Qui était le commandant militaire iranien tué lors de l’attaque de Damas?

Le général Mohammad Zahedi. (X)
Le général Mohammad Zahedi. (X)
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Publié le Mercredi 03 avril 2024

Qui était le commandant militaire iranien tué lors de l’attaque de Damas?

  • Mohammad Reza Zahedi est le plus haut commandant militaire iranien tué depuis la liquidation de Qassem Soleimani en 2020
  • Une confrontation ouverte entre Israël et l’Iran – avec la Syrie et le Liban comme principaux champs de bataille – semble de plus en plus possible

LONDRES: Né le 2 novembre 1960 à Ispahan, dans le centre de l’Iran, Mohammad Reza Zahedi était un ami proche du général de division Qassem Soleimani, 62 ans, commandant de la force Al-Qods, qui a été tué par une frappe de drone américain à Bagdad, en Irak, le 3 janvier 2020. 

M. Soleimani s'était enrôlé en 1979, à l'âge de 22 ans, dans ce qui était alors l'armée du Corps des gardiens de la révolution islamique, mieux connue sous le nom de CGRI. M. Zahedi a rejoint le CGRI l'année suivante, à l'âge de 20 ans, au début de la guerre Iran-Irak. 

Les deux hommes se sont fait connaître dans les rangs de la force d’opérations spéciales Al-Qods au cours des huit années de conflit qui ont suivi. 

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Le personnel affecté aux urgences et à la sécurité inspecte les décombres sur le site des frappes qui ont touché un bâtiment situé à proximité de l’ambassade d’Iran à Damas, la capitale syrienne. (AFP) 

C'est Qassem Soleimani qui a nommé Mohammad Zahedi commandant du Corps de la force Al-Qods au Liban en 1998, poste qu’il a occupé jusqu’en 2002, et auquel il a été reconduit en 2008. Il était chargé d’organiser le soutien au régime du président, Bachar al-Assad, durant la guerre civile syrienne et de superviser les expéditions d’armes iraniennes au Hezbollah via la Syrie. 

Comme M. Soleimani avant lui, M. Zahedi a été tué, lundi soir, dans une attaque de missile soudaine et dévastatrice, sans qu’aucun avertissement n’ait été donné quant à sa disparition imminente. Il avait 63 ans. 

Selon le CGRI, sept membres de son personnel, dont Mohammad Zahedi et trois autres officiers supérieurs, sont morts aux côtés de six Syriens dans l’attaque de lundi, qui visait un bâtiment militaire situé à proximité de l’ambassade d’Iran à Damas. 

Les trois officiers sont Saïd Izadi, chef de la division palestinienne de la force Al-Qods à Beyrouth; Abdolreza Shahlai, commandant des opérations du CGRI au Yémen et Abdolreza Mosjedzadeh, qui a supervisé les milices soutenues par l’Iran en Irak. 

Israël a refusé de commenter cette frappe, ou même de confirmer son implication. L’ambassade d’Iran a déclaré que des avions F-35 avaient tiré six missiles sur le bâtiment. Plus tard, le New York Times, citant des responsables israéliens anonymes qui ont confirmé qu’Israël avait mené l’attaque, a décrit l’incident comme «une escalade majeure dans ce qui est, depuis longtemps, une guerre larvée et non déclarée entre Israël et l’Iran». 

Sur les photographies diffusées par l’agence de presse Reuters peu après l’attaque, l’ambassade d’Iran – où l’on peut voir un grand portrait de Qassem Soleimani – semble relativement intacte. Le bâtiment voisin n’est plus qu’un tas de décombres. 

La réaction à l’attaque a été rapide. Le ministre syrien des Affaires étrangères, Faisal Mekdad, qui s’est rendu sur place peu après, a déclaré: «Nous condamnons fermement cette atroce attaque terroriste qui a tué un certain nombre d’innocents.» 

La mission iranienne auprès de l’ONU condamne cette attaque qu’elle qualifie de «violation flagrante de la Charte des nations unies, du droit international et du principe fondamental de l’inviolabilité des locaux diplomatiques et consulaires», affirmant que Téhéran se réservait le droit «de riposter de manière résolue». 

Hossein Akbari, l’ambassadeur d’Iran en Syrie, est sorti indemne de l’attaque. Il a déclaré à la télévision d’État iranienne que sept personnes, dont des diplomates, avaient été tuées et que la réponse de Téhéran serait «ferme». 

Le Hezbollah, mandataire de l’Iran au Liban, s’est également engagé à riposter, affirmant que «ce crime ne restera pas impuni». 

Les attaques menées contre des ambassades par des ennemis ont une longue histoire, mais ces agressions touchent généralement des foules et impliquent des groupes terroristes. En 1983, à titre d’exemple, soixante-quatre personnes ont perdu la vie dans un attentat-suicide perpétré par un groupe pro-iranien contre l’ambassade des États-Unis à Beyrouth et, en 1998, deux cent vingt-trois personnes sont mortes dans des attaques simultanées au camion piégé menées par Al-Qaïda contre les ambassades des États-Unis au Kenya et en Tanzanie. 

Il est cependant très inhabituel qu’un État attaque le personnel ou les locaux diplomatiques d’un autre pays. Ainsi, cette frappe a été, sans surprise, dénoncée par des pays comme l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, la Jordanie, Oman, le Pakistan, le Qatar et la Russie. 

Les États-Unis n’ont pas directement condamné l’attaque, mais un porte-parole du département d’État a déclaré que Washington était «préoccupé par tout ce qui pourrait entraîner une escalade ou exacerber le conflit dans la région». 

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Des Iraniens participent à une manifestation anti-israélienne sur la place de la Palestine à Téhéran. (AFP) 

Les autorités américaines se sont également empressées de publier une déclaration affirmant: «Les États-Unis ne sont pas impliqués dans cette frappe et nous n’en étions pas informés à l’avance», tout en soulignant qu’ils «en avaient directement informé l’Iran». 

Le régime de Téhéran ne semble cependant pas convaincu. Mardi, le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré qu’un diplomate suisse représentant les intérêts américains avait été convoqué par Téhéran. 

«Un message important a été envoyé au gouvernement américain, en tant que partisan du régime sioniste», écrit M. Amir-Abdollahian dans un message publié sur X. «Les États-Unis nous doivent des réponses.» 

Au lendemain de l’attaque, les médias israéliens ont cité Hezi Simantov, correspondant israélien bien connu et commentateur des affaires arabes, qui prédisait que l’Iran «préparait désormais le terrain pour attaquer les représentations diplomatiques israéliennes à travers le monde – dans les pays arabes, en Europe, aux États-Unis ou en Amérique du Sud». 

La mort de Mohammad Zahedi, ajoute-t-il, «est un coup dur porté au régime iranien. Les Iraniens devraient donc être plus enclins à se venger d’Israël. Nous avons déjà éliminé plusieurs de leurs hauts responsables depuis le 7 octobre sur le sol syrien. C’est la période au cours de laquelle l’Iran veut montrer qu’il est à la tête de l’axe de la résistance.» 

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Un commandant des forces russes rend visite, lundi, au gouverneur de Damas. (X) 

Mardi, la télévision d’État iranienne a rapporté que le Conseil suprême de sécurité nationale du pays, dirigé par le président, Ebrahim Raïssi, avait décidé d’une réponse «nécessaire» à la frappe israélienne. Aucun autre détail n’a été donné. 

Mohammad Zahedi est le troisième haut dirigeant du CGRI tué depuis le début de la guerre à Gaza. Sa mort constitue la perte la plus importante subie par la force Al-Qods depuis l’assassinat de Qassem Soleimani il y a quatre ans et, avant cela, de Hossein Hamedani en octobre 2015. 

Au moment de sa mort, lors d’une attaque menée par Daech à Alep, M. Hamedani était le plus haut officier iranien tué à l’étranger depuis la Révolution islamique de 1979. 

En décembre, Sayyed Razi Mousavi, chef de la logistique du CGRI en Syrie, responsable de la coordination de l’alliance militaire entre la Syrie et l’Iran, a été tué lors d’un tir de missile israélien présumé dans la banlieue de Damas. 

En janvier, Hujatollah Amidvar, un agent des renseignements du CGRI en Syrie, a été tué par une frappe aérienne sur un complexe à l’ouest de Damas. 

Selon l’agence de presse iranienne Mehr, M. Zahedi a occupé une série de fonctions importantes au sein du CGRI. Pendant la guerre Iran-Irak, de 1983 à 1988, il commande la 44e brigade Qamar Bani Hashim, avant de diriger la 14e division Imam Hussein entre 1988 et 1991. 

En 2005, il devient chef des forces terrestres du CGRI, poste qu’il a occupé jusqu’en 2008 et, de 2007 à 2015, il est commandant de la branche syrienne et libanaise de la force Al-Qods, opérant au Liban sous les pseudonymes de Hassan Mahdavi et Reza Mahdavi. 

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Des combattants du Hezbollah portent le cercueil du commandant Ahmed Shehimi, tué lors d’un raid israélien en Syrie le 29 mars, lors de son cortège funèbre dans le sud de Beyrouth. (AFP) 

Mohammad Zahedi est devenu la cible de sanctions américaines en 2010, lorsque le département du Trésor a ajouté son nom à une liste de quatre hauts responsables du CGRI et de la force Al-Qods sanctionnés «pour leur rôle dans le soutien du CGRI et de la force Al-Qods au terrorisme». 

Décrit dans un communiqué du Trésor du 3 août 2010 comme «le commandant du CGRI et de la force Al-Qods au Liban», M. Zahedi a été accusé de jouer «un rôle décisif dans le soutien de l’Iran au Hezbollah». Il «a également assuré la liaison entre le Hezbollah et les services de renseignement syriens et il aurait été chargé de garantir les livraisons d’armes au Hezbollah». 

La force Al-Qods est active en Syrie depuis 2011, lorsque des officiers ont été déployés dans le cadre d’un rôle consultatif pour soutenir le régime de Bachar al-Assad, allié de l'Iran, à la suite des manifestations et des soulèvements du Printemps arabe dans la région. 

Mais, comme l’a rapporté plus tard le Council on Foreign Relations, «alors que le mécontentement s’est transformé en guerre civile, les membres de la force Al-Qods n’ont pas uniquement servi de conseillers militaires, mais ils se sont également retrouvés sur la ligne de front, combattant aux côtés des forces du régime syrien, des militants du Hezbollah libanais et des réfugiés afghans dans les milices qui agissent pour le compte du CGRI». 

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Le personnel affecté aux urgences et à la sécurité inspecte les décombres sur le site des frappes qui ont touché un bâtiment situé à proximité de l’ambassade d’Iran à Damas, la capitale syrienne. (AFP) 

Il convient d’établir avec certitude si l’Iran ou sa force Al-Qods ont été impliqués dans les attaques du 7 octobre 2023 menées par le Hamas contre Israël. Les responsables du CGRI «pourraient avoir directement donné leur accord à l’attaque du Hamas et aidé à sa planification, bien que le Hamas et le CGRI aient insisté sur le fait que le groupe palestinien avait agi de manière indépendante», déclare le Council on Foreign Relations. 

Le Council on Foreign Relations ajoute que Téhéran «était probablement au courant d’une attaque imminente qu’il avait facilitée grâce à des décennies de soutien aux combattants palestiniens». 

Quoi qu’il en soit, ajoute l’organisme, «dans le conflit qui a suivi entre Israël et le Hamas, le CGRI a fourni des armes et d’autres aides pour aider ses partenaires en Irak, au Liban, en Syrie et au Yémen à attaquer des cibles israéliennes en solidarité avec le Hamas». 

 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L'Arabie saoudite clôt l'année de sa présidence pour les camélidés

L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
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  • Le Royaume investit plus de 267 millions de dollars pour sensibiliser au rôle des camélidés dans la sécurité alimentaire, le patrimoine et la durabilité.
  • Fahd bin Falah bin Hathleen : Les chameaux sont considérés comme un symbole de l'identité culturelle et comme un soutien à la durabilité et aux moyens de subsistance des communautés rurales.

RIYAD : L'Arabie saoudite a achevé sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture afin de souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau et des espèces apparentées.

Le Royaume a profité de l'occasion pour sensibiliser le monde et promouvoir la recherche et le développement liés aux camélidés, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

L'initiative a été lancée sous l'égide de l'Arabie saoudite en juin dernier, en partenariat avec une coalition de pays d'Amérique latine et des Caraïbes dirigée par la Bolivie.

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture a organisé une cérémonie de clôture à son siège de Rome, en présence du prince Fahd bin Jalawi, président de World Camelids Sports, d'officiels, de diplomates et de représentants internationaux.

L'événement a reconnu le rôle des camélidés dans la sécurité alimentaire, les sports, le développement économique et l'héritage culturel, a rapporté la SPA.

La manifestation a mis en évidence la valeur environnementale, économique et sociale des camélidés et visait à soutenir les communautés pastorales dans le monde entier.

L'Organisation internationale du chameau a également participé à la cérémonie. L'organisation a joué un rôle actif tout au long de l'année dans la promotion de la sensibilisation et du soutien au secteur du chameau.

Fahd bin Falah bin Hathleen, président de l'organisation, a déclaré : "Notre participation à l'Année internationale des camélidés est ancrée dans notre mission qui consiste à élever le secteur des chameaux sur la scène mondiale.

"Les chameaux sont considérés comme un symbole de l'identité culturelle et un soutien à la durabilité et aux moyens de subsistance des communautés rurales.

"Nous restons déterminés à soutenir leur rôle dans tous les secteurs scientifiques, culturels, sportifs, économiques et sociaux.

Lors de la cérémonie, Ali Alshaikhi, sous-secrétaire adjoint chargé de la pêche et de l'élevage au ministère de l'environnement, de l'eau et de l'agriculture, a réaffirmé l'engagement du Royaume à reconnaître la valeur des chameaux.

Il a déclaré qu'il s'agissait d'une source alimentaire essentielle, d'un atout économique et d'un symbole culturel méritant une plus grande attention et des investissements plus importants à l'échelle mondiale.

Il a souligné les efforts déployés par l'Arabie saoudite au cours de sa présidence, notamment l'organisation de plus de 50 événements locaux et internationaux, l'octroi de 15 bourses de recherche et l'organisation de 18 réunions stratégiques.

Le Royaume a également organisé 20 expositions internationales, en commençant par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture à Rome et l'ONU à Genève, afin de sensibiliser au rôle vital des chameaux dans diverses communautés, a-t-il ajouté.

M. Alshaikhi a déclaré que cette initiative renforçait l'appréciation mondiale des chameaux et soutenait leur rôle dans la sécurité alimentaire et la croissance économique. Il a ajouté que l'Arabie saoudite avait investi plus d'un milliard de SR (267 millions de dollars) dans ces efforts.

Il a souligné le leadership plus large du Royaume dans le domaine de l'agriculture et de la sécurité alimentaire, grâce à une vision stratégique axée sur la durabilité, l'innovation, les systèmes alimentaires résilients, l'autosuffisance et les technologies modernes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cisjordanie : deux morts, dont un adolescent, dans des tirs israéliens

Le ministère palestinien de la Santé a annoncé mardi que deux personnes, dont un adolescent de 15 ans, avaient été tuées par l'armée israélienne en Cisjordanie occupée. (AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a annoncé mardi que deux personnes, dont un adolescent de 15 ans, avaient été tuées par l'armée israélienne en Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • L'armée israélienne a indiqué à l'AFP, à propos du premier incident à Ramallah, que ses soldats avaient "tiré des coups de semonce en l'air" après avoir été visés par des jets de pierres
  • Concernant le second incident, elle a fait savoir que ses troupes avaient "ouvert le feu conformément aux procédures opérationnelles standard" après avoir "identifié un individu suspect tentant de franchir la frontière"

RAMALLAH: Le ministère palestinien de la Santé a annoncé mardi que deux personnes, dont un adolescent de 15 ans, avaient été tuées par l'armée israélienne en Cisjordanie occupée.

"Amjad Nassar Abou Aouad (15 ans) a été tué en martyr, à l'aube ce mardi, par les balles de l'occupation dans la ville de Ramallah", indique un communiqué du ministère.

"Samer Bassam Zagharna (24 ans) a également été tué en martyr, à l'aube, par les balles de l'occupation près de la localité d'al-Dhahiriya", une ville de la banlieue d'Hébron (sud de la Cisjordanie), poursuit le communiqué.

L'armée israélienne a indiqué à l'AFP, à propos du premier incident à Ramallah, que ses soldats avaient "tiré des coups de semonce en l'air" après avoir été visés par des jets de pierres.

Concernant le second incident, elle a fait savoir que ses troupes avaient "ouvert le feu conformément aux procédures opérationnelles standard" après avoir "identifié un individu suspect tentant de franchir la frontière".

Une vingtaine d'adolescents et de jeunes hommes se sont réunis mardi matin dans un hôpital de Ramallah pour pleurer Amjad Nassar Abou Aouad, a constaté un journaliste de l'AFP.

L'armée israélienne occupe la Cisjordanie depuis 1967. Les violences y ont flambé depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Au moins 947 Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 35 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.


Gaza: Israël évoque le sort des otages, 25 morts dans de nouvelles frappes

Après des mois de guerre qui ont engendré une situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza -- territoire palestinien de plus de deux millions d'habitants -- l'armée israélienne a déclaré cette semaine avoir étendu ses opérations. (AFP)
Après des mois de guerre qui ont engendré une situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza -- territoire palestinien de plus de deux millions d'habitants -- l'armée israélienne a déclaré cette semaine avoir étendu ses opérations. (AFP)
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  • Le président américain Donald Trump avait annoncé mardi l'imminence d'un cessez-le-feu, après près de 21 mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas
  • "Une large majorité au sein du gouvernement et de la population est favorable au plan de libération des otages. Si l'occasion se présente, il ne faut pas la manquer", a écrit Gideon Saar sur X

JERUSALEM: Le ministre des Affaires étrangères israélien, Gideon Saar, a appelé mercredi à ne pas "manquer" une occasion de libérer les otages retenus dans la bande de Gaza, où les bombardements israéliens ont tué 25 personnes selon la Défense civile du territoire palestinien.

Le président américain Donald Trump avait annoncé mardi l'imminence d'un cessez-le-feu, après près de 21 mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

"Une large majorité au sein du gouvernement et de la population est favorable au plan de libération des otages. Si l'occasion se présente, il ne faut pas la manquer", a écrit Gideon Saar sur X.

Pourtant, aucune piste tangible n'a encore émergé des tractations pour une trêve, dont la possibilité suscite des débats dans la classe politique israélienne, notamment chez les ministres d'extrême droite Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir.

"Nous n'avons qu'un mot à leur dire ce matin: honte!", a taclé le Forum des familles, principale association de proches des otages retenus dans la bande de Gaza, et tête de proue de la mobilisation pour exiger du gouvernement un accord pour leur libération.

Nadav Miran, frère de l'otage Omri Miran, membre du "Forum de l'espoir" qui regroupe des proches d'otages opposés aux négociations avec le Hamas, a déclaré à l'AFP être contre un accord partiel qui "laisserait le Hamas en place".

Un tel accord "n'assurerait pas le retour de tous les otages (...) il faut les ramener tous en une fois", dit-il.

Situation humanitaire catastrophique 

La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent sur Israël lancée le 7 octobre 2023 par le Hamas à partir de la bande de Gaza.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là en Israël, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

A Gaza, neuf Palestiniens ont été tués dans deux frappes aériennes nocturnes, l'une dans la ville de Gaza (nord) et l'autre à al-Mawasi (sud), selon un premier bilan de Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisme de premiers secours du territoire palestinien ravagé et affamé par plus de 20 mois de guerre.

Puis après le lever du jour, cinq personnes, dont au moins deux enfants, ont été tuées dans une attaque israélienne au drone sur une maison située près de Deir al-Balah (centre), selon la même source.

Dans la journée, M. Bassal a également rapporté cinq morts dans une frappe israélienne à Gaza-ville, cinq morts après des tirs de l'armée israélienne à proximité d'un site de distribution d'aide près de Rafah (sud), et un mort suite à des tirs de l'armée israélienne survenus peu après 13h00 (10h00 GMT) dans le centre du territoire.

Après des mois de guerre qui ont engendré une situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza -- territoire palestinien de plus de deux millions d'habitants -- l'armée israélienne a déclaré cette semaine avoir étendu ses opérations.

Interrogée par l'AFP, elle a dit mener des opérations "pour démanteler les capacités militaires du Hamas en réponse aux attaques sauvages" du mouvement palestinien.

Enfants en sang 

Plus d'une centaine de personnes se sont rassemblées dans la cour de l'hôpital Nasser de Khan Younès pour les prières funéraires avant l'inhumation des cinq membres de la famille Abou Taimeh tués quelques heures plus tôt dans le sud du territoire palestinien.

A l'intérieur de l'établissement de santé, qui ne fonctionne plus que partiellement en raison de pénuries, plusieurs enfants couverts de sang ont été pris en charge par les soignants.

Ils sont arrivés alors qu'il faisait encore nuit, dans une voiture privée, dont un homme est sorti en courant. Il criait qu'il amenait des enfants.

Quand un autre homme est arrivé un peu plus tard, il a peiné à trouver un coin de lit pour poser le corps d'une petite fille au torse trempé de sang.

Des petites filles en robes imprimées tartan ou damier à coeurs pleurent pendant que leur multitude de plaies sont pansées avec des morceaux de gaze.

Allongée sur un brancard, une autre enfant, à peine plus âgée, plisse les yeux de douleur après qu'on lui a bandé la tête et un poignet sous le regard épuisé de sa mère.

Pendant ce temps, dans la zone d'al-Mawasi, des passants regardent stupéfaits ce qui reste d'une tente visée par une frappe israélienne.

Y vivaient certains des blessés conduits à l'hôpital, comme de nombreux Gazaouis qui, contraints de quitter leur logement à cause de la guerre, vivent désormais dans des camps de fortune.

Il ne reste plus qu'un amas de casseroles et de couvertures, et encore du sang au sol.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Plus de 57.012 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.