AL-MOUKALLA: Les Houthis ont affirmé, mardi, avoir attaqué un navire en mer Rouge et tiré des missiles vers Israël, faisant ainsi fi d’une déclaration du Conseil de sécurité de l’ONU leur ordonnant de mettre fin à leurs agressions.
Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Sarea, soutient que les forces avaient tiré des missiles antinavires sur le navire américain Mado en mer Rouge et plusieurs missiles sur des sites de la ville israélienne d’Eilat, promettant de poursuivre leurs attaques de missiles et de drones contre les navires et sur Israël jusqu’à ce que ce dernier lève le blocus imposé à Gaza.
Selon le site marinetraffic.com, qui fournit des informations sur la localisation et les mouvements des navires, Mado est un navire-citerne de gaz de pétrole liquéfié battant pavillon des Îles Marshall, voyageant du port saoudien de Yanbu à Singapour.
Depuis novembre, les Houthis ont capturé un navire commercial et lancé des centaines de missiles et de drones contre des navires commerciaux et militaires en mer Rouge, dans le détroit de Bab el-Mandab et au sein du golfe d’Aden, affirmant agir en soutien aux Palestiniens.
Par ailleurs, les Houthis ont rejeté, lundi, une déclaration du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant leurs agressions, appelant au respect de l’embargo sur les armes de l’ONU au Yémen et exhortant les milices yéménites à mettre «immédiatement» fin à leurs attaques contre les navires. «Lorsque vous mettrez fin aux crimes génocidaires, nous cesserons nos attaques», déclare sur X le chef houthi Mohammed al-Bukhaiti.
Mardi matin, le commandement central américain a déclaré que ses forces avaient détruit, la veille, de manière préventive, sept missiles antinavires, trois drones et trois réservoirs de stockage dans une partie du Yémen contrôlée par les Houthis. «Ces armes représenteraient une menace imminente pour les navires marchands et les navires de la marine américaine dans la région», écrit l’armée américaine dans un communiqué.
De plus, au moins dix-huit personnes, dont des enfants et des femmes, auraient été tuées ou blessées mardi, dans la province centrale d’Al-Bayda, au Yémen, piégées dans les décombres de leurs maisons, à la suite de l’explosion d’une maison voisine, déclenchée par la milice houthie.
Des militants yéménites, des voisins et des autorités gouvernementales indiquent que, mardi matin, les Houthis ont fait sauter une maison appartenant à un opposant dans la ville de Radaa à Al-Bayda, provoquant l’effondrement de bâtiments adjacents en briques de boue qui abritaient au moins dix-huit personnes.
Des vidéos montrent des voisins en train de retirer les corps des victimes, tandis que d’autres se servent de leurs propres mains et de pierres pour sauver les personnes piégées sous les décombres, implorant de l’aide.
Nasser Ali al-Sanae, un militant yéménite de Radaa qui vit maintenant dans la ville de Marib après avoir fui la répression des Houthis, déclare à Arab News que la mort d’au moins neuf personnes aurait été confirmée et que les gens tentaient désespérément de secourir les personnes piégées, ajoutant que les habitants indignés avaient bloqué les routes et organisé une manifestation dans la ville contre les Houthis pour condamner la mort des civils.
«Il s’agit là d’un des nombreux crimes houthis commis contre les Yéménites en général et le peuple de Radaa en particulier. Ils ont fait exploser la maison, même s’il y a de vieux bâtiments à proximité qui risquent de s’effondrer», précise M. Al-Sanae.
Une vidéo, confirmée par M. Al-Sanae, a fait le tour des réseaux sociaux. On y voit un homme appelant une femme coincée sous les décombres. «Aïcha! Tu vas bien?», demande l’homme, tout en dégageant la voie pour libérer la femme piégée.
La mort de civils a suscité un tollé au Yémen. Des militants et des responsables gouvernementaux accusent les Houthis d’avoir fait exploser les maisons de leurs opposants et d’avoir opprimé la population dans les régions qu’ils contrôlent.
«La milice terroriste houthie, affiliée à l’Iran, prétend à tort être préoccupée par ce qui se passe à Gaza et feint l’humanité. En réalité, elle démolit de sang-froid des maisons yéménites alors que des familles, des femmes et des enfants y vivent», déclare sur X le ministre yéménite de l’Information, Mouammar al-Eryani.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com