LONDRES: Le gouvernement britannique a présenté jeudi une définition plus resserrée de l’extrémisme destinée à lutter contre ce que le Premier ministre Rishi Sunak a qualifié de "poison" pour la démocratie, dans le contexte des attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre.
"L'omniprésence d'idéologies extrémistes est devenue de plus en plus claire après les attaques du 7 octobre et pose un risque réel à la sécurité de nos citoyens et de notre démocratie", a déclaré le ministre Michael Gove, chargé de ce dossier controversé.
Cette nouvelle approche définit l’extrémisme comme "la promotion d'une idéologie basée sur la violence, la haine et l'intolérance, qui vise à :
1. nier ou détruire les droits fondamentaux et libertés fondamentales d'autres ; ou
2. saper, renverser ou remplacer le système britannique de démocratie libérale parlementaire et droits démocratiques ; ou
3. créer intentionnellement un environnement permissif pour que d'autres atteignent les résultats en (1) ou (2)."
Cette "nouvelle définition est plus étroite et plus précise" que la précédente, qui datait de 2011, et s'appliquera aux activités du gouvernement, sans avoir "aucun effet sur la loi pénale existante", précise l'exécutif dans un communiqué.
"Il ne s'agit pas de réduire au silence ceux qui ont des croyances privées et pacifiques" ni d'"affecter la liberté d'expression, qui sera toujours protégée", insiste le texte.
"Elle ne crée pas de nouveaux pouvoirs", mais doit aider le gouvernement à "mieux identifier les organisations, individus et comportements extrémistes", selon le communiqué.
Concrètement, elle doit notamment permettre d'inscrire des organisations sur une liste noire et les priver notamment de fonds publics.
Début mars, le Premier ministre Rishi Sunak avait dénoncé le "poison" de "l'extrémisme" lors d'une allocution exceptionnelle devant Downing Street, ciblant les mouvements islamistes et les groupes d'extrême droite.
Depuis le 7 octobre, des associations spécialisées - respectivement le Security Community Trust et Tell MAMA, ont enregistré 4.103 actes antisémites en 2023, en hausse de 147% par rapport à l'année précédente, et une hausse de 335% des actes islamophobes sur quatre mois, comparé à la même période 12 mois plus tôt.
Avant même que ne soit dévoilée cette nouvelle définition, les chefs spirituels de l'Eglise d'Angleterre ont prévenu mercredi qu'elle risquait "de cibler de manière disproportionnée les communautés musulmanes, qui font déjà face à des niveaux croissants de haine".
Au moins 1.160 personnes ont été tuées dans l'attaque menée le 7 octobre par le Hamas en Israël, selon un décompte de l'AFP à partir de sources officielles israéliennes. En représailles, l'armée israélienne a lancé une vaste opération militaire dans la bande de Gaza qui a fait 31.184 morts selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.