon un correspondant de l'AFP.

Les manifestations de dimanche ont été organisées à l'appel du chef spirituel alaouite Ghazal Ghazal, qui a exhorté samedi la population à "montrer au monde que la communauté alaouite ne peut être humiliée ou marginalisée" après l'attentat à la bombe de Homs.

L'attentat de vendredi a été revendiqué par un groupe extrémiste connu sous le nom de Saraya Ansar Al-Sunna.

Il s'agit de la dernière attaque en date contre cette minorité religieuse, qui est la cible de violences depuis la chute, en décembre 2024, de M. Assad, lui-même alaouite.