Législatives britanniques: premier duel télévisé entre Sunak et Starmer

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak assiste à un rassemblement du parti conservateur après avoir appelé à des élections générales, à Londres, en Grande-Bretagne, le 22 mai 2024. (Reuters)
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak assiste à un rassemblement du parti conservateur après avoir appelé à des élections générales, à Londres, en Grande-Bretagne, le 22 mai 2024. (Reuters)
Short Url
Publié le Mardi 04 juin 2024

Législatives britanniques: premier duel télévisé entre Sunak et Starmer

  • Selon un sondage YouGov publié lundi, le parti travailliste pourrait remporter la plus grande victoire de son histoire le 4 juillet
  • Diffusé à 21H00 (20H00 GMT) sur la chaîne privée ITV, ce débat doit durer une heure. Les deux hommes débattront à nouveau fin juin, à une semaine du vote

LONDRES: Le Premier ministre britannique Rishi Sunak et son adversaire travailliste favori des sondages, Keir Starmer, s'opposent mardi soir dans un premier débat télévisé, à un mois des législatives du 4 juillet qui pourraient mettre fin à 14 ans de pouvoir conservateur.

Mais c'est la photo d'un troisième homme qui fait la Une de la presse britannique mardi: Nigel Farage, l'un des principaux avocats du Brexit et figure emblématique de la droite dure. Il a annoncé lundi sa candidature pour devenir député sous la bannière du parti nationaliste Reform UK et lancer officiellement mardi sa campagne, quelques heures avant le débat.

"Je suis de retour pour mener la révolte", titre le journal conservateur The Daily Telegraph, avec une photo de Nigel Farage sur fond rouge.

Sa candidature est un coup dur pour le conservateur Rishi Sunak, désormais menacé sur la droite par Reform UK en pleine ascension.

"L'heure la plus sombre pour Rishi", titre le Daily Mail conservateur.

Selon un sondage YouGov publié lundi, le parti travailliste pourrait remporter la plus grande victoire de son histoire le 4 juillet, bien plus large que celle de Tony Blair en 1997. Des ténors du parti conservateur, comme le ministre des Finances Jeremy Hunt et le ministre de la Défense Grant Shapps, pourraient perdre leur siège.

Le ministre de l'Intérieur James Cleverly a dit mardi sur Sky News douter de la "fiabilité" des sondages. Et dans un message aux électeurs conservateurs tentés par Reform UK, il a affirmé que voter pour ce parti reviendrait à "ouvrir la porte à un gouvernement travailliste".

C'est dans ce contexte très ardu pour les Tories (les conservateurs) que Rishi Sunak et Keir Starmer vont s'affronter pour la première fois directement dans la campagne électorale.

Promesses spectaculaires

Le Labour (le parti travailliste) fait valoir que le temps du "changement" est venu, tandis que les Tories assurent être les seuls à avoir un "plan" pour le Royaume-Uni.

Diffusé à 21H00 (20H00 GMT) sur la chaîne privée ITV, ce débat doit durer une heure. Les deux hommes débattront à nouveau fin juin, à une semaine du vote. D'autres débats télévisés sont aussi prévus entre responsables des principaux partis durant la campagne.

Rishi Sunak, 44 ans, à Downing Street depuis 19 mois, va tenter de réduire l'écart avec son adversaire et convaincre qu'après 14 ans au pouvoir son parti divisé et usé peut convaincre, après une succession de cinq Premiers ministres conservateurs.

Ces dernières semaines, M. Sunak a lancé quelques promesses spectaculaires, comme celles de rétablir un service national obligatoire, de durcir les aides sociales versées aux chômeurs, ou encore de continuer à baisser les impôts.

En face, Keir Starmer, 61 ans, qui malgré la large avance de son parti dans les sondages ne suscite pas d'enthousiasme débordant chez les Britanniques, devra tenter de rallier les indécis qui attendent d'en savoir plus sur le programme des travaillistes.

Mais il ne devrait pas prendre de risque. "Je tenterai simplement de rester calme et mesuré", a-t-il dit dans un entretien à l'hebdomadaire The Observer dimanche.

Ces derniers jours, les deux hommes ont affirmé vouloir réduire l'immigration. Les conservateurs ont annoncé mardi leur intention de fixer un nouveau plafond annuel pour les visas afin que l'immigration diminue chaque année.

Selon les commentateurs politiques, il faut s'attendre lors du débat à des échanges musclés entre deux hommes que tout oppose dans leur parcours, avec un Premier ministre ancien banquier d'affaires millionnaire et un dirigeant travailliste ancien avocat et magistrat, issu d'un milieu modeste.

Rishi Sunak accuse régulièrement son adversaire de ne pas avoir de convictions et de multiplier les revirements. Starmer fustige le chaos créé selon lui par 14 années de pouvoir conservateur.

Les critiques vireront-elles aux attaques personnelles, sur le passé de banquier de Rishi Sunak ou sur les anciennes affaires traitées par l'avocat, puis procureur, Keir Starmer? Les deux hommes ont déjà pu tester leurs saillies devant le Parlement, où ils se font face chaque mercredi.


Les Etats-Unis ont frappé des installations Houthies au Yémen à l'aide de bombardiers B-2

Un bombardier furtif B-2 survole le Washington Monument sur le National Mall, lors des célébrations de la fête de l'indépendance à Washington DC, le 4 juillet 2020. Le 16 octobre 2024, les États-Unis ont mené plusieurs frappes de bombardiers B-2 sur des installations de stockage d'armes dans des zones du Yémen contrôlées par les rebelles huthis soutenus par l'Iran, selon l'armée et le ministère de la défense américains. (AFP)
Un bombardier furtif B-2 survole le Washington Monument sur le National Mall, lors des célébrations de la fête de l'indépendance à Washington DC, le 4 juillet 2020. Le 16 octobre 2024, les États-Unis ont mené plusieurs frappes de bombardiers B-2 sur des installations de stockage d'armes dans des zones du Yémen contrôlées par les rebelles huthis soutenus par l'Iran, selon l'armée et le ministère de la défense américains. (AFP)
Short Url
  • Les Etats-Unis ont frappé cinq dépôts souterrains de munitions des rebelles Houthis au Yémen à l'aide de bombardiers stratégiques furtifs B-2
  • Il s'agit du premier emploi connu à ce jour de bombardiers B-2 par les forces américaines depuis le début de leurs frappes contre les Houthis

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont frappé cinq dépôts souterrains de munitions des rebelles Houthis au Yémen à l'aide de bombardiers stratégiques furtifs B-2, a annoncé mercredi soir le ministre de la Défense américain Lloyd Austin.

"Les forces américaines ont ciblé plusieurs installations souterraines des Houthis abritant plusieurs types d'armes que les Houthis ont utilisé pour cibler des navires civils et militaires dans toute la région", a indiqué M. Austin dans un communiqué.

Il s'agit du premier emploi connu à ce jour de bombardiers B-2 par les forces américaines depuis le début de leurs frappes contre les Houthis, un groupement soutenu par l'Iran.

"L'emploi de bombardiers furtifs à long rayon d'action B-2 Spirit de l'armée de l'air américaine prouve la capacité de frappe" américaine "à tout moment et en tout lieu", s'est félicité M. Austin, évoquant une "démonstration sans pareille".

Les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, mènent depuis des mois des attaques contre Israël et les navires qui leur seraient liés, en affirmant agir en solidarité avec le mouvement islamiste palestinien Hamas, opposé à Israël dans la bande de Gaza depuis un an.

En réponse, les Etats-Unis et le Royaume-Uni procèdent régulièrement à des frappes contre des installations houthies, mais sans être parvenus à ce stade à anéantir la capacité opérationnelle du mouvement.


L'agence atomique iranienne juge « improbable » une attaque d'Israël sur des sites nucléaires.

Installations d'enrichissement atomique au centre de recherche nucléaire de Natanz, en Iran. (AFP/File)
Installations d'enrichissement atomique au centre de recherche nucléaire de Natanz, en Iran. (AFP/File)
Short Url
  • Mercredi, l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) a estimé qu'une éventuelle attaque israélienne contre ses installations nucléaires « ne réussirait pas »
  • Mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que son pays déciderait seul des éventuelles cibles à frapper en Iran

TEHERAN : Mercredi, l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) a estimé qu'une éventuelle attaque israélienne contre ses installations nucléaires « ne réussirait pas » ou ne causerait pas de « sérieux dommages », tout en jugeant un tel scénario « improbable ».

Ces déclarations interviennent sur fond d'escalade entre l'Iran et Israël. L'Iran a lancé le 1^(er) octobre quelque 200 missiles sur Israël, qui a juré d'y riposter.

« Il est très improbable » qu'une attaque se produise, a affirmé le porte-parole de l'OIEA, Behrouz Kamalvandi, dans une interview accordée à l'agence de presse iranienne Nournews, estimant qu'il s'agirait d'un acte « stupide ».

« Dans le cas d'une attaque sur un site clé, soyez sûrs, elle ne réussira pas » et il « est très peu probable qu'ils (Israël) nous causent de sérieux dommages », a-t-il ajouté, précisant que l'Iran serait en mesure de « rapidement compenser » tout dégât potentiel.

Les tirs de missiles du 1er octobre ont été présentés par l'Iran comme des représailles à l'assassinat en juillet à Téhéran du chef du Hamas palestinien, Ismaïl Haniyeh, imputé à Israël, et à celui de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah libanais pro-iranien, tué dans une frappe israélienne le 27 septembre près de Beyrouth.

Mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que son pays déciderait seul des éventuelles cibles à frapper en Iran, malgré les appels du président américain Joe Biden à épargner les sites pétroliers et nucléaires.

« Toute attaque contre les infrastructures iraniennes entraînera une réponse plus forte », a mis en garde mardi le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, cité par la télévision d'État.


Des entreprises israéliennes interdites au salon Euro naval de novembre à Paris

Le porte-avions français Charles de Gaulle (Photo, AFP)
Le porte-avions français Charles de Gaulle (Photo, AFP)
Short Url

JERUSALEM : Mercredi, Israël a accusé le président Emmanuel Macron de faire « honte » à la France après la décision du gouvernement français d'interdire à des entreprises israéliennes d'exposer leurs matériels lors du salon de défense Euronaval début novembre, près de Paris.

« Les actes du président français Macron sont une honte pour la France et les valeurs du monde libre qu'il affirme vouloir protéger », a affirmé sur X le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.

« La décision de discriminer une nouvelle fois l'industrie de la défense israélienne en France profite aux ennemis d'Israël en temps de guerre », a-t-il ajouté.

Il a également accusé M. Macron de vouloir « mettre en place un embargo sur les armes » après que le président français a appelé la semaine dernière à « cesser les exportations d'armes » utilisées par Israël à Gaza et au Liban.

La France « a adopté et ne cesse de mettre en œuvre une politique hostile envers Israël », a estimé le ministre israélien.

Les organisateurs du salon Euronaval, consacré au secteur naval de défense, avaient auparavant indiqué que celui-ci n'accueillerait ni stands ni matériels israéliens lors de sa prochaine édition, à la demande du gouvernement français.

« Le gouvernement français a fait part le mardi 15 octobre à Euronaval de sa décision de valider la participation des délégations israéliennes au salon Euronaval 2024, sans stands ni exposition de matériels », a précisé dans un communiqué l'organisation du salon, selon laquelle « sept entreprises israéliennes sont concernées par cette décision ».

- Le ton monte - 

« Conformément à la décision du gouvernement français, les entreprises et les ressortissants israéliens qui le souhaitent seront accueillis au salon selon les modalités précitées », a-t-on ajouté.

« Euronaval se prépare à accueillir chaque entreprise et chaque visiteur dans le respect des directives internationales et gouvernementales. Près de 500 entreprises et 22 000 visites sont attendues pour la 29^e édition du salon, du 4 au 7 novembre au Parc des expositions de Paris-Nord Villepinte (dans la banlieue nord de Paris), ont rappelé les organisateurs.

Fin mai, la présence des industriels israéliens de la défense au salon Eurosatory avait été annulée par décision du gouvernement, sur fond d'offensive israélienne dans la bande de Gaza. Cette décision avait ensuite été contredite par la justice.

La décision concernant Euronaval intervient dans un contexte où le ton est monté ces derniers jours entre Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, alors que les opérations israéliennes se poursuivent à Gaza, un an après l'attaque meurtrière du groupe palestinien Hamas en Israël et contre le Hezbollah au Liban.

Le 5 octobre, M. Macron avait déjà estimé que « la priorité » pour un cessez-le-feu était « qu'on revienne à une solution politique, qu'on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza ».

Ses déclarations avaient suscité la colère de M. Netanyahu, qui les avait qualifiées de « honte ».

Paris appelle avec insistance à un cessez-le-feu à la fois à Gaza et au Liban. Le pays dénonce les frappes israéliennes ainsi que les tirs israéliens jugés « délibérés » contre des positions des Casques bleus de la force de paix de l'ONU dans le sud du Liban (Finul), dont plusieurs ont été blessés.