Le patriarche maronite du Liban critique le parlement pour ne pas avoir élu un président

Le patriarche maronite, Bechara Boutros al-Rahi. (Photo, AFP/Archives)
Le patriarche maronite, Bechara Boutros al-Rahi. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Samedi 10 février 2024

Le patriarche maronite du Liban critique le parlement pour ne pas avoir élu un président

  • Nous ne savons pas pourquoi le parlement n'est pas appelé à se réunir pour assumer sa mission première qui est d'élire un président
  • Le vide présidentiel perdure depuis un an et trois mois au sein de profondes divisions politiques

BEYROUTH: Lors d'une célébration religieuse dans le centre de Beyrouth, Al-Rahi a déclaré que le Liban était un pays où «la constitution est violée en l'absence d'un président, alors que la nation en a besoin pour mettre fin aux pseudo-gouvernements d'unité nationale, confisquer toutes les armes illégales et défier quiconque empiète sur la souveraineté et l'indépendance.»

Al-Rahi a ajouté: «Nous ne savons pas pourquoi le parlement n'est pas appelé à se réunir pour assumer sa mission première qui est d'élire un président. Nous doutons maintenant des intentions et voyons dans l'obstruction de l'élection présidentielle des motifs suspects, inacceptables et condamnables.»

Le vide présidentiel perdure depuis un an et trois mois, au milieu de graves divisions politiques au sein du parlement, sans qu'aucun candidat maronite n'atteigne le second tour des élections présidentielles.

Le Hezbollah et son allié, le mouvement Amal, insistent sur un candidat proche du président syrien − l'ancien ministre Sleiman Frangié − une nomination à laquelle s'opposent les partis chrétiens du Liban.

Le vide s'étend aux postes désignés pour la secte maronite, notamment le poste de gouverneur de la banque centrale, actuellement occupé par le gouverneur adjoint chiite à titre intérimaire, et la prolongation d'un autre poste maronite important, le commandant de l'armée, avant son départ à la retraite pour une année supplémentaire. Ces deux postes nécessitent la présence d'un président pour combler ce vide. 

Le pays est dirigé par un gouvernement intérimaire incapable de prendre des décisions. Il a toutefois commencé à nommer des personnes à des postes vacants, comme cela s'est produit lors de la session de jeudi, lorsqu'un chef d'état-major a été nommé sous prétexte que le commandant de l'armée ne pouvait pas se déplacer, compte tenu de la vacance de ce poste.

Après s'être transformé en organe électoral, le parlement a commencé à s'écarter de son devoir constitutionnel d'élire le président et a commencé à légiférer sous le slogan de la «législation de nécessité».

Pendant ce temps, dans le sud du Liban, la guerre lancée par le Hezbollah sous le slogan «soutenir la résistance dans la bande de Gaza» se poursuit. Après quatre mois, elle a causé la mort de plus de 200 combattants du Hezbollah et des partis alliés, ainsi que de civils, et a entraîné des destructions massives dans les villages frontaliers.

Dans son sermon, Al-Rahi a indiqué: «Personne ne doit tenter de transformer les maronites d'apôtres libres en disciples; ils ont une histoire propre qui ne peut être effacée, car ils ont joué un rôle décisif dans l'établissement de l'État du Grand Liban.»

«Le Liban dispose d'un système positif et neutre qui lui confère un rôle de médiation, de rassemblement, de dialogue, d'engagement pour la consolidation de la justice et de la paix, et de protection des droits des peuples», a-t-il ajouté.

Al-Rahi a signalé: «Il semble que nous soyons confrontés à un processus programmé d'exclusion des maronites de l'État, qui commence par la non-élection d'un président et la fermeture du palais présidentiel. En l'absence de président, la constitution est violée et aucune autorité ne peut mettre fin à cette réalité anormale. Sommes-nous devenus un État dont le système est tyrannique, remplaçant le système déclaré dans le préambule de la Constitution?»

Al-Rahi a critiqué «la violation de la constitution à travers l'hérésie de la nécessité adoptée par le parlement et le cabinet pour procéder aux nominations».

Pendant ce temps-là, l'armée israélienne a violé les règles d'engagement pour la deuxième journée, en ciblant des zones situées au nord du fleuve Litani.

Un drone israélien a tiré deux missiles sur une maison dans la ville de Yohmor al-Chaqif dans le gouvernorat de Nabatieh, sans causer de victimes car la maison était inoccupée.

Ce jeudi, un drone israélien a poursuivi une voiture transportant deux membres du Hezbollah dans la région de Nabatieh et a lancé un missile sur la voiture, blessant les deux individus. Ils ont réussi à sauter de la voiture, mais l'un d'entre eux a été gravement blessé et la voiture a été complètement brûlée.

Au cours des dernières 24 heures, le Hezbollah a pris pour cible «des équipements d'espionnage dans les casernes de Doviv avec des armes appropriées», selon le communiqué du parti. Il a également pris pour cible «la base aérienne de Meron avec des missiles Falaq 1», après avoir visé «le quartier général de la deuxième brigade d'infanterie sur la base israélienne d'Ein Zeitim avec des dizaines de roquettes Katioucha.»

Les attaques du Hezbollah ont également touché trois casernes israéliennes sur le plateau du Golan, en utilisant des missiles Falaq-1, ainsi qu'à Branit et Kiryat Shmona. Israël a confirmé que ces attaques avaient fait trois victimes israéliennes, dont un officier.

Le Hezbollah a également attaqué le site israélien de Birkat Risha avec deux missiles Burkan, un bâtiment dans la colonie de Metula, le site du radar dans les fermes occupées de Chebaa, et le site de Zaoura.

Les tirs d'artillerie et les frappes aériennes israéliennes ont visé la ville de Maroun Al-Ras, une maison dans la ville d’Aïta ach-Chab dans le district de Bint Jbeil, et une maison inhabitée à Markaba, et ont mené une frappe aérienne qui a détruit une maison dans la ville de Tayr Harfa dans la région de Tyr.

La ville de Kfar Kila a été la cible de tirs d'obus d'un char israélien Markeva, et les frappes aériennes ont touché les villes de Kfar Kila et Al-Khiyam dans les régions de Marjayoun et Hasbaïa, ne causant que des dégâts matériels.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, est arrivé à Beyrouth pour s'entretenir avec des responsables libanais.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: le ministre de la Défense israélien annonce la saisie de «larges zones» pour créer des zones de sécurité

L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. (AFP)
L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. (AFP)
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  • Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, s'est adressé mardi sur X aux habitants de vastes zones de Rafah et de la ville proche de Khan Younès
  • "N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", a-t-il déclaré, renouvelant un appel déjà lancé lundi

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé mercredi l'extension de l'opération militaire israélienne dans la bande de Gaza pour s'emparer de "larges zones" en vue de créer des zones de sécurité, appelant par ailleurs les Gazaouis à renverser le Hamas.

L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué.

"J'appelle les habitants de Gaza à agir maintenant pour chasser le Hamas et rendre tous les otages", a-t-il ajouté.

Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, s'est adressé mardi sur X aux habitants de vastes zones de Rafah et de la ville proche de Khan Younès.

"N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", a-t-il déclaré, renouvelant un appel déjà lancé lundi.

Israël a repris ses bombardements intensifs sur Gaza le 18 mars, puis lancé une nouvelle offensive terrestre, mettant fin à un cessez-le-feu de près de deux mois avec le Hamas.

Depuis la reprise des combats, 1.042 personnes ont été tuées, selon des données publiées mardi par le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, portant le bilan total à 50.399 morts depuis la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours retenues, à Gaza dont 34 sont décédées selon l'armée.


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.