Pour la Qatar Foundation, «une campagne de désinformation» est à l’origine de la fermeture du campus de Doha par Texas A&M

Le System Board of Regents de la Texas A&M University a voté à 7 voix contre 1 en faveur de la fin du contrat avec la Qatar Foundation, avec la fermeture progressive du campus de Doha au bout de quatre ans. (X: @TAMUQ)
Le System Board of Regents de la Texas A&M University a voté à 7 voix contre 1 en faveur de la fin du contrat avec la Qatar Foundation, avec la fermeture progressive du campus de Doha au bout de quatre ans. (X: @TAMUQ)
Short Url
Publié le Vendredi 09 février 2024

Pour la Qatar Foundation, «une campagne de désinformation» est à l’origine de la fermeture du campus de Doha par Texas A&M

  • Cette décision «extrêmement regrettable» fait suite à des mois de pression de la part d'un groupe de réflexion pro-israélien
  • La PDG de la fondation avait dénoncé en octobre «l'ampleur des meurtres et des destructions» à Gaza

LONDRES: Une «campagne de désinformation» de plusieurs mois a été à l’origine de la décision jeudi de la Texas A&M University de fermer son campus de Doha, a déclaré la Qatar Foundation.

Le System Board of Regents de l’université a voté par 7 voix contre 1 en faveur de la fin de son contrat avec la fondation, avec la fermeture progressive du campus de Doha au bout de quatre ans.

Dans un communiqué publié après le vote, l’institution universitaire a déclaré que le conseil d’administration avait reconsidéré sa présence au Qatar, qui dure depuis plusieurs décennies, «en raison de l’instabilité accrue au Moyen-Orient».

La fondation a déploré ce vote, dans un communiqué, décrivant l'université comme ayant été «influencée par une campagne de désinformation visant à nuire aux intérêts» de la fondation.

«Il est inquiétant que la désinformation soit devenue le facteur déterminant dans cette décision, et qu’elle ait pu outrepasser les principes fondamentaux de l’éducation et de la connaissance, sans tenir compte de l’important impact positif que ce partenariat a apporté à la fois au Qatar et aux États-Unis», indique le communiqué.

«Il est profondément regrettable qu’une institution universitaire mondialement respectée comme la Texas A&M University ait été victime d’une telle campagne, et qu’elle ait permis à la politique d’infiltrer ses processus décisionnels. Le conseil d'administration n'a tenté à aucun moment de s’enquérir de la véracité des faits auprès de la Qatar Foundation avant de prendre cette décision malencontreuse», poursuit le communiqué.

Le président du Board of Regents, Bill Mahomes, a affirmé que «le conseil d'administration a décidé que la mission principale de Texas A&M devrait être développée principalement au Texas et aux États-Unis».

«D’ici au milieu du XXIe siècle, l’université n’aura pas nécessairement besoin d’une infrastructure de campus située à 13 000 km de distance pour soutenir les collaborations en matière d’éducation et de recherche», a-t-il déclaré.

Cette décision de l’université fait suite à des mois de pression de la part d’un groupe de réflexion pro-israélien à Washington qui a soulevé des inquiétudes quant aux droits du gouvernement qatari sur les technologies de défense et nucléaires supposées être développées sur le campus de Doha.

L’Institut pour l’étude de l’antisémitisme et de la politique mondiale, qui se présente comme «dédié à l’étude universitaire de l’antisémitisme», a envoyé une lettre aux responsables américains en janvier les avertissant de la «menace à la sécurité nationale» représentée par le campus.

Quelques mois plus tôt, l’institut avait publié un rapport de 17 pages détaillant une «relation préoccupante entre le Qatar et la Texas A&M University».

Le rapport, publié après le déclenchement de la guerre à Gaza en octobre, indique que l’État qatari jouit d’une «propriété substantielle» des droits de développement d’armes et de recherche nucléaire menée sur le campus Texas A&M de Doha.

Toutefois, dans une lettre datant du mois dernier, le président de l’université, Mark Welch, a nié ces affirmations. «Contrairement à ce que laissent entendre ces articles, aucune recherche sur la technologie nucléaire, les armes/la défense ou la sécurité nationale n’est menée sur ce campus», a-t-il indiqué. «Le campus du Qatar n’a pas non plus de lien avec la recherche sur les réacteurs nucléaires effectuée au Texas ou au laboratoire national de Los Alamos. L’insinuation selon laquelle nous divulguons ou compromettons des données de recherche sur la sécurité nationale est à la fois fausse et irresponsable.»

En octobre, cheikha Hind bent Hamad al-Thani, PDG de la Qatar Foundation et sœur de l’émir du Qatar, s’est déclarée «atterrée par l’ampleur des meurtres et des destructions perpétrés à Gaza, ainsi que par les souffrances et la crise humanitaire qui en ont résulté».

Elle avait ajouté: «Je suis rassurée par la réponse de la communauté de la Qatar Foundation – nos étudiants en tête – depuis la sensibilisation et la démystification des fausses nouvelles sur les  réseaux sociaux jusqu’à la tenue de discussions durant les cours.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Short Url
  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
Short Url
  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

Short Url
  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.