Qui était le commandant militaire iranien tué lors de l’attaque de Damas?

Le général Mohammad Zahedi. (X)
Le général Mohammad Zahedi. (X)
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Publié le Mercredi 03 avril 2024

Qui était le commandant militaire iranien tué lors de l’attaque de Damas?

  • Mohammad Reza Zahedi est le plus haut commandant militaire iranien tué depuis la liquidation de Qassem Soleimani en 2020
  • Une confrontation ouverte entre Israël et l’Iran – avec la Syrie et le Liban comme principaux champs de bataille – semble de plus en plus possible

LONDRES: Né le 2 novembre 1960 à Ispahan, dans le centre de l’Iran, Mohammad Reza Zahedi était un ami proche du général de division Qassem Soleimani, 62 ans, commandant de la force Al-Qods, qui a été tué par une frappe de drone américain à Bagdad, en Irak, le 3 janvier 2020. 

M. Soleimani s'était enrôlé en 1979, à l'âge de 22 ans, dans ce qui était alors l'armée du Corps des gardiens de la révolution islamique, mieux connue sous le nom de CGRI. M. Zahedi a rejoint le CGRI l'année suivante, à l'âge de 20 ans, au début de la guerre Iran-Irak. 

Les deux hommes se sont fait connaître dans les rangs de la force d’opérations spéciales Al-Qods au cours des huit années de conflit qui ont suivi. 

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Le personnel affecté aux urgences et à la sécurité inspecte les décombres sur le site des frappes qui ont touché un bâtiment situé à proximité de l’ambassade d’Iran à Damas, la capitale syrienne. (AFP) 

C'est Qassem Soleimani qui a nommé Mohammad Zahedi commandant du Corps de la force Al-Qods au Liban en 1998, poste qu’il a occupé jusqu’en 2002, et auquel il a été reconduit en 2008. Il était chargé d’organiser le soutien au régime du président, Bachar al-Assad, durant la guerre civile syrienne et de superviser les expéditions d’armes iraniennes au Hezbollah via la Syrie. 

Comme M. Soleimani avant lui, M. Zahedi a été tué, lundi soir, dans une attaque de missile soudaine et dévastatrice, sans qu’aucun avertissement n’ait été donné quant à sa disparition imminente. Il avait 63 ans. 

Selon le CGRI, sept membres de son personnel, dont Mohammad Zahedi et trois autres officiers supérieurs, sont morts aux côtés de six Syriens dans l’attaque de lundi, qui visait un bâtiment militaire situé à proximité de l’ambassade d’Iran à Damas. 

Les trois officiers sont Saïd Izadi, chef de la division palestinienne de la force Al-Qods à Beyrouth; Abdolreza Shahlai, commandant des opérations du CGRI au Yémen et Abdolreza Mosjedzadeh, qui a supervisé les milices soutenues par l’Iran en Irak. 

Israël a refusé de commenter cette frappe, ou même de confirmer son implication. L’ambassade d’Iran a déclaré que des avions F-35 avaient tiré six missiles sur le bâtiment. Plus tard, le New York Times, citant des responsables israéliens anonymes qui ont confirmé qu’Israël avait mené l’attaque, a décrit l’incident comme «une escalade majeure dans ce qui est, depuis longtemps, une guerre larvée et non déclarée entre Israël et l’Iran». 

Sur les photographies diffusées par l’agence de presse Reuters peu après l’attaque, l’ambassade d’Iran – où l’on peut voir un grand portrait de Qassem Soleimani – semble relativement intacte. Le bâtiment voisin n’est plus qu’un tas de décombres. 

La réaction à l’attaque a été rapide. Le ministre syrien des Affaires étrangères, Faisal Mekdad, qui s’est rendu sur place peu après, a déclaré: «Nous condamnons fermement cette atroce attaque terroriste qui a tué un certain nombre d’innocents.» 

La mission iranienne auprès de l’ONU condamne cette attaque qu’elle qualifie de «violation flagrante de la Charte des nations unies, du droit international et du principe fondamental de l’inviolabilité des locaux diplomatiques et consulaires», affirmant que Téhéran se réservait le droit «de riposter de manière résolue». 

Hossein Akbari, l’ambassadeur d’Iran en Syrie, est sorti indemne de l’attaque. Il a déclaré à la télévision d’État iranienne que sept personnes, dont des diplomates, avaient été tuées et que la réponse de Téhéran serait «ferme». 

Le Hezbollah, mandataire de l’Iran au Liban, s’est également engagé à riposter, affirmant que «ce crime ne restera pas impuni». 

Les attaques menées contre des ambassades par des ennemis ont une longue histoire, mais ces agressions touchent généralement des foules et impliquent des groupes terroristes. En 1983, à titre d’exemple, soixante-quatre personnes ont perdu la vie dans un attentat-suicide perpétré par un groupe pro-iranien contre l’ambassade des États-Unis à Beyrouth et, en 1998, deux cent vingt-trois personnes sont mortes dans des attaques simultanées au camion piégé menées par Al-Qaïda contre les ambassades des États-Unis au Kenya et en Tanzanie. 

Il est cependant très inhabituel qu’un État attaque le personnel ou les locaux diplomatiques d’un autre pays. Ainsi, cette frappe a été, sans surprise, dénoncée par des pays comme l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, la Jordanie, Oman, le Pakistan, le Qatar et la Russie. 

Les États-Unis n’ont pas directement condamné l’attaque, mais un porte-parole du département d’État a déclaré que Washington était «préoccupé par tout ce qui pourrait entraîner une escalade ou exacerber le conflit dans la région». 

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Des Iraniens participent à une manifestation anti-israélienne sur la place de la Palestine à Téhéran. (AFP) 

Les autorités américaines se sont également empressées de publier une déclaration affirmant: «Les États-Unis ne sont pas impliqués dans cette frappe et nous n’en étions pas informés à l’avance», tout en soulignant qu’ils «en avaient directement informé l’Iran». 

Le régime de Téhéran ne semble cependant pas convaincu. Mardi, le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré qu’un diplomate suisse représentant les intérêts américains avait été convoqué par Téhéran. 

«Un message important a été envoyé au gouvernement américain, en tant que partisan du régime sioniste», écrit M. Amir-Abdollahian dans un message publié sur X. «Les États-Unis nous doivent des réponses.» 

Au lendemain de l’attaque, les médias israéliens ont cité Hezi Simantov, correspondant israélien bien connu et commentateur des affaires arabes, qui prédisait que l’Iran «préparait désormais le terrain pour attaquer les représentations diplomatiques israéliennes à travers le monde – dans les pays arabes, en Europe, aux États-Unis ou en Amérique du Sud». 

La mort de Mohammad Zahedi, ajoute-t-il, «est un coup dur porté au régime iranien. Les Iraniens devraient donc être plus enclins à se venger d’Israël. Nous avons déjà éliminé plusieurs de leurs hauts responsables depuis le 7 octobre sur le sol syrien. C’est la période au cours de laquelle l’Iran veut montrer qu’il est à la tête de l’axe de la résistance.» 

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Un commandant des forces russes rend visite, lundi, au gouverneur de Damas. (X) 

Mardi, la télévision d’État iranienne a rapporté que le Conseil suprême de sécurité nationale du pays, dirigé par le président, Ebrahim Raïssi, avait décidé d’une réponse «nécessaire» à la frappe israélienne. Aucun autre détail n’a été donné. 

Mohammad Zahedi est le troisième haut dirigeant du CGRI tué depuis le début de la guerre à Gaza. Sa mort constitue la perte la plus importante subie par la force Al-Qods depuis l’assassinat de Qassem Soleimani il y a quatre ans et, avant cela, de Hossein Hamedani en octobre 2015. 

Au moment de sa mort, lors d’une attaque menée par Daech à Alep, M. Hamedani était le plus haut officier iranien tué à l’étranger depuis la Révolution islamique de 1979. 

En décembre, Sayyed Razi Mousavi, chef de la logistique du CGRI en Syrie, responsable de la coordination de l’alliance militaire entre la Syrie et l’Iran, a été tué lors d’un tir de missile israélien présumé dans la banlieue de Damas. 

En janvier, Hujatollah Amidvar, un agent des renseignements du CGRI en Syrie, a été tué par une frappe aérienne sur un complexe à l’ouest de Damas. 

Selon l’agence de presse iranienne Mehr, M. Zahedi a occupé une série de fonctions importantes au sein du CGRI. Pendant la guerre Iran-Irak, de 1983 à 1988, il commande la 44e brigade Qamar Bani Hashim, avant de diriger la 14e division Imam Hussein entre 1988 et 1991. 

En 2005, il devient chef des forces terrestres du CGRI, poste qu’il a occupé jusqu’en 2008 et, de 2007 à 2015, il est commandant de la branche syrienne et libanaise de la force Al-Qods, opérant au Liban sous les pseudonymes de Hassan Mahdavi et Reza Mahdavi. 

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Des combattants du Hezbollah portent le cercueil du commandant Ahmed Shehimi, tué lors d’un raid israélien en Syrie le 29 mars, lors de son cortège funèbre dans le sud de Beyrouth. (AFP) 

Mohammad Zahedi est devenu la cible de sanctions américaines en 2010, lorsque le département du Trésor a ajouté son nom à une liste de quatre hauts responsables du CGRI et de la force Al-Qods sanctionnés «pour leur rôle dans le soutien du CGRI et de la force Al-Qods au terrorisme». 

Décrit dans un communiqué du Trésor du 3 août 2010 comme «le commandant du CGRI et de la force Al-Qods au Liban», M. Zahedi a été accusé de jouer «un rôle décisif dans le soutien de l’Iran au Hezbollah». Il «a également assuré la liaison entre le Hezbollah et les services de renseignement syriens et il aurait été chargé de garantir les livraisons d’armes au Hezbollah». 

La force Al-Qods est active en Syrie depuis 2011, lorsque des officiers ont été déployés dans le cadre d’un rôle consultatif pour soutenir le régime de Bachar al-Assad, allié de l'Iran, à la suite des manifestations et des soulèvements du Printemps arabe dans la région. 

Mais, comme l’a rapporté plus tard le Council on Foreign Relations, «alors que le mécontentement s’est transformé en guerre civile, les membres de la force Al-Qods n’ont pas uniquement servi de conseillers militaires, mais ils se sont également retrouvés sur la ligne de front, combattant aux côtés des forces du régime syrien, des militants du Hezbollah libanais et des réfugiés afghans dans les milices qui agissent pour le compte du CGRI». 

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Le personnel affecté aux urgences et à la sécurité inspecte les décombres sur le site des frappes qui ont touché un bâtiment situé à proximité de l’ambassade d’Iran à Damas, la capitale syrienne. (AFP) 

Il convient d’établir avec certitude si l’Iran ou sa force Al-Qods ont été impliqués dans les attaques du 7 octobre 2023 menées par le Hamas contre Israël. Les responsables du CGRI «pourraient avoir directement donné leur accord à l’attaque du Hamas et aidé à sa planification, bien que le Hamas et le CGRI aient insisté sur le fait que le groupe palestinien avait agi de manière indépendante», déclare le Council on Foreign Relations. 

Le Council on Foreign Relations ajoute que Téhéran «était probablement au courant d’une attaque imminente qu’il avait facilitée grâce à des décennies de soutien aux combattants palestiniens». 

Quoi qu’il en soit, ajoute l’organisme, «dans le conflit qui a suivi entre Israël et le Hamas, le CGRI a fourni des armes et d’autres aides pour aider ses partenaires en Irak, au Liban, en Syrie et au Yémen à attaquer des cibles israéliennes en solidarité avec le Hamas». 

 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com