L'égalité hommes-femmes reste un objectif lointain, regrette la Banque mondiale

«Aux quatre coins du globe, des lois et des pratiques discriminatoires empêchent (les femmes) de travailler ou de créer des entreprises au même titre que les hommes» a regretté le chef économiste de la Banque mondiale (Photo, AFP).
«Aux quatre coins du globe, des lois et des pratiques discriminatoires empêchent (les femmes) de travailler ou de créer des entreprises au même titre que les hommes» a regretté le chef économiste de la Banque mondiale (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 04 mars 2024

L'égalité hommes-femmes reste un objectif lointain, regrette la Banque mondiale

  • Pour la dernière édition du WBL, la BM a choisi de faire évoluer ses critères, afin de s'intéresser autant aux lois existantes qu'à leur application réelle et à l'avis d'experts sur la réalité au quotidien
  • Cette nouvelle approche dresse un portrait plus négatif que les années précédentes quant à la question de l'égalité économique, puisque qu'il vient montrer que les inégalités sont en réalité bien plus prononcées

WASHINGTON: L'égalité économique entre les hommes et les femmes reste encore un objectif très lointain et aucun pays ne peut se targuer d'y être parvenu, même parmi les économies avancées, selon la dernière édition du rapport de la Banque mondiale (BM) sur les Femmes, l'entreprise et la loi (WBL).

Pour la dernière édition du WBL, la BM a choisi de faire évoluer ses critères, afin de s'intéresser autant aux lois existantes qu'à leur application réelle et à l'avis d'experts sur la réalité au quotidien, une démarche plus large que les versions précédentes, qui ne se basaient que sur l'évolution du droit en la matière dans chaque pays.

Et cette nouvelle approche dresse un portrait plus négatif que les années précédentes quant à la question de l'égalité économique, puisque qu'il vient montrer que les inégalités sont en réalité bien plus prononcées que ce que laissaient envisager les rapports précédents.

Pire, alors que d'un point de vue purement juridique, un certain nombre de pays, en particulier parmi les économies avancées, semblaient être proches ou avaient atteint l'égalité, la prise en compte de l'application des lois et de l'avis des experts dresse un portrait plus nuancé, qui montre que même dans ces pays, le chemin est encore long.

Ainsi, alors qu'en 2022, avant la prise en compte des nouveaux critères, les femmes disposaient en moyenne de 77% des droits dont les hommes jouissent dans le monde, avec de fortes disparités géographiques, le nouveau rapport estime qu'en réalité elles ne disposent que de 64% des protections juridiques dont disposent les hommes.

"Aux quatre coins du globe, des lois et des pratiques discriminatoires empêchent (les femmes) de travailler ou de créer des entreprises au même titre que les hommes" a regretté le chef économiste de la BM, Indermit Gill, cité dans le rapport.

Parmi les exemples mis en avant, la question de l'égalité en termes de rémunération: la Banque souligne que si une législation en ce sens existe dans 98 pays dans le monde, ils ne sont que 35 à avoir mis en place les mesures nécessaires pour s'assurer de la réelle mise en place de cette obligation, soit moins de 20% des pays dans le monde.

Conséquence, la BM estime qu'en moyenne les femmes gagnent 7,7 dollars lorsque les hommes en perçoivent dix.

Plus largement, si les femmes disposent bien de 77% des même droits que les hommes, d'un point de vue législatif, les pays ont mis en place en moyenne moins de 40% des mesures nécessaires à l'application effective de ces droits.

Impact économique majeur

"Il est plus urgent que jamais d’accélérer les efforts visant à réformer les lois et à adopter des politiques publiques qui permettent aux femmes de travailler ou de créer et développer leur entreprise", a souligné de son côté l'auteure principale du rapport, Tea Trumbic.

D'autant qu'il existe des points sur lesquels la quasi totalité des Etats de la planète sont particulièrement en retard, selon le rapport.

C'est en particulier le cas de deux nouveaux critères pris en compte par la BM: l'existence de services de garde à l'enfant et, plus encore, la sécurité des femmes.

Les services de garde à l'enfant sont en effet un élément essentiel afin de permettre aux femmes d'accéder plus facilement au marché du travail ou de créer des entreprises et pour cause: en moyenne les femmes consacrent 2,4 heures de plus que les hommes, chaque jour, aux tâches ménagères, principalement du fait de la garde des enfants.

Mais les législations créant les normes de qualité pour les services n'existent que dans 62 pays dans le monde.

Mais c'est dans le domaine de la sécurité que le score mondial est le plus faible (36%), avec des manques criants en termes de législation visant à lutter tant contre le harcèlement sexuel, que la violence domestique ou le féminicide.

Et les législations existantes sont très partielles: 150 pays disposent ainsi d'une loi interdisant le harcèlement sexuel au travail mais à peine une quarantaine le font concernant l'espace public, autant de freins à l'accès des femmes au travail et plus largement à l'économie.

"Aujourd’hui, à peine la moitié des femmes font partie de la population active mondiale, contre près de trois hommes sur quatre. Ce n’est pas seulement injuste, c’est un véritable gâchis", a déploré Mme Trumbic.

D'autant qu'une plus meilleure participation des femmes à l'activité économique mondiale aurait un effet particulièrement positif, comme l'a rappelé Indermit Gill: "La résorption de ces inégalités pourrait augmenter le PIB mondial de plus de 20% et doubler le taux de croissance mondial au cours de la prochaine décennie".


BlackRock et le PIF lancent une plate-forme de gestion d’investissements multi-actifs à Riyad

BlackRock Riyadh Investment Management englobera des stratégies d’investissement pour un éventail de classes d’actifs. (Photo fournie)
BlackRock Riyadh Investment Management englobera des stratégies d’investissement pour un éventail de classes d’actifs. (Photo fournie)
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  • Larry Fink, PDG de BlackRock, déclare: «Nous sommes ravis d’exploiter le partenariat approfondi que nous avons développé avec le PIF au fil de ces nombreuses années»
  • L’Arabie saoudite est devenue une destination de plus en plus attrayante pour les investissements internationaux à mesure que l’initiative Vision 2030 prend vie, selon Fink

RIYAD: BlackRock Arabie saoudite et le Fonds public d’investissement (PIF) ont signé, mardi, un protocole d’accord autorisant la première entité à établir une plate-forme d’investissement multi-actifs basée à Riyad

Il sera soutenu par un mandat d’investissement initial pouvant atteindre 5 milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro) du PIF, sous réserve de la réalisation des objectifs définis par les parties, indique un communiqué de presse. 

Les deux parties ont exprimé leur intention de créer BlackRock Riyadh Investment Management (Brim), qui englobera des stratégies d’investissement pour un éventail de classes d’actifs. Il devrait être dirigé par une équipe de gestion de portefeuille basée à Riyad et soutenu par la plate-forme mondiale de gestion d’actifs de BlackRock. 

Larry Fink, PDG de BlackRock, déclare: «Nous sommes ravis d’exploiter le partenariat approfondi que nous avons développé avec le PIF au fil de ces nombreuses années pour lancer cette première plate-forme de gestion d’investissements internationaux unique en son genre en Arabie saoudite.» 

«La croissance continue des marchés de capitaux du Royaume et la diversification de son secteur financier contribueront à la prospérité future de ses citoyens, à la compétitivité de ses entreprises et à la résilience de son économie.» 

L’Arabie saoudite est devenue une destination de plus en plus attrayante pour les investissements internationaux à mesure que l’initiative Vision 2030 prend vie, selon Fink. 

Il ajoute: «Nous sommes heureux d’offrir aux investisseurs du monde entier la possibilité de participer à cette aventure passionnante à long terme.» 

Yazeed al-Humied, gouverneur adjoint du PIF et responsable des investissements dans la région Mena, soutient: «La relation du PIF avec BlackRock est bien établie et se développe. Ce nouvel accord historique représente une avancée dans le travail du PIF visant à rendre le marché saoudien de l’investissement et de la gestion d’actifs plus diversifié et plus dynamique à l’échelle internationale.» 

Alors que l’Arabie saoudite continue de transformer son économie, le Brim cherchera à soutenir les investissements institutionnels étrangers dans le Royaume et à renforcer davantage le secteur saoudien de la gestion d’actifs, en élargissant les marchés de capitaux locaux tout en favorisant la diversification des investisseurs entre les classes d’actifs, en facilitant le partage des connaissances et le développement de la gestion des talents en Arabie saoudite. 

Le Brim sera entièrement intégré aux capacités d’investissement et à la plate-forme opérationnelle de BlackRock, bénéficiant de l’expertise du marché mondial. 

Le protocole non contraignant devrait remplir certaines conditions nécessaires et approbations réglementaires, en plus de respecter les objectifs spécifiés. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L’Arabie saoudite et la Chine discutent de leur collaboration en matière de développement urbain lors d’une réunion à Pékin

Le ministre saoudien des Affaires municipales et rurales et du Logement, Majed al-Hogail, et le ministre chinois du Logement et du Développement urbain et rural, Ni Hong. (X/@majedhogail)
Le ministre saoudien des Affaires municipales et rurales et du Logement, Majed al-Hogail, et le ministre chinois du Logement et du Développement urbain et rural, Ni Hong. (X/@majedhogail)
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  • Cette démarche s’inscrit dans le prolongement de la visite du président chinois au Royaume en décembre 2022 et des accords signés entre les deux pays à l’époque
  • «Nous œuvrons à renforcer la coopération fructueuse entre les deux pays dans divers domaines, notamment en développant les zones urbaines et en attirant les meilleures entreprises de construction chinoises»

RIYAD: L’Arabie saoudite et la Chine ont tout à gagner en partageant leur expertise en matière d’urbanisme, de développement urbain durable et de technologies de construction, comme l’ont indiqué des responsables des deux pays lors d’une réunion à Pékin.

Le ministre saoudien des Affaires municipales et rurales et du Logement, Majed al-Hogail, et le ministre chinois du Logement et du Développement urbain et rural, Ni Hong, se sont entretenus afin d’explorer les possibilités de coopération dans l’élaboration de politiques et de programmes de logement pour les communautés résidentielles.

Cette démarche s’inscrit dans le prolongement de la visite du président chinois au Royaume en décembre 2022 et des accords signés entre les deux pays à l’époque.

«Nos dirigeants se sont accordés sur l’importance de renforcer le partenariat et d’aligner la Vision 2030 de l’Arabie saoudite sur la Belt and Road Initiative (Nouvelles routes de la soie), ce qui se reflétera positivement sur les aspirations et la position économique de l’Arabie saoudite et de la Chine à l’échelle mondiale.», a écrit M. Al-Hogail sur X à la suite de la réunion à Pékin.

 

«Nous œuvrons à renforcer la coopération fructueuse entre les deux pays dans divers domaines, notamment en développant les zones urbaines et en attirant les meilleures entreprises de construction chinoises. Nous souhaitons bénéficier de leur expertise dans l’amélioration des unités de logement dans diverses régions du Royaume, dans le but d’atteindre les objectifs du programme de logement – l’un des programmes de la Vision 2030 du Royaume – en proposant diverses options de logement et de financement aux citoyens», ajoute-t-il.

Les deux pays ont ensuite fait le point sur les expériences couronnées de succès en matière de solutions et d’options de logement, et ils ont discuté des moyens de permettre aux citoyens de posséder plus facilement leur propre logement. Ils ont par ailleurs étudié les moyens de faciliter l’échange d’expériences en matière de gestion urbaine et l’application des meilleures pratiques dans ce domaine.

Cette réunion s’inscrit dans le cadre d’une visite officielle de M. Al-Hogail dans la capitale chinoise. Au cours de sa visite, il est prévu qu’il s’entretienne avec des hauts responsables du gouvernement chinois, des dirigeants d’entreprises de construction et des représentants de différentes banques afin de renforcer la collaboration dans le secteur de la construction. Cette visite a également pour but d’attirer des entreprises internationales de premier plan dans le domaine de la promotion immobilière.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier saoudien appelle à une collaboration mondiale pour bâtir une économie mondiale résiliente

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane. (Photo, SPA)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane. (Photo, SPA)
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  • Le prince héritier a réaffirmé l’engagement du Royaume à agir en tant que force stabilisatrice dans la région
  • Il a déclaré que la cohésion et la coopération avec les partenaires régionaux et mondiaux sont la clé de la sécurité et de la prospérité

RIYAD: Dimanche, le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, a appelé à une collaboration mondiale pour contribuer à la construction d’une économie mondiale plus résiliente et intégrée.

Lors d’une table ronde spéciale dans le cadre de la réunion spéciale du Forum économique mondial (WEF) à Riyad, le prince héritier a discuté des défis géopolitiques et économiques auxquels le monde est actuellement confronté, rapporte l’agence de presse saoudienne (SPA).

Il a réaffirmé l’engagement du Royaume à agir en tant que force stabilisatrice dans la région et il a déclaré que la cohésion et la coopération avec les partenaires régionaux et mondiaux sont la clé de la sécurité et de la prospérité.

L’Arabie saoudite a créé diverses opportunités pour les investisseurs de la région et du monde en s’appuyant sur des décennies de croissance robuste alimentée par ses exportations d’énergie, indique le prince héritier.

Il a également mis en lumière les réalisations du Royaume dans le cadre de la Vision 2030, notant que le pays continue de créer des opportunités d’investissement transformatrices dans les secteurs émergents de son économie en pleine évolution.

Lors de la table ronde spéciale à laquelle ont participé des représentants du gouvernement, des chefs d’entreprise et des universitaires, le prince héritier a évoqué l’ensemble des réformes mises en œuvre dans le Royaume au cours des huit dernières années pour permettre au secteur privé de devenir un moteur de la croissance. Il a déclaré que la croissance du Fonds public d’investissement (PIF) d’Arabie saoudite et son intention de devenir un fonds souverain doté de mille milliards de dollars en étaient un exemple.

En ce qui concerne la diversification rapide de l’économie saoudienne, le prince héritier précise que l’activité économique non pétrolière en Arabie saoudite a contribué à hauteur de 50% au produit intérieur brut du Royaume en 2023, soit le niveau le plus élevé jamais atteint par le pays.

Il insiste par ailleurs sur l’importance d’investir dans la recherche et le développement, notant que de tels investissements ont fortement dynamisé la croissance de géants nationaux tels que Acwa Power, Ceer Motors et Alat.

Ces initiatives créent une base permettant à ces entreprises d'intégrer les technologies émergentes dans leurs modèles d'entreprise et de favoriser la croissance du secteur dans le Royaume, explique le prince héritier. Il ajoute que cela avait contribué à la croissance rapide de l’économie numérique du Royaume, à un rythme trois fois plus rapide que le taux de croissance mondial.

Il a ensuite mentionné que la Vision 2030 de l’Arabie saoudite avait contribué à l’émergence d’une société civile florissante et à l’amélioration considérable de la qualité de vie ainsi qu’à la mobilité et l’inclusion sociales. En effet, la participation des femmes à la main-d’œuvre a doublé depuis 2016.

En collaboration avec des partenaires mondiaux, l’Arabie saoudite est en train de bâtir une économie du futur fondée sur l’innovation, la croissance et les opportunités, déclare le prince Mohammed.

Il a conclu en soulignant que la Vision 2030 de l’Arabie saoudite est un voyage, pas une destination, et que bien que le Royaume ait accompli d’énormes progrès, il y a encore beaucoup à faire.

La réunion spéciale du Forum économique mondial à Riyad s’est achevée lundi soir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com