La France épousera le scénario de la désinflation sans récession, selon sa banque centrale

Cette photographie prise le 6 décembre 2022 montre « Banque de France » inscrit sur la façade du siège de la Banque de France à Paris. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
Cette photographie prise le 6 décembre 2022 montre « Banque de France » inscrit sur la façade du siège de la Banque de France à Paris. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
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Publié le Mercredi 13 mars 2024

La France épousera le scénario de la désinflation sans récession, selon sa banque centrale

  • Ce rebond de la croissance, couplé aux prévisions de la Banque de France sur le reflux de l'inflation, confirme le scénario de désinflation sans récession
  • L'institution prévoit, en effet, que l'inflation repasse début 2025 sous la barre de 2%, ce qui est la cible fixée par la Banque centrale européenne

PARIS: La France devrait réussir à repasser sous la barre de 2% d'inflation sans entrer en récession, selon les dernières prévisions de la Banque de France, qui prévoit cependant pour 2024 une croissance économique inférieure à celle sur laquelle table le gouvernement.

La banque centrale française, qui attendait jusqu'ici une progression de 0,9% du produit intérieur brut (PIB) cette année, l'a révisée mardi "très légèrement à la baisse", à 0,8%. Cela provient d'un "moindre acquis de croissance à l’issue du quatrième trimestre 2023", a-t-elle expliqué.

"C’est désormais confirmé: la France va échapper à la récession", déclare le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, dans une interview mardi soir au Figaro.

Cette prévision, qui constitue un très léger ralentissement par rapport au 0,9% de 2023, est surtout moins optimiste que celle du gouvernement, à 1%, sur laquelle repose son budget annuel. "Nos prévisions diffèrent désormais de seulement 0,2 point. Franchement, c’est dans la marge d’incertitude", estime M. Villeroy de Galhau

La juste évaluation de la croissance française en 2024 est un enjeu majeur pour le gouvernement, qui a déjà été contraint mi-février d'annoncer 10 milliards d'euros de coupes budgétaires lorsqu'il a révisé cet indicateur en baisse par rapport à sa prévision initiale de 1,4%.

Une nouvelle révision en baisse signifierait de nouvelles coupes, ou bien que la France ne respecterait pas son objectif de déficit public pour 2024 (4,4% du PIB), faute de recettes suffisantes.

Une situation "préoccupante" et "très sérieuse", a jugé mardi matin la Cour des comptes dans son rapport annuel. La juridiction estime elle aussi que les projections de croissance du gouvernement sont "optimistes", au point peut-être de compromettre la trajectoire "fragile" de retour du déficit public sous 3% du PIB en 2027.

«Rebond plus prononcé»

Prudente pour 2024, avec une prévision de +0,2% au premier trimestre, la Banque de France se montre en revanche confiante pour les années suivantes. Elle prévoit ainsi pour 2025 et 2026 "un rebond plus prononcé" qu'auparavant, "sous l’effet d’hypothèses plus favorables sur les prix de l’énergie et les conditions financières".

La banque centrale française prévoit désormais une croissance de 1,5% en 2025 (contre 1,3% initialement prévu) et 1,7% en 2026 (contre 1,6%). Ces prévisions se rapprochent donc davantage de celles du gouvernement, qui table sur 1,7% en 2025 et 2026.

Ce rebond de la croissance, couplé aux prévisions de la Banque de France sur le reflux de l'inflation, confirme le scénario de désinflation sans récession, en passant simplement par un stade d'activité ralentie en 2024.

L'institution prévoit, en effet, que l'inflation repasse début 2025 sous la barre de 2%, ce qui est la cible fixée par la Banque centrale européenne. En 2025 et 2026, elle devrait atteindre 1,7%, selon l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) permettant la comparaison entre pays européens.

L'inflation reculerait déjà "sensiblement" cette année: elle devrait s'afficher à 2,5% en moyenne annuelle, estime la Banque de France, contre 5,7% en 2023.

«Hausses mesurées»

De façon générale, les "biens de consommation alimentaires et industriels" ne devraient connaître "que des hausses de prix mesurées en 2025-2026", prévoit-elle, "tandis que les prix finaux de l’énergie se replieraient sur ces deux années".

En dehors de l'énergie et de l'alimentation, les prix reflueront en revanche plus lentement, ce dont témoigne l'inflation sous-jacente, qui exclut les prix volatils de ces deux catégories:. Estimée à 2,4% cette année, elle devrait diminuer à 2,2% en 2025, pour ne repasser sous 2% qu'en 2026 (à 1,9%).

"Le prix des services ralentiraient plus tardivement, pour retrouver à l’horizon 2026 une inflation proche de sa moyenne 2002-2009 (à 2,6%)", note la Banque de France.

Pour les produits manufacturés, l'institution estime que "l’impact des tensions géopolitiques en mer Rouge sur les coûts des transports" pourrait "affecter les prix de détail au cours de la deuxième partie de l’année 2024, sans toutefois remettre en cause leur ralentissement".

La progression des salaires, ralentie par rapport à 2023 mais tout de même supérieure à celle des prix en 2024, redonnera un peu d'air aux ménages, qui verront leur pouvoir d'achat s'accroître.


Condamnation de Marine Le Pen: Macron rappelle au gouvernement l'indépendance de la justice

Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés
  • Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours ».

PARIS : Mercredi en Conseil des ministres, le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés, après la condamnation de la cheffe de l'extrême droite Marine Le Pen qui a suscité des attaques contre les juges, ont rapporté des participants.

Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours », selon ces sources. La justice a déjà fait savoir qu'un nouveau procès en appel pourrait se tenir dans des délais qui laissent une porte ouverte à une éventuelle candidature présidentielle en 2027 de la leader du Rassemblement national (RN), principale formation d'extrême droite française. 

Devant la presse, à l'issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a rapporté mercredi les propos du chef de l'État.

« La première chose qu'il a rappelée, a poursuivi Mme Primas, est que la justice est évidemment indépendante et prend ses décisions en toute indépendance, et qu'il faut donc la respecter comme l'un des piliers de notre démocratie. La première, a-t-elle dit, est que la justice est indépendante et qu'elle prend ses décisions en toute indépendance et qu'il faut donc la respecter comme un pilier de notre démocratie.

« La troisième chose, pour rappeler que les menaces qui sont faites à l'encontre des magistrats sont absolument insupportables et intolérables, puisque nous sommes encore une fois dans une démocratie. Et la justice est tout à fait indépendante et doit être respectée », a-t-elle ajouté.

« Et la troisième chose, pour rappeler que chacun a le droit à une justice équivalente et que le droit est le même pour tous. »


Bac: l'épreuve de maths en première se précise pour l'an prochain

La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
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  • Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté
  • L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première,

PARIS : Le projet d'épreuve de mathématiques en classe de première pour l'an prochain, qui vise à mettre en œuvre le « choc des savoirs » annoncé par l'ex-ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, a été présenté mardi devant une instance consultative de l'Éducation nationale, étape-clé avant sa publication.

Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté instaurant cette « épreuve terminale de culture mathématique aux baccalauréats général et technologique ».

Ils ont recueilli 0 voix pour, 27 contre, 31 abstentions et 4 refus de prendre part au vote (l'administration ne votant pas dans cette instance), un vote indicatif qui n'empêche pas la mise en œuvre de la réforme, selon des sources syndicales.

Cette épreuve écrite d'une durée de deux heures, qui entrera en vigueur au printemps 2026, sera « affectée d'un coefficient 2 » (points pris sur l’épreuve du Grand oral en terminale), selon ces textes, consultés par l'AFP.

L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première, un projet confirmé en novembre 2024 par sa successeure, Anne Genetet.

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré (collèges et lycées), qualifie auprès de l'AFP la mesure de « rafistolage supplémentaire du bac Blanquer », décidé en 2019 par l'ex-ministre Jean-Michel Blanquer.

Pour Jérôme Fournier, secrétaire national du SE Unsa, la nouvelle épreuve « alourdit la fin de l'année pour les élèves et les correcteurs ».

La première partie, qui est commune à tous les élèves, sera sous forme de QCM et pourrait être corrigée automatiquement, ce à quoi « de nombreuses organisations syndicales sont opposées », a-t-il ajouté, tandis que la deuxième partie devrait consister en des résolutions de problèmes.

Des projets de textes ont par ailleurs été votés au CSE relatif à « la mise en place du +parcours renforcé+ en classe de seconde générale et technologique » ou professionnelle à partir de la rentrée 2026, avec trois votes pour, 45 contre et 13 abstentions.

Mis en place par la ministre Élisabeth Borne, ce parcours est destiné aux élèves n’ayant pas obtenu le diplôme du brevet. Son organisation relèvera « de l’autonomie de l’établissement sur la base indicative de deux heures hebdomadaires sur tout ou partie de l’année », selon le projet d'arrêté.

Sophie Vénétitay déplore « une coquille vide » tandis que Tristan Brams (CFDT Éducation) regrette l'absence de « moyens supplémentaires ».  


Boualem Sansal fait appel de sa condamnation en Algérie, indique son avocat français

Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
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  • L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray
  • Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier

PARIS: L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray.

Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier. Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué.