Huile de palme: une holding a versé 142 000 euros aux Camerounais opposés au groupe Bolloré

L'actionnaire majoritaire du Groupe Bolloré, Vincent Bolloré, arrive pour une audition devant une commission d'enquête parlementaire sur la concentration des médias, au Sénat français à Paris le 19 janvier 2022. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
L'actionnaire majoritaire du Groupe Bolloré, Vincent Bolloré, arrive pour une audition devant une commission d'enquête parlementaire sur la concentration des médias, au Sénat français à Paris le 19 janvier 2022. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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Publié le Jeudi 14 mars 2024

Huile de palme: une holding a versé 142 000 euros aux Camerounais opposés au groupe Bolloré

  • Selon les 145 riverains camerounais, l'exploitation des terres près de leur lieu de vie les empêche d'accéder à des terrains et lieux de sépulture et pollue les eaux dont ils dépendent
  • Dans le cadre d'un référé contre le groupe et la holding luxembourgeoise en septembre, une mesure d'instruction sous astreinte avait été accordée aux plaignants

VERSAILLES: La holding luxembourgeoise Socfin a payé mercredi 142 000 euros à des plaignants camerounais, une astreinte infligée par la justice française pour ne pas avoir produit des documents qui pourraient établir ses liens avec l'entreprise française Bolloré.

"La société SOCFIN [Société financière des caoutchoucs, ndlr] a procédé ce jour au paiement des 142.000 euros qu'elle devait aux 145 plaignants camerounais", a indiqué Me Fiodor Rilov, avocat de ces plaignants dans un communiqué transmis à l'AFP.

Un paiement confirmé à l'AFP par le conseil de la holding, Me Dominique de Leusse de Syon.

Ces 145 riverains camerounais sont engagés depuis de longues années dans une procédure contre la Société camerounaise de palmeraies (Socapalm), qu'ils accusent d'être contrôlée par le groupe Bolloré par l'intermédiaire de Socfin.

Selon eux, l'exploitation des terres près de leur lieu de vie les empêche d'accéder à des terrains et lieux de sépulture et pollue les eaux dont ils dépendent.

Dans le cadre d'un référé contre le groupe et la holding luxembourgeoise en septembre, une mesure d'instruction sous astreinte avait été accordée aux 145 plaignants par la cour d'appel de Versailles.

Dès décembre 2022, cette juridiction avait estimé que les activités de la Socapalm étaient "susceptibles de porter atteinte aux droits fondamentaux" des demandeurs "et notamment à leur droit à un environnement sain".

La cour avait alors demandé la production de documents qui pourraient, selon les plaignants, prouver que la Socapalm est contrôlée par le groupe Bolloré via Socfin, ce qui soumettrait le géant industriel français au "devoir de vigilance" sur ses activités.

Une loi de 2017 oblige les plus grandes entreprises à prévenir les atteintes graves aux droits humains et à l'environnement chez leurs sous-traitants et fournisseurs étrangers.

Faute d'avoir produit les documents demandés, un juge avait ordonné le paiement aux plaignants par Socfin d'une astreinte de 140.000 euros, auxquels se sont ajoutés depuis 2.000 euros de frais.

Puis, en février, les paysans camerounais avaient saisi la marque de la holding, une action validée par des huissiers de justice pour contraindre Socfin à payer, ce qui est désormais chose faite.

"Socfin se plie aux décisions judiciaires françaises, même si celles-ci font toutes l'objet d'un recours", a indiqué à l'AFP Me de Leusse de Syon.

Socfin a désormais produit les documents demandés, assure Me Rilov.

"Nous allons nous servir de ces documents pour lancer une action au fond sur le fondement du devoir de vigilance contre Bolloré, Socfin et la Socapalm", explique-t-il à l'AFP.

Il estime "pouvoir démontrer que Bolloré a le contrôle de Socfin".

"L'objectif c'est des mesures de remise en état" sur le lieu de vie des Camerounais, détaille-t-il.


Attaque contre des prisons: Bayrou mercredi dans l'Isère avec Darmanin et Retailleau

François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon. (AFP)
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  • Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France
  • Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram

PARIS: François Bayrou se rend mercredi, en compagnie du garde des Sceaux Gérald Darmanin et du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) pour exprimer son soutien au personnel pénitentiaire, a-t-on appris auprès de Matignon.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de multiples faits visant depuis mi-avril plusieurs établissements pénitentiaires et des surveillants en France.

Un groupe revendiquant la "défense des droits des prisonniers français", ou DDPF, sigle retrouvé aux abords des prisons prises pour cibles, avait publié vidéo et menaces sur la messagerie cryptée Telegram.

Le Pnat a notamment annoncé lundi se saisir de l'enquête sur des tirs par arme à feu et des jets de cocktails Molotov ayant visé dans la nuit un lotissement en Isère où résident des agents pénitentiaires.

Dans la nuit de dimanche à lundi, "plusieurs tirs par arme à feu et jets de cocktail Molotov ont visé des pavillons dans un lotissement en Isère, où résident plusieurs agents pénitentiaires" et "des graffitis +DDPF+ (droits des prisonniers français, NDLR) ont été découverts sur place", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat), qui "s'est saisi de ces faits".

À Villefontaine, commune iséroise située non loin de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, la porte d'une maison a été incendiée et des impacts de tirs ont été découverts sur la façade, selon la gendarmerie et des sources syndicales. Une inscription "DDPF" a été retrouvé taguée sur le domicile.

M. Darmanin a indiqué mardi que "plusieurs attaques" contre des prisons "ont été dissuadées" dans la nuit de lundi à mardi.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.