Ceuxqui ont exprimé bruyamment leur joie et leur satisfaction de voir le Président Kaïs Saïed annoncer son acceptation de veiller à l’organisation du dialogue national, initiative proposée par l’Ugtt dans le but de sauver le pays et de le faire sortir de la crise qui menace sérieusement l’Etat de dépérissement, mais une acceptation comportant la rectification de l’initiative au point que certains n’ont pas hésité à affirmer qu’elle a été confisquée par le locataire du Palais de Carthage, se sont retrouvés depuis la publication des deux fameux communiqués présidentiels sur la question embourbés dans une tourmente interminable basée essentiellement sur la définition des conditions dans lesquelles se déroulera le dialogue national, sur les parties qui y prendront part, sur les conclusions qu’il dégagera et enfin sur l’équipe gouvernementale qui aura à appliquer les décisions qu’il arrêtera, bien sûr, une fois que ces mêmes décisions se trouveront concrétisées en lois votées au Parlement par la grâce de députés dont la grande majorité devraient «dégager» du Palais du Bardo, si l’on en croit les discours ambiants de ceux qui veulent «purifier» le paysage politique national et rendre à la révolution ses titres de noblesse comme le veulent le palais de Carthage ainsi que «les jeunes de l’intérieur» ou «des régions» que le Président voudrait faire participer au dialogue mais sans préciser la méthodologie à utiliser pour les élire, les choisir ou les désigner.
Et l’Ugtt de se retrouver sous les feux quotidiens de tous ceux (y compris les partis et associations qui défendent machinalement tout ce que Taboubi annonce et Tahri et Cheffi théorisent, comme font les professeurs des classes terminales dans les années 70 du siècle précédent) qui la pressent pour s’exprimer et dire tout haut si son «bébé» lui a été volé ou s’il envisage de se réapproprier son projet en imposant elle-même les conditions de son application.
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