BAGDAD: Les Etats-Unis ont accordé à l'Irak trois mois supplémentaires d'exemption des sanctions visant les entités commerçant avec l'Iran, a déclaré lundi un responsable irakien, un répit bienvenu pour un pays qui dépend largement de son voisin pour sa fourniture énergétique.
Les importations de gaz et d'électricité iraniens assurent près du tiers de la consommation de l'Irak, dont les infrastructures n'ont ni la capacité ni l'entretien nécessaires pour parvenir à l'indépendance énergétique de ses 40 millions d'habitants.
Depuis le rétablissement fin 2018 de ses sanctions contre Téhéran, Washington ne cesse d'allonger les délais accordés à Bagdad pour trouver d'autres fournisseurs.
Cette fois, l'administration de Donald Trump --qui quitte la Maison Blanche le 20 janvier-- engage celle de son successeur Joe Biden jusqu'à début avril.
Cette nouvelle exemption, plus longue que les précédentes, a été obtenue au prix de « longues discussions », a précisé le responsable s'exprimant sous couvert d'anonymat.
Ce nouveau répit accordé à Bagdad ne résout toutefois pas tous les problèmes d'un pays en pénurie chronique d'électricité.
Téhéran réclame à Bagdad près de six milliards de dollars d'impayés, des factures de gaz à cause desquelles le grand voisin a récemment réduit ses livraisons à l'Irak.
Car si les exemptions américaines permettent Bagdad de se fournir chez son voisin sans risquer de représailles, elles l'empêchent néanmoins de payer ses factures iraniennes en dollars --une devise dont l'Iran étouffé par les sanctions a grand besoin.