Guerre à Gaza: Les juifs et les musulmans font face à une discrimination croissante

Les Américains constatent une augmentation significative de la discrimination contre les communautés juive et musulmane, selon une enquête du PEW Research Center de Washington. (AFP)
Les Américains constatent une augmentation significative de la discrimination contre les communautés juive et musulmane, selon une enquête du PEW Research Center de Washington. (AFP)
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Publié le Jeudi 04 avril 2024

Guerre à Gaza: Les juifs et les musulmans font face à une discrimination croissante

  • L’enquête explore également la manière dont les gens réagissent aux commentaires publiés sur les réseaux sociaux à propos de la guerre entre Israël et le Hamas
  • «Dans l’ensemble, les Américains sont beaucoup moins favorables à l’aide militaire à Israël qu’à l’aide humanitaire à Gaza»

CHICAGO: Les Américains constatent une augmentation considérable de la discrimination à l’égard des communautés juive et musulmane, selon une enquête du PEW Research Center de Washington. 

L’enquête, menée en février et publiée cette semaine, fait suite à une étude distincte de PEW qui explore les attitudes américaines à l’égard de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza. Cette étude montre que les Américains les plus jeunes sympathisent avec la cause palestinienne, tandis que les Américains plus âgés sympathisent avec la cause israélienne. 

La directrice associée du PEW, Laura Silver, déclare que les deux enquêtes ont montré que la guerre à Gaza avait non seulement alimenté l’antisémitisme et l’islamophobie, mais qu’elle avait également entraîné une augmentation des tensions entre juifs et musulmans. Le fait de bloquer des personnes et de les retirer de la liste d’amis sur les réseaux sociaux a également connu une augmentation spectaculaire. 

«En ce qui concerne la proportion d’Américains qui affirment que les juifs font face à une discrimination, le nombre aurait doublé», déclare Mme Silver dans un entretien accordé à Arab News. 

«Aujourd’hui, 40% tiennent ces propos, contre 20% en 2021. Il s’agit donc d’une augmentation assez importante.» 

«Par ailleurs, nous constatons également qu’une proportion plus importante d’Américains affirment que les musulmans font l’objet d’une grande discrimination. Cette proportion est de 44%. Il s’agit d’une légère augmentation – 5% – depuis 2021, où 39% indiquaient la même chose. Ainsi, dans l’ensemble, les Américains perçoivent une certaine discrimination à l’égard des juifs et des musulmans et ils voient cette tendance augmenter dans la société d’aujourd’hui.» 

Laura Silver affirme que l’enquête montre que 70% des musulmans et 90% des juifs «déclarent avoir ressenti une augmentation de la discrimination contre leurs groupes respectifs depuis le début de la guerre en octobre». 

Experte en recherche sur les enquêtes internationales, Mme Silver soutient que les enquêtes incluent la façon dont les Américains traitent des «discours acceptables», y compris les discours opposés aux droits des Israéliens et des Palestiniens. 

«Nous avons demandé des exemples de discours s’opposant au droit d’Israël à exister en tant qu’État juif ou de discours s’opposant au fait que les Palestiniens aient leur propre État. Et nous constatons qu’une grande partie des Américains pensent que ce type de discours devrait être admis même s’il offense les autres», déclare-t-elle. 

«Mais il y a des limites à cela. Pour la grande majorité des Américains, la violence contre les juifs ou les musulmans ne devrait pas être autorisée.» 

«Vous pouvez tenir des propos susceptibles d’offenser les autres, mais vous ne pouvez pas appeler à la violence, comme le pense la majorité des Américains.» 

L’enquête explore également la manière dont les gens réagissent aux commentaires publiés sur les réseaux sociaux à propos de la guerre entre Israël et le Hamas. 

«Nous constatons que de nombreux juifs ou musulmans se sentent offensés par des propos tenus dans les journaux télévisés ou sur les réseaux sociaux», précise Laura Silver. 

«Ainsi, 74% des juifs américains et 60% des musulmans américains se sont sentis offensés par des propos tenus dans les journaux télévisés ou sur les réseaux sociaux concernant la guerre entre Israël et le Hamas. Ces proportions sont indéniablement importantes.» 

Mme Silver soutient que près de 25% des juifs et des musulmans ont reconnu avoir rompu les liens avec d’autres personnes en raison de la colère suscitée par le conflit. 

«Près du quart de chacun des deux groupes a arrêté de parler à une personne, l’a bloquée ou l’a retirée de sa liste d’amis à cause de ce qu’elle aurait dit à propos de la guerre en particulier. Une proportion assez élevée de personnes se sent offensée au point de rompre les liens», poursuit Laura Silver. 

«La guerre entre Israël et le Hamas rend les gens, en particulier les juifs et les musulmans, encore plus effrayés, tristes, en colère et épuisés. La peur est le sentiment le plus présent. Les juifs et les musulmans sont plus enclins que le grand public à ressentir de la peur lorsqu’ils reçoivent des nouvelles de la guerre.» 

Elle poursuit: «Les Américains considèrent, en majorité, qu’Israël a des raisons valables de mener une guerre contre le Hamas, mais ils sont bien moins nombreux à trouver acceptable la façon dont ses forces combattent.» 

«En ce qui concerne la manière dont Israël riposte à l’attaque du Hamas du 7 octobre, 38% la qualifient d’“acceptable”, 34% d’“inacceptable” et 26% se disent indécis.» 

«Ainsi, une large majorité affirme qu’Israël a une raison valable de se battre, mais une minorité qualifie ses tactiques d’“acceptables”. Il en va de même pour le Hamas, même si moins de personnes affirment soit qu’il a des raisons valables de se battre, soit que les attaques du 7 octobre sont acceptables. Mais davantage de gens considèrent la raison comme valable plutôt que de dire que la manière dont ils ont attaqué est acceptable.» 

Mme Silver soutient que les jeunes Américains diffèrent des Américains plus âgés. 

«Les jeunes Américains sont plus enclins à compatir avec le peuple palestinien qu’avec le peuple israélien. Ils sont plus susceptibles d’avoir une opinion positive du peuple palestinien que du peuple israélien. Ils ont une vision très négative du gouvernement israélien.» 

«Dans l’ensemble, les Américains sont beaucoup moins favorables à l’aide militaire à Israël qu’à l’aide humanitaire à Gaza.» 

L’enquête, menée entre le 13 et le 25 février auprès d’un échantillon représentatif de douze mille six cent quatre-vingt-treize adultes, comprend un échantillon excédentaire de juifs et de musulmans américains. L’enquête a également sondé l’opinion du public sur les limites de la liberté d’expression liées à la guerre, mais elle a analysé séparément les opinions des personnes juives et musulmanes interrogées. 

Vous pouvez consulter la dernière enquête sur les opinions américaines concernant la discrimination à l’égard des juifs et des musulmans publiée le 2 avril en cliquant sur ce lien: 

https://www.pewresearch.org/2024/04/02/rising-numbers-of-americans-say-j...  

Vous pouvez consulter l’enquête PEW sur les opinions américaines à l’égard de la guerre Israël-Hamas publiée le 21 mars en cliquant sur ce lien:  

https://www.pewresearch.org/2024/03/21/majority-in-u-s-say-israel-has-va... 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
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  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat


Israël réaffirme que le Hamas «sera désarmé», face à la proposition d'un «gel»

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
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  • Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien
  • "Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal

JERUSALEM: Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien, au lendemain de la proposition d'un dirigeant du mouvement islamiste palestinien de geler l'armement.

"Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal dans un entretien mercredi à la chaîne qatarie Al Jazeera.

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël.