L'empire Murdoch s'en prend finalement à Trump, mais ménage ses électeurs

Les éditorialistes conservateurs de la chaîne d'information, comme ceux du New York Post ou du Wall Street Journal, tous contrôlés par le magnat Rupert Murdoch, lui étaient restés fidèles, relayant inlassablement sa thèse d'une fraude électorale à grande échelle (Photo, AFP).
Les éditorialistes conservateurs de la chaîne d'information, comme ceux du New York Post ou du Wall Street Journal, tous contrôlés par le magnat Rupert Murdoch, lui étaient restés fidèles, relayant inlassablement sa thèse d'une fraude électorale à grande échelle (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 09 janvier 2021

L'empire Murdoch s'en prend finalement à Trump, mais ménage ses électeurs

  • «Cette semaine marque probablement la fin» de Donald Trump» comme figure politique sérieuse», ont écrit les responsables des pages opinion du Wall Street Journal
  • «Ils ont créé un monstre digne de Frankenstein et ils n'ont qu'à s'en prendre à eux-mêmes»

NEW YORK: Tribunes assassines du New York Post, appel à la démission du Wall Street Journal, critique ouverte du président sur Fox News: les médias américains de l'empire de Rupert Murdoch s'en prennent tous, pour la première fois, à Donald Trump, tout en cherchant à préserver ses partisans et ménager leur audience.

Depuis le soir de l'élection présidentielle, un début de rupture s'était opéré, au moins aux yeux de milliers de supporteurs du président sortant, qui accusaient Fox News de l'avoir abandonné.

Mais les éditorialistes conservateurs de la chaîne d'information, comme ceux du New York Post ou du Wall Street Journal, tous contrôlés par le magnat Rupert Murdoch, lui étaient restés fidèles, relayant inlassablement sa thèse d'une fraude électorale à grande échelle.

Le front s'est effondré comme jamais depuis 2016, après l'intrusion mercredi de partisans du président dans l'enceinte du Capitole, «une journée d'infamie» dont «Trump est responsable», selon l'éditorialiste du Post Michael Goodwin.

«Cette semaine marque probablement la fin» de Donald Trump» comme figure politique sérieuse», ont écrit les responsables des pages opinion du Wall Street Journal. «Il serait mieux pour tout le monde, y compris pour lui, qu'il s'en aille», dès maintenant.

«Ils ont peur que Trump soit allé trop loin», selon Mark Feldstein, professeur de journalisme à l'université du Maryland. «Donc ils mettent de la distance entre lui et eux.»

«Ils ont créé un monstre digne de Frankenstein et ils n'ont qu'à s'en prendre à eux-mêmes», dit-il.

Même Tucker Carlson, le second présentateur le plus regardé aux Etats-Unis, a accusé jeudi soir sur Fox News le président d'avoir «dangereusement encouragé» ses ouailles à marcher sur le Capitole.

Mais Rupert Murdoch «cherche à la fois à prendre ses distances et à ne pas offenser le public» du président, analyse Matt Jordan, professeur de médias à l'université Penn State. «C'est une danse amusante» à laquelle se livrent donc les grands médias conservateurs.

«Nous sommes toujours d'accord avec ses idées», a expliqué Tucker Carlson, dans un exercice d'équilibriste dont il a le secret, «mais à un moment donné, (...) est-ce qu'un seul président mérite tout ce temps et cette attention?»

Une question d'argent

Après les événements historiques de mercredi, «il est possible que (Trump) perde quelques soutiens, mais sa base lui est quand même restée fidèle depuis 2016» malgré scandales et polémiques, souligne Jon Marshall, professeur à l'université Northwestern.

«Ils veulent ces téléspectateurs», martèle Mark Feldstein. «Il ne s'agit pas d'idéologie, mais d'argent, d'audience, de profits.»

La manoeuvre est d'autant plus délicate pour Fox News qu'une nuée de petits acteurs, de Newsmax à One America News Network (OAN), lui grappillent des parts de marché, en faisant dans la surenchère pro-Trump. Depuis l'élection, elle est régulièrement battue par CNN, qu'elle piétinait depuis des années.

Avec l'investiture de Joe Biden, Jon Marshall s'attend à une réorientation éditoriale au profit d'«attaques contre les démocrates», pour «cristalliser la colère» des conservateurs.

A l'unisson, les trois superstars de Fox News, Tucker Carlson, Sean Hannity et Laura Ingraham, se sont déjà engagées sur cette voie, accusant les démocrates d'instrumentaliser les incidents de mercredi pour diaboliser l'électorat républicain.

«Le discours d'unité de Biden était une arnaque depuis le début», s'est emportée Laura Ingraham jeudi soir. Pour elle, Joe Biden et Kamala Harris «envoient le signal» d'une «période de représailles contre les supporteurs du président Trump».

Mais, prévient Mark Feldstein, «Biden promet d'être assez ennuyeux», et les chaînes d'information «vont être tentées de donner à Trump beaucoup plus de temps d'antenne qu'il ne le mérite, y compris après son départ de la présidence».

Et cette équation ne se limite pas qu'à Fox News. CNN et MSNBC, ses deux grands concurrents, résolument plus à gauche, vont «avoir encore plus de mal» après le 20 janvier, annonce Jon Marshall. CNN a ainsi enregistré la meilleure audience de son histoire mercredi.

La présidence Biden pourrait-elle être l'occasion d'une couverture davantage centrée sur les dossiers et les grands enjeux de politique publique que sur les tweets et autres polémiques?

«La télévision n'a jamais été bonne pour couvrir des sujets politiques sérieux, et ça ne va pas changer maintenant», livre, sans concession, M. Feldstein. «La télévision est bonne sur l'émotion, le conflit, les personnalités. C'est pour ça que Trump était un tel nectar pour elle».


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.