CHICAGO: Le Conseil municipal de Bolingbrook, une ville de la banlieue sud-ouest de Chicago, a adopté une résolution appelant à un cessez-le-feu humanitaire à Gaza.
La maire de Bolingbrook qui, avec une population de 73 755 habitants, est la 16e plus grande agglomération de l’Illinois, est Mary Alexander-Basta, une Américaine d'origine égyptienne. Elle occupe cette fonction depuis le mois d’août 2020.
Elle soutient que cette résolution, approuvée à l’unanimité mardi, est une déclaration rejetant toute la violence, y compris les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre et l’assaut militaire israélien continu sur Gaza qui en a découlé.
«En tant que maire de Bolingbrook, je suis une fervente partisane de la diversité si riche de notre communauté», ajoute Mme Alexander-Basta. «C’est notre plus grande force, favoriser l’innovation, la compréhension et l’unité entre tous les résidents.»
«En soutenant cette diversité, nous faisons en sorte que chaque voix soit entendue et chaque individu valorisé, créant ainsi une communauté dynamique et inclusive où chacun peut s’épanouir.»
«Il est impératif que l’aide humanitaire parvienne à ceux qui en ont besoin et que les efforts de reconstruction des infrastructures soient prioritaires afin de restaurer la stabilité et l’espoir pour l’avenir. Nos pensées vont à toutes les personnes touchées par le conflit. Nous sommes déterminés à soutenir la paix et la justice dans la région.»
La résolution «condamne toute violence» et stipule: «Le maire et le Conseil municipal de la ville de Bolingbrook défendent la paix et appellent au retour des otages et des prisonniers.»
Elle prône «une cessation durable et soutenue des hostilités, la reconstruction de la vie des civils et la relance du développement économique», ainsi qu’«une paix durable, permanente et viable associée à la dignité et au respect des Israéliens, des Palestiniens et de toutes les communautés ethniques et religieuses impliquées dans le conflit actuel».
Cette résolution, qui n'a qu'une valeur consultative et n'est pas juridiquement contraignante, a été approuvée à l’unanimité par le Conseil municipal de la ville lors d’un vote qui s’est tenu mardi soir. La discussion respectueuse lors de la réunion de Bolingbrook contrastait fortement avec l’hostilité à laquelle les partisans du cessez-le-feu ont été confrontés ailleurs à Chicago et dans d’autres villes de l’Illinois, un État majoritairement démocrate.
Le Conseil municipal de Chicago, à titre d’exemple, a approuvé une résolution le 31 janvier, à l’issue d’une réunion controversée. Après un mois de querelles politiques et d’opposition de la part des élus pro-israéliens, la résolution a été adoptée de justesse par vingt-quatre voix contre vingt-trois.
Le maire de Chicago, Brandon Johnson, qui a exprimé sa sympathie pour toutes les victimes de la violence, a été contraint d’émettre le vote décisif en faveur de cette résolution, qui appelait également à la «libération immédiate et inconditionnelle» de tous les otages israéliens détenus par le Hamas.
Une résolution similaire, présentée le 5 février au Conseil municipal de la ville d’Orland Park, située également dans la banlieue sud-ouest de Chicago, a conduit le maire Keith Pekau à agresser verbalement l’importante population arabe et musulmane de la ville.
Après qu’un groupe de quelque soixante-quinze propriétaires a remis au maire une pétition signée par huit cents habitants, celui-ci s’est lancé dans une longue diatribe au cours de laquelle il a remis en question leur «patriotisme». Ayant anticipé la réception de la pétition, il a lu un long discours faisant fi des droits humains des Palestiniens. Il a également demandé que dix policiers soient présents lors de la réunion, soit plus que d’habitude, ce que certains participants ont décrit comme un environnement «hostile» et «intimidant».
Après avoir condamné les actions des résidents et des contribuables, M. Pekau a ordonné une interruption de séance et il a exigé le départ de ceux qui y assistaient. Une fois que la salle s’est vidée, il a poursuivi son discours, dans lequel il a indiqué aux résidents arabes et musulmans qu’ils pouvaient «se rendre dans un autre pays» s’ils n’aimaient pas la manière dont les responsables de la ville se comportaient.
«Les actions du maire Pekau ont été très irrespectueuses», soutient Shad Mohammed, qui était présent lors de la réunion.
Les actions du maire ont incité certains membres de la communauté à organiser des réunions pour contester sa campagne de réélection en avril 2025 et à initier une campagne d’inscription sur les listes électorales.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com