Innovation et excellence au pavillon France du salon Beautyworld de Riyad 2024

Beautyworld Saudi Arabia 2024 accueille à l’occasion de cette édition pas moins de 200 exposants, soit deux fois plus que lors de l’édition 2022. (AFP).
Beautyworld Saudi Arabia 2024 accueille à l’occasion de cette édition pas moins de 200 exposants, soit deux fois plus que lors de l’édition 2022. (AFP).
L’édition 2024 du Beautyworld Saudi Arabia a été inaugurée par le prince Turki ben Mohammed ben Nasser ben Abdelaziz al-Saoud en présence de l'ambassadeur de France Ludovic Pouille, au Riyad International Convention and Exhibition Center.
L’édition 2024 du Beautyworld Saudi Arabia a été inaugurée par le prince Turki ben Mohammed ben Nasser ben Abdelaziz al-Saoud en présence de l'ambassadeur de France Ludovic Pouille, au Riyad International Convention and Exhibition Center.
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Publié le Mercredi 14 février 2024

Innovation et excellence au pavillon France du salon Beautyworld de Riyad 2024

  • Beautyworld Saudi Arabia 2024 accueille pour cette édition pas moins de 200 exposants, soit deux fois plus que lors de l’édition 2022
  • «Pour la première fois, Business France est parvenu à monter ce magnifique pavillon France avec une vingtaine d'entreprises, des PME, des start-up venues de toutes les régions de France»

RIYAD: L’édition 2024 du Beautyworld Saudi Arabia a été inaugurée par le prince Turki ben Mohammed ben Nasser ben Abdelaziz al-Saoud au Riyad International Convention and Exhibition Center. Une fois encore se sont réunis dans la capitale saoudienne des experts de la beauté, des soins capillaires, des parfums et du bien-être. L’événement se déroule du 11 au 13 février entre 14 à 22 heures.

Beautyworld Saudi Arabia 2024 accueille à l’occasion de cette édition pas moins de 200 exposants, soit deux fois plus que lors de l’édition 2022. Pendant trois jours, le salon présente les innovations dans les domaines de la parfumerie, des soins capillaires, de l’onglerie, de la cosmétique, entre autres. On y trouve des fournitures de salon, des machines, des emballages, des matières premières ainsi que des produits fabriqués en sous-traitance.

Business France marque sa première participation à cette édition avec une importante délégation: vingt compagnies françaises viennent exposer leurs dernières innovations et produits. Un pavillon de 312 mètres carrés réunit l’excellence et le savoir-faire de l’industrie cosmétique française.

L’ambassadeur de France en Arabie saoudite, Ludovic Pouille, a déclaré à Arab News en français: «Je suis vraiment très très heureux d'être aujourd'hui à Beautyworld, et en particulier dans le Pavillon français, Choose France. C'est un salon qui est très connu en Arabie saoudite et dans la région.»

«Pour la première fois, Business France est parvenu à monter ce magnifique pavillon France avec une vingtaine d'entreprises, des PME, des start-up venues de toutes les régions de France et qui développent un savoir-faire unique. Bien sûr, la France est le pays des cosmétiques, de la beauté, du parfum. Nous ne pouvions donc pas être absents de ce magnifique salon.»

«Nous savons qu'il y a de fortes attentes en Arabie saoudite autour de ce qu'on appelle la “French Touch”. Je fais donc confiance à toutes les entreprises qui sont là pour présenter leurs produits. Certains sont absolument uniques et soucieux de la durabilité. Nous n'apportons pas que des produits de beauté. Nous apportons des produits qui contribuent aussi à la préservation de la planète. C'est très important dans le monde d'aujourd'hui.»

«Je souhaite donc une longue vie et beaucoup de succès au pavillon France du salon Beauty World et puis, bien sûr, un grand succès à l’ensemble du salon. Et j’espère que l'an prochain, le pavillon France sera encore agrandi – avec, peut-être, deux fois plus d’entreprises françaises qui viendront présenter leurs produits.»

«L’ambassade de France et Business France resteront aux côtés des entreprises françaises pour les accompagner sur ce marché qui est à la fois exigeant et très prometteur. Et nos portes sont ouvertes pour accueillir davantage de PME, de start-up, d'entreprises françaises afin de les aider à découvrir et à explorer le marché», a ajouté l’ambassadeur. 

Ce salon constitue une plate-forme exclusive pour le réseautage, la collaboration, le partage des connaissances, la découverte d’innovations, la signature de partenariats entre les acteurs mondiaux du secteur.

80% des Saoudiennes affirment prendre soin d’elles. Les achats de produits de beauté occupent la première place de leurs achats mensuels. L’apparence physique est très importante dans la société saoudienne, aussi bien sur le plan privé que professionnel. Ces jeunes consommateurs ont moins de 25 ans et représentent 58% de la population.

EN BREF

L'industrie cosmétique est un acteur majeur de l'économie française. En 2022, elle générait à elle seule près de 20 milliards d'euros de chiffre d'affaires et comptait plus de 3 000 entreprises, employant un total de quelque 180 000 personnes. La France est le deuxième plus grand marché européen de la cosmétique après l'Allemagne, et le quatrième au niveau mondial.

Avec de nombreuses marques de renommée internationale, la France compte en effet parmi les leaders mondiaux en matière de production et d'exportation de produits de beauté et de soin. Au cours des dernières décennies, l’Hexagone s'est également imposé en tant que pays innovant, aussi bien par ses formations que par l’utilisation de ses technologies pour créer ses produits.

Les professionnels de l'industrie cosmétique française sont hautement qualifiés et bénéficient d'une longue tradition d'excellence dans leur domaine. Ils sont reconnus pour leur savoir-faire en matière de formulation, de recherche et de développement, ainsi que pour leur créativité et leur sens de l'esthétique.

Langé Paris, une société française de produits de soin et de parfums de luxe, fait partie de l'héritage français. Son sens de l'élégance et de la beauté est unanimement reconnu. Depuis 2008, cette entreprise a développé une large gamme de produits pour la peau afin de répondre aux besoins spécifiques de chaque type de peau et aux différentes conditions de vie environnementales de ses clients.

Eric Fustier, directeur de Langé Paris, a confié à Arab News en français: «On utilise des produits aussi naturels que possible. Pour le marché saoudien, certains d’entre eux sont destinés aux peaux sèches. D’autres soutiennent très bien l'humidité. Nous proposons également des produits qui pénètrent rapidement et qui sont adaptés à la chaleur. Nous exportons aujourd’hui dans quinze pays et nos prix sont compétitifs.»

On remarque que les Saoudiennes sont très informées en termes de cosmétiques et de maquillage. Il faut donc leur proposer des produits qui sont d'avant-garde, car elles savent ce qu’elles achètent. Le marché saoudien est réellement un marché prometteur», a-t-il encore indiqué.

Le Petit Olivier est une marque française authentique fondée à Salon-de-Provence, dans le sud de la France. Ses dirigeants sont convaincus que la beauté naturelle est précieuse et qu’elle doit être respectée. C'est pourquoi l’équipe s’efforce de créer l'équilibre parfait entre le naturel, le plaisir et l’efficacité afin que tous les produits Made in France donnent pleinement satisfaction.

Paul-Maurice Bourgeois, directeur commercial de l’entreprise, a fait savoir à Arab News en français: «Le Petit Olivier aujourd'hui pèse quasiment 40 millions d'euros de chiffre d'affaires, dont 20 à 25% à l’export. Nous travaillons essentiellement avec la grande distribution en France. Nous fournissons des produits naturels à 95%. Ce sont nos formules, nous en sommes propriétaires. Elles sont toutes faites dans notre laboratoire recherche et développement à Salon-de-Provence.»

Astrix Pharma France est une société française forte de plus de quinze ans d'expérience dans la fabrication de produits cosmétiques. Elle se consacre à la création et à la distribution de produits de soin et de compléments alimentaires.

Mustapha Khadad, directeur commercial de l’entreprise, a expliqué à Arab News en français: «Nous sommes une société spécialisée dans la production et la distribution des produits cosmétiques et tout ce qui concerne le corporel, le capillaire. Nous sommes également installés en Arabie saoudite: nous avons une unité de production à Al-Kharj pour tout ce qui concerne les cosmétiques et les aliments supplémentaires.»

«En ce qui concerne Beautyworld, c’est une édition très importante pour nous. Nous avons rencontré beaucoup de clients, effectifs ou potentiels, qui viennent de partout. Nous faisons donc vraiment confiance à cette édition pour conclure des contrats de travail, de collaboration. Nous pensons que le marché saoudien est intéressant, car il y a une dynamique, notamment en ce qui concerne les investissements saoudiens et étrangers. Cela vaut le coup de pénétrer le marché de l’Arabie saoudite, parce qu’il est sécurisé.»

LSI, société française spécialisée dans l’élaboration de logiciels informatiques, propose des solutions de gestion intégrée pour l’industrie des parfums, des cosmétiques et des arômes. Elle propose des offres complètes de solutions sur mesure.

Nicolas Bazard, consultant chez LSI, a expliqué à Arab News en français: «Nous proposons à nos clients différentes versions, mais la version complète, c’est un Enterprise Resource Planning [ERP], un logiciel qui va permettre d’acheter, de vendre, de gérer tous les flux de la société, de la création d’un briefing pour un prospect jusqu’à la facturation, en passant par la sélection des acheteurs, la formulation, la recherche et le développement. Nous proposons nos solutions aux clients qui vont fabriquer et vendre des matières réglementées pour la parfumerie, la cosmétique et les arômes.»

L'industrie de la beauté, essentiellement soutenue en Arabie saoudite par la Vision 2030, continue de se développer. Beautyworld fournit une plate-forme unique pour les acteurs locaux et internationaux de ce secteur afin que ces derniers se développent dans l'un des marchés régionaux les plus prometteurs du monde.


Aviation: Commande historique de Saudia Group de 105 appareils de la famille A320neo

Un Airbus A330 de la compagnie aérienne Saudia, également connue sous le nom de Saudi Arabian Airlines, atterrit à Toulouse, le 22 juillet 2017. (AFP).
Un Airbus A330 de la compagnie aérienne Saudia, également connue sous le nom de Saudi Arabian Airlines, atterrit à Toulouse, le 22 juillet 2017. (AFP).
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  • L'accord a été annoncé lors du Future Aviation Forum à Riyad
  • La commande comprend 12 A320neo et 93 A321neo

RIYAD:  Le groupe Saudia, représenté par Saudia, la compagnie nationale du Royaume d'Arabie saoudite, et Flyadeal, la compagnie low-cost du groupe, a signé une commande ferme portant sur 105 appareils supplémentaires de la famille A320neo. La commande comprend 12 A320neo et 93 A321neo. Elle porte le carnet de commandes d'Airbus du groupe Saudia à 144 appareils de la famille A320neo.

L'accord a été annoncé lors du Future Aviation Forum à Riyad en présence de Saleh bin Nasser AIJasser, ministre saoudien des Transports et des Services logistiques du Royaume d'Arabie Saoudite, d’Ibrahim Al-Omar, directeur général de Saudia Group et de Benoît de Saint-Exupéry, vice-président exécutif des ventes de l'activité Avions commerciaux.

Ibrahim Al-Omar, directeur général du groupe Saudia, a souligné  que Saudia « a des objectifs opérationnels ambitieux pour répondre à la demande croissante. Nous augmentons le nombre de vols et de sièges sur plus de 100 destinations sur quatre continents, et nous prévoyons de poursuivre notre expansion. Les progrès réalisés dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite attirent chaque année davantage de visiteurs, de touristes, d'entrepreneurs et de pèlerins. C'est ce qui a motivé notre décision de conclure cet accord important, qui créera des emplois, augmentera le contenu local et contribuera à l'économie nationale. »

« Les nouveaux appareils de la famille A320neo joueront un rôle essentiel dans la réalisation de l'ambitieux plan Vision 2030 de l'Arabie saoudite », a pour sa part déclaré Benoît de Saint-Exupéry, Executive Vice President Sales de la division Commercial Aircraft.

« Il contribuera à la stratégie de Saudia Group visant à développer les capacités aériennes du Royaume, tout en permettant aux deux compagnies de bénéficier de l'efficacité exceptionnelle de la famille A320neo, de sa rentabilité supérieure, du plus haut niveau de confort pour les passagers, ainsi que de la réduction de la consommation de carburant et des émissions polluantes. »

L'Arabie saoudite crée ainsi des opportunités sans précédent pour l'aviation mondiale grâce à la stratégie nationale saoudienne pour le tourisme, qui vise à attirer plus de 150 millions de touristes d'ici 2030.

Cette commande auprès d'Airbus contribuera de manière significative à renforcer l'ambition du Royaume de devenir l'une des premières destinations touristiques mondiales. La famille A320 est le monocouloir le plus populaire au monde, avec plus de 18 000 commandes passées par plus de 300 clients sur tous les marchés. L'A321neo est le plus grand membre de la famille A320neo d'Airbus, offrant un rayon d'action et des performances inégalés. Grâce à l'intégration de moteurs de nouvelle génération et de Sharklets, l'A321neo permet de réduire le bruit de 50 % et d'économiser au moins 20 % de carburant et de CO2 par rapport aux monocouloirs de la génération précédente, tout en maximisant le confort des passagers dans la cabine monocouloir la plus large du ciel. Comme tous les appareils Airbus, la famille A320 est déjà capable de fonctionner avec jusqu'à 50 % de carburant aviation durable (SAF).

L'objectif d'Airbus est que tous ses appareils puissent fonctionner avec jusqu'à 100 % de SAF d'ici 2030.


Baheej dévoile un projet de développement du front de mer à Yanbu

Cette collaboration entre Asfar, une société saoudienne d’investissement touristique détenue par le Fonds public d’investissement, et l’alliance Tamimi-AWN vise à développer la zone riveraine de la Commission royale à Yanbu. (Photo fournie)
Cette collaboration entre Asfar, une société saoudienne d’investissement touristique détenue par le Fonds public d’investissement, et l’alliance Tamimi-AWN vise à développer la zone riveraine de la Commission royale à Yanbu. (Photo fournie)
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  • Selon un communiqué, chaque aspect du projet vise à proposer des expériences touristiques mémorables et durables
  • Les visiteurs auront bientôt l’occasion d’explorer Yanbu, cette ville dont l’histoire remonte au xvie siècle

RIYAD: Le secteur touristique saoudien continue de se développer. En effet, Baheej Tourism Development Co. a dévoilé un nouveau projet de développement du front de mer à Yanbu.

Cette collaboration entre Asfar, une société saoudienne d’investissement touristique détenue par le Fonds public d’investissement, et l’alliance Tamimi-AWN vise à développer la zone riveraine de la Commission royale à Yanbu.

Le projet initial couvrira 32 000 m². Il dispose de trois éléments clés: une plage, un centre d’activation touristique et un hôtel. Son dévoilement complet est prévu pour 2027.

Un quatrième atout devrait être bientôt annoncé.

Selon un communiqué, chaque aspect du projet a pour objectif de proposer des expériences touristiques mémorables et durables.

Les visiteurs auront bientôt l’occasion d’explorer Yanbu, cette ville dont l’histoire remonte au xvie siècle et qui est célèbre pour son patrimoine architectural ainsi que pour ses plages de sable fin.

Baheej considère Yanbu comme un lieu emblématique qui met en valeur la culture, l’histoire et la beauté naturelle de l’Arabie saoudite, offrant ainsi une destination unique aux touristes.

Nora al-Tamimi, PDG de Baheej, décrit le développement du projet en trois phases et met l’accent sur l’engagement communautaire, la durabilité et l’impact environnemental minimal.

Mme Al-Tamimi confie: «Nous pensons que les destinations ne sont pas seulement construites, mais découvertes, et l’engagement de Baheej réside dans la découverte des joyaux cachés de l’Arabie saoudite. Nos collaborations stratégiques visent à organiser des expériences sans précédent qui valorisent la riche culture, l’histoire et les merveilles naturelles de l’Arabie saoudite.»

Elle ajoute: «L’infrastructure contemporaine de la ville de Yanbu, son environnement captivant et ses paysages côtiers attrayants en font une porte d’entrée exceptionnelle vers la Riviera de la mer Rouge. Nous prévoyons le dévoilement complet de notre destination et de ses composantes d’ici à la fin de l’année 2027.»

En analysant les risques et les possibilités d’investissement, le projet tend à positionner Yanbu comme une destination touristique recherchée aux niveaux local et international, explique Mme Al-Tamimi.

Le rôle de Baheej consistera à intégrer la culture locale et à promouvoir la protection de la planète, à renforcer l’attractivité de Yanbu et à soutenir le développement régional.

Cette approche a pour ambition de transformer le secteur hôtelier de Yanbu en alliant patrimoine communautaire et gestion de l’environnement.

Fondée en 2023, la société Baheej a pour vocation de créer des expériences touristiques accessibles qui répondent aux normes internationales tout en restant contextuelles et durables.

Ces initiatives font partie d’une stratégie plus large dont l’objectif est de transformer les villes saoudiennes en destinations prospères et respectueuses de l’environnement.

Baheej prévoit également de lancer des projets supplémentaires dans d’autres villes d’ici à la fin de l’année 2024.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Entre Taïwan et la Chine, une rapide traversée en ferry pour faire du shopping

Des visiteurs prennent des photos de la ville chinoise de Xiamen depuis les îles Kinmen contrôlées par Taiwan, à Kinmen, le 17 mai 2024. (Photo par I-Hwa Cheng AFP)
Des visiteurs prennent des photos de la ville chinoise de Xiamen depuis les îles Kinmen contrôlées par Taiwan, à Kinmen, le 17 mai 2024. (Photo par I-Hwa Cheng AFP)
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  • En passant l'immigration, les voyageurs ne peuvent manquer un panneau où est inscrit: «Une famille de part et d'autre du détroit, travaillant ensemble pour réaliser nos rêves»
  • La mort en février de deux pêcheurs chinois, après le chavirage de leur embarcation poursuivie par les garde-côtes taïwanais, a donné lieu à une montée des tensions entre Pékin et Taipei

KINMEN, Taïwan : Avant de prendre le ferry qui les ramènera chez eux, les Taïwanais chargés de leurs emplettes faites sur les marchés animés de Xiamen, en Chine continentale, doivent passer au rayon X leurs bagages remplis de nourriture, d'alcool ou encore de matériaux de construction.

A peine cinq kilomètres séparent le continent de l'île taïwanaise de Kinmen, où ils débarqueront une demi-heure plus tard. Mais ils se retrouveront en réalité à mille lieux des centres commerciaux haut-de-gamme et des gratte-ciels modernes de la mégapole chinoise Xiamen.

En passant l'immigration, les voyageurs ne peuvent manquer un panneau où est inscrit: «Une famille de part et d'autre du détroit, travaillant ensemble pour réaliser nos rêves».

La Chine considère Taïwan comme l'une de ses provinces qu'elle a promis de reprendre par la force si nécessaire.

Les navires des garde-côtes chinois ont fait de fréquentes apparitions dans les eaux proches de Kinmen ces derniers mois, avant l'investiture lundi du nouveau président de Taïwan Lai Ching-te, que Pékin a qualifié de «dangereux séparatiste».

Pourtant, le fossé qui se creuse entre Pékin et Taipei et la menace d'un conflit si la Chine tient sa promesse de s'emparer de l'archipel de 23 millions d'habitants semblent être la dernière des préoccupations des passagers taïwanais.

«La Chine est un grand marché, elle offre plus de produits et une plus grande variété de choses, et les choses sont beaucoup moins chères», confie Huang Chuang-yuan, qui tient un restaurant de fruits de mer à Kinmen, et qui fait partie des nombreux habitués à faire la navette.

Huit ferries circulent chaque jour entre les deux rives, et l'année dernière, 700.000 personnes ont fait le voyage entre Kinmen et la Chine continentale.

«C'est très pratique de s'y rendre et le ferry ne dure que 30 minutes», explique à l'AFP le chef taïwanais Ji De-wei, qui a récemment ouvert un restaurant sur l'île taïwanaise, tandis que trois de ses employés chargent ses achats dans un petit camion.

Si «les choses ne sont pas moins chères», il y a «plus de choix», ajoute le cuisinier de 45 ans, qui déclare faire l'aller-retour tous les mois pour s'approvisionner en produits.

D'autres passagers, comme Gail Lin, font le trajet davantage pour la visite que pour faire des courses: en Chine, «les choses sont très modernes», s'exclame-t-elle, déplorant qu'à Kinmen «les choses soient un peu dépassées».

- «Rien ne peut arriver» -

Le président élu taïwanais, qui prendra ses fonctions lundi, s'est décrit par le passé comme un «artisan pragmatique de l'indépendance de Taïwan». Il a depuis adouci son discours, affirmant désormais qu'un processus d'indépendance n'est pas nécessaire car l'île a, selon lui, de facto ce statut.

Mais la mort en février de deux pêcheurs chinois, après le chavirage de leur embarcation poursuivie par les garde-côtes taïwanais, a donné lieu à une montée des tensions entre Pékin et Taipei.

Le 9 mai, une flotte chinoise de sept navires et cinq embarcations de garde-côtes chinois a été détectée autour de l'archipel par leurs homologues taïwanais.

Pourtant, Meng-hsuan Lin, une autre passagère âgée de 28 ans, espère que davantage de citoyens chinois pourront visiter Taïwan, et notamment Kinmen, après l'entrée en fonction de Lai Ching-te.

«Kinmen est l'endroit le plus sûr. Rien ne peut arriver», estime-t-elle.