Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin admis en «soins intensifs»

Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a été admis en unité de «soins intensifs» après une nouvelle hospitalisation pour un problème de vessie, a annoncé le Pentagone dimanche soir. (AFP)
Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a été admis en unité de «soins intensifs» après une nouvelle hospitalisation pour un problème de vessie, a annoncé le Pentagone dimanche soir. (AFP)
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Publié le Lundi 12 février 2024

Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin admis en «soins intensifs»

  • Lors d'une conférence de presse le 1er février, le secrétaire à la Défense, 70 ans, s'était excusé d'avoir gardé le secret sur son cancer de la prostate
  • Plusieurs parlementaires républicains ont demandé son limogeage, mais M. Biden a déclaré qu'il lui gardait sa confiance

WASHINGTON: Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a été admis en unité de "soins intensifs" après une nouvelle hospitalisation pour un problème de vessie, a annoncé le Pentagone dimanche soir.

Lloyd Austin, dont plusieurs hospitalisations gardées secrètes pour un cancer de la prostate, ont suscité la controverse, avait été admis plus tôt dans la journée à l'hôpital pour "un problème urgent de la vessie", avant de déléguer ses fonctions à son adjointe.

"Ce soir, après une série de tests et d'évaluations, le secrétaire a été admis dans l'unité de soins intensifs du Centre médical militaire national Walter Reed pour des soins de support et une étroite surveillance", a indiqué le Pentagone dans un communiqué.

"A cette heure, il n'est pas clair combien de temps le ministre Austin restera hospitalisé", précise le communiqué des Dr John Maddox et Gregory Chesnut.

"Le problème de vessie actuel ne devrait pas affecter son complet rétablissement prévu. Son pronostic pour le cancer reste excellent", ajoutent les médecins.

Depuis dimanche 17H00 (22H00 GMT), la secrétaire adjointe à la Défense Kathleen Hicks assume les fonctions de cheffe du Pentagone. Quelques heures auparavant, le Pentagone avait pourtant indiqué que M. Austin s'était "rendu à l'hôpital avec les systèmes de communications classifiées et non classifiées nécessaires" pour exercer ses fonctions.

La Maison Blanche et le Congrès ont été informés, a assuré le Pentagone.

Lors d'une conférence de presse le 1er février, le secrétaire à la Défense, 70 ans, s'était excusé d'avoir gardé le secret sur son cancer de la prostate, une affaire qui a provoqué un tollé dans le pays.

Car en pleine année électorale et alors que les Etats-Unis, première puissance militaire mondiale, suivent de près deux conflits majeurs en Ukraine et dans la bande de Gaza, le septuagénaire a été opéré et deux fois hospitalisé en décembre et en janvier sans que le président Joe Biden n'en sache rien.

"C'était une erreur", avait reconnu le ministre lors de ce point de presse auquel il s'est présenté avec une démarche encore raide.

"J'aurais dû informer le président de mon diagnostic de cancer. J'aurais aussi dû le dire à mon équipe et à la population américaine et j'en assume l'entière responsabilité. Je présente mes excuses à mes collègues et à la population américaine", avait-il ajouté.

Le ministre avait cependant tenu à dire "très clairement qu'il n'y a pas eu de vacance du pouvoir et (qu'il n'y a eu) aucun risque pour le commandement et le contrôle du ministère".

Il avait indiqué avoir "directement" présenté ses excuses à M. Biden et que ce dernier avait réagi "avec grâce".

Stupéfaction et appels à la démission 

L'affaire avait provoqué la stupéfaction jusque dans le camp démocrate et suscité des appels de républicains à la démission de Lloyd Austin.

Cette fois, son ministère a promptement communiqué sur sa nouvelle hospitalisation: les médias ont été prévenus à peu près deux heures après son départ à l'hôpital.

La controverse sur ses problèmes de santé est aussi survenue au moment où les forces américaines en Irak et en Syrie sont régulièrement visées par des attaques de combattants soutenus par l'Iran, selon Washington.

Le plus haut responsable de la défense américaine est également une figure clé dans les efforts de l'administration Biden de maintenir son soutien à l'Ukraine dans son conflit avec la Russie, alors que les républicains du Congrès refusent d'autoriser de nouveaux financements pour l'aide militaire à Kiev.

Plusieurs parlementaires républicains ont demandé son limogeage, mais M. Biden, tout en déplorant le manque de discernement du chef du Pentagone, a déclaré qu'il lui gardait sa confiance.

M. Austin a acquis la réputation d'un fonctionnaire largement apolitique, très à l'aise avec les troupes américaines. D'une stature imposante, il est d'une grande discrétion et évite les feux de la rampe, ce qui, selon lui, a joué un rôle dans sa décision de garder secret le diagnostic de son cancer.


La Grèce suspend l'examen des demandes d'asile des migrants en provenance d'Afrique du Nord

Des migrants secourus en mer au large de l'île grecque de Crète débarquent d'un navire de sauvetage des garde-côtes grecs dans le port d'Agia Galini avant d'être transférés, le 6 juillet 2025. (Photo de Costas METAXAKIS / AFP)
Des migrants secourus en mer au large de l'île grecque de Crète débarquent d'un navire de sauvetage des garde-côtes grecs dans le port d'Agia Galini avant d'être transférés, le 6 juillet 2025. (Photo de Costas METAXAKIS / AFP)
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ATHENES : Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a annoncé mercredi que la Grèce allait suspendre pour trois mois l'examen des demandes d'asile des migrants arrivant à bord de bateaux en provenance d'Afrique du Nord, alors que le nombre d'arrivées depuis la Libye a fortement augmenté.

« Nous allons informer l'Union européenne de notre décision de suspendre pour trois mois les demandes d'asile des migrants arrivant à bord de bateaux en provenance d'Afrique du Nord », a déclaré le chef du gouvernement conservateur au Parlement, en précisant que « tous les migrants entrant illégalement seront arrêtés et détenus ».

« Le passage vers la Grèce est fermé », a-t-il ajouté devant les députés.

Évoquant une « situation d’urgence » qui « exige des mesures exceptionnelles », Kyriakos Mitsotakis a ainsi voulu adresser « un message de détermination (…) tant aux trafiquants qu’à leurs clients potentiels ».

Ces derniers jours, plus de 2 000 migrants ont été secourus au large de la petite île de Gavdos et de la Crète, marquant un « pic » du nombre d'arrivées, selon les autorités grecques. 

« Nous parlons d'un flux migratoire massif, continu et croissant au sud de notre pays », a souligné mardi soir le porte-parole du gouvernement, Pavlos Marinakis, à la télévision.

Selon les autorités grecques, plus de 7 300 migrants sont arrivés en Crète et à Gavdos depuis le début de l'année, contre 4 935 en 2024.

Début 2020, en pleine crise migratoire avec la Turquie, la Grèce avait déjà temporairement suspendu l'examen des demandes d'asile. Des milliers de personnes en quête d'asile dans l'Union européenne avaient alors afflué à la frontière gréco-turque.


La récente canicule en Europe jusqu'à 4°C plus chaude à cause du réchauffement climatique

Des touristes se protègent du soleil avec des parapluies à Ronda, dans le sud de l'Espagne, pendant la première vague de chaleur de l'été, le 2 juillet 2025. (AFP)
Des touristes se protègent du soleil avec des parapluies à Ronda, dans le sud de l'Espagne, pendant la première vague de chaleur de l'été, le 2 juillet 2025. (AFP)
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  • Le changement climatique causé par la combustion des énergies fossiles a rendu la récente vague de chaleur dans l'ouest de l'Europe jusqu'à 4°C plus chaude dans de nombreuses villes
  • Entre fin juin et début juillet, les températures ont largement dépassé les 40°C dans de nombreux pays européens

PARIS: Le changement climatique causé par la combustion des énergies fossiles a rendu la récente vague de chaleur dans l'ouest de l'Europe jusqu'à 4°C plus chaude dans de nombreuses villes, exposant des milliers de personnes vulnérables à un stress thermique dangereux, selon une "étude rapide" publiée mercredi.

Entre fin juin et début juillet, les températures ont largement dépassé les 40°C dans de nombreux pays européens, lors d'une exceptionnelle et précoce vague de chaleur, qui a déclenché de nombreuses alertes sanitaires.

"Nous estimons que le réchauffement climatique a amplifié la vague de chaleur d'environ 2 à 4°C dans la plupart des villes" étudiées, notamment Paris, Londres et Madrid, a déclaré Ben Clarke de l'Imperial College de Londres, qui a mené cette étude avec la London School of Hygiene and Tropical Medicine.

L'épisode a probablement entraîné un nombre bien plus élevé de décès liés à la chaleur que sans l'influence du réchauffement climatique, a conclu cette "étude rapide", menée par plus d'une dizaine de chercheurs de cinq institutions européennes, en attendant les bilans officiels dans plusieurs semaines.

Pour évaluer l'influence du changement climatique, les scientifiques ont simulé l'intensité de cet épisode dans un monde qui n'aurait pas connu la combustion massive du charbon, du pétrole et du gaz, en partant des données météo historiques.

Ils ont conclu que la vague de chaleur "aurait été de 2 à 4°C moins intense" sans le changement climatique dans 11 des 12 villes étudiées.

Ces degrés supplémentaires ont considérablement accru le risque sanitaire pour les 30 millions d'habitants des villes étudiées, dont Paris, Londres et Madrid.

"Cela place certains groupes de personnes dans une situation plus dangereuse", a déclaré le chercheur Ben Clarke de l'Imperial College de Londres.

"Pour certains, c'est encore un temps chaud et agréable. Mais pour une grande partie de la population, ça devient dangereux", a-t-il déclaré aux journalistes.

- vie ou mort -

L'étude tente pour la première fois d'estimer le nombre de décès attribuables à la canicule dans les 12 villes étudiées et la proportion attribuable au changement climatique.

Sur la base de méthodes scientifiques évaluées par des pairs et de recherches établies sur la chaleur et la mortalité, l'étude estime que la vague de chaleur a probablement causé environ 2.300 décès prématurés entre le 23 juin et le 2 juillet dans ces villes.

Et environ 1.500 décès, soit environ deux tiers, n'auraient pas eu lieu sans les degrés ajoutés par le dérèglement du climat par l'humanité.

Les auteurs, issus d'institutions au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, au Danemark et en Suisse, ont souligné que cette estimation n'était qu'un aperçu, avant tout décompte officiel.

Les vagues de chaleur sont particulièrement dangereuses pour les personnes âgées, les malades, les jeunes enfants, les travailleurs en extérieur et toute personne exposée à des températures élevées pendant de longues périodes sans répit, en particulier lors de l'enchaînement de nuits chaudes.

De larges territoires du sud de l'Europe ont connu des successions de "nuits tropicales", lorsque les températures ne baissent pas assez pour permettre au corp de récupérer.

"Pour des milliers de personnes, une augmentation de seulement 2 ou 4°C peut faire la différence entre la vie et la mort", a déclaré Garyfallos Konstantinoudis, de l'Imperial College de Londres.

"C'est pourquoi les vagues de chaleur sont connues comme des tueuses silencieuses: la plupart des décès surviennent dans les maisons et les hôpitaux, à l'abri des regards, et sont rarement signalés", a-t-il déclaré.

Les autorités estiment qu'il faudra plusieurs semaines pour établir un bilan définitif des victimes. La succession d'épisodes similaires a déjà provoqué des dizaines de milliers de morts prématurées en Europe au cours des étés précédents.


L'Acropole d'Athènes de nouveau fermé partiellement en raison d'une vague de chaleur

L'Acropole d'Athènes, chef d'oeuvre de la Grèce antique, abrite principalement le Parthénon, le temple dédié à la déesse Athéna datant du Ve siècle avant J-C.  Ce site emblématique grec avait déjà dû fermer ses portes à plusieurs reprises durant les étés 2024 et 2023, notamment lors d'un épisode caniculaire de deux semaines, inédit dans sa durée, en juillet 2023. (AFP)
L'Acropole d'Athènes, chef d'oeuvre de la Grèce antique, abrite principalement le Parthénon, le temple dédié à la déesse Athéna datant du Ve siècle avant J-C. Ce site emblématique grec avait déjà dû fermer ses portes à plusieurs reprises durant les étés 2024 et 2023, notamment lors d'un épisode caniculaire de deux semaines, inédit dans sa durée, en juillet 2023. (AFP)
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  • Comme mardi, les touristes ne pourront pas visiter le Parthénon et autres chefs-d’œuvre antiques au sommet de l'Acropole entre 13H00 et 17H00 locales
  • Le site Meteo.gr de l'Observatoire national d'Athènes a enregistré mardi des températures dépassant légèrement les 41°C localement dans l'est continental du pays

ATHENES: L'Acropole d'Athènes va de nouveau fermer ses portes mercredi aux heures les plus chaudes de la journée, a annoncé le ministère grec de la Culture, en raison d'une vague de canicule qui frappe la Grèce avec plus de 41°C enregistrés mardi dans certaines régions.

Comme mardi, les touristes ne pourront pas visiter le Parthénon et autres chefs-d’œuvre antiques au sommet de l'Acropole entre 13H00 et 17H00 locales (10H00 à 14H00 GMT), a précisé le ministère.

Le site Meteo.gr de l'Observatoire national d'Athènes a enregistré mardi des températures dépassant légèrement les 41°C localement dans l'est continental du pays.

Pour mercredi, les services météorologiques nationaux EMY ont prévenu que les températures pourraient à nouveau grimper à 41°C localement en Grèce centrale et orientale et dans l'est du Péloponnèse (sud).

A Athènes, le thermomètre affichait déjà 35°C à 11H00 locales (08H00 GMT), avec des pointes souvent plus élevées encore dans le centre-ville très bétonné.

Face au risque "extrêmement élevé" d'incendies, la Protection civile grecque a en outre placé en état d'alerte pour mercredi une grande partie de la région autour d'Athènes, l'Attique, du centre et du Péloponnèse (sud).

Cette vague de chaleur a été qualifiée de "canicule" par plusieurs météorologues même si les températures actuelles ne sont pas exceptionnelles en Grèce.

Elle devrait marquer le pas dès jeudi avec des températures dans la capitale grecque qui devraient redescendre à 30°C.

L'Acropole d'Athènes, chef d'oeuvre de la Grèce antique, abrite principalement le Parthénon, le temple dédié à la déesse Athéna datant du Ve siècle avant J-C.

Ce site emblématique grec avait déjà dû fermer ses portes à plusieurs reprises durant les étés 2024 et 2023, notamment lors d'un épisode caniculaire de deux semaines, inédit dans sa durée, en juillet 2023.

L'an dernier le site avait enregistré un nouveau record de visiteurs, près de 4,5 millions, une hausse de 15,1% sur un an.

Pays méditerranéen coutumier des canicules, la Grèce a depuis le début de l'été été plutôt épargnée par les canicules qui se sont pourtant répétées ces dernières années.

Juin 2025 a été le mois de juin le plus chaud jamais enregistré en Europe de l'Ouest, alors que des températures "extrêmes" ont frappé le continent lors de deux vagues de chaleur consécutives précoces, a par ailleurs annoncé mercredi le service européen Copernicus.