Moyen-Orient: Les conséquences du conflit par procuration entre Washington et Téhéran

L'offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza s'est étendue aux pays voisins (Photo fournie).
L'offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza s'est étendue aux pays voisins (Photo fournie).
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Publié le Vendredi 16 février 2024

Moyen-Orient: Les conséquences du conflit par procuration entre Washington et Téhéran

  • Les analystes estiment que les économies régionales en difficulté pourraient difficilement supporter un conflit résultant d'une escalade à Gaza
  • La violence à la frontière israélo-libanaise pourrait s'étendre aux États arabes vulnérables dans le cadre de la stratégie iranienne d'«unification des arènes»

LONDRES: L'offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza s'est étendue aux pays voisins et a provoqué une onde de choc dans l'ensemble de la région, transformant la Syrie, le Liban, l'Irak et le Yémen en champs de bataille dans une guerre par procuration de plus en plus intense entre les États-Unis et l'Iran.

Cette instabilité croissante a fait des ravages dans les économies de la région, dont beaucoup étaient déjà aux prises avec de profondes récessions, une inflation galopante, un chômage élevé et une instabilité politique, les laissant mal équipées pour résister à un conflit majeur.

Le Fonds monétaire international a revu à la baisse de 0,5% les projections de croissance régionale pour 2024 en octobre, à la suite des attaques menées par le Hamas contre Israël, qui ont fait 1 200 morts et 240 otages, et qui ont déclenché le conflit actuel à Gaza.

Le produit intérieur brut régional devrait croître d'à peine 2,9% cette année, ce qui représente une maigre amélioration par rapport à la modeste croissance de 2% observée en 2023.

Avec leurs économies stagnantes, ces pays pourraient facilement imploser si le conflit s'aggravait.

Des combattants syriens roulent dans un convoi lors d'un exercice militaire de la «Division Suleiman Shah», soutenue par la Turquie, dans la région d'Afrin, tenue par l'opposition, dans le nord de la Syrie (Photo, AFP).

«Le Liban, la Syrie, l'Irak et le Yémen sont tous confrontés à des crises existantes d'une manière ou d'une autre et ne peuvent se permettre de voir les investisseurs économiques fuir à cause des risques élevés de guerre», a déclaré Omar Rahmane, membre du Middle East Council on Global Affairs, à Arab News.

Depuis le lancement de sa campagne militaire à Gaza, Israël a simultanément mené une série de frappes contre des cibles en Syrie et au Liban, dont beaucoup visaient des membres importants du Hamas et de son allié iranien, le Hezbollah.

La plus récente de ces attaques a eu lieu en janvier, lorsqu'une frappe israélienne sur la capitale syrienne Damas a touché un immeuble résidentiel qui aurait été utilisé par des membres du Corps des gardiens de la révolution islamique d'Iran.

«La Syrie est devenue un champ de bataille pour les rivalités entre grandes puissances, tant régionales qu'internationales», a expliqué à Arab News Joshua Landis, directeur du Centre d'études sur le Moyen-Orient et du Centre de la famille Farzaneh pour les études sur l'Iran et le Golfe arabe à l'université d'Oklahoma.

La multiplication des frappes israéliennes sur les bases militaires, les dépôts d'armes et les aéroports syriens, ainsi que le nombre croissant d'assassinats ciblés de hauts responsables iraniens, «signifient plus de mort, de destruction et d'instabilité», a-t-il alerté.

Landis estime que l'escalade de la conflagration régionale, avec Israël et les États-Unis dans un coin et les milices mandataires de l'Iran dans l'autre, a «fourni une couverture à de nombreux combattants locaux pour augmenter le rythme de leurs attaques», aggravant ainsi les multiples problèmes de la Syrie qui se chevauchent.

«Le régime syrien a bombardé les milices du nord-ouest de la Syrie afin de les empêcher de mettre en place des institutions étatiques efficaces dans leur région», a révélé Landis, faisant référence aux groupes d'opposition armés qui contrôlent toujours la province d'Idlib et certaines parties d'Alep.

«La Turquie a intensifié sa campagne d'assassinat contre les principaux responsables des Unités de défense du peuple (YPG) dans le nord-est de la Syrie, et les communautés syriennes locales se sont soulevées contre l'oppression et la mauvaise gestion des autorités locales.

«Les Druzes poursuivent leurs manifestations contre le régime dans le Djebel druze, et les tribus arabes continuent de militer contre les Kurdes dans le nord-est de la Syrie.»

Un homme blessé regarde les décombres et les débris d'un bâtiment détruit après un bombardement israélien sur Rafah, dans la bande de Gaza (Photo, AFP).

Dans ce contexte, le régime de Bachar el-Assad à Damas, longtemps soutenu par l'Iran et le Hezbollah, s'est retrouvé, volontairement ou non, pris au milieu de cette nouvelle crise régionale.

Plus tôt ce mois-ci, les États-Unis ont lancé des frappes contre 85 cibles à sept endroits en Syrie et en Irak en représailles aux attaques de milices soutenues par l’Iran contre les troupes américaines stationnées dans la région, notamment l’incident du 27 janvier au cours duquel trois membres du personnel américain ont été tués et 40 blessés dans une base en Jordanie près de la frontière syrienne.

Et bien qu’il ait déclaré que «les États-Unis ne cherchent pas de conflit au Moyen-Orient ou ailleurs dans le monde», le président, Joe Biden, a promis que sa réponse «se poursuivra aux moments et aux endroits de notre choix».

Pour la population syrienne, cette escalade régionale est synonyme d'une plus grande misère. «Les retombées économiques de cette violence et de cette instabilité ont été graves», a déclaré Landis. «L'économie est gelée. L'inflation continue de ronger le pouvoir d'achat des Syriens, les plongeant dans une pauvreté toujours plus grande.»

Selon les chiffres de l’ONU, 90% de la population syrienne est aux prises avec la pauvreté, dont 80% vivent sous le seuil de pauvreté.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies a déclaré en décembre que 16,7 millions de personnes avaient besoin d'une aide humanitaire en Syrie.

Cependant, avec les multiples conflits et crises qui font rage à travers le monde, le secteur de l'aide humanitaire est confronté à une crise de financement qui lui est propre.

Les Nations unies ont demandé 46 milliards de dollars (1 dollar américain = 0,93 euro) de dons pour 2024, soulignant que le déficit actuel laisserait plus de 150 millions de personnes sans aide.

«Le Programme des Nations unies pour le développement et le Programme alimentaire mondial sont en train de vider leurs programmes d’aide humanitaire alors que le regard international est détourné vers Gaza, le Soudan et d’autres points chauds», a expliqué Landis.

Les premiers signes de reprise de l'économie syrienne ont été rapidement enterrés.

En Syrie, le secteur du tourisme «qui a été un positif l’année dernière, ne peut que ralentir dans l’ombre de la guerre de Gaza et de l’instabilité régionale», a jugé Landis.

Des Houthis yéménites armés sont assis à l'arrière d'un véhicule blindé lors d'un rassemblement anti-israélien et anti-américain à Sanaa (Photo, AFP).

Le Liban est confronté à des défis similaires. Sa frontière avec Israël est un point chaud depuis le début du conflit de Gaza en octobre, avec des échanges de tirs sporadiques entre les forces de défense israéliennes et les groupes armés libanais, dont le Hezbollah.

De nombreux Libanais craignent qu'une véritable guerre, encore plus destructrice que la guerre de 2006, n'éclate facilement, avec des conséquences inimaginables pour les civils.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a averti en janvier que «la possibilité de parvenir à un règlement politique avec le Liban s'éloigne et que, par conséquent, nous pourrions finir par recourir à une action militaire».

En proie à une crise financière paralysante depuis 2019 et piégé dans un état de paralysie politique, incapable de nommer un nouveau président ou de mettre en place une administration qui fonctionne, le Liban est peut-être particulièrement vulnérable.

«Le Liban, qui est déjà en difficulté sur le plan économique et politique, est confronté à la perspective la plus claire d'un conflit militaire catastrophique, comme en 2006», a prévenu Rahmane.

«C'est pourquoi le Hezbollah est réticent à l'idée d'une escalade majeure avec Israël, en dépit de ses autres penchants», a-t-il ajouté.

Citant la «grande incertitude» engendrée par la guerre de Gaza, la Banque mondiale s'est abstenue de proposer une prévision pour le PIB du Liban en 2024.

Le département des affaires économiques et sociales des Nations unies prévoit quant à lui une croissance modeste de 1,7%.

Eva J. Koulouriotis, analyste politique spécialisée dans le Moyen-Orient, a averti que toute escalade à la frontière israélo-libanaise vers une guerre totale «aurait de graves répercussions».

Cette évolution «dangereuse augmentera la probabilité de son expansion en Syrie et en Irak, ainsi qu'une plus grande escalade au Yémen dans le cadre de ce que les armes régionales de l'Iran appellent la stratégie d'“unification des arènes”» a-t-elle précisé à Arab News.

«Sur le plan politique, au Liban, la division et le désaccord entre les factions politiques vont s'accentuer et le spectre d'une nouvelle guerre civile va resurgir. Cela signifiera un effondrement complet de l'économie», a-t-elle ajouté.

Koulouriotis estime qu'une escalade entre Israël et le Hezbollah, associée à l'impossibilité d'obtenir un cessez-le-feu à Gaza, ne fera qu'alimenter la menace que représente la milice houthie soutenue par l'Iran au Yémen pour la navigation commerciale dans la mer Rouge et le golfe d'Aden.

Des fumées s'élèvent lors d'un bombardement israélien sur le village de Khiam, dans le sud du Liban (Photo, AFP).

Depuis le 19 novembre, les Houthis ont lancé plus de 20 attaques de missiles et de drones contre des navires naviguant dans ces voies d'eau stratégiques, dans le but déclaré de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à sa campagne militaire à Gaza.

Début février, les États-Unis et le Royaume-Uni ont lancé une série de frappes visant 36 positions houthies. Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, a déclaré que la capitale du Yémen, Sanaa, faisait partie des sites visés.

En proie depuis 2015 à une guerre civile meurtrière entre les Houthis et le gouvernement internationalement reconnu, le Yémen est déjà dans un état de ruine économique, une partie de sa population étant au bord de la famine.

«Déchiré par la guerre, le Yémen est déjà très dépendant de l'aide humanitaire et se trouve au milieu de négociations de longue haleine pour mettre fin à une guerre qui dure depuis huit ans», a déclaré Rahmane, avertissant que «la confrontation actuelle avec les États-Unis et le Royaume-Uni risque de déstabiliser ce processus et de perturber les flux cruciaux d'aide et de redéveloppement économique».

Les États-Unis ont également lancé plusieurs attaques contre des milices soutenues par l'Iran et opérant en Irak. Le 8 février, une frappe de drone américain à Bagdad a tué un haut commandant des Kataeb Hezbollah ainsi que deux de ses gardes.

Le Pentagone a affirmé que ce commandant était responsable de l'attaque mortelle du 27 janvier contre les forces américaines en Jordanie.

EN CHIFFRES

  • 2,9% = Prévisions de croissance du PIB du FMI pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord en 2024.

 

  • 90% = Proportion de la population syrienne confrontée à la pauvreté, selon les chiffres de l'ONU.

 

  • 16,7 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire en Syrie, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies.

 

  • 1,7% = Croissance prévue du Liban en 2024, selon le Département des affaires économiques et sociales de l'ONU.

Les bases militaires américaines au Moyen-Orient ont été touchées par plus de 165 attaques de roquettes et de drones depuis la mi-octobre.

Sorti de décennies de conflit et d'insurrection, l'Irak montrait des signes de reprise économique, même s'il dépendait encore largement des exportations de pétrole et d'un secteur public hypertrophié.

Bien que l'instabilité régionale soit sans aucun doute malvenue au moment même où les choses semblaient se mettre en place, Rahmane estime que la dernière flambée de violence régionale constitue un «bilan mitigé» pour l'Iraq.

«Dans un sens, son économie dépendante des exportations de pétrole bénéficie de l'instabilité et de la hausse des prix. Les milices alignées sur l'Iran sont également en mesure de faire avancer leur programme, qui consiste à pousser les États-Unis hors du pays», a-t-il expliqué.

«D'autre part, l'Irak est déjà confronté à une précarité politique et économique et risque fort de devenir un point d'ignition majeur, voire une ligne de front, dans une guerre régionale incluant l'Iran, alors qu'il tente de se reconstruire après des décennies de guerre.»

Landis est toutefois optimiste quant aux perspectives de la Syrie si les États-Unis sont poussés à quitter l'Irak. «Si l’Amérique est forcée d’abandonner ses bases en Irak, des pressions s’exerceront pour évacuer la Syrie», a-t-il spécifié.

Des Yéménites organisent un rassemblement propalestinien à Sanaa (Photo, AFP).

«Si Damas retourne dans le nord-est de la Syrie, les possibilités d’une relance économique s’ouvriront.

«Les Kurdes en souffriront, mais la plupart des Syriens qui vivent sous le contrôle du gouvernement retrouveront le pétrole, le gaz et l'électricité. Cela aidera la Syrie à reprendre le contrôle de ses terres et de ses ressources», a estimé Landis.

Les États-Unis ont quelque 2 500 soldats stationnés en Irak, 900 en Syrie et environ 3 000 en Jordanie dans le cadre d'une coalition dirigée par les États-Unis qui vise, selon le Pentagone, à empêcher la résurgence du groupe terroriste Daech.

Bien que la région ressemble de plus en plus à un champ de bataille entre les États-Unis et l'Iran, Koulouriotis doute que la région soit le théâtre d'une confrontation directe entre les deux parties, ce qu'aucune d'entre elles ne prétend vouloir.

«Malgré l'escalade actuelle sur différents fronts dans la région, les deux principales parties au conflit à Washington et à Téhéran ne sont toujours pas intéressées par une confrontation directe et globale», a-t-elle soutenu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


Des frappes israéliennes font des dizaines de morts dans la bande de Gaza

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.  "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe. "Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza". (AFP)
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  • Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement Hamas
  • Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien

TERRITOIRES PALESTINIENS: Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d'un an de guerre entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Déclenchée le 7 octobre 2023 après une attaque d'une ampleur inédite du Hamas sur le sol israélien, la guerre à Gaza s'est propagée au Liban, où le mouvement pro-iranien Hezbollah a ouvert un "front de soutien" au mouvement palestinien.

Après des discussions à Beyrouth en vue d'obtenir une trêve entre l'armée israélienne et le Hezbollah, l'émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, doit rencontrer jeudi en Israël le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à 12H30 (10H30 GMT).

Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s'est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien.

Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé jeudi la mort de 22 personnes tuées dans la nuit par une frappe israélienne sur un quartier de Gaza-ville (nord).

"Nous confirmons que 22 martyrs ont été transférés (vers des hôpitaux) après une frappe ayant visé (une) maison (...) à Cheikh Radwan", a indiqué à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation.

"Ici, il y a un martyr et un corps sans tête. Nous ne savons pas de qui il s'agit jusqu'à présent", témoigne auprès de l'AFPTV, Moataz Al-Arouqi, un Palestinien du quartier.

Une autre frappe survenue aux alentours de minuit (22H00 GMT) dans la zone de Beit Lahia et Jabalia (nord) a fait des dizaines de morts, selon des sources médicales.

"Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres", a déclaré à l'AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l'hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.

"Des corps arrivent à l'hôpital en lambeaux", a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était "à terre dans le nord de Gaza".

"Arrêt total de l'agression" 

La guerre dans le territoire palestinien a été déclenchée en riposte à l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, malgré les appels internationaux demandant la fin du conflit.

Au Liban, Israël et le Hezbollah sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre après un an de tirs transfrontaliers, et l'armée israélienne mène des incursions dans le sud du pays depuis le 30 septembre.

Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord d'Israël déplacés par les tirs du mouvement. Au Liban, des dizaines de milliers d'habitants ont également été déplacés.

L'ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté jeudi dernier au Premier ministre libanais, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l'armée dans le sud du Liban.

Dans ce contexte, l'émissaire Amos Hochstein s'est rendu mardi à Beyrouth où il a déclaré qu'une solution était "à portée de main" mais que c'était aux belligérants de "décider".

Israël "ne peut pas nous imposer ses conditions", a prévenu mercredi le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, disant exiger "l'arrêt total de l'agression" au Liban.

M. Netanyahu avait averti lundi que Israël "mènera(it) des opérations" militaires contre le Hezbollah même en cas de trêve.

"Très violente frappe" 

Pendant ce temps, les bombardements israéliens se poursuivent au Liban sur des bastions du Hezbollah. De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer.

Plusieurs secteurs du sud du pays ont été ciblés, notamment la bourgade de Khiam, située à environ six kilomètres de la frontière, où des affrontements entre le Hezbollah et les forces israéliennes avaient éclaté la veille, selon l'Agence nationale d'information libanaise (Ani).

Jeudi matin, le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adraee, a lancé des appels à évacuer aux habitants de trois zones proches de la ville de Tyr (sud).

Les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait au Liban plus de 3.550 morts depuis octobre 2023, la plupart depuis le début de la campagne israélienne massive de bombardements le 23 septembre. Côté israélien, 79 militaires et 46 civils ont été tués en 13 mois.