Les touristes privés de tour Eiffel en raison d'une grève reconductible

L'accès à la Dame de Fer est fermé pour la journée, a confirmé le personnel d'accueil. (AFP)
L'accès à la Dame de Fer est fermé pour la journée, a confirmé le personnel d'accueil. (AFP)
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Publié le Lundi 19 février 2024

Les touristes privés de tour Eiffel en raison d'une grève reconductible

  • Les syndicats dénoncent un modèle économique «trop ambitieux et intenable» avec une «sous-évaluation des budgets travaux», couplée à une «sur-évaluation des recettes»
  • Selon la CGT et FO, ce modèle «est devenu invivable suite à la période Covid qui a amputé le monument de 120 millions de recettes issues de la billetterie»

PARIS: Les syndicats "inquiets", et les touristes "dévastés": la fermeture de la Tour Eiffel lundi, en raison d'une grève reconductible portant sur la gestion du site, suscitait colère et incompréhension de visiteurs venus de loin pour la Dame de Fer.

"Mon rêve est brisé." Assise sur une barrière orpheline de sa file d'attente, Lyra ne se remet pas de trouver porte close à l'une des entrées du célèbre monument.

"C'est mon anniversaire aujourd'hui et je voulais vraiment voir la tour Eiffel", explique à l'AFP cette petite Londonienne, d'origine russe et ukrainienne, qui fête ses dix ans ce lundi.

"Il n'y a pas eu un seul message" pour avertir les visiteurs, déplore sa mère, Irina Goncherenko, une autrice de livres pour enfants "vraiment agacée" pour ce qui devait être le "grand jour" de sa fille... leur dernier jour à Paris.

"Si nous avions su qu'il y avait un problème avec les employés, nous aurions changé la date", abonde Gabriel Mimica, "surpris" par le mouvement social alors qu'il avait "tout programmé pour aujourd'hui".

Découvrant Paris pour la première fois avec sa famille, cet Argentin de 42 ans a encore trois jours pour tenter sa chance, mais cela nécessiterait de "renoncer à un autre site", dit-il.

Venus de Pau en week-end prolongé, Elie Bou-Khalil et Chama Ghaiti sont "déçus", d'autant qu'ils vont "bientôt avoir plus de 25 ans", et donc voir le demi-tarif jeune - 14,70 euros au lieu de 29,40 pour accéder au sommet - leur échapper.

«Dégradation inquiétante»

Le résultat d'un préavis de grève déposé le 13 février par les deux syndicats du personnel du monument, la CGT et FO, afin d'obtenir un "modèle économique viable et réaliste" pour le monument.

Les deux syndicats visent la mairie de Paris, actionnaire ultra-majoritaire, qui impose selon eux un modèle "intenable" à la Société d'exploitation de la Tour Eiffel (Sete), la menant "tout droit" aux "pires difficultés".

En cause, un équilibre entre recettes et dépenses mis à mal par la crise du Covid-19, engendrant un déficit d'environ 120 millions d'euros sur 2020 et 2021.

Pour faire face, la Sete, qui emploie près de 360 salariés, a déjà été recapitalisée à hauteur de 60 millions d'euros, et une augmentation de 20% des prix des billets est envisagée.

Mais "le modèle de base" qui prévoyait une augmentation de la redevance pour la mairie "n'a pas été changé", affirme à l'AFP Alexandre Leborgne, représentant CGT.

Sur la préservation du site, les syndicats soulignent que malgré 128 millions d'euros de travaux investis depuis 2019, "de nombreux points de corrosion sont visibles, symptômes d'une dégradation inquiétante du monument" vieux de 135 ans.

L'actuelle campagne de peinture qui se termine en vue des Jeux olympiques (26 juillet - 11 août) "a vu ses coûts de réalisation s'envoler", avec "100 millions d'euros investis" pour "seulement 3% du monument décapé", fustigent les syndicats.

Contrat redéfini d'ici l'été 

Ces griefs sont étalés au moment où ces paramètres financiers - montants de la redevance, prix des entrées et budget des travaux - sont en cours de renégociation dans l'avenant au contrat de délégation de service public avec la mairie (2017-2030), devant aboutir d'ici l'été.

Sollicité par l'AFP, le président de la Sete Jean-François Martins n'a souhaité faire "aucun commentaire afin de préserver la qualité du dialogue social".

Inaugurée en 1889 pour l'exposition universelle de Paris, la tour Eiffel a reçu en 2023 quelque 6,3 millions de visiteurs, soit plus qu'en 2019, avant la pandémie de Covid.

Au printemps 2023, des mouvements de grève lors de la mobilisation contre la réforme des retraites avaient entraîné la fermeture pendant dix jours.

Et le 27 décembre, jour du centième anniversaire de la mort du créateur de la tour, Gustave Eiffel, c'est déjà pour dénoncer une gestion "irréaliste" que le personnel gréviste avait forcé le monument à fermer.

Pour les mêmes motifs, la tour restera "probablement fermée toute la journée" lundi, pendant que les négociations débutent, indique Alexandre Leborgne.

Une nouvelle assemblée générale devrait décider mardi matin de la poursuite ou non du mouvement.


Un jeune homme, poignardé près d'un point de deal, entre la vie et la mort

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès. (AFP)
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  • La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès
  • L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise

LYON: Un jeune homme est entre la vie et la mort après avoir été poignardé à proximité d'un point de deal à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon, a indiqué mardi à l'AFP une source policière.

La victime a reçu "une vingtaine de coups de couteau" lundi soir et "son pronostic vital reste engagé" mardi midi, a précisé la source policière, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.

L'agression a eu lieu vers 23H30 dans le quartier du Tonkin, où de nombreux points de deal ont été démantelés ces derniers mois mais qui reste un haut-lieu du trafic de stupéfiants dans l'agglomération lyonnaise.

La victime, un "jeune homme", est "défavorablement connue de la justice", mais le lien avec le trafic de drogues "n'a pas encore été établi" à ce stade de l'enquête, selon cette source policière.

Fin novembre, un homme d'une trentaine d'années avait été tué par balle dans ce même quartier à Villeurbanne où plusieurs fusillades ont éclaté en 2024.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.


Macron attendu à La Réunion sur le chikungunya et les dégâts du cyclone Garance

 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
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  • A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre
  • Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans

SAINT-DENIS DE LA REUNION: Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance.

Le chef de l'Etat, arrivé lundi soir sur l'île en provenance du département voisin de Mayotte, va aussi réaffirmer le "rôle stratégique de La Réunion dans la zone indo-pacifique", où la France aspire à se poser en puissance régionale au côté des Etats-Unis, de la Chine ou l'Inde.

Le président poursuit ainsi une tournée de cinq jours dans le sud-ouest de l'océan Indien qui le mènera aussi à Madagascar mercredi et l'île Maurice vendredi.

A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre.

La Réunion est secoué par une épidémie de chikungunya, une maladie infectieuse transmise par le moustique tigre, qui a fait six morts depuis le début de l'année et touché potentiellement 100.000 personnes, soit un habitant sur neuf.

Emmanuel Macron sera informé des derniers développements de l'épidémie, qui a atteint son pic ces derniers jours, lors d'un échange avec l'Agence régionale de la santé.

Engorgements 

Les difficultés sur ce front restent palpables. Le directeur général du centre hospitalier de La Réunion, Lionel Calenge, a demandé l'envoi de renforts médicaux face au risque de saturation des centres de santé.

"Tous les jours depuis plusieurs semaines, on accueille entre 30 et 40 patients atteints de +chik+ sur nos deux services d'urgence", ce qui génère "vraiment une grosse tension sur nos capacités", a-t-il alerté dimanche.

Début avril, le CHU avait déclenché le plan blanc, dispositif qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler des personnels en congés dans les hôpitaux.

Une campagne de vaccination a aussi été lancée le 7 avril. Les 40.000 premières doses du vaccin Ixchiq, le premier ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe, sont destinées aux personnes de 65 ans et plus présentant des comorbidités. Elles peuvent se faire vacciner gratuitement.

Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans.

Déjà frappées par une sécheresse sévère, toutes les filières agricoles de l'île - la canne à sucre représentant 53% de la surface agricole - ont lourdement été impactées par les vents et les pluies de Garance, qui a fait cinq morts.

"Echelle régionale" 

A la même époque, l'an passé, le cyclone Bilal avait déjà mis à terre les productions de l'île, deux cyclones en deux ans qui témoignent de l'augmentation et de l'intensification de ces phénomènes météorologiques.

Le chef de l'Etat rencontrera dans la matinée des exploitants agricoles alors que l'île est autosuffisante aux trois-quarts.

La souveraineté alimentaire sera au coeur du cinquième sommet de la Commission de l'océan Indien jeudi à Madagascar.

La Réunion y est représentée au côté de Madagascar, Maurice, des Comores et des Seychelles mais pas Mayotte, les Comores s'opposant à l'intégration de l'archipel dans l'organisation en raison d'un contentieux colonial.

"Le président veut à travers cette visite illustrer le fait que l’échelle régionale c’est le moyen de mieux survivre, de mieux se préparer à affronter ces éléments climatiques", résume l'Elysée.

"Cet espace régional doit s’organiser avec l'ensemble de ses territoires et il y a un avenir commun à bâtir", assure la présidence française.

Emmanuel Macron fera aussi le point sur l'état de l'économie réunionnaise.