L'armée israélienne annonce le retrait de ses troupes du sud de la bande de Gaza

Des Palestiniens réfugiés à Rafah quittent la ville pour retourner à Khan Yunis après qu'Israël a retiré ses forces terrestres du sud de la bande de Gaza, le 7 avril 2024 (Photo, AFP).
Des Palestiniens réfugiés à Rafah quittent la ville pour retourner à Khan Yunis après qu'Israël a retiré ses forces terrestres du sud de la bande de Gaza, le 7 avril 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 07 avril 2024

L'armée israélienne annonce le retrait de ses troupes du sud de la bande de Gaza

  • Khan Younès, grande ville du sud de Gaza, a été des mois durant le théâtre d'incessantes frappes aériennes
  • Les Palestiniens déplacés de Khan Younès - une partie seulement des déplacés - peuvent désormais retourner chez eux après avoir trouvé refuge à Rafah

JÉRUSALEM: Israël a retiré ses troupes du sud de la bande de Gaza, notamment de la ville de Khan Younès, après des mois de combats contre le mouvement palestinien Hamas, ont indiqué dimanche l'armée et des médias israéliens.

"Aujourd'hui, dimanche 7 avril, la 98e division de commandos de l'armée israélienne a terminé sa mission à Khan Younès. La division a quitté la bande de Gaza afin (...) de se préparer à des futures opérations", a déclaré l'armée dans un communiqué transmis à l'AFP.

L'armée a précisé qu'une "force significative" continuerait à opérer dans le petit territoire palestinien au gré de ses besoins stratégiques.

"Une force significative menée par la 162e division et la brigade Nahal continue d'opérer dans la bande de Gaza pour garantir la liberté d'action de l'armée et sa capacité à conduire des opérations précises basées sur du renseignement", souligne son communiqué.

Le quotidien israélien Haaretz avance que le retrait de l'infanterie du sud de la bande de Gaza est motivé par le fait que l'armée y a atteint ses objectifs.

Selon un responsable militaire cité par le journal souvent considéré comme plus à gauche que la plupart des quotidiens généralistes, "nous n'avons plus besoin de rester dans le secteur sans nécessité" stratégique.

Brigades démantelées 

"La 98e division a démantelé les brigades du Hamas à Khan Younès et tué des milliers de leurs membres. Nous y avons fait tout ce que nous devions faire".

Les Palestiniens déplacés de Khan Younès - une partie seulement des déplacés - peuvent désormais retourner chez eux après avoir trouvé refuge à Rafah, plus au sud près de la frontière avec l'Egypte, selon ce militaire.

Dimanche, un photographe de l'AFP a vu des dizaines de personnes quitter Rafah en direction de Khan Younès, à pied, en voiture ou sur des charrettes tirées par des ânes.

Khan Younès, grande ville du sud de Gaza, a été des mois durant le théâtre d'incessantes frappes aériennes et d'intenses combats entre les forces du Hamas et l'armée israélienne.

L'attention se porte désormais sur Rafah où, malgré l'inquiétude de nombreuses capitales étrangères, Israël s'est dit déterminé à engager une offensive terrestre alors que plus de 1,5 million de Gazaouis y ont trouvé refuge.

La guerre de Gaza a été déclenchée après l'attaque sans précédent du Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur des chiffres officiels israéliens.

Au moins 33.175 personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont été tuées dans la campagnes de représailles militaires d'Israël, selon le ministère de la Santé de Gaza contrôlée depuis 2007 par le Hamas.


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.