Un Etat indien approuve un code civil contesté par des minorités musulmanes

Le Premier ministre indien Narendra Modi rend hommage au mémorial du Mahatma Gandhi au Rajghat à l'occasion de l'anniversaire de la mort de Gandhi à New Delhi le 30 janvier 2024 (Photo, AFP).
Le Premier ministre indien Narendra Modi rend hommage au mémorial du Mahatma Gandhi au Rajghat à l'occasion de l'anniversaire de la mort de Gandhi à New Delhi le 30 janvier 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 08 février 2024

Un Etat indien approuve un code civil contesté par des minorités musulmanes

  • Les critiques du code civil craignent en outre que cela ne débouche sur une application à l'échelle nationale par le parti nationaliste hindou au pouvoir
  • Le projet d'UCC est l'une des trois promesses faites par le parti de M. Modi à ses électeurs

DEHRADUN: Un État indien a adopté mercredi un code civil commun pour remplacer les lois religieuses, plus protecteur des droits des femmes selon ses partisans, mais observé avec méfiance par les musulmans du pays.

Les critiques du code civil craignent en outre que cela ne débouche sur une application à l'échelle nationale par le parti nationaliste hindou au pouvoir.

La loi sur le Code civil uniforme (UCC), adoptée dans l'État himalayen de l'Uttarakhand, à l'initiative du parti nationaliste hindou au pouvoir, a relancé un débat polarisant quelques semaines avant les élections nationales prévues en avril et dont il est donné vainqueur.

Le Bharatiya Janata Party (BJP) du Premier ministre Narendra Modi, qui fait depuis longtemps campagne pour un code civil uniformisé, avait déposé mardi dans cet Etat un projet de loi dans ce sens.

Selon ses détracteurs, il s'agit d'un signal adressé par le BJP à sa base électorale et d'une promesse implicite d'imposer le Code civil uniforme (UCC) après les élections d'avril.

Les partisans de l'initiative affirment qu'elle donne aux femmes musulmanes les mêmes droits qu'aux autres en mettant fin à la polygamie, en établissant des droits d'héritage égaux pour les fils et les filles et en exigeant que les procédures de divorce aient lieu devant un tribunal civil.

Le code civil fixe également l'âge minimum du mariage à 18 ans pour les femmes et 21 ans pour les hommes.

Le projet d'UCC est l'une des trois promesses faites par le parti de M. Modi à ses électeurs.

Les deux autres, déjà remplies, sont la consécration du temple d'Ayodhya et l'annulation de l'autonomie constitutionnelle du Cachemire administré par l'Inde, dont la population est majoritairement musulmane.

"L'histoire est en train de se créer et cela constituera un exemple pour d'autres Etats, a declaré le chef de gouvernement de l'Uttarakhand, Pushkar Singh Dhami,

Les 1,4 milliard d'habitants de l'Inde sont soumis à un code pénal commun, introduit sous la domination coloniale britannique.

Mais ils n’ont jamais suivi de lois uniformes sur le droit personnel telles que le mariage, le divorce, l’adoption et l’héritage, qui sont plutôt régis par une mosaïque de codes variés.

Les droits des femmes, des enfants et des familles varient beaucoup d'une région à l'autre en fonction du code civil en vigueur localement.

Cependant, de nombreuses communautés craignent qu'un tel code uniformisé ne porte atteinte à leurs lois religieuses et à leur identité, ainsi qu'à la constitution laïque de l'Inde.

Les dirigeants musulmans jugent que l'UCC conteste les lois islamiques sur le divorce, le mariage et l'héritage. "Nous ne pouvons accepter aucune loi contraire à la charia", a déclaré Arshad Madani, du Jamiat Ulama-i-Hind, une organisation musulmane conservatrice.

D'autres clauses ont également suscité des objections, notamment l'enregistrement des partenaires vivant ensemble.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.