Ukraine: une frappe russe déverse une «rivière de feu» à Kharkiv, sept morts

Les secouristes ukrainiens aspergent d'eau pour éteindre les flammes alors qu'ils travaillent sur le site d'une attaque de drone à Kharkiv, tôt le 10 février 2024 (Photo, AFP).
Les secouristes ukrainiens aspergent d'eau pour éteindre les flammes alors qu'ils travaillent sur le site d'une attaque de drone à Kharkiv, tôt le 10 février 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 11 février 2024

Ukraine: une frappe russe déverse une «rivière de feu» à Kharkiv, sept morts

  • Sept personnes ont été tuées dont trois enfants samedi lors d'une frappe nocturne de drones russes sur une station-service à Kharkiv
  • Environ 3800 tonnes de carburant étaient stockées dans cette station-service qui était aussi un dépôt pétrolier

KHARKIV: Sept personnes ont été tuées dont trois enfants samedi lors d'une frappe nocturne de drones russes sur une station-service à Kharkiv, grande ville du nord-est, qui a déversé une "rivière de feu" dans une rue et détruit une quinzaine de maisons.

Selon les autorités locales, cette attaque réalisée avec des drones de fabrication iranienne Shahed a touché une station-service et provoqué le déversement de carburant enflammé, l'incendie couvrant rapidement un large périmètre et conduisant à l'évacuation d'une cinquantaine de personnes.

"Ma belle-mère a appelé, elle a dit que ça brûlait (...) Puis elle a rappelé et a commencé à crier que les flammes s'étaient propagées à la maison. Nous avons entendu les derniers cris et c'est tout, elle n'a plus donné signe de vie", a raconté à l'AFP Natalia, une proche de victimes.

Oleksandre Lagoutine est lui resté en vie en parvenant à fuir les flammes. "Il y a eu un boum, ça a pris feu, et en cinq minutes nous avons eu une rivière de feu", témoigne-t-il.

Selon le gouverneur régional Oleg Synegoubov, sept personnes ont péri dans cette attaque, dont trois enfants: un âgé de 7 ans, un de 4 ans et un bébé de six mois. Quatre personnes, dont un enfant, ont été sauvées des flammes et une quinzaine de maisons ont été détruites.

"Il y avait une famille dans l'une des maisons - cinq personnes. Deux parents et trois de leurs enfants. Ils sont tous morts, brûlés vifs. Dans un autre bâtiment, il y avait un homme qui ne pouvait plus marcher. Sa femme s'occupait de lui. Ils sont également morts, brûlés vifs", a déclaré Serguiï Bolvinov, un responsable de la police de Kharkiv.

Selon lui, environ 3.800 tonnes de carburant étaient stockées dans cette station-service qui était aussi un dépôt pétrolier.

«Masse infernale en fusion»

"Toute la rue s'est transformée en une masse infernale en fusion. Le carburant s'étant mélangé à la neige et ayant commencé à brûler, les maisons situées le long de la rue ont commencé à prendre feu", a expliqué M. Bolvinov.

"Notre colère est absolue. Ce peuple paiera pour tout", s'est emporté sur Telegram le chef de l'administration présidentielle Andriï Iermak.

L'attaque de samedi survient après une série de frappes nocturnes à Kharkiv et plus à l'est, dans la ville de Velykyï Bourlouk.

Le gouverneur de la région de Kharkiv avait déclaré auparavant que des zones civiles avaient été touchées dans les deux localités, dont un café à Velykyï Bourlouk.

Ailleurs en Ukraine, deux personnes ont été tuées et deux autres blessées lors d'une frappe russe sur le village de Veletynske dans la région de Kherson (sud), a indiqué l'administration régionale.

Des frappes de drones russes ont aussi visé Odessa, grand port de la mer Noire, faisant quatre blessés atteints par des fragments d'engins abattus, selon le gouverneur Oleg Kiper. A Izmaïl, sur le Danube, les frappes ont détruit des installations industrielles, a-t-il ajouté.

Au total, 23 des 31 drones explosifs lancés par la Russie sur les régions de Kharkiv et d'Odessa ont été détruits en vol, a affirmé l'armée de l'air.

Du côté des alliés occidentaux de l'Ukraine, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a appelé samedi les Européens à accroître leur production d'armes pour augmenter les livraisons dont Kiev a cruellement besoin.

Moins d'une semaine avant la réunion des ministres de la Défense de l'Otan à Bruxelles, les 15 et 16 février, il a insisté sur la nécessité de "reconstituer et développer plus rapidement la base industrielle" européenne de défense.

L'Ukraine a répété à plusieurs reprises avoir notamment besoin de davantage de systèmes de défense anti-aérienne pour faire face aux frappes de l'armée russe.


Dernier jour de la COP29, bras de fer Nord-Sud sur la finance climatique

Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
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  • Les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier
  • Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi

BAKOU: La journée sera longue à Bakou: les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier entre pays riches et en développement à la conférence sur le changement climatique de l'ONU en Azerbaïdjan.

"Nous percevons des lueurs d'espoir", a résumé la négociatrice allemande Jennifer Morgan. "Mais des lueurs d'espoir ne suffisent pas, car il y a aussi des pilules empoisonnées".

Un journaliste de l'AFP a observé dans la soirée de jeudi de nombreuses allées et venues de ministres et diplomates entre les bureaux des délégations brésilienne, européenne, américaine, chinoise... et de la présidence azerbaïdjanaise du sommet. Un délégué européen confirme que les consultations de haut niveau se sont poursuivies jusque très tard dans la nuit.

Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi, au dernier moment.

Vendredi au petit-déjeuner, le négociateur d'un grand pays a indiqué à l'AFP que le texte était "en train d'être poli".

La question centrale, au "stade olympique" de Bakou, est de déterminer combien d'argent les pays développés, au nom de leur responsabilité historique dans le dérèglement climatique, accepteront de transférer aux pays en développement, pour les aider à affronter un climat plus destructeur et à investir dans les énergies bas carbone.

"Nous ne demandons qu'1% du PIB mondial. Est-ce trop demander pour sauver des vies?" demande Juan Carlos Monterrey Gomez, négociateur du Panama.

Depuis le début du sommet, le 11 novembre, des tempêtes ont tué des Philippines au Honduras, l'Espagne panse ses plaies après des inondations meurtrières, l'Equateur a déclaré l'urgence nationale à cause de la sécheresse et des incendies....

- "Au moins" 500 milliards -

L'arrière-plan inédit de cette 29e COP est une année 2024 qui sera vraisemblablement la plus chaude jamais mesurée. Et, neuf ans après l'accord de Paris, l'humanité va encore brûler plus de pétrole, de gaz et de charbon que l'année passée.

Un projet d'accord publié jeudi matin a mécontenté tout le monde car, à la place de chiffres figuraient des "X", et parce qu'il ne tranchait pas entre deux visions très opposées.

L'heure est venue des chiffres, mais combien? "Au moins" 500 milliards de dollars par an de la part des pays développés d'ici 2030, demande la plus grande alliance de pays en développement. A comparer aux 116 milliards de finance climatique fournie en 2022.

Les Européens, premiers contributeurs mondiaux, répètent qu'ils veulent "continuer à montrer la voie": un terme soigneusement choisi, venu directement de l'accord de Paris, en signe de bonne volonté. Mais le resserrement budgétaire limite leur marge de manœuvre.

Les Américains se sont dits "profondément inquiets" du dernier texte. Le commissaire européen Wopke Hoekstra a dénoncé un travail "inacceptable".

"Pourrais-je vous demander, s'il vous plaît, de montrer du leadership?" a-t-il lancé au président de la COP29, le ministre Moukhtar Babaïev, ancien cadre de la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise.

Américains et Européens n'ont pas encore révélé combien ils étaient prêts à payer.

- La Chine refuse toute obligation -

"Ils tournent en rond dans leurs jeux géopolitiques", a déploré la ministre colombienne Susan Muhamad.

Les pays développés négocient en fait en parallèle davantage d'"ambition" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais s'opposent aux pays producteurs de pétrole comme l'Arabie saoudite. Le groupe arabe a explicitement prévenu qu'il n'accepterait aucun texte ciblant "les combustibles fossiles".

Ce qui fait désordre un an après la COP28 de Dubaï, qui a appelé à lancer la transition vers la sortie des combustibles fossiles.

En public, les pays donnent de la voix. Mais en coulisses, Chinois, Occidentaux, Etats insulaires... Tous se parlent encore.

Le ministre irlandais Eamon Ryan confie à l'AFP qu'"il y a de l'espace pour un accord".

La Chine, clé pour trouver l'équilibre entre Occidentaux et Sud, a appelé "toutes les parties à se retrouver à mi-chemin".

Pékin a toutefois tracé une ligne rouge: elle ne veut aucune obligation financière. Pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Les délégués se préparent déjà à une prolongation samedi. Une tradition des COP.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.