Les Turcs aux urnes pour choisir leurs maires, un test pour Erdogan

Les bureaux ont ouvert en deux temps, dans l'est d'abord puis, une heure plus tard, dans l'ouest du pays dont Istanbul et Ankara depuis 08H00 (05H00 GMT), ont constaté les correspondants de l'AFP. (AFP).
Les bureaux ont ouvert en deux temps, dans l'est d'abord puis, une heure plus tard, dans l'ouest du pays dont Istanbul et Ankara depuis 08H00 (05H00 GMT), ont constaté les correspondants de l'AFP. (AFP).
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Publié le Dimanche 31 mars 2024

Les Turcs aux urnes pour choisir leurs maires, un test pour Erdogan

  • A 70 ans, M. Erdogan a jeté toute sa stature d'homme d'Etat dans la campagne, labourant son pays de 85 millions d'habitants aux côtés des candidats de son parti, l'AKP
  • Il s'est ainsi personnellement investi au côté de son candidat pour Istanbul, un ancien ministre peu charismatique, Murat Kurum

ISTANBUL: Les 61 millions d'électeurs turcs ont commencé à voter dimanche pour choisir leurs maires, un scrutin local à valeur de test pour l'administration du président Recep Tayyip Erdogan qui compte bien reprendre le "trésor national", Istanbul.

Les bureaux ont ouvert en deux temps, dans l'est d'abord puis, une heure plus tard, dans l'ouest du pays dont Istanbul et Ankara depuis 08H00 (05H00 GMT), ont constaté les correspondants de l'AFP.

A 70 ans, M. Erdogan a jeté toute sa stature d'homme d'Etat dans la campagne, labourant son pays de 85 millions d'habitants aux côtés des candidats de son parti, l'AKP (islamo-conservateur), tenant jusqu'à quatre meetings par jour et partageant chaque soir l'iftar, le repas de rupture du jeûne de ramadan.

Il s'est ainsi personnellement investi au côté de son candidat pour Istanbul, un ancien ministre peu charismatique, Murat Kurum, dont le portrait apparait généralement flanqué du sien sur les bannières électorales.

Il s'agit de laver l'affront de 2019 en délogeant le maire sortant Ekrem Imamoglu, figure de l'opposition qui lui a ravi la principale et plus riche ville du pays et qui, en cas de reconduction sur les rives du Bosphore, fera figure de favori pour prendre la tête de l'Etat en 2028.

Samedi encore, veille du scrutin, M. Erdogan a tenu trois meetings à Istanbul, l'ancienne Constantinople qualifiée de "joyau" et de "trésor national", dont il fut maire dans les années 90 avant de conquérir le pouvoir.

De nouveau il a insisté sur les manquements, selon lui, de M. Imamoglu qu'il dépeint en ambitieux peu soucieux de sa ville, "maire à temps partiel" obsédé par la présidence.

"Istanbul a été abandonnée à son sort ces cinq dernières années. Nous aspirons à la sauver du désastre" a-t-il lancé avant d'aller prier à la mosquée Sainte-Sophie.

Les sondages donnaient en fin de semaine l'avantage au maire sortant. En mai 2023, ils avaient toutefois prédit une défaite à la présidentielle de M. Erdogan, qui avait pourtant été reconduit avec 52% des voix.

Opposition dispersée

Contrairement aux municipales de 2019, l'opposition part cette fois en ordre dispersé: le CHP (social-démocrate), son principal parti, n'a pas réussi à obtenir le soutien des autres formations, que ce soit à Istanbul en faveur de M. Imamoglu, ou ailleurs dans le pays.

Le parti pro-Kurde Dem, en particulier, part en cavalier seul au risque de favoriser le parti au pouvoir, lui-même menacé par endroits par la poussée du parti islamiste Yeniden Refah.

Le CHP veut toutefois y croire: "Nous allons remporter une grande victoire demain, qui ne sera la défaite de personne", a assuré samedi le président du parti, Özgür Özel, déambulant dans Izmir, ville de l'ouest du pays qui devrait rester acquise à l'opposition, tout comme Ankara, la capitale.

"A la fin, c'est la Turquie qui va gagner", a-t-il martelé.

A Istanbul, M. Imamoglu pour sa part a veillé à rester sur des enjeux locaux, en énumérant ses réalisations et celles à venir.

Dans un pays confronté à 67% d'inflation officielle sur douze mois et au dévissage de sa monnaie (passée de 19 à 31 livres pour un dollar en un an), les électeurs peuvent être tentés de donner l'avantage aux opposants au chef de l'Etat.

Pour les observateurs, le niveau de la participation, traditionnellement élevée, jouera un rôle déterminant. Notamment à Istanbul si les électeurs se déplacent en moindre nombre pour soutenir M. Imamoglu.

"Si Imamoglu parvient à se maintenir, il aura gagné sa bataille au sein de l'opposition pour s'imposer" comme chef de file pour la prochaine présidentielle, note Bayram Balci, chercheur au Centre d'études et de recherches internationales (Ceri)-Sciences-Po à Paris.

Mais à l'inverse, "s'il arrive à regagner Istanbul et Ankara, Erdogan y verra un encouragement à modifier la Constitution pour se représenter en 2028" et briguer un quatrième mandat, relève-t-il.

Dans les grandes villes, les électeurs turcs choisiront leur maire mais aussi les conseillers municipaux, les maires d'arrondissement et les muhtars (chefs de quartier). À Istanbul, le bulletin de vote approche ainsi le mètre de longueur.

Les bureaux fermeront à 17H00 (14H00 GMT) dans l'ouest et les premiers résultats significatifs sont attendus en fin de journée.


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.

 


Trump s'entretient avec Sissi des Houthis et de Gaza

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
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  • Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen
  • Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé"

WASHINGTON: Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé".

"Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment les progrès militaires considérables que nous avons réalisés contre les Houthis au Yémen qui détruisent les navires", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Il n'a pas précisé quand cet appel a eu lieu.

Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen.

Rapidement après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran et affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des dizaines d'attaques de missiles contre Israël et en mer Rouge - zone essentielle pour le commerce mondial - contre des navires auxquels ils reprochent des liens divers avec Israël.

Le président américain a également dit avoir discuté avec le dirigeant égyptien de "Gaza et des solutions possibles, de l'état de préparation militaire, etc".

Israël a repris sa campagne militaire le 18 mars avec d'intenses bombardements et une nouvelle offensive au sol, rompant deux mois de trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien.

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient".