BEYROUTH : Le Liban est prêt à coopérer avec tout effort international visant à mettre fin à l'agression israélienne et à apporter la sécurité à la région, a déclaré vendredi le président du Parlement, Nabih Berry. Cependant, dans une déclaration marquant le 24e anniversaire du retrait d'Israël du sud Liban en 2000, Berry a averti que le Liban « ne compte pas céder les moindres de ses droits souverains. »
Il a également accusé Israël de faire preuve de « cupidité envers le Liban, ses ressources, son entité et ses frontières terrestres, maritimes et aériennes. » La déclaration de Berry est intervenue alors que les hostilités entre le Hezbollah et l'armée israélienne dans la région frontalière sud en sont à leur 230e jour.
Le président du Parlement a appelé à intensifier les efforts internationaux et régionaux pour mettre un terme à l'assaut israélien dans la bande de Gaza, soulignant qu’il s’agit d’un élément crucial pour préserver la sécurité et la stabilité dans toute la région.
De son côté, le Hezbollah soutient que ses actions ont été entreprises en soutien à Gaza face aux nouvelles menaces israéliennes pesant sur le Liban.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré jeudi depuis le quartier général du commandement nord qu’Israël « mettrait en œuvre des plans détaillés, importants et même surprenants pour le retour des colons déplacés vers le nord », tout en affirmant qu'Israël avait éliminé des centaines de combattants du Hezbollah.
M. Berry est rentré de Téhéran après avoir assisté aux funérailles du président iranien Ebrahim Raïssi, tué dans un accident d'hélicoptère le 19 mai.
Dans son message aux Libanais, il a réaffirmé l'engagement du Liban et son adhésion à la résolution 1701 de l'ONU et à tous ses termes et dispositions.
Cette résolution prévoit la cessation des hostilités entre Israël et le Hezbollah, le retrait des forces israéliennes du Liban et leur remplacement par les troupes libanaises et la Finul dans le sud du Liban, ainsi que le désarmement des groupes armés, y compris le Hezbollah.
En effet, M. Berry a accusé Israël d'ignorer la résolution « depuis son adoption, avec plus de 30 000 violations terrestres, maritimes et aériennes ».
Le Liban « se réserve le droit de défendre son territoire avec tous les moyens dont il dispose face aux hostilités israéliennes », a-t-il déclaré.
Il a plaidé en faveur de la libération du « reste des territoires occupés, notamment les collines de Kfarchouba, les fermes de Chebaa, la partie nord du village de Ghajar, et les points frontaliers contestés avec la Palestine occupée jusqu'au point B1 à Ras al-Naqoura ».
Le ministre sortant de la défense, Maurice Slim, a souligné que le Liban privilégiait la paix à la guerre.
Toutefois, il a ajouté que « la défense de la terre a été et restera le choix de l'État libanais grâce à la résistance de son armée et de son peuple, en particulier ceux qui sont restés dans leurs villages et leurs villes pour repousser l'agression ».
Des sirènes ont retenti dans les colonies israéliennes situées en face de la frontière avec le Liban, faisant craindre d'éventuelles attaques de drones.
Le journal israélien Yedioth Ahronoth a rapporté vendredi que les drones du Hezbollah avaient causé d'importants dégâts dans les villes du nord, faisant également plusieurs victimes.
Un autre journal, Israel Hayom, a affirmé que les drones du Hezbollah représentaient « l'une des plus grandes menaces auxquelles Israël est confronté sur le front nord ».
Il a ajouté que le dirigeant du Hezbollah, Mohammed Hassan Fares, tué par une frappe de drone israélienne la semaine dernière à Cana, était un scientifique spécialisé dans la robotique et l'apprentissage automatique.