Casablanca, un concentré d'architecture «avant-gardiste» à préserver

Une photo montre une vue d'un bâtiment à l'architecture distinguée dans la ville de Casablanca, le 29 mars 2024 (Photo, AFP).
Une photo montre une vue d'un bâtiment à l'architecture distinguée dans la ville de Casablanca, le 29 mars 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 09 avril 2024

Casablanca, un concentré d'architecture «avant-gardiste» à préserver

  • Chaque année pendant le mois de ramadan, des visites nocturnes sont organisées à travers différents quartiers casablancais
  • Contrairement à d'autres villes historiques du Maroc, l'héritage architectural de Casablanca ne se limite pas aux murailles de sa médina qui datent du XVIIIe siècle

CASABLANCA: Le rythme effréné de Casablanca ne laisse "pas le temps de vraiment apprécier" la ville, réalise Mehdi Ksikes, touriste d'un jour, en redécouvrant le centre de la capitale économique marocaine, considéré comme un concentré architectural unique d'influences marocaines et européennes d'Art déco.

Chaque année pendant le mois de ramadan, des visites nocturnes sont organisées à travers différents quartiers casablancais par l'association Casamémoire pour sensibiliser à la préservation d'un patrimoine parfois en situation critique, abandonné ou objet de convoitises immobilières.

"Je suis né à Casablanca, j'y vis, mais cela ne m'empêche pas de découvrir des choses", relève au cours d'une visite Mehdi Ksikes, un gérant de société de 51 ans. La vie dans cette métropole bouillonnante de plus de trois millions d'habitants est telle qu'"on ne prend pas le temps de vraiment l'apprécier" alors qu'"il y a encore des trésors à préserver", commente-t-il.

"Notre combat aujourd'hui est la valorisation de ce patrimoine," explique Yacine Benzriouil, membre de Casamémoire, créée en 1995 après la destruction de plusieurs bâtiments historiques remplacés par des structures modernes de bureaux et d'habitations.

Il faut "réfléchir à comment faire vivre ces bâtiments avant qu'ils ne soient condamnés à disparaître", poursuit ce guide bénévole, l'un des 200 à avoir animé les "Nocturnes du patrimoine" qui ont réuni 4.000 participants en deux jours fin mars.

Contrairement à d'autres villes historiques du Maroc, l'héritage architectural de Casablanca ne se limite pas aux murailles de sa médina qui datent du XVIIIe siècle, mais comprend un tissu urbain éclectique et expérimental, conçu en plein essor de l'économie coloniale sous le protectorat français (1912-1956).

De jeunes architectes européens en ont fait "une ville d'avant-garde dans l'exploration des théories architecturales et urbaines du XXe siècle", explique à l'AFP le président de Casamémoire, Karim Rouissi.

Ils ont construit des bâtiments au style néo-mauresque inspiré de l'architecture coloniale en Algérie et en Tunisie, puis ont développé le néo-marocain caractérisé par des structures classiques intégrant l'artisanat marocain, avant la prolifération de l'Art déco, précise M. Rouissi, également architecte.

L'ancien quartier administratif compte parmi les plus belles constructions néo-marocaines de la ville, regroupées autour d'une vaste place, parmi lesquelles le tribunal de première instance ou la wilaya (préfecture).

Celle-ci est un parfait exemple du mélange d'influences. Inspiré d'un palais de Sienne en Italie, le bâtiment s'ouvre sur l'extérieur avec des balcons structurés par des arcs et surmontés de tuiles vertes, deux éléments très courants dans l'architecture marocaine, selon Casamémoire.

Marrakech, Séville, Casablanca 

Une fois à l'intérieur, tout comme dans le Palais de justice, de beaux patios verdoyants, tapissés de zelliges (mosaïques faites à la main), se révèlent.

A quelques pas de là, une guide explique que les pierres polies encadrant certaines fenêtres de la Banque centrale s'inspirent des minarets des mosquées de la Koutoubia à Marrakech et de la Giralda à Séville, construites au XIIe siècle sous la dynastie des Almohades.

Ces éléments traditionnels y coexistent avec des détails Art déco, comme la verrière intérieure en forme de ruche.

Si certains joyaux architecturaux sont parfaitement préservés, comme le cinéma Rialto ou la Poste, d'autres tombent en décrépitude.

D'après Hassan Zohal, responsable au ministère marocain de la Culture, 100 bâtiments de Casablanca doivent "prochainement" être inscrits à la liste du patrimoine national, s'ajoutant aux 483 déjà recensés.

Cela oblige les propriétaires à préserver l'architecture originale des façades lors de la réalisation de travaux.

Yacine Benzriouil, T-shirt jaune barré du message "Volontaire pour mon patrimoine" sur le dos, souligne que si les autorités sont conscientes de l'intérêt architectural et patrimonial de ces bâtiments, certains demeurent fermés.

"La bataille de la conservation est à moitié gagnée", estime-t-il, appelant à "encourager des investisseurs à les acheter pour y installer leur siège".

Sur le boulevard Mohammed VI, l'hôtel Lincoln illustre son propos.

Emblématique, l'établissement a été laissé à l'abandon des décennies durant, avant que des investisseurs privés lancent le projet de sa reconstruction, avec remise à jour de la façade originale de 1917.


A la Fondation Vuitton, «  L'Atelier Rouge  » de Matisse comme un manifeste

L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau". (AFP).
L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau". (AFP).
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  • "L'Atelier rouge" (1911) est exposé à partir de samedi à la Fondation Vuitton à Paris, où il pourrait livrer quelques-uns de ses secrets
  • L'assiette peinte par Matisse en 1907 figurant à l'avant-plan de "L'Atelier rouge" provient, elle, de la collection du MoMA comme le tableau lui-même, acquis par le musée new-yorkais en 1949

PARIS: Comme un manifeste, il a inspiré d'innombrables peintres abstraits américains, ce qu'Henri Matisse ne savait pas lorsqu'il l'a peint: "L'Atelier rouge" (1911) est exposé à partir de samedi à la Fondation Vuitton à Paris, où il pourrait livrer quelques-uns de ses secrets.

L'exposition réunit en effet pour la première fois toutes les œuvres présentes dans ce tableau, une quinzaine de toiles et de sculptures qui se trouvaient dans l'atelier de l'artiste à Issy-les-Moulineaux, en région parisienne.

Certaines sont célèbres, comme "Le Jeune Marin II" (1906), exposé en France pour la première fois depuis 31 ans. D'autres moins, comme "La Corse, le vieux moulin" (1898).

L'assiette peinte par Matisse en 1907 figurant à l'avant-plan de "L'Atelier rouge" provient, elle, de la collection du MoMA comme le tableau lui-même, acquis par le musée new-yorkais en 1949 et qui fait partie de ses œuvres les plus prestigieuses, selon Ann Temkin, sa conservatrice en chef.

Des documents d'archives inédits et d'autres œuvres éclairent le contexte de création de ce "tableau-énigme", selon l'expression de la commissaire générale Suzanne Pagé, telles que "La Fenêtre bleue" (1913) du MoMA et "Grand Intérieur rouge" (1948) du Musée d'art moderne du Centre Pompidou.

Révélation

L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau".

"Chtchoukine lui a passé commande, a acheté d'innombrables tableaux, dont +La Danse+ et +L'Atelier rose+, mais, cette fois, il refuse", raconte Mme Pagé.

"Dans sa première phase, les murs de l'atelier étaient bleus avec des rayures vertes, le sol rose et le mobilier ocre, représentant un intérieur avec une perspective traditionnelle".

"Matisse l'a laissé reposer pendant un mois et il va le recouvrir entièrement de rouge vénitien très rapidement avec une technique très fébrile", développe-t-elle.

Matisse "ne l'explique pas très bien lui-même. Il a eu une révélation". Le tableau fera "fonction de manifeste pour tous les artistes américains expressionnistes et la génération suivante, du type Mark Rothko puis Ellsworth Kelly. La représentation y est abolie au profit de l'abstraction", ajoute Mme Pagé.

A l'époque, souligne-t-elle, "tout le monde a pensé que Matisse tombait dans une espèce d'errance".

Montré à Londres, il y reçoit un accueil très froid, comme à New York, Boston et Chicago plus tard, au prestigieux Armory Show. Il finira dans un club privé londonien avant d'être revendu à un galeriste new-yorkais en 1940, puis d'entrer au MoMA en 1949.

Tableau « osé »

"L'histoire de l'art n'aurait pas été la même sans lui. C'est l'un des tableaux les plus osés de Matisse, qu'il a fait à l'aube de ses 40 ans, et c'est un moment d'expérimentation dans son travail qui a le plus influencé l'histoire de l'art du reste du XXe siècle", assure Mme Temkin.

"Lorsqu'il est arrivé au MoMA en 1949, c'était au moment où les artistes commençaient à utiliser de très grands formats avec des tableaux plein de couleurs. On raconte que la femme de Rothko se plaignait de le voir aller tout le temps voir +L'Atelier rouge+ au MoMA, ce à quoi il aurait répondu que, sans lui, elle n'aurait pas la maison dans laquelle elle vivait, façon de dire qu'il n'aurait pas eu lui-même la carrière qu'il a eue", confie-t-elle.

Parallèlement à Matisse, la fondation présente une exposition consacrée justement à un artiste américain de l'abstraction, Ellsworth Kelly (1923-2015), la plus grande de cette ampleur organisée à Paris où il vécut plusieurs années, intitulée "Formes et Couleurs", en collaboration avec le Glenstone Museum (Potomac, Maryland).

Connu pour ses œuvres monochromes, à mi-chemin entre peinture et sculpture, Ellsworth Kelly a aussi conçu pour la Fondation Vuitton le décor de son auditorium, juste avant de mourir.


La French touch pour un voyage de renouveau et de bien-être à Dubaï

Le Retreat Palm Dubai MGallery vous propose une expérience unique (fournie)
Le Retreat Palm Dubai MGallery vous propose une expérience unique (fournie)
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  • La journée commence par un petit déjeuner et une activité de poterie; c’est le point de départ d’une journée entièrement consacrée au bien-être holistique
  • Situé sur les rives de Palm Jumeirah, à Dubaï, l’hôtel bénéficie d'une vue imprenable sur le golfe Arabique

DUBAÏ: Le Retreat Palm Dubai MGallery propose à ses clients un véritable voyage avec le programme intitulé «MGallery Memorable Moments», récemment dévoilé.

Le MGallery fait partie de la chaîne hôtelière française Sofitel Hotels, basée à Paris.

Conçu pour offrir une journée inoubliable de relaxation et de rajeunissement, le MGallery offre aux touristes et aux résidents des Émirats arabes unis une expérience inoubliable de bien-être, loin de l'agitation de la ville et de la vie quotidienne.

La journée commence par un petit-déjeuner et une activité de poterie; c’est le point de départ d’une journée entièrement consacrée au bien-être holistique. Qu'il s'agisse de s'immerger dans le royaume de la thérapie «color and sound», de s'adonner à des expériences sportives ou de prendre soin de son visage, la chaîne française offre une expérience qui répond à tous les goûts.

«Ces rituels servent de marqueurs profonds dans votre voyage. Ils revigorent le corps, l'esprit et l'âme», confie ainsi Samir Arora, directeur général de MGallery.

«Chaque moment de ce séjour exceptionnel est soigneusement conçu pour vous laisser un sentiment d'équilibre intérieur et de renouveau», ajoute-t-il.

Le Retreat Palm Dubai MGallery est un hôtel de luxe marqué par la French touch.

Situé sur les rives de Palm Jumeirah, à Dubaï, l’hôtel bénéficie d'une vue imprenable sur le golfe Arabique et il offre à ses clients un espace serein où ils peuvent profiter d'un service personnalisé et d'expériences culinaires exquises.

Avec son mélange inimitable d'élégance contemporaine, le Retreat Palm Dubai MGallery offre une retraite inoubliable aux voyageurs exigeants qui sont à la recherche d'une expérience unique et enrichissante.

 


Soprano se lance dans le cinéma

Le rappeur français comorien Said M'Roumbaba, AKA. Soprano (Photo, AFP).
Le rappeur français comorien Said M'Roumbaba, AKA. Soprano (Photo, AFP).
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  • Le rappeur, très apprécié du jeune public et qui est l'une des personnalités préférées des Français
  • «Marius et les gardiens de la cité phocéenne» doit sortir en 2025

PARIS: Le rappeur marseillais Soprano se lance dans le cinéma et tiendra le rôle principal d'une comédie d'aventure familiale dont le tournage vient de débuter, ont annoncé mardi les producteurs.

"Marius et les gardiens de la cité phocéenne" doit sortir en 2025.

Le rappeur, très apprécié du jeune public et qui est l'une des personnalités préférées des Français, y joue le rôle d'un guide touristique autoproclamé "Roi de Marseille", "qui trimballe ses clients dans son bus panoramique".

Virage artistique 

"Le jour où son véhicule tombe en panne, mettant en péril son petit business, il fait la rencontre de trois gamins du quartier qui prétendent être sur la piste d'un trésor. Marius se retrouve alors engagé dans une dangereuse aventure", résume le synopsis.

De nombreuses personnalités populaires du rap se sont essayées au cinéma, certains étant devenus des habitués des plateaux comme Joeystarr ou plus récemment, alias Fianso.