Emmanuel Macron attendu de pied ferme en Guyane, dans un contexte tendu

Le président français Emmanuel Macron (C) marche à Cayenne le 28 octobre 2017 dans le cadre d'une visite de trois jours en Guyane française. Photo d'illustration. (AFP).
Le président français Emmanuel Macron (C) marche à Cayenne le 28 octobre 2017 dans le cadre d'une visite de trois jours en Guyane française. Photo d'illustration. (AFP).
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Publié le Vendredi 22 mars 2024

Emmanuel Macron attendu de pied ferme en Guyane, dans un contexte tendu

  • Lors de son unique visite en octobre 2017, le chef de l'Etat avait dit ne pas être "le Père Noël" en réponse à une question sur la création d'un hôpital
  • Cette petite phrase, lâchée six mois après une grève générale qui avait paralysé la Guyane, reste ancrée dans la conscience collective des Guyanais qui ont voté en 2022 à 60% pour Marine Le Pen et son discours sécuritaire

CAYENNE: Emmanuel Macron, qui arrive lundi en Guyane pour une visite de deux jours, est attendu sur la sécurité, le désenclavement mais surtout sur le projet d'évolution du département amazonien vers davantage d'autonomie, vecteur de crispations entre Cayenne et Paris.

Lors de son unique visite en octobre 2017, le chef de l'Etat avait dit ne pas être "le Père Noël" en réponse à une question sur la création d'un hôpital.

Cette petite phrase, lâchée six mois après une grève générale qui avait paralysé la Guyane, reste ancrée dans la conscience collective des Guyanais qui ont voté en 2022 à 60% pour Marine Le Pen et son discours sécuritaire.

"Il y a un problème d'insécurité en Guyane: 90% des jeunes sont armés aujourd'hui et se tuent pour des pacotilles. Les armes ne sont pas fabriquées en Guyane, il y a trop de laxisme à nos frontières", assène Jimmy Orilas, un électricien de 29 ans qui dit attendre des annonces présidentielles en la matière.

De fait, la Guyane a connu une année 2023 record en termes de criminalité. Avec "59 homicides, auxquels il faut ajouter les 250 tentatives" selon le procureur de la République Yves Le Clair, cela fait 20,6 homicides pour 100.000 habitants quand la moyenne nationale s'établit à 1,5 pour 100.000.

"Les effectifs des forces de l'ordre sont conséquents, mais l'insécurité ne cesse de croître. Nous avons besoin d'une approche globale qui prenne en compte l'éducation, la formation", réclame Michel-Ange Jérémie, le président de l'Association des maires de Guyane.

D'autant que 50% des 300.000 Guyanais ont moins de 25 ans: une jeunesse qui s'explique par une fécondité élevée mais qui cache la forte émigration touchant le territoire.

Selon une étude de l'Insee parue en 2021, 37% des jeunes de 21 à 29 ans quittent la Guyane pour poursuivre leurs études ou travailler. En parallèle, un jeune de 15 à 29 ans sur trois n'est ni en emploi, ni en études, ni en formation, en particulier dans les zones isolées non reliées au réseau routier du plus grand département français.

Infrastructures et autonomie

De la taille du Portugal, la Guyane est dotée de seulement 400 km de routes nationales, limitées à la bande littorale.

Son désenclavement est la priorité de nombreux élus depuis la liquidation d'Air Guyane en 2023, qui assurait la desserte aérienne des communes isolées. La société civile, incarnée par le collectif citoyen Apachi, s'est emparée de cette question.

Les engagements pris lors d'Assises du désenclavement en novembre, organisées par ce collectif, soulignent la nécessité de développer "prioritairement les infrastructures routières", préalable à l'aménagement du territoire et au développement économique.

"J'espère que le président n'est pas venu les mains vides et fera des annonces. C'est le moment d'arrêter de parler du désenclavement et de le mettre en action", souligne Philippe Dekon, le président d'Apachi.

Le sujet devrait être au menu lundi soir d'un dîner d'Emmanuel Macron avec les maires, les parlementaires et le président de la Collectivité territoriale de Guyane (CTG).

L'échange sera aussi l'occasion d'évoquer l'évolution du statut de la Guyane, inspirée de la marche de la Corse vers l'autonomie et appelée de ses voeux par plusieurs élus.

La Guyane est engagée depuis deux ans dans ce processus mais contrairement aux Corses, n'est pas entrée dans le vif des négociations avec Paris, au grand dam du président de gauche de la CTG, Gabriel Serville.

Le sujet a provoqué des étincelles lors de la venue de la ministre déléguée aux Outre-mer Marie Guévenoux du 11 au 13 mars. Depuis, une demande des élus locaux pour une prise de parole d'Emmanuel Macron a été adressée à l'Elysée.

"Si le président ne répond pas sur l'autonomie, son déplacement n'aura pas de portée", a asséné lors d'une conférence de presse le député indépendantiste Jean-Victor Castor (GDR).

En Guyane, département français depuis 1946, "le rapport à l'Etat est souvent ambivalent du fait du passé colonial", explique à l'AFP l'ex-garde des Sceaux Christine Taubira.

Ce à quoi Jean-Victor Castor ajoute: "Pour qu'une population ne soit plus en défiance, il faut des réponses claires: sur le désenclavement du territoire, la restitution des terres, la construction d'infrastructures".


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.