Le Royaume-Uni veut renforcer la lutte contre l'extrémisme avec une nouvelle définition

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak s'exprimant à la Chambre des communes à Londres, le 13 mars 2024. (Photo du Parlement britannique via AFP)
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak s'exprimant à la Chambre des communes à Londres, le 13 mars 2024. (Photo du Parlement britannique via AFP)
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Publié le Jeudi 14 mars 2024

Le Royaume-Uni veut renforcer la lutte contre l'extrémisme avec une nouvelle définition

  • Cette nouvelle approche définit l’extrémisme comme «la promotion d'une idéologie basée sur la violence, la haine et l'intolérance»
  • Concrètement, l'approche doit notamment permettre d'inscrire des organisations sur une liste noire et les priver notamment de fonds publics

LONDRES: Le gouvernement britannique a présenté jeudi une définition plus resserrée de l’extrémisme destinée à lutter contre ce que le Premier ministre Rishi Sunak a qualifié de "poison" pour la démocratie, dans le contexte des attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre.

"L'omniprésence d'idéologies extrémistes est devenue de plus en plus claire après les attaques du 7 octobre et pose un risque réel à la sécurité de nos citoyens et de notre démocratie", a déclaré le ministre Michael Gove, chargé de ce dossier controversé.

Cette nouvelle approche définit l’extrémisme comme "la promotion d'une idéologie basée sur la violence, la haine et l'intolérance, qui vise à :

1. nier ou détruire les droits fondamentaux et libertés fondamentales d'autres ; ou

2. saper, renverser ou remplacer le système britannique de démocratie libérale parlementaire et droits démocratiques ; ou

3. créer intentionnellement un environnement permissif pour que d'autres atteignent les résultats en (1) ou (2)."

Cette "nouvelle définition est plus étroite et plus précise" que la précédente, qui datait de 2011, et s'appliquera aux activités du gouvernement, sans avoir "aucun effet sur la loi pénale existante", précise l'exécutif dans un communiqué.

"Il ne s'agit pas de réduire au silence ceux qui ont des croyances privées et pacifiques" ni d'"affecter la liberté d'expression, qui sera toujours protégée", insiste le texte.

"Elle ne crée pas de nouveaux pouvoirs", mais doit aider le gouvernement à "mieux identifier les organisations, individus et comportements extrémistes", selon le communiqué.

Concrètement, elle doit notamment permettre d'inscrire des organisations sur une liste noire et les priver notamment de fonds publics.

Début mars, le Premier ministre Rishi Sunak avait dénoncé le "poison" de "l'extrémisme" lors d'une allocution exceptionnelle devant Downing Street, ciblant les mouvements islamistes et les groupes d'extrême droite.

Depuis le 7 octobre, des associations spécialisées - respectivement le Security Community Trust et Tell MAMA, ont enregistré 4.103 actes antisémites en 2023, en hausse de 147% par rapport à l'année précédente, et une hausse de 335% des actes islamophobes sur quatre mois, comparé à la même période 12 mois plus tôt.

Avant même que ne soit dévoilée cette nouvelle définition, les chefs spirituels de l'Eglise d'Angleterre ont prévenu mercredi qu'elle risquait "de cibler de manière disproportionnée les communautés musulmanes, qui font déjà face à des niveaux croissants de haine".

Au moins 1.160 personnes ont été tuées dans l'attaque menée le 7 octobre par le Hamas en Israël, selon un décompte de l'AFP à partir de sources officielles israéliennes. En représailles, l'armée israélienne a lancé une vaste opération militaire dans la bande de Gaza qui a fait 31.184 morts selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.