Un village de Cisjordanie compte ses pertes après l'attaque de colons et craint d'en subir d'autres

Une fillette palestinienne assise devant sa maison après l'attaque du village d'Al-Mughayyer par des colons israéliens, en Cisjordanie occupée par Israël. (REUTERS)
Une fillette palestinienne assise devant sa maison après l'attaque du village d'Al-Mughayyer par des colons israéliens, en Cisjordanie occupée par Israël. (REUTERS)
Un Palestinien fait un geste à l'intérieur de sa cuisine après une attaque de colons israéliens dans le village d'Al-Mughayyir, près de Ramallah, en Cisjordanie occupée, le 17 avril 2024. (AFP)
Un Palestinien fait un geste à l'intérieur de sa cuisine après une attaque de colons israéliens dans le village d'Al-Mughayyir, près de Ramallah, en Cisjordanie occupée, le 17 avril 2024. (AFP)
Un enfant s'agenouille devant les corps de deux Palestiniens, tués lors d'une attaque de colons israéliens sur le village d'Aqraba en Cisjordanie occupée par Israël, lors de leur procession funéraire le 20 avril 2024. (AFP)
Un enfant s'agenouille devant les corps de deux Palestiniens, tués lors d'une attaque de colons israéliens sur le village d'Aqraba en Cisjordanie occupée par Israël, lors de leur procession funéraire le 20 avril 2024. (AFP)
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Publié le Dimanche 21 avril 2024

Un village de Cisjordanie compte ses pertes après l'attaque de colons et craint d'en subir d'autres

  • L'armée israélienne avait dit plus tôt samedi avoir tué dix personnes et arrêté huit autres dans un raid «antiterroriste» sur ce camp situé au nord du territoire palestinien
  • Le raid de Nour-Shams s'inscrit dans un contexte d'intensification de la violence en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967

TULKAREM, Territoires Palestiniens : Le Croissant rouge palestinien a annoncé samedi que 14 personnes avaient été tuées dans un raid israélien qui a débuté jeudi soir sur le camp de Nour Shams, près de Tulkarem en Cisjordanie occupée.

L'armée israélienne avait dit plus tôt samedi avoir tué dix personnes et arrêté huit autres dans un raid «antiterroriste» sur ce camp situé au nord du territoire palestinien.

Samedi soir, 48 heures après son incursion dans ce camp cible fréquente de ces raids souvent meurtriers, l'armée s'est retirée, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Tenus à l'écart, ils ont entendu une bonne partie de la journée des explosions et des tirs et vu bombarder au moins trois maisons, ainsi que des drones survoler le camp, témoignant d'une importante présence militaire sur les lieux.

Sur des images de l'AFPTV, on peut voir des véhicules militaires et des soldats parcourir les ruelles du camp, où vivent près de 7.000 personnes.

«Les forces de sécurité ont éliminé dix terroristes pendant des affrontements», a indiqué l'armée dans un communiqué, précisant que huit soldats et un officier de la police aux frontières avaient été blessés.

L'armée israélienne affirme que ces opérations visent des groupes armés palestiniens, mais des civils font souvent partie des victimes.

Au départ des militaires samedi après-midi, des secouristes se sont précipités pour venir en aide à un Palestinien menotté, la plante des pieds lacérés, gisant sur un trottoir.

Le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne a fait état de «plusieurs personnes tuées et blessées à l'intérieur du camp, mais l'armée empêche les équipes médicales de porter secours aux blessés».

Le ministère rapporte que onze personnes ont été blessées, dont sept par balles. Parmi elles, un secouriste a été touché par un tir, a ajouté la même source dans un communiqué.

L'armée a mené des raids de maison en maison dans plusieurs quartiers du camp, a aussi constaté le correspondant.

- Raid «sans précédent» -

Les habitants joints par l'AFP ont dit avoir été privés d'électricité, et commencé à manquer de nourriture, étant dans l'impossibilité d'entrer ou de sortir du camp.

Les réserves de lait pour enfant s'épuisaient, et des malades chroniques, notamment des patients ayant besoin de dialyses, n'ont pas pu recevoir de soins.

«Cette incursion est sans précédent», a assuré à l'AFP Muayad Shaaban, chef de la Commission de résistance à la colonisation et au mur, une entité dépendant de l'Autorité palestinienne, évoquant «des snipers sur les toits et des forces spéciales déployées».

«Les Israéliens veulent faire taire la résistance palestinienne en Cisjordanie, surtout dans les camps du nord» du territoire, a accusé Hassan Khuraisha, un député palestinien, interrogé par l'AFPTV.

Parmi les victimes, Qais Fathi Nasrallah, 16 ans, est mort après avoir été «touché à la tête par des tirs israéliens», avaient indiqué vendredi le ministère palestinien de la Santé et l'agence de presse palestinienne Wafa.

Salim Faisal Ghanem, 30 ans, a été «tué par les troupes israéliennes» vendredi à Nour-Shams, selon Wafa.

Les commerçants se sont mis en grève samedi à Tulkarem pour protester contre ce raid, d'après cette même source.

Le raid de Nour-Shams s'inscrit dans un contexte d'intensification de la violence en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza déclenchée par l'attaque du Hamas du 7 octobre sur le sol israélien.

Au moins 480 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes ou des colons en Cisjordanie depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Samedi après-midi, le conducteur d'une ambulance du Croissant rouge palestinien a été tué au cours d'affrontements entre des colons et des villageois palestiniens à As-Sawiya, un village au nord de Ramallah, ont indiqué l'organisation et le ministère palestinien de la Santé.

Selon un témoin joint par l'AFP, des colons ont attaqué des maisons du village à coup de pierre et de tirs à balles réelles dans l'après-midi. Deux jeunes Palestiniens, venus les confronter, ont été blessés. A l'arrivée d'une ambulance, le chauffeur a été touché, d'après ce témoin, qui précise que des soldats israéliens étaient présents.

Depuis le 7 octobre, neuf Israéliens, dont cinq membres des forces de sécurité, ont été tués en Cisjordanie, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).


Tunisie: l'ambassadeur UE convoqué par le président Saied pour «non respect des règles du travail diplomatique» 

Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
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  • Le président Saied a exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques"
  • L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents

TUNISIE: Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés.

Le président Saied a également exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques".

Lundi, M. Perrone avait reçu Noureddine Taboubi, chef du principal syndicat tunisien UGTT -- qui a récemment menacé de déclencher une grève générale pour obtenir des hausses salariales -- et avait salué "le rôle important" de l'organisation "en faveur du dialogue social et du développement économique" en Tunisie, selon un communiqué de la délégation européenne à Tunis.

L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents.

Le diplomate européen avait "réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec l'UGTT et de continuer à soutenir la Tunisie sur les plans social et économique, dans divers secteurs", selon la même source. De son côté, le secrétaire général de l'UGTT avait appelé à renforcer et développer la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne.

La semaine passée, M. Taboubi a présidé une réunion de l'UGTT où il a apporté son soutien à différents mouvements de grève en cours dans le secteur privé pour réclamer des augmentations de salaires. Il a salué le succès d'une grève générale ayant eu lieu dans la grande ville de Sfax (centre-est) et menacé d'organiser prochainement une grande grève au niveau national.

"L'organisation se dirige vers une grève générale pour défendre les acquis matériels et sociaux des travailleurs face aux difficultés quotidiennes".

M. Taboubi a dénoncé "une baisse du pouvoir d'achat" des Tunisiens face à "des conditions de vie précaires sur le plan des transports, de la santé et de la maladie", défendant "leur droit syndical à se défendre" afin d'obtenir "un salaire décent qui leur fait défaut actuellement".

Le salaire minimum en Tunisie est d'environ 520 dinars (150 euros) pour 48 heures par semaine. Le taux d'inflation reste très élevé notamment pour les produits alimentaires. Il est récemment revenu à environ 5% après avoir atteint un pic de 10% en 2023.


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
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  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.