Les Houthis lancent des camps d’été destinés à «l’endoctrinement» des jeunes

Abdelmalek al-Houthi a annoncé, samedi, l’ouverture des camps d’été annuels, affirmant qu’ils permettraient aux enfants du pays d’occuper leur temps libre pendant l’été. (AFP)
Abdelmalek al-Houthi a annoncé, samedi, l’ouverture des camps d’été annuels, affirmant qu’ils permettraient aux enfants du pays d’occuper leur temps libre pendant l’été. (AFP)
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Publié le Lundi 22 avril 2024

Les Houthis lancent des camps d’été destinés à «l’endoctrinement» des jeunes

  • Les critiques ont conseillé aux familles vivant dans les zones contrôlées par les Houthis de ne pas répondre aux appels des milices à rejoindre les camps d’été
  • Le Groupe d’experts de l’ONU a accusé les Houthis d’avoir commis la majorité des violations des droits de l’homme au Yémen, y compris le recrutement d’enfants soldats

AL-MUKALLA: Le chef de la milice houthie a appelé les familles des régions yéménites qu’il contrôle à encourager leurs enfants à rejoindre les camps d’été – une décision qui a renouvelé les accusations contre la milice de recrutement d’enfants soldats.

Abdelmalek al-Houthi a annoncé, samedi, l’ouverture des camps d’été annuels, affirmant qu’ils permettraient aux enfants du pays d’occuper leur temps libre pendant l’été et de leur transmettre les idées ancrées dans «l’identité religieuse» du Yémen, tout en les gardant à l’abri des idées étrangères et en les motivant à faire face à leurs ennemis.

«Les ennemis sont perturbés par les cours d’été et leurs médias lancent généralement des campagnes organisées pour attaquer ces leçons et ceux les dispensent», a déclaré Al-Houthi, appelant ses partisans à faire fi des critiques.

Après le discours de leur chef, les responsables houthis de Sanaa, Hajja, Hodeïda et d’autres zones contrôlées par la milice ont lancé des camps d’été dans leurs villes et encouragé les parents à y inscrire leurs enfants.

Tout comme lors des camps d’été des années précédentes, les Houthis ont été accusés, par des responsables du gouvernement yéménite, des journalistes, des militants et des organisations de défense des droits de l’homme d’exploiter les écoles, les mosquées et autres installations utilisées dans ces camps pour endoctriner, recruter et former des enfants à des fins militaires contre le gouvernement.

«La milice houthie a transformé ces camps d’été en camps de mobilisation avant la conscription. Il s’agit de la première étape du processus de recrutement», soutient Ali al-Fakih, rédacteur en chef d’Al-Masdar Online, dans un entretien accordé à Arab News.

Au lieu d’apprendre aux enfants les valeurs humaines, la musique, le dessin et l’importance de la paix, explique Al-Fakih, on leur inculque des idées sectaires qui attisent la haine, la violence et le meurtre, en plus de les former à la fabrication de modèles d’équipement militaire.

«Malheureusement, toutes les idéologies enseignées dans ces camps promeuvent le sectarisme, incitent à la haine et à la violence et créent des bombes à retardement», a-t-il déclaré.

Des vidéos tournées dans lesdits «camps d’été» au cours des dernières années montrent des Houthis enseignant aux jeunes comment manier les armes tandis que certains enfants visitent les tombes de guerriers houthis décédés.

On y voit d’autres enfants scander des slogans houthis, faire serment d’allégeance au chef de la milice, jurer de combattre les opposants aux milices comme Israël et les États-Unis et participer à des parades militaires simulées.

Les critiques ont conseillé aux familles vivant dans les zones contrôlées par les Houthis de ne pas répondre aux appels des milices à rejoindre les camps d’été, notant que de nombreux diplômés de ces camps ont retourné leurs armes contre leurs propres familles.

«Avis à tous les parents vivant dans les zones contrôlées par la milice terroriste houthie: boycottez les camps d’été houthis pour sauver la vie de vos enfants. Méfiez-vous des religieux, des charlatans et des phrases trompeuses», a déclaré Saleh al-Qutaibi, un officier de l’armée yéménite dans la ville centrale de Marib.

Dans son dernier rapport au Conseil de sécurité de l’ONU, publié à la fin de l’année dernière, le Groupe d’experts de l’ONU a accusé les Houthis d’avoir commis la majorité des violations des droits de l’homme au Yémen, y compris le recrutement d’enfants soldats.

On y lit que les camps d’été houthis existent sous trois formes: des camps d’été ouverts pour les garçons et les filles, des modèles de camps d’été pour les enfants et des camps d’été résidentiels fermés où les garçons âgés de 13 à 17 ans passent au moins un mois sans voir personne, y compris leur famille. Le rapport indique que ces derniers camps proposent une formation militaire aux adolescents.

Pour attirer les jeunes dans leurs camps, les Houthis proposent des incitations telles que l’exonération des frais d’inscription pour l’année scolaire suivante. Les familles qui refusent d’envoyer leurs enfants dans les camps sont pénalisées par le refus de l’aide humanitaire et par l’enlèvement de leurs enfants qui sont dépêchés sur les lieux du conflit.

Al-Fakih a déclaré, cette année, que les Houthis de la province d’Ibb ne divulgueraient pas les résultats scolaires des élèves s’ils ne participaient pas aux camps d’été.

«La soumission des résultats de la dernière année scolaire dépendrait ainsi de la fréquentation des centres d’été», a expliqué Al-Fakih.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
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  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.