Zelensky remplace le populaire chef de son armée Zaloujny

Valery Zaloujny, 50 ans, avait été nommé en juillet 2021 (Photo, AFP).
Valery Zaloujny, 50 ans, avait été nommé en juillet 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 09 février 2024

Zelensky remplace le populaire chef de son armée Zaloujny

  • Ses réussites face à l'armée russe lui ont valu l'adulation de ses concitoyens et le respect de ses partenaires occidentaux
  • Mais la tension montait depuis plusieurs mois entre le président et lui

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a remplacé jeudi le populaire commandant en chef de ses armées, Valery Zaloujny, par Oleksandre Syrsky, général moins connu, un changement majeur qui faisait l'objet de rumeurs insistantes.

"Aujourd'hui, la décision a été prise de changer le commandement des forces armées ukrainiennes", a indiqué le ministre de la Défense, Roustem Oumerov, se disant "reconnaissant" envers Valery Zaloujny.

Dans la foulée, Volodymyr Zelensky a déclaré avoir choisi pour lui succéder le chef de l'armée de terre Oleksandre Syrsky, "général le plus expérimenté d'Ukraine".

Le président a souligné qu'il avait commandé la défense de Kiev au début de l'invasion russe il y a quasiment deux ans, puis la contre-offensive de l'automne 2022 qui avait libéré la région de Kharkiv (nord-est).

Valery Zaloujny, 50 ans, avait été nommé en juillet 2021. Ses réussites face à l'armée russe lui ont valu l'adulation de ses concitoyens et le respect de ses partenaires occidentaux.

Mais la tension montait depuis plusieurs mois entre le président et lui.

Selon des sources ukrainiennes haut placées, M. Zelensky et son entourage reprochent depuis des mois au chef de l'armée et à son état-major l'absence d'avancées sur le front.

Depuis fin 2022, la ligne de front est quasiment gelée, une situation que la contre-offensive estivale de Kiev n'a pas réussi à changer.

En mer Noire, l'Ukraine peut en revanche se targuer de réussites importantes face à la flotte russe, réputée bien plus puissante.

Ces derniers mois, elle a réussi à éloigner ces navires du sud-ouest de ces eaux et à rouvrir un couloir maritime pour exporter des céréales ukrainiennes, faisant fi des menaces de bombardements.

Certains médias affirment également que la présidence voit d'un mauvais oeil la popularité du général, à un moment où celle de Volodymyr Zelensky n'est plus à son sommet.

Le président a assuré souhaiter que Valery Zaloujny reste dans son "équipe", sans expliquer en quoi cela consisterait. "Le temps du renouveau, c'est maintenant", a-t-il affirmé.

Il a par ailleurs réclamé au nouveau commandant des armées un plan de bataille "réaliste" pour 2024.

Oleksandre Syrsky, 58 ans, n'a ni la popularité ni la notoriété de son légendaire prédécesseur.

Il n'a pas la meilleure réputation auprès de ses troupes, où certains le considèrent comme un homme de formation soviétique, peu soucieux de pertes humaines.

Selon un sondage publié au mois de décembre, 48% des sondés disaient même ne pas connaître M. Syrsky.

Aide et pression

Valery Zaloujny s'est fendu d'un communiqué  où il affirme que la stratégie de l'Ukraine doit "changer et s'adapter" pour combattre la Russie après deux ans d'invasion.

"Notre combat se poursuit et évolue chaque jour. Les tâches de 2022 sont différentes de celles de 2024", a-t-il écrit sur Telegram, après une discussion "sérieuse" avec Volodymyr Zelensky.

MM. Zelensky et Zaloujny ont publié la même photo où on les voit se serrer la main en souriant sur leurs chaînes Telegram respectives alors que, selon certains médias, la présidence craignait que l'annonce ne déclenche des protestations à Kiev.

Fin janvier, des médias ukrainiens avaient affirmé que le chef de l'Etat avait rencontré Valery Zaloujny pour lui annoncer sa décision de le limoger.

Après bientôt deux ans de combats acharnés, l'Ukraine fait face à de nombreux périls sur le front.

Son armée manque de munitions, indispensables pour résister aux assauts russes.

L'armée russe, elle, accentue la pression sur le front est, notamment à Avdiïvka, épicentre de la bataille.

Les forces de Moscou attaquent cette ville "avec des forces très importantes", a rapporté jeudi son maire, évoquant une situation "tout simplement irréelle" par endroits.

Et l'aide internationale, essentielle, paraît plus vacillante que jamais.

Aux Etats-Unis comme en Europe, les divisions politiques s'accumulent sur le sujet, et l'époque où les alliés de Kiev semblaient prêts à dépenser sans compter semble terminée.

Le président américain Joe Biden tente depuis des mois de faire valider par son Congrès une nouvelle enveloppe d'aide, sans succès pour l'heure.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

 Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.