Guerre à Gaza: Xi Jinping appelle à une conférence de paix « élargie »

Le président chinois Xi Jinping a appelé jeudi à l'organisation d'une conférence de paix "élargie" pour résoudre le conflit à Gaza, lors d'un forum réunissant dirigeants et diplomates arabes à Pékin. (AFP).
Le président chinois Xi Jinping a appelé jeudi à l'organisation d'une conférence de paix "élargie" pour résoudre le conflit à Gaza, lors d'un forum réunissant dirigeants et diplomates arabes à Pékin. (AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 30 mai 2024

Guerre à Gaza: Xi Jinping appelle à une conférence de paix « élargie »

  • Le président chinois Xi Jinping a appelé jeudi à l'organisation d'une conférence de paix "élargie" pour résoudre le conflit à Gaza, lors d'un forum réunissant dirigeants et diplomates arabes à Pékin
  • Rappelant la nécessité selon lui d'une "solution à deux Etats", Xi Jinping a souligné que la Chine soutenait "fermement la création d'un État palestinien indépendant" et "l'adhésion pleine et entière de la Palestine à l'ONU"

PEKIN: Le président chinois Xi Jinping a appelé jeudi à l'organisation d'une conférence de paix "élargie" pour résoudre le conflit à Gaza, lors d'un forum réunissant dirigeants et diplomates arabes à Pékin.

Dans ce territoire, "la guerre ne devrait pas se poursuivre indéfiniment. La justice ne devrait pas être absente pour toujours", a-t-il déclaré dans un discours.

Xi Jinping a par ailleurs loué la "profonde affinité" entre la Chine et les pays arabes et appelé à renforcer leur coopération en matière d'énergie, alors que Pékin est déjà un client majeur pour les pays exportateurs de pétrole de la région.

Si ce Forum Chine-pays arabes, auquel participent aussi les présidents emirati cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane et tunisien Kais Saied, vise à raffermir les liens diplomatiques et économiques entre le géant asiatique et le Moyen-Orient, le conflit dans la bande de Gaza est au coeur des discussions.

Rappelant la nécessité selon lui d'une "solution à deux Etats", Xi Jinping a souligné que la Chine soutenait "fermement la création d'un État palestinien indépendant" et "l'adhésion pleine et entière de la Palestine à l'ONU".

Il a aussi plaidé pour l'organisation d'une "conférence de paix internationale élargie" avec un grand nombre de participants.

De son côté, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a appelé la communauté internationale à empêcher "toute tentative de contraindre les Palestiniens à quitter leur terre par la force".

La guerre a déplacé la majorité des quelque 2,4 millions d'habitants de Gaza et provoqué une catastrophe humanitaire majeure.

Il n'y a "pas de chemin vers la paix et la stabilité dans la région" sans une "approche globale de la cause palestinienne", a-t-il affirmé.

« Règlement rapide »

La Chine entretient de bonnes relations avec Israël mais soutient depuis des décennies la cause palestinienne.

Et "Sissi est intéressé par le soutien politique de la Chine à un moment où les tensions avec Israël sont fortes", note Ahmed Aboudouh, membre associé du cercle de réflexion londonien Chatham House.

Le président égyptien "a le sentiment que l'Égypte est de plus en plus acculée au pied du mur et souhaite obtenir le plus de soutien possible de pays importants".

Mercredi en le recevant au palais du Peuple à Pékin, Xi Jinping lui a confié que la Chine était "profondément attristée" par la situation humanitaire "extrêmement grave" à Gaza.

L'Egypte, le Qatar et les Etats-Unis sont engagés depuis des mois dans des pourparlers visant à obtenir une trêve durable à Gaza, assortie à une libération des otages enlevés par le Hamas.

"La Chine apprécie le rôle important joué par l'Egypte dans l'apaisement de la situation et l'acheminement de l'aide humanitaire", a affirmé Xi Jinping, se disant prêt à "soutenir un règlement rapide, global, juste et durable de la question palestinienne".

Pékin a renforcé ces dernières années ses relations commerciales et diplomatiques avec le Moyen-Orient, dont une grande partie est traditionnellement sous influence américaine.

"L'amitié entre la Chine, le peuple chinois et les pays arabes remonte aux échanges amicaux le long de l'ancienne Route de la soie", a rappelé jeudi le président chinois.

Xi Jinping a lancé il y a dix ans un vaste projet d'infrastructures dans le monde, baptisé Nouvelles routes de la soie, auquel 21 pays arabes ont déjà souscrit selon les médias d'Etat chinois.

La Chine a ainsi supervisé et facilité le spectaculaire rapprochement diplomatique l'an passé entre deux grandes puissances régionales, l'Iran et l'Arabie saoudite.

Fin avril, elle avait annoncé avoir accueilli des représentants du Hamas et du Fatah, deux groupes palestiniens qui se déchirent, afin de promouvoir "la réconciliation intra-palestinienne".

« Voix commune »

La diplomatie chinoise a dit espérer que cette conférence "fasse entendre une voix commune sino-arabe" sur la question palestinienne.

Le bilan mercredi dans la bande de Gaza s'élevait à 36.171 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

La guerre a éclaté après une attaque sans précédent menée le 7 octobre sur le sol israélien à partir de la bande de Gaza par des commandos du mouvement islamiste palestinien Hamas, qui a entraîné la mort de plus de 1.189 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte réalisé par l'AFP à partir des derniers chiffres officiels disponibles.

Pour les analystes, la Chine peut utiliser son engagement dans ce dossier pour renforcer encore sa position dans la région, en mettant en avant ses efforts par rapport à ce qu'elle perçoit comme de l'inaction de la part des Etats-Unis.

"Pékin considère le conflit actuel comme une occasion en or de critiquer la politique de deux poids deux mesures de l'Occident sur la scène internationale et d'appeler à un ordre mondial alternatif", explique à l'AFP Camille Lons, experte du Conseil européen des relations étrangères.


Le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer promet de "rebâtir" son pays

Le nouveau Premier ministre britannique et chef du parti travailliste, Keir Starmer, se dirige vers le podium pour s'adresser à la nation après sa victoire aux élections générales, devant le 10 Downing Street à Londres, le 5 juillet 2024, au lendemain des élections générales en Grande-Bretagne. M. Starmer est devenu le nouveau premier ministre de la Grande-Bretagne, alors que son parti d'opposition de centre-gauche, le Labour, a remporté une victoire écrasante aux élections générales, mettant fin à 14 ans de gouvernement conservateur de droite. (Photo: AFP)
Le nouveau Premier ministre britannique et chef du parti travailliste, Keir Starmer, se dirige vers le podium pour s'adresser à la nation après sa victoire aux élections générales, devant le 10 Downing Street à Londres, le 5 juillet 2024, au lendemain des élections générales en Grande-Bretagne. M. Starmer est devenu le nouveau premier ministre de la Grande-Bretagne, alors que son parti d'opposition de centre-gauche, le Labour, a remporté une victoire écrasante aux élections générales, mettant fin à 14 ans de gouvernement conservateur de droite. (Photo: AFP)
Short Url
  •  Le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé vendredi la composition de son gouvernement après avoir promis de "rebâtir" le Royaume-Uni, dont une page politique se tourne avec le retour des travaillistes au pouvoir
  • C'est la première fois depuis 2010 que le Labour (centre gauche) va diriger le pays, après 14 ans de gouvernements conservateurs et une succession de crises : austérité, Brexit, envolée des prix ou encore valse des Premiers ministres

LONDRES: Le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé vendredi la composition de son gouvernement après avoir promis de "rebâtir" le Royaume-Uni, dont une page politique se tourne avec le retour des travaillistes au pouvoir.

C'est la première fois depuis 2010 que le Labour (centre gauche) va diriger le pays, après 14 ans de gouvernements conservateurs et une succession de crises : austérité, Brexit, envolée des prix ou encore valse des Premiers ministres.

"Nous reconstruirons" le Royaume-Uni, a déclaré Keir Starmer, 61 ans, sur le perron du 10, Downing Street, après avoir été chargé par le roi Charles III de former un gouvernement, dont la composition a été dévoilée dans l'après-midi.

Personnalités atypiques issues du terrain et femmes aux plus hautes responsabilités, la nouvelle équipe au pouvoir, "au service" des Britanniques, illustre le changement que Keir Starmer veut incarner et l'image de sérieux qu'il veut projeter.

Numéro deux du nouveau gouvernement, la vice-Première ministre chargée du logement Angela Rayner, âgée de 44 ans, issue d'un milieu très défavorisé et ayant quitté l'école à 16 ans, détonne particulièrement dans le paysage politique britannique.

L'ancienne économiste de la Banque d'Angleterre Rachel Reeves, appréciée des milieux d'affaires, devient quant à elle la première femme à occuper le poste de ministre des Finances au Royaume-Uni.

Est nommé aux Affaires étrangères David Lammy, un descendant d'esclaves qui a pu se montrer très critique dans le passé de l'ancien président américain Donald Trump.

- "Unifier" le Royaume-Uni -

En arrivant radieux à Downing Street, M. Starmer, un ancien avocat spécialisé dans les droits humains, a promis de se battre "jour après jour" afin d'"unifier" son pays et que les Britanniques puissent à nouveau croire en un avenir meilleur pour leurs enfants, citant l'éducation et le logement.

Face au "défis d'un monde précaire", il s'est engagé à une "reconstruction calme et patiente". "Notre travail est urgent et nous le commençons aujourd'hui", a-t-il ajouté.

"Je ne vous promets pas que ce sera facile. Il ne suffit pas d'appuyer sur un bouton pour changer un pays", avait-il cependant averti à l'annonce de son succès électoral.

D'autant que la vague travailliste ne masque pas la faible popularité du nouveau Premier ministre et le fait que la victoire a été obtenue en ne rassemblant qu'un tiers des suffrages ou que des sièges ont été perdus à cause de la position du Labour sur le conflit dans la bande de Gaza.

Selon les résultats quasi-complets, le Labour a décroché 412 sièges, bien au-delà du seuil des 326 pour obtenir la majorité absolue à la Chambre des Communes. C'est juste en deçà du score historique de Tony Blair en 1997 (418).

Le parti conservateur est pour sa part réduit à 121 députés contre 365 il y a cinq ans, sa pire défaite en un siècle. Plusieurs poids lourds de cette formation ont été battus.

"Vous avez envoyé le signal clair que le gouvernement du Royaume-Uni doit changer et votre jugement est le seul qui compte", a déclaré aux Britanniques Rishi Sunak dans son dernier discours en tant que chef du gouvernement après 20 mois au pouvoir, se disant "désolé".

- "Choix difficiles" -

Parmi les premiers rendez-vous qui attendent Keir Starmer, le sommet du 75e anniversaire de l'Otan la semaine prochaine à Washington.

Il le sait : il n'y aura pas de lune de miel.

Dans une conversation avec Joe Biden, vendredi, il a assuré ce dernier du soutien britannique "inébranlable" à l'Ukraine. Un appui à son pays dont le président ukrainien Volodymyr Zelensky l'a remercié, également au téléphone.

"Je me réjouis de notre travail commun en faveur de la liberté et de la démocratie dans le monde et du renforcement de la relation spéciale entre nos deux pays", avait auparavant écrit le président américain sur X.

Il s'est également entretenu avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Ils ont "mis l'accent sur l'importance de la relation unique entre le Royaume-Uni et l'UE" pour relever les "défis" communs.

Après "ces derniers mois et ces dernières années difficiles", Ramsey Sargent, 49 ans, a hâte de "voir ce qui va se passer".

Abdul Muqtvar, 40 ans, juge quant à lui que "ce sera intéressant de voir comment le Labour s'en sort".

Tout au long de la campagne, Keir Starmer, entré en politique il y a seulement neuf ans, a promis le retour de la "stabilité" et du "sérieux", avec une gestion des dépenses publiques très rigoureuse.

Le futur gouvernement devra faire "des choix difficiles" face à "l'ampleur du défi", a prévenu Rachel Reeves.

Keir Starmer promet de transformer le Royaume-Uni comme il a redressé, sans états d'âme, le Labour après avoir succédé au très à gauche Jeremy Corbyn en 2020, recentrant le parti sur le plan économique et luttant contre l'antisémitisme.

Il assure vouloir relancer la croissance, redresser les services publics, renforcer les droits des travailleurs, réduire l'immigration et rapprocher le Royaume-Uni de l'Union européenne - sans revenir sur le Brexit, sujet tabou de la campagne.

- Parlement inédit -

Dans ce Parlement totalement redessiné, les libéraux-démocrates (centristes) redeviennent la troisième force, avec 71 députés, un record.

Bouleversement de taille, le parti anti-immigration et anti-système Reform UK fait son entrée avec cinq députés, dont son chef, la figure de la droite dure Nigel Farage.

En Ecosse, les indépendantistes du Scottish National Party ne se sont maintenus que dans neuf des 57 circonscriptions.

Les Verts remportent quatre sièges, contre un seul auparavant, dans une Chambre des Communes qui comptera un nombre record d'au moins 261 femmes, contre 220 en 2019.


Gaza: Israël annonce une poursuite des pourparlers en vue d'un cessez-le-feu

Le chef des services d'espionnage israéliens, David Barnea, s'est entretenu avec des médiateurs qataris le 5 juillet 2024, dans le cadre des derniers efforts déployés pour parvenir à une trêve et à la libération des otages à Gaza, près de neuf mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas. (Photo: AFP)
Le chef des services d'espionnage israéliens, David Barnea, s'est entretenu avec des médiateurs qataris le 5 juillet 2024, dans le cadre des derniers efforts déployés pour parvenir à une trêve et à la libération des otages à Gaza, près de neuf mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas. (Photo: AFP)
Short Url
  • Israël a déclaré vendredi que des "écarts" restaient à combler dans les discussions en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et d'un accord de libération des otages
  • M. Netanyahu, avait ordonné jeudi au chef du Mossad de se rendre à Doha après l'annonce par le Hamas de nouvelles "idées" pour un cessez-le-feu. M. Barnea devait notamment y rencontrer le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

Jérusalem: Israël a déclaré vendredi que des "écarts" restaient à combler dans les discussions en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et d'un accord de libération des otages, mais qu'il enverrait "la semaine prochaine" une délégation pour poursuivre les pourparlers avec des médiateurs qataris.

Après le retour vendredi soir en Israël du chef des services de renseignement israéliens, David Barnea, qui s'est entretenu à Doha avec des responsables qataris, le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu a annoncé qu'une "équipe partira la semaine prochaine pour poursuivre les négociations" au Qatar.

"Il est souligné qu'il y a toujours des écarts entre les parties", a ajouté le porte-parole du bureau.

M. Netanyahu, avait ordonné jeudi au chef du Mossad de se rendre à Doha après l'annonce par le Hamas de nouvelles "idées" pour un cessez-le-feu. M. Barnea devait notamment y rencontrer le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Avant l'annonce de la poursuite des pourparlers, le Hamas avait dit s'attendre d'ici samedi à une première réponse d'Israël à ses nouvelles "idées".

Alors que les efforts de médiation menés par le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte se heurtent jusque-là aux exigences des deux camps, la guerre menace de prendre une dimension régionale avec des échanges de tirs quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah à la frontière nord d'Israël avec le Liban, qui ont connu une brusque intensification jeudi.

Une délégation du Hamas a rencontré vendredi au Liban le chef du mouvement islamiste libanais, Hassan Nasrallah, pour discuter de la situation sur le terrain et des négociations à venir.

L'ONU, elle, s'est dite "profondément préoccupée par l'augmentation de l'intensité des échanges de tirs" la veille, "ce qui accroît le risque d'une guerre à grande échelle".

Et vendredi soir, le Hezbollah a déclaré avoir lancé plusieurs salves de roquettes sur le nord d'Israël.

Dans des communiqués distincts, le Hezbollah a annoncé avoir lancé "des salves de roquettes de type katioucha" sur le village agricole de Margaliot et deux positions militaires frontalières, en représailles "aux attaques de l'ennemi contre des villages et habitations du sud".

L'armée israélienne a déclaré dans un communiqué que deux de ses soldats avaient été légèrement blessés "par des projectiles tirés vers la localité frontalière de Kyriat Shmona", ajoutant qu'ils ont été transportés à l'hôpital. Elle a dit avoir frappé en riposte "la source des lancements" et tiré à l'artillerie sur plusieurs régions du sud du Liban.

La guerre à Gaza alimente aussi une flambée des violences en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où l'Autorité palestinienne a annoncé vendredi la mort de sept Palestiniens dans un raid israélien à Jénine, dont quatre "combattants" et un "commandant" du Hamas, selon le mouvement islamiste.

- Pas de répit dans les combats -

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées durant l'attaque, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 42 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive sur le territoire palestinien qui a fait jusqu'à présent 38.011 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

Après avoir progressé depuis le nord, l'armée a lancé le 7 mai une opération terrestre à Rafah, ville du sud de Gaza frontalière avec l'Egypte, alors présentée comme la dernière étape de la guerre.

Mais après bientôt neuf mois de conflit meurtrier, les combats ont repris dans plusieurs régions que l'armée avait dit contrôler, notamment à Choujaïya, un quartier est de la ville de Gaza (nord), où l'armée mène une opération terrestre appuyée par des bombardements depuis le 27 juin.

Vendredi, de nouveaux combats ont opposé à Choujaïya soldats israéliens et combattants palestiniens, selon une source du Hamas.

Des témoins ont aussi signalé des tirs d'artillerie israéliens et des frappes aériennes à Khan Younès (sud) et à Rafah, où se déroulaient des combats au sol.

Au total, 1,9 million de Gazaouis, 80% de la population, sont à présent déplacés, selon l'ONU, à travers le territoire assiégé et menacé de famine.

L'Organisation mondiale de la santé a averti vendredi que le manque de carburant, récurrent depuis le début de la guerre, faisait courir un risque "catastrophique" au système de santé de Gaza, confronté à un afflux massif de malades et blessés.

Les livraisons fin juin de carburant pour l'approvisionnement en eau et le traitement des eaux usées "n'ont couvert que 10% des besoins quotidiens", a également alerté le bureau des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).

- "Les gens sont épuisés" -

Annonçant jeudi que M. Netanyahu avait fait part au président américain de l'envoi d'une délégation à Doha, son bureau avait rappelé la détermination d'Israël "à mettre un terme à la guerre seulement si tous ses objectifs sont remplis".

Joe Biden et Benjamin Netanyahu "se verront probablement quand le Premier ministre" israélien sera à Washington, où il doit s'exprimer devant le Congrès le 24 juillet, a indiqué la Maison Blanche.

Les derniers éléments fournis par le Hamas "pourraient fournir la base nécessaire pour conclure un accord", a estimé un haut responsable américain, tout en prévenant qu'il restait "beaucoup à faire" et que ce serait "difficile".

Benjamin Netanyahu affirme vouloir continuer la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, et la libération de tous les otages.

Le Hamas de son côté réclame un cessez-le-feu définitif et un retrait israélien de Gaza.

"Nous espérons que les deux parties coopéreront à un cessez-le-feu (...) parce que les gens sont épuisés", a dit à l'AFP Hamed Jaroun, un Palestinien à Khan Younès.


Le réformateur Pezeshkian remporte la présidentielle en Iran

Le candidat réformateur iranien Masoud Pezeshkian (C) fait un geste alors qu'il est entouré de partisans à l'extérieur d'un bureau de vote à Téhéran le 5 juillet 2024. Le ministère de l'Intérieur a annoncé l'ouverture des bureaux de vote le 5 juillet pour le second tour de l'élection présidentielle iranienne, opposant le candidat réformateur Masoud Pezeshkian à l'ultraconservateur Saeed Jalili dans la course à la succession d'Ebrahim Raisi, décédé dans un accident d'hélicoptère en mai dernier. (Photo: AFP)
Le candidat réformateur iranien Masoud Pezeshkian (C) fait un geste alors qu'il est entouré de partisans à l'extérieur d'un bureau de vote à Téhéran le 5 juillet 2024. Le ministère de l'Intérieur a annoncé l'ouverture des bureaux de vote le 5 juillet pour le second tour de l'élection présidentielle iranienne, opposant le candidat réformateur Masoud Pezeshkian à l'ultraconservateur Saeed Jalili dans la course à la succession d'Ebrahim Raisi, décédé dans un accident d'hélicoptère en mai dernier. (Photo: AFP)
Short Url
  • Le candidat réformateur Massoud Pezeshkian, un député de 69 ans qui plaide pour une ouverture de l'Iran vers l'Occident, a remporté samedi le second tour de la présidentielle, devant l'ultraconservateur Saïd Jalili
  • A l'issue du vote vendredi, lors duquel quelque 61 millions d'Iraniens étaient appelés aux urnes

Téhéran: Le candidat réformateur Massoud Pezeshkian, un député de 69 ans qui plaide pour une ouverture de l'Iran vers l'Occident, a remporté samedi le second tour de la présidentielle, devant l'ultraconservateur Saïd Jalili.

Organisée à la hâte après le décès du président ultraconservateur Ebrahim Raïssi dans un accident d'hélicoptère en mai, la présidentielle s'est tenue dans un contexte de mécontentement populaire face notamment à l'état de l'économie frappée par des sanctions internationales.

A l'issue du vote vendredi, lors duquel quelque 61 millions d'Iraniens étaient appelés aux urnes, M. Pezeshkian a recueilli plus de 16 millions de votes contre plus de 13 millions à son adversaire, sur un total de 30 millions de bulletins déjà dépouillés, selon les autorités électorales.

Après un premier tour marqué par une forte abstention, la participation s'est établie à 49,8%. Le nombre de bulletins nuls s'élèverait à plus de 600.000.

- "La voix des sans-voix" -

"Nous tendrons la main de l'amitié à tout le monde, nous sommes tous des habitants de ce pays, nous devrions utiliser tout le monde pour le progrès du pays", a déclaré samedi M. Pezeshkian, lors de sa première prise de parole depuis sa victoire, en remerciant ses sympathisants.

Tout en affirmant sa loyauté à la République islamique, celui que les Iraniens appellent le "docteur" appelle à des "relations constructives" avec Washington et les pays européens afin de "sortir l'Iran de son isolement".

Nul n'aurait parié sur ce député de Tabriz, la grande ville du nord-ouest de l'Iran, lorsque sa candidature a été acceptée par le Conseil des gardiens avec cinq autres candidats, tous conservateurs.

Ce père de famille, qui a élevé seul trois enfants après la mort de son épouse et d'un autre enfant dans un accident de voiture en 1993, se présente comme la "voix des sans-voix".

Le scrutin était suivi avec attention à l'étranger alors que l'Iran, poids lourd du Moyen-Orient, est au coeur de plusieurs crises géopolitiques, de la guerre à Gaza au dossier nucléaire, dans lesquelles il s'oppose aux pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, son ennemi juré.

Arrivé en tête au premier tour, M. Pezeshkian plaide pour un Iran plus ouvert à l'Occident. M. Jalili, 58 ans, est lui connu pour ses positions inflexibles face aux puissances occidentales.

M. Pezeshkian a reçu le soutien des anciens présidents, le réformiste Mohammad Khatami et le modéré Hassan Rohani.

Des figures de l'opposition en Iran et au sein de la diaspora avaient appelé au boycott du scrutin, jugeant que les camps conservateur et réformateur représentent deux faces de la même médaille.

Dans un  bureau de vote de Téhéran, Hossein, 40 ans, confiait vendredi avoir choisi M. Pezeshkian, car il "peut changer des choses".

Farzad, 52 ans - qui comme Hossein ne souhaite pas donner son nom de famille - a fait le même choix, pour "empêcher l'accès au pouvoir des radicaux" ultraconservateurs.

- Pouvoirs restreints -

"Cela fait 45 ans que nous crions mort à l'Amérique, ça suffit, (...) On ne peut pas construire un mur autour du pays", martelait-il.

M. Pezeshkian appelle à régler la question du port obligatoire du voile pour les femmes, l'une des causes du vaste mouvement de contestation ayant secoué le pays fin 2022 après le décès de Mahsa Amini, arrêtée pour non-respect du code vestimentaire strict.

Lors de deux débats télévisés, les candidats ont abordé les difficultés économiques du pays, ses relations internationales, le faible taux de participation aux élections et les restrictions imposées à Internet par le gouvernement.

Négociateur dans le dossier nucléaire entre 2007 et 2013, M. Jalili s'était fermement opposé à l'accord conclu finalement en 2015 entre l'Iran et des puissances mondiales, dont les Etats-Unis, qui imposait des restrictions à l'activité nucléaire iranienne en échange d'un allègement des sanctions.

Les négociations sur le nucléaire sont actuellement dans l'impasse après le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018 qui ont réimposé de sévères sanctions économiques à Téhéran.

L'élection devrait avoir des répercussions limitées, le président n'ayant que des pouvoirs restreints: il est chargé d'appliquer, à la tête du gouvernement, les grandes lignes politiques fixées par le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, qui est le chef de l'Etat.