Gaza: l'UNRWA a atteint un «point de rupture», dit son chef

Le chef de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a déclaré qu'Israël mène un effort concerté pour détruire l'agence des Nations Unies. (EPA)
Le chef de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a déclaré qu'Israël mène un effort concerté pour détruire l'agence des Nations Unies. (EPA)
Catherine Colonna, présidente du Groupe d'examen indépendant de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies, s'adresse à la presse au siège de l'ONU le 22 février 2024 à New York. (AFP)
Catherine Colonna, présidente du Groupe d'examen indépendant de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies, s'adresse à la presse au siège de l'ONU le 22 février 2024 à New York. (AFP)
Une vue montre l'extérieur du bâtiment de l'UNRWA à Beyrouth, au Liban, le 22 février 2024. (Reuters)
Une vue montre l'extérieur du bâtiment de l'UNRWA à Beyrouth, au Liban, le 22 février 2024. (Reuters)
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Publié le Vendredi 23 février 2024

Gaza: l'UNRWA a atteint un «point de rupture», dit son chef

  • L'Agence est au centre d'une controverse depuis qu'Israël a accusé 12 d'entre eux d'implication dans l'attaque du 7 octobre
  • Mais même si «jusqu'à maintenant, aucune preuve n'a été partagée par Israël avec l'UNRWA», 16 pays ont suspendu leur financement, pour un total de 450 millions de dollars, a précisé Philippe Lazzarini

NATIONS UNIES: L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a atteint un "point de rupture", a mis en garde jeudi son patron Philippe Lazzarini dans une lettre au président de l'Assemblée générale de l'ONU.

"C'est avec un profond regret que je dois aujourd'hui vous informer que l'Agence a atteint un point de rupture, avec les appels répétés d'Israël à son démantèlement et le gel des financements de donateurs face à des besoins humanitaires à Gaza sans précédent", a-t-il indiqué dans cette lettre publiée sur X (ex-Twitter).

"La capacité de l'Agence à remplir son mandat donné par la résolution 302 de l'Assemblée générale est désormais gravement menacé", a-t-il ajouté.

L'UNRWA, créée par cette résolution adoptée en 1949, emploie quelque 30.000 personnes dans les territoires occupés palestiniens, au Liban, en Jordanie et en Syrie, où elle gère notamment écoles et hôpitaux.

L'Agence est au centre d'une controverse depuis qu'Israël a accusé 12 d'entre eux d'implication dans l'attaque du 7 octobre menée par le groupe islamiste palestinien Hamas qui a entraîné la mort de 1.160 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP.

L'ONU s'est immédiatement séparée des employés accusés et une enquête interne a été lancée. Le secrétaire général Antonio Guterres a également confié à un groupe indépendant présidé par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna une mission d'évaluation de l'UNRWA et de sa "neutralité".

Mais même si "jusqu'à maintenant, aucune preuve n'a été partagée par Israël avec l'UNRWA", 16 pays ont suspendu leur financement, pour un total de 450 millions de dollars, a précisé Philippe Lazzarini, prévenant que les opérations de l'agence à travers la région "vont être gravement compromises à partir de mars".

"Je crains que nous soyons au bord d'une catastrophe monumentale avec des graves implications pour la paix, la sécurité et les droits humains dans la région".

La guerre à Gaza a fait près de 29.500 morts selon le ministère de la Santé du Hamas, qui dirige ce territoire palestinien pilonné sans relâche et totalement assiégé par Israël.

Les plus hauts responsables de l'ONU ne cessent de répéter que l'UNRWA n'est pas remplaçable à Gaza, où elle est la colonne vertébrale de l'aide humanitaire.

Alors que "pendant des décennies", cette agence principalement humanitaire "a comblé le vide créé par l'absence de paix ou même de processus de paix", Philippe Lazzarini a réclamé le "soutien politique" de l'Assemblée générale de l'ONU pour permettre la survie de l'UNRWA et une "transition vers une solution politique attendue depuis longtemps", ainsi qu'une réforme de son mode de financement, basé principalement sur des contributions volontaires.

Dans ce contexte, l'objectif de la mission "délicate" du groupe indépendant est de permettre aux donateurs de "retrouver confiance", a indiqué jeudi lors d'une conférence de presse Catherine Colonna.

"Mon but est de remettre un rapport rigoureux, basé sur des preuves et qui aidera l'UNRWA a accomplir son mandat", a-t-elle insisté, précisant qu'elle prévoyait de "faire des recommandations" dans le rapport final, attendu d'ici le 20 avril.


Liban: un chef d'un groupe islamiste tué dans une frappe israélienne

 Un chef militaire d'un groupe islamiste libanais allié au Hamas palestinien, la Jamaa islamiya, a été tué mardi matin dans une frappe israélienne au sud de Beyrouth, a indiqué à l'AFP un responsable sécuritaire libanais. (AFP)
 Un chef militaire d'un groupe islamiste libanais allié au Hamas palestinien, la Jamaa islamiya, a été tué mardi matin dans une frappe israélienne au sud de Beyrouth, a indiqué à l'AFP un responsable sécuritaire libanais. (AFP)
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  • Le responsable sécuritaire qui a requis l'anonymat a précisé que Hussein Atoui, tué dans la frappe, était un responsable des Forces al-Fajr (forces de l'aube), la branche armée de la Jamaa islamiya
  • Ce groupe libanais est étroitement lié au au mouvement islamiste palestinien Hamas et est allié au Hezbollah pro-iranien

BEYROUTH: Un chef militaire d'un groupe islamiste libanais allié au Hamas palestinien, la Jamaa islamiya, a été tué mardi matin dans une frappe israélienne au sud de Beyrouth, a indiqué à l'AFP un responsable sécuritaire libanais.

Selon la Défense civile libanaise, "un drone israélien a visé une voiture" près de la ville côtière de Damour, à une vingtaine de km de Beyrouth, et les secouristes ont extirpé un mort du véhicule.

Le responsable sécuritaire qui a requis l'anonymat a précisé que Hussein Atoui, tué dans la frappe, était un responsable des Forces al-Fajr (forces de l'aube), la branche armée de la Jamaa islamiya.

Ce groupe libanais est étroitement lié au au mouvement islamiste palestinien Hamas et est allié au Hezbollah pro-iranien.

La Jamaa islamiya a revendiqué des attaques contre Israël depuis le sud du Liban dans les premiers mois du conflit qui a éclaté en octobre 2024 entre le Hezbollah et ses alliés et Israël, avant de dégénérer en guerre ouverte en septembre 2024.

Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 novembre 2024, que le Hezbollah affirme respecter. Depuis, des tirs de roquettes ont visé à deux reprises Israël depuis le Liban les 22 et 28 mars, sans être revendiqués.

L'armée libanaise a annoncé la semaine dernière avoir arrêté plusieurs Libanais et Palestiniens à l'origine de ces tirs, parmi lesquels trois membres du Hamas, selon un responsable de la sécurité.

En dépit du cessez-le-feu, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, affirmant viser le Hezbollah. Dimanche, elle a annoncé avoir tué deux cadres de la formation pro-iranienne dans une série de frappes aériennes.

Au début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque du Hamas sur le sol israélien, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël, tirant des roquettes sur son territoire, affirmant agir ainsi en soutien au mouvement palestinien.


Le Premier ministre indien en Arabie saoudite pour renforcer les relations bilatérales

D'après le ministère indien des Affaires étrangères, Ryad, premier exportateur mondial de brut, figure au troisième rang des fournisseurs de pétrole brut de New Delhi. (AFP)
D'après le ministère indien des Affaires étrangères, Ryad, premier exportateur mondial de brut, figure au troisième rang des fournisseurs de pétrole brut de New Delhi. (AFP)
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  • Le Premier ministre indien Narendra Modi est attendu mardi à Jeddah, en Arabie saoudite, pour sa troisième visite d'Etat
  • L'économie indienne, en pleine expansion, dépend fortement des importations de pétrole brut pour satisfaire sa demande énergétique croissante

DJEDDAH: Le Premier ministre indien Narendra Modi est attendu mardi à Jeddah, en Arabie saoudite, pour sa troisième visite d'Etat.

M. Modi avait reçu lundi le vice-président américain, JD Vance, au moment où New Delhi cherche à conclure un accord commercial avec les Etats-Unis pour éviter des droits de douane de 26% sur ses exportations.

"L'Inde accorde une grande importance à ses relations historiques avec l'Arabie saoudite, qui ont gagné en profondeur stratégique et en dynamisme ces dernières années", a déclaré M. Modi, cité par son bureau.

"Ensemble, nous avons développé un partenariat substantiel et mutuellement bénéfique", a-t-il ajouté.

L'économie indienne, en pleine expansion, dépend fortement des importations de pétrole brut pour satisfaire sa demande énergétique croissante.

D'après le ministère indien des Affaires étrangères, Ryad, premier exportateur mondial de brut, figure au troisième rang des fournisseurs de pétrole brut de New Delhi.

Le royaume accueille aussi plus de deux millions de travailleurs indiens, la deuxième plus grande communauté étrangère après les Bangladais, selon le recensement saoudien de 2022.

Ces travailleurs jouent un rôle clé dans l'économie saoudienne, en participant notamment à la construction des méga-projets de l'ambitieuse vision 2030 portée par le prince héritier Mohammed ben Salmane. Ils envoient chaque année des milliards de dollars à leurs familles en Inde, le pays le plus peuplé au monde.

Pendant sa visite de deux jours, M. Modi devrait rencontrer des membres de la communauté indienne, selon son bureau.

Le Premier ministre indien et le prince héritier ont tous deux entretenu des liens étroits avec Donald Trump lors de son premier mandat.

Le président américain est attendu en Arabie saoudite en mai, pour ce qui devrait être sa première visite à l'étranger depuis le début de son second mandat.


Gaza: sept morts dans des frappes israéliennes, selon la Défense civile

Des personnes marchent dans la rue devant l'ancien site du marché Firas qui a été transformé en décharge pendant la guerre dans la ville de Gaza, le 21 avril 2025. (AFP)
Des personnes marchent dans la rue devant l'ancien site du marché Firas qui a été transformé en décharge pendant la guerre dans la ville de Gaza, le 21 avril 2025. (AFP)
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  • Rompant une trêve de près de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza
  • Deux frappes intervenues dans la nuit dans l'ouest de Gaza-ville ont fait respectivement quatre et deux morts tandis que le bombardement d'une maison à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, a tué une personne

GAZA: La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes aériennes israéliennes avaient fait au moins sept morts dans la bande de Gaza mardi matin.

Deux frappes intervenues dans la nuit dans l'ouest de Gaza-ville ont fait respectivement quatre et deux morts tandis que le bombardement d'une maison à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, a tué une personne, a précisé à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal

Rompant une trêve de près de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 1.864 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, portant à 51.240 le nombre de morts à Gaza depuis le début de l'offensive de représailles israélienne en 2023.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Samedi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est dit déterminé à continuer la guerre et a rejeté les "diktats" du Hamas.

Selon M. Netanyahu, seule une pression militaire permettra le retour des otages encore détenus à Gaza.