Les allégations israéliennes contre l'UNRWA n'ont pas été corroborées avant la cessation de leurs contrats, affirme Lazzarini

Le Commissaire général de l'UNWRA, Philippe Lazzarini, rencontre des Palestiniens dans un centre de réfugiés de la bande de Gaza en janvier 2024. (Photo, X/@UNLazzarini)
Le Commissaire général de l'UNWRA, Philippe Lazzarini, rencontre des Palestiniens dans un centre de réfugiés de la bande de Gaza en janvier 2024. (Photo, X/@UNLazzarini)
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Publié le Samedi 10 février 2024

Les allégations israéliennes contre l'UNRWA n'ont pas été corroborées avant la cessation de leurs contrats, affirme Lazzarini

  • Le commissaire général de l'Organisation a répondu: «Non, l'enquête est en cours» lorsqu'on lui a demandé s'il avait vérifié s'il existait des preuves
  • La décision de licencier le personnel a été prise en raison de la nature explosive des revendications

BEYROUTH: L'emploi de neuf employés de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), soupçonnés par Israël d'avoir aidé le Hamas dans les attentats du 7 octobre, a été supprimé par une «décision exceptionnelle et rapide», avant même que les allégations à leur encontre ne soient corroborées, a déclaré vendredi le chef de l'Office.

Le commissaire général de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a expliqué qu'il avait suivi une «procédure inversée» pour mettre fin aux contrats et qu'il n'avait pas examiné les demandes d'Israël avant les licenciements, a rapporté The Guardian vendredi.

Lors d'une conférence de presse à Jérusalem, Lazzarini a déclaré: «Non, l'enquête est en cours», lorsqu'on lui a demandé s'il avait vérifié s'il existait des preuves contre le personnel.»

«J'aurais pu les suspendre, mais je les ai licenciés. Et maintenant, j'ai une enquête, et si l'enquête nous confirme que c'était une erreur, dans ce cas, à l'ONU, nous prendrons une décision sur la façon de les dédommager correctement», a-t-il indiqué. La décision de licenciement est due à la nature explosive des allégations, a-t-il ajouté.

Il a mentionné que l'agence était déjà confrontée à des «attaques féroces et hideuses» alors qu'elle fournit de l'aide à près de 2 millions de Palestiniens à Gaza.

Lazzarini a révélé: «En effet, j'ai procédé à un licenciement sans procédure régulière parce que j'ai estimé à l'époque que non seulement la réputation, mais aussi la capacité de l'agence tout entière à continuer à fonctionner et à fournir une aide humanitaire essentielle seraient en jeu si je ne prenais pas une telle décision.»

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a évoqué ces allégations lors d'une conférence de presse jeudi: «Lorsqu'il y a eu des indications que le Hamas avait infiltré l'UNRWA, j'ai agi immédiatement dans le but de faire tout le nécessaire pour que l'UNRWA puisse éviter tout type d'infiltration par le Hamas.»

Selon le chef de l'ONU, l'organisation a reçu des allégations concernant 12 noms, et ces allégations étaient crédibles.

Guterres a déclaré: «Si les allégations sont crédibles, il s'agit d'un risque élevé. Et lorsque vous avez affaire à un risque élevé et que vous avez des règles et des règlements qui vous permettent de le faire, il faut, je crois, faire ce que j'ai fait, c'est-à-dire résilier immédiatement les contrats en fonction de ce que l'on appelle l'intérêt supérieur de l'organisation, ce que les règles et les règlements m'autorisent à faire.»

Il a précisé que l'équipe d'enquêteurs était immédiatement sur le terrain et a ajouté: «Si j'ai commis une erreur, elle pourrait être corrigée ultérieurement.» 

Il a souligné que l'organisation ne pouvait pas courir le risque de ne pas agir immédiatement car les accusations étaient liées à des activités criminelles dangereuses.

Guterres a révélé qu'il avait été surpris de lire dans la presse que l'armée et le ministère des Affaires étrangères d'Israël n'étaient pas disposés à partager des informations avec l'ONU.

Il a ajouté: «Pire encore, j'ai lu dans la presse que le ministère des Affaires étrangères d’Israël ne s'attendait pas à ce que j'agisse. Je ne peux pas imaginer qu'il s'agisse d'un piège.»

Selon le rapport du Guardian, le Bureau des services de contrôle interne des Nations unies enquête sur ces allégations et devrait rendre ses conclusions préliminaires dans les semaines à venir. Un examen indépendant distinct des processus de gestion des risques de l'agence est mené par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna.

Lazzarini a soutenu que l'agence travaillait dans un environnement «hostile» et qu'elle avait dû faire face à de nouvelles «restrictions» depuis que les allégations d'Israël ont été rendues publiques.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Sommet à Doha pour discuter de la riposte arabo-islamique à l’attaque israélienne contre le Qatar

Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
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  • Un sommet arabo-islamique extraordinaire discutera de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar ciblant des hauts responsables du Hamas

DUBAÏ : Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a déclaré samedi qu’un sommet arabo-islamique d’urgence, qui se tiendra dans la capitale Doha, discutera d’un projet de résolution concernant l’attaque israélienne contre l’État du Golfe, selon l’Agence de presse du Qatar (QNA).

« Le sommet examinera un projet de résolution sur l’attaque israélienne contre l’État du Qatar, présenté par la réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères arabes et islamiques, prévue demain dimanche », a déclaré à la QNA le porte-parole du ministère, Majid ben Mohammed Al Ansari.

Le ministère avait annoncé plus tôt que Doha accueillerait un sommet arabo-islamique extraordinaire pour débattre de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar visant des dirigeants de haut rang du Hamas.

Al Ansari a souligné que « la tenue de ce sommet arabo-islamique à ce moment précis revêt une importance particulière, car elle reflète la large solidarité arabe et islamique avec l’État du Qatar face à l’agression israélienne lâche ».

La réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères se tiendra dimanche. Le sommet débutera lundi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : Israël affirme que 250 000 habitants ont fui la ville, 32 morts dans de nouvelles frappes

Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
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  • Plus de 250 000 habitants auraient fui Gaza-ville ces dernières semaines, selon l'armée israélienne qui multiplie les frappes et ordonne des évacuations massives, malgré les risques humanitaires
  • La guerre, déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, a causé plus de 64 000 morts à Gaza selon le ministère de la Santé local

Jérusalem: L'armée israélienne a affirmé samedi que plus de 250.000 habitants avaient quitté ces dernières semaines la ville de Gaza vers d'autres secteurs du territoire palestinien, après une intensification des bombardements et raids israéliens.

De son côté, la Défense civile dans la bande de Gaza a fait état de cinq Palestiniens tués depuis l'aube dans les bombardements israéliens, au lendemain de la mort selon elle d'au moins 50 personnes à travers le territoire assiégé et dévasté par 23 mois de guerre.

"Selon les estimations de l'armée, plus d'un quart du million d'habitants de la ville de Gaza l'ont quittée pour leur propre sécurité", a déclaré le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, sur X.

Selon des estimations récentes de l'ONU, environ un million de Palestiniens vivent dans et autour de la ville de Gaza, la plus grande du territoire.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée dit vouloir prendre le contrôle de Gaza-ville, qu'elle présente comme l'un des derniers bastions du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Samedi, l'armée de l'air israélienne a largué des tracts exhortant les habitants des quartiers ouest de la ville à les évacuer, alors que la Défense civile locale a fait état de frappes aériennes continues.

"L'armée agit avec force dans votre secteur et est déterminée à démanteler et à vaincre le Hamas", pouvait-on lire dans le tract. "Pour votre sécurité, évacuez immédiatement via la rue al-Rachid vers le sud (du territoire). Vous avez été prévenus."

Les forces israéliennes ont détruit plusieurs tours d'habitation à Gaza-ville ces derniers jours, l'armée affirmant son intention d'"intensifier le rythme (de ses) frappes ciblées (...) afin de nuire aux infrastructures terroristes du Hamas (...) et réduire la menace pour (ses) troupes".

De nombreux acteurs humanitaires jugent que le déplacement une nouvelle fois de la population du nord vers le sud du territoire est impossible et dangereux.

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources officielles israéliennes.

L'offensive israélienne menée en riposte à fait au moins 64.756 morts dans la bande de Gaza, selon des données du ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Elle a aussi dévasté le territoire palestinien et provoqué un désastre humanitaire.

L'ONU a déclaré la famine à Gaza. Israël, qui assiège le territoire, dément.


Le Liban fait état d'une personne tuée dans une frappe israélienne dans le sud

Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
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  • Une personne a été tuée vendredi lors d'une attaque israélienne dans le sud du Liban, dans un contexte de raids réguliers visant le Hezbollah malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis novembre 2024
  • Le gouvernement libanais, sous pression américaine, a chargé son armée de désarmer le Hezbollah dans le sud du pays d’ici trois mois

BEYROUTH: Le ministère libanais de la Santé a indiqué vendredi qu'une personne avait été tuée dans une frappe israélienne dans le sud, où Israël mène régulièrement des raids disant viser le Hezbollah.

"Une frappe ennemie israélienne sur la ville d'Aitaroun a tué une personne", a déclaré le ministère dans un communiqué.

L'armée israélienne continue de mener des attaques régulières au Liban, affirmant cibler des membres ou sites du Hezbollah, malgré l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Jeudi, le ministère de la Santé avait annoncé la mort d'une personne dans une frappe de drone israélienne dans le sud, après des attaques israéliennes lundi dans l'est du pays ayant tué cinq personnes.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah.

Selon Beyrouth, l’armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne la partie du sud du pays proche de la frontière avec Israël.