«Pleurer est inutile»: Khan Younès transformée en champs de ruines

Une Palestinienne portant un enfant devant les décombres des maisons détruites par les bombardements israéliens à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mars 2024 (Photo, AFP).
Une Palestinienne portant un enfant devant les décombres des maisons détruites par les bombardements israéliens à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mars 2024 (Photo, AFP).
Des Palestiniens déplacés transportent leurs affaires dans une rue au milieu des décombres des maisons détruites par les bombardements israéliens à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mars 2024 (Photo, AFP).
Des Palestiniens déplacés transportent leurs affaires dans une rue au milieu des décombres des maisons détruites par les bombardements israéliens à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mars 2024 (Photo, AFP).
Des Palestiniens déplacés transportent leurs affaires dans une jeep dans une rue de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mars 2024 (Photo, AFP).
Des Palestiniens déplacés transportent leurs affaires dans une jeep dans une rue de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mars 2024 (Photo, AFP).
Un garçon pleure alors que les proches des Palestiniens tués lorsque la maison de la famille Al-Faqawi a été touchée lors d'un bombardement israélien pendant la nuit, pleure à la morgue de l'hôpital européen de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 5 mars 2024 (Photo, AFP).
Un garçon pleure alors que les proches des Palestiniens tués lorsque la maison de la famille Al-Faqawi a été touchée lors d'un bombardement israélien pendant la nuit, pleure à la morgue de l'hôpital européen de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 5 mars 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 07 mars 2024

«Pleurer est inutile»: Khan Younès transformée en champs de ruines

  • Jamil Agha, 49 ans, a décidé de rester avec sa famille dans ce qu'il reste de sa maison
  • Certains portent des masques chirurgicaux pour se protéger de la poussière omniprésente

TERRITOIRES PALESTINIENS: Marchant sur les décombres d'immeubles rasés, récupérant les quelques affaires pouvant encore servir, des milliers de Palestiniens sont revenus jeudi dans le centre de Khan Younès pour y trouver un paysage de désolation après des semaines de combats.

Dans les rues de la plus grande ville du sud de la bande de Gaza, des hommes et des femmes empilent tout ce qu'ils peuvent sur les toits des voitures, sur des charrettes tirées par des ânes ou sur leur tête ou leur dos: bouteille de gaz, vêtements, meubles, comme le montrent les images de l'AFP.

Des affaires qu'ils ramèneront pour la plupart là où ils se sont réfugiés depuis le début des combats.

Certains portent des masques chirurgicaux pour se protéger de la poussière omniprésente. Comme cette adolescente qui a pu récupérer une immense peluche.

Après des semaines de combats, les chars israéliens ont quitté cette semaine le centre de Khan Younès, à quelques kilomètres au nord de Rafah, laissant derrière eux d'immenses destructions et permettant aux habitants de revenir dans la ville.

Selon des témoins, l'armée israélienne et le Hamas, les combats se poursuivaient en revanche jeudi dans la partie ouest de la ville.

«La tristesse a envahi nos vies»

Jamil Agha, 49 ans, a décidé de rester avec sa famille dans ce qu'il reste de sa maison. "Que pouvons-nous faire ? Pleurer est inutile. La tristesse a envahi nos vies", dit-il à l'AFP.

"Les avions militaires israéliens (...) ont détruit des milliers de maisons, les ont réduites en ruines mais ils n'ont pas été capables et ne seront pas capables de détruire notre mémoire", dit pour sa part Wajih Abou Zarifa, 55 ans, dont le logement a été rasé.

Selon un fonctionnaire municipal, s'exprimant sous couvert d'anonymat, l'armée israélienne "a détruit des milliers de logements à Khan Younès, causant des destructions massives".

"Elle a détruit des marchés, des boutiques, des cliniques, des centres médicaux, des dizaines de restaurants. Elle a détruit des hôpitaux, toutes les routes, les réseaux d'eau, d'électricité, de communications, internet. Elle a creusé toutes les routes et a changé le paysage dans la ville", a-t-il ajouté.

Sollicitée par l'AFP sur les destructions dans la ville et son retrait du centre, l'armée israélienne n'a pas réagi dans l'immédiat.

Le ministère de la Santé du Hamas à Gaza a indiqué dans un communiqué que six corps avaient été retrouvés dans le centre de Khan Younès jeudi après-midi et que "des dizaines de personnes disparues sont toujours sous les décombres".

La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée le 7 octobre par une attaque d'une ampleur sans précédent menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza dans le sud d'Israël, qui a coûté la vie à au moins 1.160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

En représailles, Israël a lancé une opération militaire qui a fait jusqu'ici 30.800 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.

 


Trump s'entretient avec Sissi des Houthis et de Gaza

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
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  • Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen
  • Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé"

WASHINGTON: Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé".

"Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment les progrès militaires considérables que nous avons réalisés contre les Houthis au Yémen qui détruisent les navires", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Il n'a pas précisé quand cet appel a eu lieu.

Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen.

Rapidement après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran et affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des dizaines d'attaques de missiles contre Israël et en mer Rouge - zone essentielle pour le commerce mondial - contre des navires auxquels ils reprochent des liens divers avec Israël.

Le président américain a également dit avoir discuté avec le dirigeant égyptien de "Gaza et des solutions possibles, de l'état de préparation militaire, etc".

Israël a repris sa campagne militaire le 18 mars avec d'intenses bombardements et une nouvelle offensive au sol, rompant deux mois de trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien.

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient".