PARIS: Plusieurs pays européens, dont la France, sont favorables à ce que l'UE achète des munitions produites hors d'Europe pour davantage soutenir l'effort de guerre ukrainien, ont déclaré des participants à une réunion sur l'Ukraine lundi à Paris.
Cette proposition, initiée par la République tchèque, "jouit d'un grand soutien de la part de plusieurs pays", a déclaré le Premier ministre tchèque Petr Fiala à la sortie de cette réunion qui a rassemblé au palais présidentiel de l'Elysée plus de 25 pays alliés de Kiev.
"C'est un message très fort envoyé à la Russie", a déclaré le dirigeant, assurant qu'une quinzaine de pays étaient prêts à rejoindre cette initiative qui vise à répondre à la pénurie de munitions, notamment d'obus d'artillerie, pour l'Ukraine.
Le président français Emmanuel a estimé que cette proposition tchèque était "cohérente" avec la politique passée de l'Union européenne et annoncé que Paris s'y joindrait.
"Nous avons (...) sollicité des Etats non membres de l'Union européenne pour arriver à des solutions (...) et donc nous participerons à cette initiative", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse, ajoutant: "Le seul objectif, c'est l'efficacité".
Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a, lui, affirmé que son pays contribuerait au plan tchèque à hauteur de "plus de 100 millions d'euros" et que "d'autres pays allaient suivre" cette voie.
"Sur les munitions, il y a cette très bonne initiative tchèque qui consiste à acheter des munitions et des obus à travers le monde pour l'Ukraine", a expliqué M. Rutte.
Il s'est refusé à préciser quels pays en dehors de l'Europe pourraient être sollicités pour produire ces munitions. "C'est un secret", a-t-il déclaré.
Plusieurs pays, dont la France, l'Allemagne et l'Italie, ont signé des accords de sécurité bilatéraux avec Kiev ces dernières semaines mais l'UE, qui a livré depuis le début de la guerre pour 28 milliards d'euros d'aide militaire, peine à tenir ses engagements, en particulier en matière d'obus.
L'UE s'était fixé un objectif d'un million d'obus livrés d'ici à mars à l'Ukraine mais ne sera pas en mesure de l'atteindre. "Force est de constater que nous n'avions pas ce million. Donc c'était sans doute un engagement imprudent", a déclaré Emmanuel Macron.
Egalement présent à Paris, le Premier ministre portugais Antonio Costa a lui assuré que les ministres de la Défense de l'UE présenteraient "dans les dix jours à venir un plan concret pour renforcer la capacité de commande des munitions pour soutenir l'effort de guerre du peuple ukrainien".