BORDEAUX: Emmanuel Macron a qualifié vendredi de "péripétie politique" le refus fracassant de son allié historique François Bayrou de participer au nouveau gouvernement de Gabriel Attal.
"Je ne commente jamais les péripéties politiques", a-t-il déclaré à des journalistes en marge d'une visite à Bordeaux. "Ce qui m'importe, ce qui importe aux Français, ce sont les états de services, pas les états d'âme", a-t-il ajouté.
"C'est mon ami François Bayrou, mon compagnon de route depuis le premier jour", a dit plus tard le président, répondant aux questions de quelques journalistes, lors du même déplacement.
Il a laissé entendre que l'option de nommer son allié historique à la tête de l'Education nationale n'avait pas été sérieusement sur la table.
Selon un proche d'Emmanuel Macron, la non participation de François Bayrou au gouvernement avait d'ailleurs été actée dès lundi soir, lors de leur entrevue après sa relaxe judiciaire. Ils avaient plutôt évoqué un possible rôle politique à jouer dans le camp présidentiel, a ajouté cette source.
La relaxe de François Bayrou, le 5 février, dans l'affaire des assistants parlementaires européens, avait posé la question de son retour au gouvernement. Il en était sorti après quelques semaines seulement au ministère de la Justice en 2017, en raison de ses déboires judiciaires.
"Je ne l'ai pas sorti du gouvernement" en 2017, "c'est lui qui est parti, c'est très important et donc ça a vraiment été un choix personnel, en conscience, que j'ai respecté", a rappelé le chef de l'Etat.
Interrogé sur le terme de "dérive" employé par le président du MoDem, qui a appelé à "moins de technocratie gestionnaire" pour gouverner le pays, Emmanuel Macron a estimé que M. Bayrou n'avait "pas parlé du président de la République".
Le chef de l'Etat a également évoqué la nomination de Nicole Belloubet à la tête du ministère de l'Education, jugeant que l'ancienne Garde des Sceaux (2017-2020) "a de l'expérience" et qu'"elle est totalement sur la ligne" qu'il a toujours "eue depuis 2017".
"Chaque ministre a son style. Il a pu être reproché à certains ministres de ne pas être sur cette ligne, mais j'ai toujours dit la ligne fixée en 2017", a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron a notamment cité "le dédoublement des petites classes, le réinvestissement dans les évaluations scolaires primaires", "le choc des savoirs au collège, la réforme du lycée professionnel, le pacte enseignant", pour illustrer les "jalons" de cette "ligne".