L'UE impuissante à désamorcer la colère agricole malgré ses concessions

La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, s'adresse à une conférence de presse à Varsovie, en Pologne, le 23 février 2024 (Photo, AFP).
La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, s'adresse à une conférence de presse à Varsovie, en Pologne, le 23 février 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 25 février 2024

L'UE impuissante à désamorcer la colère agricole malgré ses concessions

  • Après l'ouverture samedi à Paris d'un Salon de l'agriculture sous haute tension, les ministres des Vingt-Sept se réunissent lundi à Bruxelles
  • Des défilés de tracteurs sont attendus pour l'occasion dans la capitale belge, alors que la grogne agricole continue de secouer l'ensemble du continent

BRUXELLES: Bruxelles multiplie les gages sans convaincre: obligations écologiques, importations ukrainiennes, législations en passe d'être votées sur la biodiversité et les émissions polluantes... les agriculteurs martèlent leurs griefs et intensifient leur pression sur l'UE.

Après l'ouverture samedi à Paris d'un Salon de l'agriculture sous haute tension, les ministres des Vingt-Sept se réunissent lundi à Bruxelles pour examiner de nouvelles propositions de "simplification" réglementaire de la Commission européenne.

Des défilés de tracteurs sont attendus pour l'occasion dans la capitale belge, alors que la grogne agricole continue de secouer l'ensemble du continent.

"Nous avons été insuffisamment écoutés", résumait vendredi Christiane Lambert, dirigeante du Copa-Cogeca (organisation des syndicats agricoles majoritaires européens), fustigeant le "tsunami" des règles environnementales "passées en force" malgré l'impact de la guerre en Ukraine, les sécheresse et inondations.

Certes, dès septembre, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, avait adouci le ton face aux résistances croissantes sur les réglementations environnementales. Mais il aura fallu que manifestations et blocages se multiplient pour que Bruxelles lance tardivement, fin janvier, le "dialogue stratégique" promis avec l'agro-alimentaire.

Candidate à un second mandat et soucieuse de ménager les élus conservateurs, Ursula von der Leyen a annoncé en personne début février le retrait d'un texte controversé réduisant l'usage des pesticides.

Surtout, Bruxelles a proposé précipitamment fin janvier une dérogation temporaire et partielle aux obligations de jachères, et l'encadrement renforcé des importations ukrainiennes, exemptées de droits de douane et accusées de plomber les prix.

«Détresse»

Sucre, volaille et oeufs ukrainiens seraient plafonnés aux niveaux importés en 2022/2023: "mais ces volumes élevés ont provoqué la situation difficile actuelle", et cette restriction ne concerne pas les céréales, alors qu'agriculteurs des pays riverains "sont dans la détresse", s'est indignée vendredi Christiane Lambert.

Le sujet est explosif: après avoir paralysé la frontière avec l'Ukraine, les agriculteurs polonais veulent bloquer dimanche un poste frontalier avec l'Allemagne.

Sous pression au niveau national, les Vingt-Sept ont exigé de Bruxelles un vaste chantier de "simplification" des règles de la Politique agricole commune (PAC).

La Commission a présenté ses premières pistes jeudi: assouplissement des exigences sur les prairies, réduction des visites de contrôle, tolérance en cas d'épisode climatique empêchant de respecter les critères...

"La discussion lundi se focalisera sur ces mesures de court terme applicables très rapidement", avant même d'ouvrir des révisions législatives -plus longues- de la PAC que réclament nombre d'Etats, souligne un diplomate européen.

Bruxelles envisage de telles modifications "à moyen terme" pour exempter les petites exploitations des contrôles liés aux conditions environnementales ou pour "réduire la charge" sur ces critères écologistes.

Le Copa-Cogeca, lui, a appelé vendredi la Commission à "accorder des dérogations" totales sur les primes vertes "éco-régimes", "pour éviter un impact économique négatif". Même la dérogation temporaire sur les jachères est jugée "partielle et insuffisante".

«Imposés d'en haut»

Message entendu par le commissaire à l'Agriculture Janusz Wojciechowski, qui se rendra dimanche au Salon parisien.

Dans un entretien aux journaux du groupe français Ebra, il a assuré vouloir proposer lundi aux ministres que plusieurs conditions environnementales -jachères, rotation des cultures, couverture des sols et prairies- deviennent "volontaires" et plus obligatoires, avec dérogation dès cette année.

Les organisations agricoles exhortent par ailleurs le Parlement européen à rejeter mardi un texte-clé du Pacte vert sur la "restauration de la nature" imposant la réhumidification des tourbières, si ce point n'est pas amendé.

Et à repousser en mars une autre législation restreignant les émissions des élevages porcins et de volailles, que plusieurs des Vingt-Sept -dont la France- remettent aussi en cause. Etats et eurodéputés s'étaient pourtant entendus fin 2023 sur ces deux textes qu'il ne restait qu'à formellement entériner.

Des textes "imposés d'en haut, sans moyens adéquats (...) susceptibles d'entraîner une perte de compétitivité et des coûts et un fardeau administratif accrus", fustige le Copa-Cogeca.

Une partie des eurodéputés du PPE (droite), qui fait de la question agricole un marqueur électoral, devraient voter contre le texte "restauration de la nature", après avoir contribué à saborder celui sur les pesticides.

Et le président (PPE) de la commision parlementaire Agriculture, Norbert Lins, a écrit mardi à Janusz Wojciechowski pour réclamer un contrôle réduit de Bruxelles sur les plans agricoles nationaux et des "flexilités acrues des Etats quant aux sanctions".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.