VIRY-CHÂTILLON: "Un crime barbare": le décès vendredi de l'adolescent de 15 ans passé à tabac la veille à la sortie de son collège de Viry-Châtillon, en région parisienne, suscite une vive émotion en France, quatre jours après un autre déferlement de violence contre une collégienne.
La porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, a dénoncé "un crime barbare", face auquel, a-t-elle assuré sur X, "notre société ne pliera pas". La ministre de l'Education Nicole Belloubet s'est elle rendue en milieu d'après-midi au collège concerné de cette banlieue populaire du sud de Paris.
Selon le parquet d'Evry, la victime a été passée à tabac dans l'après-midi, à la sortie de l'établissement par "plusieurs individus". Transporté jeudi à l'hôpital Necker, à Paris, l'adolescent a été opéré dans la nuit et est décédé en début d'après-midi.
Une enquête a été ouverte des "chefs d'assassinat et de violences en réunion aux abords d'un établissement scolaire". "Les investigations se poursuivent pour déterminer les circonstances de ces faits criminels et permettre l'interpellation des auteurs", a indiqué le procureur.
Choc et inquiétude
Devant l'établissement scolaire, Les Sablons, situé dans un quartier réputé calme de Viry-Châtillon, les collégiens se sont pressés devant les grilles vendredi matin pour exprimer leur tristesse et leur inquiétude.
"Ils ne peuvent pas faire ça à un jeune de 15 ans", a déploré Omar (prénom modifié), qui se décrit comme un ami de la victime, Shamseddine, "un gars sans problème" et "souriant". Selon lui, la victime n'avait pas de problème de harcèlement scolaire.
Un ballon de foot à la main, Mathéo, 12 ans, se sent lui "stressé et triste". S'il décrit un collège "assez tranquille", il confie avoir "peur" que les agresseurs de Shamseddine ne "reviennent".
"Choqué", Kamel, 40 ans, un ami de la famille de Shamseddine qui n'a pas souhaité donné son nom, ne comprend pas "pourquoi il s'est passé ça ici".
"Je m'inquiète", confie pour sa part Katia Rodriguez, 47 ans, qui dépose son fils, en classe de 6e, tous les matins au collège.
Selon une source policière, trois jeunes portant des cagoules s'en sont pris à Shamseddine dans un hall d'immeuble.
"De façon générale, nous avons en Essonne un phénomène très marqué de rixes entre bandes rivales", a souligné la préfète de ce département, Frédérique Camilleri, sur la chaîne BFMTV. Elle a précisé cependant ne pas pouvoir dire si l'agression de jeudi relevait "d'un phénomène de rixe".
Le maire centriste de la ville, Jean-Marie Vilain, a lui dénoncé une "ultraviolence qui devient banale".
Protéger l'école
"Nous serons intraitables contre toute forme de violence", il "faut protéger l'école de ça", a pour sa part martelé le président Emmanuel Macron, en visite, avant l'annonce du décès du collégien, dans un établissement scolaire à Paris.
"Une cellule psychologique et des moyens supplémentaires ont été déployés" dans l'établissement, a indiqué sur X Nicole Belloubet, déplorant "un nouveau drame absolument affreux" après l'agression mardi d'une adolescente de 13 ans devant son collège à Montpellier, dans le sud de la France.
Trois mineurs interpellés ont reconnu leur implication dans ces violences, qui, selon le parquet, auraient leur origine dans des "invectives" entre élèves sur les réseaux sociaux.
Ils étaient vendredi présentés au parquet en vue de l'ouverture d'une information judiciaire pour tentative d'homicide volontaire.
Par ailleurs, cinq jeunes filles âgées de 11 à 15 ans, qui ont "passé à tabac" une adolescente de 14 ans et filmé l'agression mercredi à Tours, dans le centre de la France, devaient être présentées à un juge vendredi en vue d'une mise en examen (inculpation), selon une source policière.