Action à l'Arc de Triomphe et sifflets au Salon de l'agriculture: la colère n'est pas éteinte

Plus de 400 millions d'euros de mesures d'urgence ont été annoncés par le gouvernement, qui a promis un choc de simplification, le renforcement des lois Egalim pour protéger le revenu des agriculture   (Photo, AFP).
Plus de 400 millions d'euros de mesures d'urgence ont été annoncés par le gouvernement, qui a promis un choc de simplification, le renforcement des lois Egalim pour protéger le revenu des agriculture (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 02 mars 2024

Action à l'Arc de Triomphe et sifflets au Salon de l'agriculture: la colère n'est pas éteinte

  • Après la visite chahutée du chef de l’État samedi, suivie d'annonces sur les prix planchers et des aides à la trésorerie, les syndicats agricoles ont rendez-vous avec Emmanuel Macron mi-mars
  • A la pointe de la mobilisation, au côté de la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs n'envisagent pas non plus à ce stade de retourner dans la rue

PARIS: A deux jours de la clôture d'un Salon de l'agriculture sans heurts hormis le premier jour, une action surprise de la Coordination rurale vendredi matin à l'Arc de Triomphe et un jet d’œufs sur des ministres venus au salon montrent que les agriculteurs attendent encore beaucoup du gouvernement dans les prochaines semaines.

Après la visite chahutée du chef de l’État samedi, suivie d'annonces sur les prix planchers et des aides à la trésorerie, les syndicats agricoles ont rendez-vous avec Emmanuel Macron mi-mars, avant la présentation d'une loi d'orientation agricole au printemps.

Les blocages routiers sont levés dans le pays depuis début février, et les agriculteurs ont largement fait une pause pendant "leur" salon, à Paris, mais les actions de vendredi illustrent la capacité d'initiative de la base du mouvement agricole.

Dans l'après-midi, les ministres de la Transition écologique et de l'Agriculture, Christophe Béchu et Marc Fesneau, ont été visés par des sifflets et des jets d’œufs au Salon de l'Agriculture. "On s'aperçoit que depuis trois semaines, rien n'avance", a déclaré l'un des manifestants.

L'action, menée par des agriculteurs se revendiquant de la fédération départementale de la FNSEA de Seine-et-Marne, a suscité la colère de M. Fesneau. "Si ceux qui ont fait ça pensent que c'est intelligent de jeter des œufs pour résoudre les problèmes, je pense qu'ils font une erreur", a-t-il dénoncé sur RTL. "Ca ne m'empêchera pas et ça ne me déviera pas de la route qui est la mienne", a ajouté le ministre.

Le secrétaire général de la FNSEA Hervé Lapie a lui regretté auprès de l'AFP "d'en arriver à de telles actions", appelant au respect des personnes.

L'irruption à l'aube jeudi matin de tracteurs et ballots de paille au pied de l'Arc de Triomphe, lieu hautement symbolique et théâtre de violences lors de la crise des "gilets jaunes" en 2018, préfigurait une journée mouvementée. Selon le parquet de Paris, 72 personnes ont été interpellées. Vendredi soir, toutes les gardes à vue avaient été levées, selon la même source.

"On ne lâchera rien", a affirmé la présidente de la Coordination rurale (CR) Véronique Le Floc'h, à l'origine de cette action.

Une fois la place évacuée, peu après 9H30, la circulation a repris et un convoi de tracteurs a pris la route du château de Versailles, où des agriculteurs ont installé une vingtaine de tracteurs près de la statue équestre de Louis XIV, escortés par la police.

La direction de la FNSEA n'envisage pas d'appeler à une nouvelle mobilisation nationale après le Salon, a assuré à l'AFP Hervé Lapie, qui privilégie le travail avec le gouvernement.

"S'il faut repartir sur des actions syndicales parce que ça bloque, on le fera. Mais je pense que notre objectif, ce n'est pas de faire de l'action syndicale pour faire de l'action syndicale, pour être visible", a-t-il expliqué.

"Ce qu'on veut voir, c'est la traduction concrète. Au moment où je vous parle, on n'y est pas encore", a souligné le président de la FNSEA Arnaud Rousseau, au côté de Christophe Béchu, après un rendez-vous au salon. Le ministre a pris soin de relever que le blocage mené par la CR le matin était "le fait d'un syndicat minoritaire".

Pas d'appel à manifester

A la fin du salon, "dimanche soir, tout ne sera pas réglé et tout le monde le sait d'ailleurs", a déclaré Marc Fesneau, sur France Bleu Occitanie.

Plus de 400 millions d'euros de mesures d'urgence ont été annoncés par le gouvernement, qui a promis un choc de simplification, le renforcement des lois Egalim pour protéger le revenu des agriculteurs et qui a placé l'agriculture au rang d'un "intérêt général majeur". L'exécutif a promis d'alléger les contraintes, notamment environnementales, au prix de concessions décriées par les ONG et des scientifiques sur les pesticides.

A la pointe de la mobilisation, au côté de la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs n'envisagent pas non plus à ce stade de retourner dans la rue. "Nous n'avons jamais rompu le dialogue, il faut continuer à travailler", a déclaré à l'AFP leur président Arnaud Gaillot.

Alors que la CR, deuxième syndicat agricole, née en 1991 d'une scission avec la FNSEA, multiplie les accusations de "cogestion" désastreuse à son encontre, Arnaud Gaillot déplore "un populisme sans solution".

"Remettre en cause le dialogue des syndicats majoritaires avec le gouvernement, c'est un déni de démocratie", affirme-t-il, accusant la CR de "surenchère".

De son côté, la Confédération paysanne, troisième syndicat classé à gauche, ne prévoit "pas de mobilisation dans les jours à venir", mais n'appelle pas non plus à la démobilisation, a déclaré à l'AFP Stéphane Galais, un de ses secrétaires nationaux.


Condamnation de Marine Le Pen: Macron rappelle au gouvernement l'indépendance de la justice

Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés
  • Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours ».

PARIS : Mercredi en Conseil des ministres, le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés, après la condamnation de la cheffe de l'extrême droite Marine Le Pen qui a suscité des attaques contre les juges, ont rapporté des participants.

Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours », selon ces sources. La justice a déjà fait savoir qu'un nouveau procès en appel pourrait se tenir dans des délais qui laissent une porte ouverte à une éventuelle candidature présidentielle en 2027 de la leader du Rassemblement national (RN), principale formation d'extrême droite française. 

Devant la presse, à l'issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a rapporté mercredi les propos du chef de l'État.

« La première chose qu'il a rappelée, a poursuivi Mme Primas, est que la justice est évidemment indépendante et prend ses décisions en toute indépendance, et qu'il faut donc la respecter comme l'un des piliers de notre démocratie. La première, a-t-elle dit, est que la justice est indépendante et qu'elle prend ses décisions en toute indépendance et qu'il faut donc la respecter comme un pilier de notre démocratie.

« La troisième chose, pour rappeler que les menaces qui sont faites à l'encontre des magistrats sont absolument insupportables et intolérables, puisque nous sommes encore une fois dans une démocratie. Et la justice est tout à fait indépendante et doit être respectée », a-t-elle ajouté.

« Et la troisième chose, pour rappeler que chacun a le droit à une justice équivalente et que le droit est le même pour tous. »


Bac: l'épreuve de maths en première se précise pour l'an prochain

La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
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  • Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté
  • L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première,

PARIS : Le projet d'épreuve de mathématiques en classe de première pour l'an prochain, qui vise à mettre en œuvre le « choc des savoirs » annoncé par l'ex-ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, a été présenté mardi devant une instance consultative de l'Éducation nationale, étape-clé avant sa publication.

Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté instaurant cette « épreuve terminale de culture mathématique aux baccalauréats général et technologique ».

Ils ont recueilli 0 voix pour, 27 contre, 31 abstentions et 4 refus de prendre part au vote (l'administration ne votant pas dans cette instance), un vote indicatif qui n'empêche pas la mise en œuvre de la réforme, selon des sources syndicales.

Cette épreuve écrite d'une durée de deux heures, qui entrera en vigueur au printemps 2026, sera « affectée d'un coefficient 2 » (points pris sur l’épreuve du Grand oral en terminale), selon ces textes, consultés par l'AFP.

L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première, un projet confirmé en novembre 2024 par sa successeure, Anne Genetet.

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré (collèges et lycées), qualifie auprès de l'AFP la mesure de « rafistolage supplémentaire du bac Blanquer », décidé en 2019 par l'ex-ministre Jean-Michel Blanquer.

Pour Jérôme Fournier, secrétaire national du SE Unsa, la nouvelle épreuve « alourdit la fin de l'année pour les élèves et les correcteurs ».

La première partie, qui est commune à tous les élèves, sera sous forme de QCM et pourrait être corrigée automatiquement, ce à quoi « de nombreuses organisations syndicales sont opposées », a-t-il ajouté, tandis que la deuxième partie devrait consister en des résolutions de problèmes.

Des projets de textes ont par ailleurs été votés au CSE relatif à « la mise en place du +parcours renforcé+ en classe de seconde générale et technologique » ou professionnelle à partir de la rentrée 2026, avec trois votes pour, 45 contre et 13 abstentions.

Mis en place par la ministre Élisabeth Borne, ce parcours est destiné aux élèves n’ayant pas obtenu le diplôme du brevet. Son organisation relèvera « de l’autonomie de l’établissement sur la base indicative de deux heures hebdomadaires sur tout ou partie de l’année », selon le projet d'arrêté.

Sophie Vénétitay déplore « une coquille vide » tandis que Tristan Brams (CFDT Éducation) regrette l'absence de « moyens supplémentaires ».  


Boualem Sansal fait appel de sa condamnation en Algérie, indique son avocat français

Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
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  • L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray
  • Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier

PARIS: L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray.

Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier. Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué.