La sécurité de l'Ukraine est aussi celle de l'Europe, rappelle Borrell à Kiev

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. (AFP)
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. (AFP)
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Publié le Jeudi 08 février 2024

La sécurité de l'Ukraine est aussi celle de l'Europe, rappelle Borrell à Kiev

  • «L'Europe doit comprendre que la guerre en Ukraine concerne également sa propre sécurité. C'est aussi notre sécurité qui est en jeu», a déclaré Borell
  • «Poutine peut penser que s'il a gagné une fois, pourquoi ne pourrait-il pas gagner une deuxième fois contre un autre voisin», a affirmé affirme le chef de la diplomatie européenne

KIEV: La guerre en Ukraine concerne aussi la sécurité des Européens, affirme le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell dans un entretien avec l'AFP à l'issue d'une visite mardi et mercredi à Kiev.

 

Question: l'Ukraine manque de munitions et redoute un affaiblissement de l'aide militaire. Les Européens en font-ils assez, particulièrement en ce qui concerne leur industrie de défense?

Réponse: Nous avons aidé l'Ukraine, l'aide européenne s'est élevée jusqu'à présent à 88 milliards d'euros et nous venons d'engager 50 milliards d'euros supplémentaires. Nous nous efforçons d'augmenter l'aide militaire, ce ne sont pas des mots en l'air, ce ne sont pas que des mots. Nous devons aider ce pays à se défendre.

En ce qui concerne les industries de défense en Europe, chaque Etat membre doit surveiller où va la production. J'ai posé cette question à mes collègues ministres de la Défense, à la dernière réunion à Bruxelles: chacun de vous, s'il vous plaît, regardez quelle est votre priorité. Si la priorité, c'est l'Ukraine, alors il faut revoir le contrat d'exportation de vos entreprises. Mais ça, chacun doit le faire à la maison, on ne peut pas le faire de Bruxelles.

On ne peut pas contraindre les entreprises, mais qui sont les acheteurs de munitions? Ce n'est pas une myriade d'entreprises privées, les acheteurs de munitions, ce sont les gouvernements, donc on peut parler de gouvernement à gouvernement et montrer quelle est la priorité politique.

 

Question: on parle parfois d'une lassitude en Europe et aux Etats-Unis après presque deux années de guerre, et certains se demandent pourquoi il faut aider l'Ukraine, que leur répondez-vous?

Réponse: l'Europe doit comprendre que la guerre en Ukraine concerne également sa propre sécurité. C'est aussi notre sécurité qui est en jeu. Ce n'est pas seulement parce que les Ukrainiens sont nos amis, mais parce que la sécurité de l'Europe se joue ici.

Il y a une tâche pédagogique à faire surtout avant des élections européennes, pour expliquer de quoi il s'agit, pourquoi nous aidons l'Ukraine, et comprendre ce que pourrait signifier une défaite de l'Ukraine.

Ca veut dire l'armée russe à la frontière de l'Europe; ça veut dire que Poutine peut penser que s'il a gagné une fois, pourquoi ne pourrait-il pas gagner une deuxième fois contre un autre voisin; ça voudrait dire que la Russie contrôle 35% de tous les marchés mondiaux de blé. Il y a des perspectives que les gens doivent connaître.

 

Question: Redoutez-vous une grande offensive russe au moment où l'Ukraine semble en moins bonne posture, faute d'armements et de troupes en nombre suffisant?

Réponse: la Russie est prête à tout. Poutine n'a pas l'intention de céder, il en va de sa survie politique, et bien sûr, il est prêt à tout, et peu lui importe de sacrifier son armée et son peuple. La Russie subit d'ailleurs d'énormes pertes matérielles et humaines.

Les Ukrainiens doivent gagner la guerre contre un système non démocratique violent, qui a une nostalgie impériale, car ce qui arrive à la Russie de Poutine, c'est qu'elle a une nostalgie de l'empire socialiste soviétique.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.