DUBAÏ: Voici cinq moments forts de l'exposition intitulée «L'Élégance du quotidien» présentée chez Ziddoun Bossuyt.
Halla bent Khalid
Cette exposition collective, qui ne propose pas de vente, se déroule jusqu'au 8 juin et présente des œuvres d'artistes issus du studio Gharem, à Riyad, une organisation à but non lucratif fondée par l'un des artistes les plus célèbres du Royaume, Abdelnasser Gharem, et codirigée par Halla bent Khalid, également artiste. Selon la brochure de l'exposition, Bent Khaled explore à travers son art des thèmes qui lui permettent de «poser des questions, d’encourager la prise de conscience de soi et de remettre en question les normes sociétales contraignantes». Ce dessin, «Domestication», fait partie de sa série Dans les petits caractères, qui «tente de mettre en lumière les problèmes quotidiens normalisés par le récit patriarcal et qui finissent par déshumaniser, opprimer et limiter chaque membre de la famille».
Soumayah Fallatah
Cette photographe qui est née à Al-Khobar et réside à Riyad explore à travers ses œuvres des thématiques telles que la représentation de la race dans le monde arabe. Elle se penche également sur son identité culturelle en tant que Saoudienne de troisième génération, puisque ses origines sont saoudiennes et nigérianes. Elle examine l'histoire migratoire de sa famille et l'intégration de la culture saoudienne à leur identité nigériane. Les photos font partie de la série Say Mon Dawo II («Jusqu'à notre retour II»), qui retrace l'histoire longue et complexe de la migration des Haoussas en Arabie saoudite en raison de l'impact colonial et du désir de préserver leur identité islamique. Cette série donne vie à des personnages qui symbolisent les différentes étapes de cette assimilation migratoire.
Abdelnasser Gharem
En plus d'être le créateur de son propre studio, Gharem est le cofondateur de l’entreprise sociale emblématique Edge of Arabia.
Son travail est largement influencé par son expérience en tant qu'officier de l'armée. Il utilise ainsi souvent des tampons en caoutchouc similaires à ceux qui sont utilisés dans la bureaucratie à travers le monde. C'est le cas de son œuvre Caged Humanity («Humanité en cage»), créée en 2022. Dans le communiqué de presse de l’exposition, Gharem exprime son espoir que sa création montre que «les studios sont des endroits qui vous permettent de découvrir l'intelligence des villes. Les artistes s'efforcent de rationaliser le monde de leur vie quotidienne en regardant constamment vers l'avenir à travers des yeux imaginatifs».
Aljan Gharem
Le frère cadet d'Abdelnasser a lui aussi acquis une reconnaissance internationale. L'installation représentée ici, Paradise Has Many Gates («Il existe plusieurs portes au paradis»), a remporté le prix Jameel en 2021 et a été exposée à la Biennale de Vancouver en 2018. Il s'agit d'une mosquée construite en tubes d'acier et en grillage à poule. Selon la brochure, cette œuvre «provoque immédiatement l'anxiété». En effet, elle rappelle l'architecture des clôtures frontalières et des centres de détention. «Pour Gharem, il s'agit plus largement d'une métaphore de l'islamophobie, de la prison de l’identité ‒ des centaines de milliers de musulmans sont emprisonnés pour leurs croyances dans le monde entier ‒ et des dangers de l'idéologie religieuse», peut-on encore lire.
Haitham Alsharif
Le travail de ce photographe originaire de Riyad se concentre «sur la documentation du changement social en Arabie saoudite et sur l'observation des nouvelles évolutions et des conversations qui ont lieu au sein de sa communauté». Sa série The Social Shift («La Transformation sociale»), dont est tirée cette photo, «Jawaher» («Bijoux»), est «fondée sur des observations ethnographiques ainsi que sur des conversations avec des individus et des communautés [...] qui racontent des histoires sur des aspects en pleine mutation en Arabie saoudite: l’autoreprésentation et l'expression, le mode de vie et la profession».
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com