SEOUL: La Corée du Nord a tiré un missile balistique vers la mer du Japon, a déclaré lundi l'armée sud-coréenne, le dernier d'une série de tests effectués par Pyongyang depuis le début de l'année.
"La Corée du Nord a tiré un missile non identifié dans la mer de l'Est", appelée aussi mer du Japon, a annoncé l'état-major interarmées de la Corée du Sud.
Plus tôt, le ministère de la Défense japonais avait signalé également un "probable tir de missile balistique" effectué par Pyongyang, dans un message publié sur le réseau social X.
Les garde-côtes japonais, citant le ministère de la Défense, ont indiqué peu après que le missile semblait être déjà retombé en mer.
Le missile est tombé en dehors de la zone économique exclusive (ZEE) du Japon, selon les médias japonais dont la chaîne publique NHK, citant des sources du gouvernement non identifiées.
Selon le site spécialisé NK News, basé à Séoul, "la brièveté du vol, probablement moins de dix minutes, indique que le lancement impliquait un missile balistique à courte portée (SRBM) ou un système de lance-roquettes multiple (MLRS) de 600 mm".
Ce lancement intervient après la dissolution du système de surveillance des sanctions de l'ONU contre la Corée du Nord et son programme nucléaire, du fait d'un veto de la Russie au Conseil de sécurité de l'ONU.
La Russie a mis en mars son veto à un projet de résolution prolongeant d'un an le mandat du comité d'experts chargé de surveiller ces sanctions.
Pyongyang fait l'objet depuis 2006 d'une série de sanctions de l'ONU qui ont été renforcées plusieurs fois par la suite, mais a néanmoins poursuivi le développement de ses programmes nucléaires et d'armement.
Ogive de «très grande taille» testée
La Corée du Nord a annoncé avoir procédé vendredi à l'essai d'une ogive de "très grande taille" conçue pour un missile de croisière stratégique.
Contrairement aux tirs de missiles balistiques, les essais de missiles de croisière ne sont pas interdits par les sanctions actuelles des Nations unies à l'encontre de la Corée du Nord. Les missiles de croisière sont généralement propulsés par des réacteurs et volent à une altitude plus basse que les missiles balistiques plus sophistiqués, ce qui les rend plus difficiles à détecter et à intercepter.
La Corée du Nord pourrait tester des missiles de croisière avant de les envoyer à la Russie pour qu'ils soient utilisés pour sa guerre en Ukraine, ont averti des analystes.
Washington et Séoul affirment que le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a expédié des armes à Moscou, ce qui tomberait sous les sanctions des Nations unies.
Pyongyang a envoyé environ 7.000 conteneurs d'armes à Moscou en vue de leur utilisation en Ukraine, selon les autorités sud-coréennes.
La Corée du Nord a récemment renforcé ses liens de défense avec la Russie, son allié traditionnel.
Le pays reclus a également intensifié ses essais de tirs, affirmant au début du mois d'avril avoir testé un nouveau missile hypersonique à carburant solide de moyenne à longue portée.
Depuis le début de l'année, le pays a qualifié la Corée du Sud de "principal ennemi", fermé les agences consacrées à la réunification et au dialogue inter-coréen et menacé d'entrer en guerre pour toute violation de son territoire "ne serait-ce que de 0,001 millimètre".
L'année dernière, le pays avait procédé à un nombre record d'essais de missiles.
En 2022, Pyongyang avait déclaré son statut de puissance nucléaire "irréversible".
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken, qui était à Séoul le mois dernier, sera de retour dans la région cette semaine pour sa deuxième visite en moins d'un an en Chine.