Cisjordanie: la disparition d'un adolescent israélien déclenche des violences

Les forces israéliennes conduisent lors d'un raid contre le camp d'al-Faraa pour réfugiés palestiniens en Cisjordanie occupée le 12 avril 2024, au milieu des combats en cours entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas à Gaza. (Photo de Zain JAAFAR / AFP)
Les forces israéliennes conduisent lors d'un raid contre le camp d'al-Faraa pour réfugiés palestiniens en Cisjordanie occupée le 12 avril 2024, au milieu des combats en cours entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas à Gaza. (Photo de Zain JAAFAR / AFP)
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Publié le Vendredi 12 avril 2024

Cisjordanie: la disparition d'un adolescent israélien déclenche des violences

  • Le jeune berger âgé de 14 ans, Benjamin Achimeir, a quitté sa ferme tôt vendredi pour aller faire paître son troupeau et n'a pas donné signe de vie depuis
  • Le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne a fait état d'au moins un Palestinien tué par balles et 18 autres blessés, dont huit par des tirs selon le Croissant-Rouge

AL MUGHAYYIR: Israël a lancé vendredi une vaste opération de recherche en Cisjordanie occupée après la disparition d'un jeune berger israélien, provoquant des violences ayant fait, selon le ministère palestinien de la Santé, un mort et plusieurs blessés.

L'armée israélienne a annoncé les opérations de recherche pour retrouver le jeune berger âgé de 14 ans, Benjamin Achimeir, qui a quitté sa ferme tôt vendredi pour aller faire paître son troupeau et n'a pas donné signe de vie depuis.

Elle a indiqué avoir déployé ses forces spéciales, des moyens aériens et des équipes cynophiles pour ratisser les environs de Malachei HaShalom, au nord-est de Ramallah.

Des barrages routiers ont été dressés et des centaines de soldats et de civils ont parcouru à pied collines et champs.

Dans l'après-midi, des colons armés ont investi le village palestinien d'al-Mughayyir, à quelque 500 mètres des fermes de Malachei HaShalom, et ont attaqué les résidents, selon un correspondant de l'AFP.

L'armée est intervenue et a encerclé la localité.

"Les colons ont envahi le village au motif qu'ils recherchaient le garçon israélien disparu", a expliqué à l'AFP le maire du village, Amin Abu-Alyah, joint au téléphone, affirmant que l'armée est venue "en soutien" des colons.

"Ils ont bloqué l'entrée ouest de la ville et dressé des points de contrôle et des barrages. Les colons ont tiré sur au moins une dizaine de maisons et ont mis le feu aux champs", a-t-il ajouté.

Le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne a fait état d'au moins un Palestinien tué par balles et 18 autres blessés, dont huit par des tirs selon le Croissant-Rouge.

Les services de secours israéliens ont de leur côté indiqué avoir pris en charge deux hommes blessés par des jets de pierres.

Le site de Malachei HaShalom est une colonie illégale évacuée à plusieurs reprises par l'armée et régulièrement réinvestie par des colons.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza le 7 octobre, la violence s'est intensifiée en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.

Au moins 462 Palestiniens y ont été tués par des militaires ou colons israéliens, selon l'Autorité palestinienne, qui exerce un contrôle administratif partiel sur la Cisjordanie.

La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

Israël a lancé en représailles une opération militaire dans Gaza qui a fait plus de 33 600 morts, en majorité des civils, d'après le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien.


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.